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Nino Ferrer, Best Of (Barclay, 2017)

Nino Ferrer est, à bien des égards, une figure incomprise de la variété française. Lui même s’est toujours perçu comme étant à la marge, non sans raisons. Né à Gênes, en Italie, en 1934, bassiste, il enregistre ses deux premiers 45 tours dans le groupe de Richard Bennett, les Dixie Cats, dans une veine jazz Nouvelle Orléans (Jelly Roll Morton, Sidney Bechet), à la fin des années 50. Au début de la décennie suivante, il s’éprend de R&B nord-américain (Stax, Atlantic) et rejoint (toujours par l’intermédiaire de Richard Bennett) le groupe de Nancy Holloway. Pendant ses concerts, la chanteuse américaine lui laisse l’occasion d’interpréter une ou deux chansons. Continuer la lecture de « Nino Ferrer, Best Of (Barclay, 2017) »

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Des roulades dans les coquelicots avec Dona Casque

Dona Casque / Photo extraite du clip Les Oranges
Dona Casque / Photo extraite du clip Les Oranges

On ne peut décidément pas résister à ces petits groupes qui rappellent aux plus anciens les facéties DIY de Beat Happening, ou encore certaines productions K Recs où la musique surgit des recoins les moins officiels. Le duo Dona Casque fait résolument partie de ceux-là, dans une direction art punk assez géniale. Vus sur scène avec le même plaisir à quelques reprises, on vous avait déjà signalé leurs efforts dans un Sous Surveillance il y a quelques mois. Voici Les Oranges, un titre que Danny Kendrick a écrit avec la couleur orange en tête, sur les textures, sons et mélodies. Un texte sur le sud de la Californie et son adolescence à Orange County, les opiacés, et les souvenirs qui s’y rattachent. Un premier album arrive demain sur le label U-Bac, basé à Leipzig, et le groupe nous a proposé de partager ce clip totalement estival réalisé par Raphaëlle Giaretto, qui a demandé à ses amis de lui envoyer des images et vidéos de coquelicots. On aime particulièrement le petit bonus à la fin du clip, et on se rappelle d’ailleurs que la fleur fait partie de la catégorie des opiacés. 


Dona Casque par Dona Casque sort le 2 juillet sur le label U-Bac
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LA PLAYLIST DES NOUVEAUTÉS DE JUIN 2025

Une dernière fois avant l’été, voici notre généreuse moisson de nouveautés, recueillie par une équipe aux oreilles affutées et aux sens aiguisés, qui nous emmène de New-York au Costa Rica et au Caire, en passant par Londres, Bristol, Copenhague et une myriade de villes françaises. Toutes les vibrations de la pop modernes réunies à travers ces 35 titres parfaits pour envisager un été que l’on espère plus serein que l’actualité ne l’annonce. D’ici là, press play et aimez votre prochain.

Écoutez cette playlist sur votre plateforme favorite : YouTube, Deezer, Spotify, et ci-dessous dès demain en playlist mixée sur Soundcloud.
NDLR : les playlists créées sur certaines plateformes ne comportent pas l’intégralité des titres de la sélection commentée ci-dessous.

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Areski & Fontaine, Baraka 80 (Kuroneko)

Areski & Fontaine, Baraka 80 (Kuroneko)« Les temps s’annoncent difficiles pour les saints et les imbéciles »

Parfois un disque est mal né, au mauvais endroit, au mauvais moment. Détesté par ses auteurs, il reste sur le flanc pendant des lustres, au ban de l’humanité.  A écouter Les églantines sont peut-être formidables, on peut comprendre pourquoi, même si le document revêt une dimension historique indéniable, avec sur certains morceaux cette production variété-jazz-rock, un beau produit « requin », ça joue, sur laquelle les deux chansonniers ont du mal à s’y retrouver. On préfère de loin sa relecture contemporaine, Baraka 80 (peut-être que là, c’est le titre qui est pas fameux, genre cibiste 2000, mais passons, la photographie de la pochette est superbe), nouveau disque finalement qui défonce tout sur son chemin. Continuer la lecture de « Areski & Fontaine, Baraka 80 (Kuroneko) »

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Selectorama : Sextile

Sextile / Photo : DR
Sextile / Photo : DR

Motivés pour se plier au jeu du Selectorama, les deux membres de Sextile ont préféré échanger sur leurs morceaux préférés sous forme d’interview plutôt que par écrit. C’est donc à Saint-Brieuc, où le hasard a fait que nous nous trouvions tous les trois, que j’ai rencontré le duo le plus hybride de la scène actuelle. Leur style fait aussi bien penser à l’EBM qu’au punk, au hip-hop ou au baggy. Ce qui, sur papier, pourrait passer pour un fourre-tout indigeste est en fait extrêmement jouissif et novateur. Leur reformation en 2023 leur a permis de toucher un nouveau public, et c’est à guichet fermé qu’ils assurent la tournée de promotion de leur épatant nouvel album, yes, please. Vraiment enthousiastes à l’idée de se prêter au jeu, Melissa Scutado et Brady Keehn ont choisi des morceaux qui ont posé les bases de leur culture musicale aussi bien que celles de leurs deux derniers albums. Vous y croiserez Crass, The Normal, M.I.A. ou bien Brian Eno. Continuer la lecture de « Selectorama : Sextile »

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Sly and The Family Stone, There’s a Riot Goin’ On (Epic, 1971)

Sly and The Family Stone, There's a Riot Goin' On (Epic, 1971)Le 9 juin 2025, Sly Stone rejoignait les étoiles, quelque part dans l’espace. Avant cela, le chanteur / producteur / disc-jockey avait fait de sa Family Stone, un des monuments de la soul et du funk des années 60-70. Paradoxalement, l’apogée du groupe fut d’assez courte durée, quelques années, même pas une décennie. Resserré certes, mais quel parcours ! Entre 1967 et 1971, Sly and the Family Stone enchaîne les classiques, de ceux à vous donner encore des frissons, un peu plus de cinquante ans plus tard. Le parcours ne fut cependant pas sans embûches. Sylvester Stewart se fait d’abord un nom à San Francisco, pour lui même. Originaire de Denton dans le Texas, il grandit à Vallejo en Californie du Nord. Continuer la lecture de « Sly and The Family Stone, There’s a Riot Goin’ On (Epic, 1971) »

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Domenique Dumont, Deux paradis (Antinote)

En plus d’être une aubaine pour le fraichement converti et absolument convaincu des délices de la langue française, le groupe balte francophone Domenique Dumont n’en était pas moins une anomalie, portée avec enthousiasme par la maison de disques parisienne Antinote dans les années 2010. Anomalie, parce que le duo produisait une musique hors format dont on fait les cultes, étrange et mystérieuse – bien au-delà de son choix pour une poésie naïve qui par ses paroles gazeuses rappelait celle des japonais francophiles des années 80. Anete Stuce et Artūrs Liepiņš avaient trouvé la formule parfaite entre légèreté dansante, découpée en de multiples détails sonores minutieux, et mélancolie approximativement psychédélique dans deux disques Comme ça (2015) et Miniatures de auto rhythm (2018) qui sont devenus chez nous de vrais classiques du temps présent, tout simplement. Continuer la lecture de « Domenique Dumont, Deux paradis (Antinote) »

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Madness, prince du ska, roi de la pop par Christophe Conte

Madness / Photo : DR
Madness / Photo : DR

Suggs (Graham McPherson de son vrai nom) pose un 45 tours grésillant qui balance Baggy Trousers, version très Tom Waits du Ska Two Tone, et titre emblématique qui condense l’esprit de Madness sur leur second album Absolutely, sorti en 1980. Il esquisse quelques pas de danse, de ceux qu’il a popularisés sur scène ou dans leurs clips à la Monty Python, puis s’arrête, grimaçant, mimant un genou douloureux, avant de s’en aller, l’air satisfait de son espièglerie. Une façon burlesque de souligner qu’il a conscience de son âge, du passé qu’il incarne, et que la nostalgie n’empêche pas l’autodérision. Le documentaire de Christophe Conte est rempli de ces petits moments qui trahissent la difficulté, pour ces gloires nationales So British, de se prendre totalement au sérieux — y compris sur le plan artistique. Pourtant, ils sont immenses. Continuer la lecture de « Madness, prince du ska, roi de la pop par Christophe Conte »

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Lol Tolhurst : « Je suis conscient de ma mortalité »

Lol Tolhurst / Photo : Philippe Dufour
Lol Tolhurst / Photo : Philippe Dufour

Lorsque l’on apprend que l’on a l’opportunité d’interviewer un artiste trois heures avant de le rencontrer, généralement, on baisse les bras et on dit non. Mais comment refuser quand il s’agit de Lol Tolhurst, cofondateur, batteur et clavier de The Cure ? Avec l’aide de mes admirables sauveteurs Etienne Greib et François Dieudonné, quelques questions ont vite été couchées sur papier. Le reste a été improvisé. D’humeur bougonne en pré-interview, il repoussait régulièrement l’heure de la rencontre, avant de se transformer en professionnel souriant et affable une fois la porte de sa loge fermée et l’enregistreur enclenché. De ses premiers souvenirs musicaux à ses réflexions sur le courant gothique, en passant par la création d’une pièce de théâtre ou encore ses collaborations récentes avec Budgie et Jacknife Lee, il revient avec lucidité sur un parcours à la fois personnel et collectif. Continuer la lecture de « Lol Tolhurst : « Je suis conscient de ma mortalité » »

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Selectorama : Tracy Tracy (The Primitives)

Tracy Tracy (The Primitives) / Photo : DR
Tracy Tracy (The Primitives) / Photo : DR

En juin 2023, à l’occasion de l’anniversaire des 35 ans de Lovely, mythique premier album des Primitives sorti en 1988, Paul Court, brillant compositeur, guitariste et occasionnellement chanteur des Primitives, nous avait fait l’honneur de proposer son Selectorama. Le groupe originaire de Coventry qui a soufflé cette année ses 40 bougies avait retrouvé le chemin de la scène après sa reformation en 2009, et sorti deux albums très réussis, Echoes and Rhymes (2012) et Spin-O-Rama (2014). Le quatuor vient tout juste de livrer, grâce à Elefant Records, Let’s Go Round Again – Second Wave Singles & Rarities 2011-2025, formidable compilation de singles délectables et autres trésors cachés qui ont constellé la partie la plus récente de la discographie des Anglais. Continuer la lecture de « Selectorama : Tracy Tracy (The Primitives) »

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Brian Wilson (1942-2025), le jour le plus triste de l’histoire de notre musique

Brian Wilson / Photo : DR
Brian Wilson / Photo : DR

De quelle façon aborder un tel monument ? C’est une question qu’on s’est posée ici. C’était perdu d’avance, presque tout a été écrit, et parfois même en avance, mais on s’est dit qu’on allait faire comme ça : s’appuyer sur les petites histoires qui nous ont touchés sur les réseaux, libérées dans la foulée de la disparition de Brian Wilson la semaine dernière, avec des interludes, réminiscences de nos obsessions, regroupés sous le titre trouvé dans une folle inspiration par notre confrère Etienne Greib. Des grains de sable qui jonchent la plage de légende que foule dorénavant quelque part le musicien californien, pour l’éternité. (RS)

Titre : Etienne Greib

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Selectorama : Rémi Laffitte (Futur Parlé)

Rémi Laffitte et Cheddar / Photo : Estelle Landry Paré
Rémi Laffitte et Cheddar / Photo : Estelle Landry Paré

Il y a quelques moi à peine, Rémi Laffitte sortait le fruit de près de deux ans de travail sous la forme d’un fanzine aux allures de livre intitulé Futur Parlé, avec pour thème la question cruciale « C’est quoi l’Indé ? », posée à des groupes et labels (41 au total) du coin, et même d’un peu plus loin (Usa, Canada, Angleterre…). Un tour de table détaillé sur l’état des lieux du lien qui nous unit à la musique, en ces temps où le fossé se creuse chaque jour un peu plus entre la précarité des petits et l’ultra-domination des grosses pointures. Avec un point de vue autant intime que professionnel, il recense subjectivement, à l’heure des GAFAM et des plateformes de streaming, ceux qui se battent chaque jour pour que leur art existe. Vaste question, mais exemples précis où Rémi, ancien responsable du label non-profit Atelier Ciseaux pendant 10 ans, défenseur de festivals comme MOFO et Sonic Protest, et programmateur pour la salle L’International récemment fermée, pointe avec justesse toutes ces énergies collectives et individuelles. Voici son histoire à travers quelques morceaux qui ont jalonné son parcours.  Continuer la lecture de « Selectorama : Rémi Laffitte (Futur Parlé) »

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Le mystère Chronophage

Chronophage / Photo : DR
Chronophage / Photo : DR

Quatuor sous estimé mais assidu de Austin, désormais New Yorkais, Chronophage a sorti pas moins de trois albums en six ans. C’est sous la houlette de Donna Allen (excellent projet solo), qu’ils ont tous ensemble repris le chemin des studios, et ont enregistré cet EP de quatre morceaux. Au vu du titre Musical Attack : Communist + Anarchist Friendship, tout laisse à penser que le groupe à des choses à dire sur ce qu’il se passe dans le monde et chez eux chez l’Oncle Sam, mais on n’en sait pas vraiment plus. En guise de biographie, un questionnaire dont on ne sait rien, ni de la personne qui questionne, ni de celle qui répond. Quand aux réponses, elles sont toutes dans la négative, et épaississent encore plus le mystère. Cependant, on retrouve ce sens de la mélodie dont ils nous avaient habitués sur le dernier album. Guitares jangly, batterie qui groove, et voix qui flotte au-dessus. Quatre titres donc, qui sortiront chez l’excellent Post Present Medium le 11 Juillet prochain.


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Robert Forster, Strawberries (Tapete Records)

Robert Forster, Strawberries (Tapete)On trouve encore, parfois, un bonheur ineffable à découvrir les étapes successives de la discographie d’un auteur que l’on aime et que l’on suit depuis l’adolescence. Particulièrement quand elles semblent désormais se succéder comme les phases régulières d’une respiration. Et donc d’une preuve de vitalité artistique – de vie, tout simplement. On se prend ainsi à guetter les moments alternés du souffle. Après la tension contractée et dramatique qui émanait de The Candle And The Flame (2023) – profondément marqué par l’angoisse née de la maladie de sa femme, Karin Baümler –, arrive heureusement le moment de l’expiration relâchée et du soulagement. La chanson qui donne son titre au neuvième album solo de Robert Forster constitue, à cet égard, le seul point de continuité explicite avec les tonalités intimes de l’épisode précédent. Continuer la lecture de « Robert Forster, Strawberries (Tapete Records) »

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Violens, True (Slumberland, 2012)

ViolensLes années 2010 s’éloignent progressivement. Elles partent rejoindre les limbes de nos mémoires, à quelques encablures du changement de millénaire. Le journalisme musical est un exercice particulier, il ne connaît que l’immédiat et le passé, si possible distant d’au moins deux décennies. Que faire des albums perdus dans le purgatoire, entre l’actualité et l’ancien temps ? Intéressons nous aujourd’hui à l’un de ces olibrius, pas assez vintage pour être réhabilité et porté aux nues : True (2012) de Violens. Paru il y a déjà treize ans, il semble plongé dans cet entre-deux où la réhabilitation ne va intéresser que les plus zélés. C’est souvent un tort, tant certains de ces albums sont des disques à chérir, bien au-delà de leur période de création. Continuer la lecture de « Violens, True (Slumberland, 2012) »

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Cuneiform Tabs, Age (W.25th/Superior Viaduct)

Au moins on ne pourra pas leur retirer ça.

La biographie qui accompagne le deuxième album de Cuneiform Tabs est hallucinante de prétention, elle est aussi foutrement alléchante. Car quiconque se revendique des Swell Maps, Syd Barrett, Television Personalities ou, plus proche de nous et d’eux, Cindy Lee* a de quoi nous faire dresser au moins un osselet. Pour ce qui est d’Animal Collective, et je sais d’expérience que pas mal d’entre vous y ont cru jusqu’à l’exégèse (j’ai moi-même tenu une bonne demi-journée**) ça me paraît un peu problématique, mais bon. Du coup excusez du peu mais je ne vais pas me gêner pour citer itou un maximum de références.
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Ceci n’est pas une chronique du nouveau Pulp

Pulp / Photo : Rough Trade
Pulp / Photo : Rough Trade

Ceci n’est pas une chronique de More. Car j’aurai besoin de plus de temps pour découvrir ce qui s’annonce comme l’une des meilleures nouvelles de cette première partie de 2025, qui, admettons-le à nouveau, est malheureusement qualifiable de à chier à bien des égards. Alors lorsqu’une chose vous apporte un peu de joie, il faut prendre le temps de l’apprécier. On ne cesse de parler du nouvel album de Pulp en termes d’années et d’anniversaires, car on se revoit à 16 ans il y a 30 ans en juillet à l’Olympia. Il y a 24 ans à la Cigale au festival des Inrocks. D’autres, plus chanceux – mais souvent plus vieux, héhé, vous parleraient du festival des Inrockuptibles avec Blur et Lush. Chaque fan hardcore peut vous citer le moment où il ou elle a attendu avec impatience la sortie du nouvel album de son groupe ou artiste de prédilection. Cela ne s’applique pas uniquement à Pulp, bien entendu, car cette effervescence est commune. Populaire. Continuer la lecture de « Ceci n’est pas une chronique du nouveau Pulp »

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Section 16 S2 E5 : Gabrielle, 17 ans

Photo : Gabrielle B.
Photo : Gabrielle B.

Elles / ils sont des filles de, fils de – ou peut-être des cousines ou des cousins, des nièces, des neveux. Toute la journée, toute la semaine, ils subissent la musique forcément cool qu’écoutent leurs parents ou les membres de leur famille avant que ces derniers n’écrivent quelques lignes ou des tartines pour Section26 – voire d’autres sites du même acabit. Alors, ces ados et pré-ados sont-ils déjà condamnés à écouter ce qu’on leur impose au presque quotidien ? C’est exactement ce que l’on va découvrir avec la cinquième mixtape de cette deuxième saison – et la première réalisée par une des participantes de la saison 1 : elle est l’œuvre de Gabrielle, 17 ans, fille ainée de celui qu’on surnomme à tort le Chef, et surtout autrice du désormais fameux logo de Section16.

AVIS A LA POP.ULATION : Vos enfants aiment la musique (TOUS types de pop moderne) ? Envoyez-nous un mail à section26.popmoderne@gmail.com !

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Stereolab au-delà du temps

Hier soir au Trianon à Paris, l’heure s’est arrêtée.

Le Trianon à Paris juste avant le concert / Photo : Stereolab
Le Trianon à Paris juste avant le concert / Photo : Stereolab

L’année prochaine, Stereolab aura 35 ans. Et nous aussi : nous sommes nés avec ce groupe, avec son premier disque, et nous avons grandi avec lui. Avant eux, le vide. Le concert du 4 juin au Trianon en est une preuve ultime : on s’est rarement senti aussi vivant face à un groupe qui nous regarde autant que nous le regardons – et semble nous écouter lui aussi. Sur cette scène, Stereolab joue des morceaux venus de tout son répertoire, et ils ont entre eux comme des airs de continuité et de constance, hors de tout repère temporel. Continuer la lecture de « Stereolab au-delà du temps »

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Vaillant, Excalibur (Herzfeld)

« Nouveau Salem, nouveau Salò »

Je vous avais récemment relaté un concert de Vaillant dans l’arrière-magasin. Dans une approche simple, de l’électronique et un micro, il avait concassé une sorte de new-wave passée à la moulinette dans un parlé-chanté sur la corde raide, entre hip hop décharné et poésie du cloud dont les jeunes sont friands de nos jours. On n’oublie pas une longue plage en introduction, moitié indus, moitié IDM, rappelant les nombreux efforts instrumentaux (Magie Noire, Mirage Orange…) que Vaillant a produit via Herzfeld depuis quelques années maintenant. On se souvient aussi de Prince de Perse, tube perdu de l’été 2021 où le musicien avait trouvé sa voix. Continuer la lecture de « Vaillant, Excalibur (Herzfeld) »

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The Pale Fountains : The Complete Virgin Years (Cherry Red Records)

The Pale Fountains : The Complete Virgin Years (Cherry Red Records)L’arrivée de ce coffret est un miracle. Michael Head a toujours mené la vie dure à une industrie du disque qui lui a pourtant tendu les bras… Il a toujours refusé d’ouvrir le coffre-fort des Pale Fountains et a autorisé des rééditions de Pacific Street (1984) et de …From Across the Kitchen Table (1985) sans aucun inédit donc sans grand intérêt. Depuis le démantèlement des Pale Fountains en 1985, les fanatiques de la période bénie de Michael Head se contentent d’une trentaine de morceaux et de deux pochettes de disques. La publication de The Pale Fountains : The Complete Virgin Years chez Cherry Red Records met donc fin à une famine qui dure depuis plus de trente ans. Continuer la lecture de « The Pale Fountains : The Complete Virgin Years (Cherry Red Records) »

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Le Pain, Dirge Technique (Slouch Records)

Le Pain – Dirge TechniqueComme son nom ne l’indique absolument pas, Le Pain est un quatuor basé à Los Angeles, comprenant d’anciens membres de Yucky Duster et Public Practice, pour la petite histoire. Sur ce premier album digne et globalement assez réussi, la plaisante légèreté printanière vient mettre un peu de baume à nos cœurs exténués. À l’écoute de Troisième Groupe, titre d’ouverture de Dirge Technique, chanté dans un français quelque peu cryptique mais charmant, on pense bien sûr à Stereolab qui décidément, de Melenas à Julien Gasc, en aura traumatisé plus d’un.

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LA PLAYLIST DES NOUVEAUTÉS DE MAI 2025

Depuis quelques temps, cette introduction à la playlist du mois, l’un des articles les plus consultés du site, est devenu une petite tribune ouverte, comme un lanceur d’alerte pour vous sensibiliser, où on tient à vous signaler les micro événements qui agitent notre sphère indie ou nous-mêmes, à travers le travail fourni depuis 7 ans déjà avec section26. Sept ans de relation, sept ans de réflexion, le temps pour un couple de se remettre en question. Je vous avoue avec la plus grande transparence que section26 garde la face mais n’avance plus avec la même spontanéité qu’à ses débuts, et c’est normal. Il faut juste savoir se poser les bonnes questions. Quel public reste intéressé par le format critique rock à l’heure de TikTok ? Le vieillissement de ceux qui écoutent ce type de musique va-t-il nous entrainer dans la tombe ou le genre évolue naturellement tout en ne perdant pas ses plus jeunes troupes ? Est-ce qu’internet reste un bon refuge en ces temps où la presse papier connait l’une de ses plus grandes crises ? On remarque en tous cas, à notre petite échelle qu’il est temps de faire évoluer les sujets abordés, autant que ceux qui en parlent. Il ne s’agit évidemment pas de se pousser qui que ce soit vers la sortie, mais bien de savoir accueillir de nouvelles têtes. Alors voilà, en ce début d’été, si ce message résonne auprès de vous ou l’un.e de vos proches, qui que vous soyez, n’hésitez pas, nous sommes là : section26popmoderne@gmail.com. Bel été à tous. (TS)

Écoutez cette playlist sur votre plateforme favorite : YouTube, Deezer, Spotify, et ci-dessous dès demain en playlist mixée sur Soundcloud.

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Section 16 S2 E4 : Niels, 12 ans

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Elles / ils sont des filles de, fils de – ou peut-être des cousines ou des cousins, des nièces, des neveux. Toute la journée, toute la semaine, ils subissent la musique forcément cool qu’écoutent leurs parents ou les membres de leur famille avant que ces derniers n’écrivent quelques lignes ou des tartines pour Section26 – voire d’autres sites du même acabit. Ou mieux : avant que leurs parents ne passent leur temps à lire les pages de Section 26 – voire d’autres sites du même acabit –, comme ce c’est le cas ici. Alors, ces ados et pré-ados sont-ils déjà condamnés à écouter ce qu’on leur impose au presque quotidien ? C’est exactement ce que l’on va découvrir avec la quatrième mixtape de cette deuxième saison, concoctée par Niels, 12 ans.

AVIS A LA POP.ULATION : Vos enfants aiment la musique (TOUS types de pop moderne) ? Envoyez-nous un mail à section26.popmoderne@gmail.com !

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Solaris Great Confusion & Original Folks, Vol. 1 (Mediapop / Broken Obstacles)

Je ne sais pas pourquoi – ou peut-être que je sais très bien pourquoi mais que les raisons sont bien trop nombreuses (et heureuses ?) pour les décliner ici – mais ce matin je me suis réveillé avec en tête cette chanson de Prefab Sprout, Life Of Surprises, sans doute pas la plus connue signée par le génial Paddy McAloon même si elle a fini par donner (enfin à peu près) son titre à la compilation du groupe parue en 1992.

Une vie (faite) de surprises, c’est ainsi beaucoup de petits plaisirs – qui pour d’aucuns peuvent paraitre complètement anodins –, comme celui de recevoir un beau matin un lien vers un nouveau disque, un disque bicéphale avec deux groupes à l’honneur dont un qu’on pensait définitivement disparu, après avoir bercé par deux fois les jours et les nuits de la rédaction de la revue pop moderne – canal historique, bien sûr. Continuer la lecture de « Solaris Great Confusion & Original Folks, Vol. 1 (Mediapop / Broken Obstacles) »

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Alaska y los Pegamoides, Grandes Éxitos (Hispavox, 1982)

Alaska y los Pegamoides, Grandes Éxitos (Hispavox, 1982)La Movida madrilène a animé frénétiquement l’entrée en démocratie de l’Espagne après la dictature franquiste. Cinéma, arts plastiques et musique : pendant quelques années, Madrid fut un peu le centre du monde. Ces saisons marquèrent profondément la création ibérique. Au milieu du maëlstrom, une place de choix doit être accordée à la lignée Kaka de LuxeAlaska y los PegamoidesParálisis PermaneteAlaska y Dinarama. En quelques années, la bande espagnole vibre du punk jusqu’à la new wave la plus moderne. l’histoire démarre en 1977 avec la formation Kaka de Luxe. Si celle-ci ne publie qu’un seul EP de son vivant (auquel il faut ajouter un album posthume), le groupe suscite des vocations. Fragilisé par des départs au service militaire, Kaka de Luxe disparait en 1979, non sans donner naissance à une nouvelle formation : Alaska y los Pegamoides. Continuer la lecture de « Alaska y los Pegamoides, Grandes Éxitos (Hispavox, 1982) »

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Artificial Go, Musical Chairs (Feel It Records)

Avec son tout nouvel album Musical Chairs, le trio à géométrie variable de Cincinnati/Ohio vient de donner une suite convaincante à son LP inaugural Hopscoth Fever. En 2024, ce premier disque – très court mais qui contenait déjà d’excellentes choses – nous avait mis en appétit et donné envie d’entendre la suite au plus vite. On avait aimé le mélange de guitares en son clair, tantôt jangly, tantôt dissonantes, avec certains éléments stylistiques de l’univers egg-punk – allusion aux rythmiques souvent rapides et saccadées -, mais avec un côté moins rock et presque pop, comme si les regrettés Lithics avaient décidé de calmer le jeu et de sortir de l’orthodoxie du genre. Continuer la lecture de « Artificial Go, Musical Chairs (Feel It Records) »

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Les héros du peuple sont immortels, Stéphane Oiry (Dargaud)

La BD française commence – enfin – à s’intéresser un peu au punk. À son histoire. À sa légende. À son héritage. Nous avons déjà eu droit, l’an dernier, à Vivre libre ou mourir, roman graphique en guise de testament consacré au legs des années Bérurier Noir. Stéphane Oiry ausculte la bête avec un regard plus précis. À l’instar de la prosopographie – ces historiens qui se sont mis, par exemple dans Le dictionnaire biographique du mouvement ouvrier, à raconter des vies plutôt que des époques ou des mouvements –, Stéphane Oiry, au crayon et au dialogue, nous raconte un destin singulier, tragique, unique, ignoré de notre rock tricolore : Gilles Bertin, chanteur de Camera Silens, mythique groupe bordelais, aussi vénéré que sa discographie se révèle restreinte. La nostalgie n’interdit certes pas la lucidité. Continuer la lecture de « Les héros du peuple sont immortels, Stéphane Oiry (Dargaud) »

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Painter Boy reprend « When Diana Paints the Picture » de Robbi Curtice (1968)

Painterboy / Photo : DR
Painterboy / Photo : DRhttps://www.discogs.com/fr/artist/2670000-The-Existentialists

Voici presque quinze ans que le Toulousain Nicolas « Jimmy » Mazel cultive avec soin son jardin pop, où fleurissent de bien belles fleurs psychédéliques nourries au riche terreau des Beatles, Television Personalities et autres Beat Happening. Après ses débuts avec The Existentialists et depuis la mise en pause de Marie Mathématique – dont les deux albums Tous vos lendemains dès aujourd’hui (2000 Records) et Le Grand Bal du Château de Londres (Lunadelia) sont très recommandés -, Jimmy poursuit ses aventures soniques en solo sous l’étendard de Painter Boy. Aujourd’hui, il reprend When Diana Paints the Picture, obscur mais néanmoins admirable morceau de pop psychédélique composé par l’Anglais Robbi Curtice en 1968. Notre Dan Treacy toulousain a presque ici réinventé la chanson pour la transformer en une savoureuse expérimentation DIY au-dessus de laquelle semble planer l’esprit vaporeux de Syd Barrett. Continuer la lecture de « Painter Boy reprend « When Diana Paints the Picture » de Robbi Curtice (1968) »

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Puce Moment, Sans Soleil (Parenthèses Records)

Puce MomentDes musicien-nes et artistes comme John Hassel, David Toop ou Pauline Oliveiros ont théorisé, au tournant des années 1970-1980, un certain type de modernisme alternatif, via les catégories de Fourth World ou de Deep Listening. Une logique de réinvestissement et de réappropriation qui aura guidé tout un pan des musiques de recherche, plus ou moins inscrites au sein d’une démarche d’avant-garde – décentrer le grand récit des musiques expérimentales de son axe traditionnel en instaurant un dialogue avec certaines musiques et pratiques envisagées comme de véritables territoires utopiques. Continuer la lecture de « Puce Moment, Sans Soleil (Parenthèses Records) »

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The Young Sinclairs, Chimeys (2010, Chimney Sweep Records)

2010 folk rock pochetteDepuis le milieu des années 2000, les Young Sinclairs sont l’un des trésors les mieux cachés de la scène indépendante nord-américaine. Installés à Roanoke (Virginie), ces héritiers de la Nuggets explorent mille teintes de folk-rock, allant des Byrds jusqu’au baggy, en passant par la jangle pop. Ils fêtent leur vingt ans d’existence. Au cours des années, le line-up a changé. Le groupe se forme autour de Daniel Cundiff (Eternal Summers), John Thompson et Samuel Jones Lunsford (Stimulator Jones), s’y joindront, Joe Lunsford ou Kyle Harris. Si le groupe n’a jamais eu son moment avec la presse musicale généraliste ou le grand public, les Young Sinclairs ont entraîné dans leurs sillons, une communauté d’amateurs à travers les pays et continents. Continuer la lecture de « The Young Sinclairs, Chimeys (2010, Chimney Sweep Records) »

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Daga Voladora, Los Manantiales (Lovemonk)

Ça tient parfois à peu de choses, les rencontres. Un retard de quelques minutes ; la recherche d’une rue, d’une adresse dans une ville inconnue ; un post sur un réseau social signé d’un “ami” qu’on suit depuis longtemps mais avec assez peu d’assiduité et qui lui-même poste avec encore moins d’assiduité sur un blog – oui, un blog ! – des articles sensibles dans la langue de Cervantes. Il y a quelques semaines, il a ainsi écrit au sujet du concert de Dean Wareham à San Sebastian, dans une salle nommée Dabadaba dont on a découvert l’existence grâce aux épatantes Melenas ; ce même Dean Wareham dont on a un temps caressé l’idée de sa présence aux Vinzelles et puis, non – et oui, j’imaginais déjà les premiers accords de la reprise de Ceremony… Mais le temps n’est pas aux regrets. Continuer la lecture de « Daga Voladora, Los Manantiales (Lovemonk) »

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Stereolab en français dans le texte

Prévu le 23 mai, le retour du groupe bicéphale franco-britannique a quelque chose de rassurant pour les gens de ma génération, un groupe revenu de beaucoup de choses, l’underground des débuts, la mise en place de son propre vecteur de diffusion, la signature sur Elektra, les vents, les tournées interminables, les marées, les changements de personnel… Et puis Stereolab est devenu un pilier, écouté bien au-delà de ses cercles de départ, une référence signée 4AD, sur Warp (les pionniers des années 90 ont le choix, c’est ça ou Domino), une prestance et une constance dans des musiques à la fois pop et irriguées par toutes sortes de choses (musiques brésiliennes, allemandes, britanniques, avant-garde, library, easy, uneasy listening, passé, présent…). Continuer la lecture de « Stereolab en français dans le texte »

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Roberta Lips, En Plein Cœur (Le Cèpe Records)

Depuis quelques années, une authentique scène power pop a vu le jour dans l’Hexagone. A Rennes avec Food Fight, à Marseille avec Kael et les Remords ou Pogy et les Kéfars, ou encore à Toulouse avec Asphalt, ce genre de pop à tendance punk né à la fin des seventies a su s’implanter durablement. Mais une vague de groupes de power pop entièrement féminins a aussi émergé, comme les belgo-marseillaises Cœur à l’Index et bien sûr les indispensables parisiennes d’Alvilda, qui ont signé chez les anglais Static Shock Records – le label d’Uranium Club from Minnesota, excusez du peu. Continuer la lecture de « Roberta Lips, En Plein Cœur (Le Cèpe Records) »

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Cotonneux comme Freshberry

Freshberry / Photo : DR
Freshberry / Photo : DR

Depuis 2020, de façon épisodique, Freshberry met en ligne une série de morceaux d’excellente facture. L’an dernier, nous avions parlé de leur reprise d’un standard Coréen d’un groupe culte dans leur pays, San Ul Lim. Jiyeonne et Pierre, partenaires dans la vie, prennent leur temps. Un titre par ci, un autre par là, mais un cap est désormais franchi : leur premier album Diamonds Files sortira à l’automne sur trois labels, Si Moiré Disques, Indie Or Die et Hidden Bay Records. Un seul morceau en écoute pour le moment, Sir 06, une promenade envoutante dans la pénombre entre guitare saturée, mélodies brumeuses et voix enivrante, que l’on peut découvrir dans un clip fait maison. Tout laisse à penser que le reste de l’album, masterisé par Krikor, oscillera entre textures vaporeuses et mélodieuses. A vérifier sur scène au Tony , 2 rue des Petites Écuries dans le 10ème à Paris ce jeudi 15 mai, à 20h30. Continuer la lecture de « Cotonneux comme Freshberry »

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Trois festivals indés DIY

Little Death + Badtime en concert l'an dernier aux Ronches / Photo : DR
Little Death + Badtime en concert l’an dernier aux Ronches / Photo : DR

Il y a quelques semaines, nous vous avions signalé la fermeture de trois lieux parisiens, le Motel, le Tony et l’International. Pour contrebalancer ces mauvaises nouvelles et en attendant des nouvelles plus heureuses de la part des équipes de ces bars / concerts, nous avons choisi de vous présenter trois initiatives singulières, réalisées à grands coups d’huile de coude et de bonnes volontés, sans aucune aide publique. François Salvador (Indie Or Die), programmateur de concerts indés en région parisienne nous a prêté main forte en allant interroger les organisateurs de ces trois festivals indépendants. (TS)


En découvrant les différentes réponses à la question “Et pour toi, c’est quoi l’indé ?” compilées par Rémi Laffitte du fanzine Futur Parlé, on se retrouve face à des visions militantes dans lesquelles on se reconnaît. Pour apporter un peu plus de concret à ces réflexions, j’ai demandé à trois organisations de concert DIY d’expliquer pourquoi et comment un festival est créé. The club is open.

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Paul Collins (The Nerves, The Beat) : « Les gens nous prenaient pour des extra-terrestres »

Paul Collins période The Nerves / Photo de presse
Paul Collins période The Nerves / Photo de presse

Le roi de la power-pop. C’est à la fois le titre d’un album – King Of Power Pop! (2010) donc – et, surtout, un statut chèrement conquis et désormais difficilement contestable. En quelques années décisives – moins de dix en réalité – Paul Collins a contribué, davantage encore que la plupart de ses potentiels concurrents au trône, à façonner les contours parfaitement dessinés d’une musique vive, mélodique et indémodable. A rebours à peu près complet de toutes les tendances d’une époque où dominaient encore les digressions musicales complaisantes. D’abord avec The Nerves : en compagnie de Jack Lee – disparu il y a tout juste deux ans – et Peter Case, il a enregistré et publié en toute indépendance quatre des titres les plus importants de l’histoire. Ensuite avec The Beat, dont le premier – et, en grande partie, le deuxième – album demeure un des jalons les plus parfaits d’un rock classique et épuré, à la fois moderne et profondément ancré dans l’histoire des décennies qui l’ont précédé. A l’occasion d’une série de concerts entièrement consacrés à cet héritage majeur, il a consenti à partager quelques souvenirs des batailles passées. Continuer la lecture de « Paul Collins (The Nerves, The Beat) : « Les gens nous prenaient pour des extra-terrestres » »

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Selectorama : New Trad Fest

New Trad Fest 2 à Saint-Aignan-sur-Cher
New Trad Fest 2 à Saint-Aignan-sur-Cher
Il y a quelques semaines, on avait choisi de mettre en avant un petit festival à Paris, Rage Sacrée à Petit Bain, qui explorait la puissance immersive des musiques expérimentales associées aux instruments folk et traditionnels. Ce week-end, il faudra prendre la direction de Saint-Aignan-sur-Cher (41) pour explorer un peu plus encore cette idée. La deuxième édition du New Trad Fest promet des échanges toujours plus périlleux, à base de (comme ils disent, et on ne trouverait pas mieux) : bals trads déchaînés, gallois gothique sur rock folklorique, chants occitans sur samples indus, ciné-concert en terres volcaniques auvergnates, biniou sur synthé analogique, proto-techno médiévale, électronique harsh bombarde… Ce sont les associations La Berge (Arthur et Margot), Zamzamrec (Héloise et Olmo) et Mediator qui une fois encore ont concocté une programmation à laquelle il faudra prêter autant de curiosité – pour tout dire, et avec la plus grande humilité, peu d’artistes identifiés par la rédaction – que de lâcher-prise. Pour éclaircir nos chandelles, on a demandé à l’équipe de nous placer quelques pierres blanches pour nous guider sur le chemin du Cher.

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Alek et Les Japonaises, Tranquille (Gnignignignigni)

Perdu comme un kiwi /
sans étiquette à lui /
le mystère restera entier

On s’amuse bien à Bruxelles, tandis que la métropole sombre parfois dans une tristesse profonde, un sérieux de bon aloi, ou une retenue timide, Alek et Maï (elles sont sans doute plusieurs dans sa tête) mettent le feu dans leur cave transformée pour l’occasion en cabaret de tous les essais : le duo s’amuse bien avec la matière musicale, posant de petits moyens (les synthés sont réglés sur les presets) pour les transcender allègrement dans un mélange un peu camp, un peu kitsch de variété décomplexée. Si ça sonne 80, c’est plus justement dans l’économie des arrangements faussement idiots que dans la volonté de se réincarner dans un passéisme rigolo et disco. Continuer la lecture de « Alek et Les Japonaises, Tranquille (Gnignignignigni) »

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Ida, Will You Find Me (Tiger Style, 2000 – rééd. Numero Group)

Ida, Will You Find Me Numero GroupLa quête obstinée de la beauté dans les marges. C’est le fil conducteur du travail d’archivage méticuleux conduit depuis plusieurs décennies par Numero Group et qui postule de manière plus ou moins implicite une égale dignité – non pas une valeur identique, c’est autre chose – de toutes les œuvres, y compris les plus négligées ou les plus apparemment mineures. Qu’il s’agisse de restaurer le catalogue d’un label R’n’B de troisième zone avec la même minutie respectueuse que l’on devrait à des bandes inédites exhumées des caves de chez Motown – les dizaines de volume de la collection Eccentric Soul – ou de traiter les plus obscurs des pressages privés rescapés des greniers des songwriters amateurs du début des années 1970 à l’égal du Blue (1971) de Joni Mitchell – la série des compilations Wayfaring Strangers : il y a à la fois quelque chose d’attachant et d’un peu agaçant dans cette conduite éditoriale où le ce souci permanent de l’exhaustivité semble l’emporter sur la nécessité du choix franc et tranché, dans cette volonté de compléter l’histoire des sous-cultures locales dans leurs moindres détails, sans prétendre forcément à la réécrire à partir d’un point de vue esthétique sélectif et clairement assumé. Parfois, les méandres labyrinthiques de ces rééditions sont trop tortueux pour qu’on éprouve l’envie de s’y perdre : après tout, pour qui n’a pas vocation à l’écoute savante ou documentaire, le temps d’exploration des détails secondaires et des notes de bas de page de l’histoire n’est pas extensible à l’infini.  Mais, il arrive aussi que ce refus de principe de toute sélection préalable trop rigoureuse magnifie l’écoute et les redécouvertes. Continuer la lecture de « Ida, Will You Find Me (Tiger Style, 2000 – rééd. Numero Group) »

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Charlotte Leclerc, Moiré (Delodio)

Quand on essayait de rattraper le temps perdu, un ami bien informé nous mit sur la piste d’un groupe peu cité, auteur de plusieurs essais dont un album dans les années 2010, perdus depuis dans le limbes des musiques d’ici. Il s’agissait d’une œuvre sombre, mêlant musique électronique très maîtrisée et chant en français, sans qu’on puisse parler de synthpop, d’electroclash, ces choses qui souvent fâchent. Plutôt une musique d’espace technophile – sans qu’on sache si c’était rétromaniaque ou futuriste, pile entre les deux peut-être, le présent – avec des surgissements mélodiques et poétiques noires et déterminées comme l’âme sans doute de leurs auteurs. C’était ça, Night Riders (et son super album Future Noir), un disque qu’on ne pose pas sur la platine pour s’amuser mais plutôt pour un voyage intérieur, pour une transe intime, dans un mode recueillement plutôt intense. On ne sait pas trop si ça avait marqué les gens à l’époque, comme dit, on n’était pas vraiment là – et on le regrette – à part cet ami précieux qui savait, mais les disques du trio acquis depuis ne nous quittent plus. Continuer la lecture de « Charlotte Leclerc, Moiré (Delodio) »

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L’envol cosmique de Tänzmachine II

Tänzmachine II / Photo : Herzfeld
Tänzmachine II / Photo : Herzfeld

Chez Herzfeld, qui fêtera bientôt ses 20 ans, après avoir longtemps tracé un chemin folk donnant vers le Grand Est, on aime désormais aussi jouer avec les concepts et les genres établis. Récréation jonglait avec les références comme des classiques jetés en l’air, juste pour voir le bruit qu’ils feraient en retombant par terre. Tänzmachine II s’est formé sur l’idée d’une compilation de groupes fictifs, abandonnée en 2022. Revoici le duo désormais incarné par Léo H. Godot (Ex-Sinaïve, Récréation) à la musique et Marie Lagabbe (Récréation) au chant, avec un petit tour de piste d’Olivier Stula (A Second Of June, Récréation et Vaillant, bientôt de retour sur LP) à la sitare. Le résultat prend la forme d’une incroyable épopée kraut de près de 17 minutes, où l’on imaginerait bien cette voiture sur l’autoroute dans le clip prendre une envolée totalement cosmique, quittant la terre et ses pays énoncés, et célébrant funestement la fin des Nations. Message personnel à son auteur : jouez-nous cela sur scène avant de partir hanter les caves d’affinage.


Tänzmachine I par Tänzmachine II est sorti aujourd’hui en digital sur Herzfeld.