Petit événement pour les amateurs de pop ouvragée des années soixante : enfin une réédition des Roche Martin ! Nous étions nombreux à l’espérer. Les deux EPs de 1967 ne viennent pas seuls, mais accompagnés d’inédits. Pour la répartition, Warner a fait simple en choisissant de publier les huit titres déjà existants en 45 tours en face A et les dix nouveaux de l’autre coté. Si le nom de Roche Martin a échappé a beaucoup d’entre vous, ses membres devraient, en revanche, vous parler davantage. Nous y retrouvons en effet François Bernheim et les sœurs Violaine et Véronique Sanson. Continuer la lecture de « Les Roche Martin, Id (Warner Music France) »
Catégories chronique nouveauté
Jemima, Even the Dog Knows (All Night Flight Records)
La découverte d’un nouveau disque est toujours une expérience contradictoire : partagée entre l’immédiateté de l’affect et une logique plus oblique, mobilisant un savoir référencé typique de l’érudit-pop. C’est précisément ce qui se produit avec Even the Dog Knows du duo londonien Jemima. On pense aux influences post-rock et avant-folk/lo-fi – Movietone, Palace ou encore Gastr del Sol constituent d’évidents points d’ancrage. Des titres comme What is it ou Coming Over nous projettent en terrain connu : boucles arythmiques et vacillantes, guitares éthérées et collages sonores bancals contribuent à une esthétique folk soustractiviste, qui n’est pas non plus sans rappeler les travaux hypnagogiques typiques de The Caretaker. Continuer la lecture de « Jemima, Even the Dog Knows (All Night Flight Records) »
Catégories playlist
LA PLAYLIST DES NOUVEAUTÉS DE SEPTEMBRE 2025
Si on s’attache souvent à dégotter le plus souterrain et le moins convenu, la moisson saisonnière commence cette fois par un groupe qu’on n’imaginait pas forcément trouver dans nos pages. Un signe qu’on n’est jamais définitif avec nos goûts, et qu’il y a toujours des choses à (re)découvrir, avec l’envie d’élargir et de renouveler notre passion pour une musique amplifiée et indépendante qu’on ne prend plus vraiment la peine de catégoriser. Écoutez, vibrez, partagez… (TS)
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Catégories chronique nouveauté
Joanne Robertson, Blurrr (AD 93)
Là où le champ de l’expérimental rejoint l’immémorial folk : un ode, un node, un nœud — là au fond de la gorge qui prend aux tripes mammifères où le reptilien ne sait plus s’il est poule ou œuf — c’est un nouvel album de Joanne Robertson qui apparaît en plein mois de septembre. Elle est là. Là derrière sa guitare et son écho, deux spécificités rien qu’à elle. À cet endroit précisément Joanne Robertson trace un trait. Une ligne d’horizon au lointain mais qui vient nous susurrer des émotions primordiales, ouatées. Blurrr le dit très bien dans son nom, c’est une masse floue, qui ronronne, mieux encore : qui déroule, enroule, empoigne. Robertson nous laisse là le temps — un luxe — d’entrer dans la chimie du son de la guitare, dans la métaphysique chordiale. Continuer la lecture de « Joanne Robertson, Blurrr (AD 93) »
Catégories mardi oldie
Las Grecas, Gipsy Rock (CBS, 1974)
Te Estoy Amando Locamente de Las Grecas est partout à la radio en Espagne en cette année 1974. Fierté de la culture cañi (gitane), la chanson est désormais un classique de la pop espagnole. Il y a quelques années, Rosalía reprenait d’ailleurs le titre dans ses concerts. Derrière cet étonnant 45 tours, les sœurs Carmela et Edelina Muñoz Barrull chantent le flamenco comme personne d’autre. Nées en Espagne, les chanteuses font leurs armes dans des fêtes espagnoles en Argentine. Après leur retour au bercail, la plus grande des deux (Carmela) chante dans un tablao, bientôt rejointe par la benjamine. Continuer la lecture de « Las Grecas, Gipsy Rock (CBS, 1974) »
Catégories borne d'écoute
Retour en grâce de Sam Fleisch

Presque une décennie sépare Nunna Daul Isunyi du nouvel album Saturnine Child, l’un sorti chez Teenage Menopause, l’autre chez Les Disques Du Paradis, un label Bordelais. Articulé autour de Sylvain Kablfleisch, Sam Fleisch a toujours cette patte ambitieuse et mélodique. Moins lofi et avant-gardiste que son premier album, Baltimore, seule chanson en écoute pour le moment, est plus revêche, mais garde ce côté cotonneux et candide qui la sublime. L’enregistrement est signé Arthur Satàn et l’album sortira sur Les Disques du Paradis.
Saturnine Child par Sam Fleish paraîtra le 26 septembre sur Les Disques du Paradis
Catégories portfolio
L’Officine du bruit
A l’incroyable 5e édition du festival francilien Frisson Acidulé, les franco-belges ont fait vriller le Cirque Electrique

On ne savait plus trop quelle heure il était, quelle saison on subissait le week-end dernier au Cirque Electrique à Paris. Les têtes de noiseux croisaient quelques vieux punks, des dégaines de skaters fanés ou d’autres sombres figures sans doute attachés à des rituels chamaniques qu’on ignore. Et les têtes connues. Parmi elles, Philippe Lévy, toujours à l’appel. On ne vous refera pas les présentations, notez qu’il nous avait offert une photo de Sprung Aus Den Wolken prise en 1991 pour l’unique édition du fanzine Mushroom il y a 8 ans, postface à qui vous savez et prequel de ce site. Il y avait aussi Victor Hamant, ce mec qui nous arrose de partout de musiques païennes, en programmant des concerts démoniaques à Metz ou en partageant des nouveautés ici-même. Grâce à lui, on a vu certains des meilleurs groupes de cette fantastique édition de Frisson Acidulé, programmée par Arrache-toi un oeil, très New Trad (coucou Vince), entre la messe Cromorne, les fées Bacchantes, les anciens The Ex ou encore Officine, trio sauvage qui n’avait aucun scrupule à nous massacrer les tympans et à nous élever dans une folie rare. Pour célébrer tout ça, un portfolio, une petite dizaine de photos signées par Philippe, qu’on embrasse au passage. Une affaire de famille tout ça. Continuer la lecture de « L’Officine du bruit »
Catégories mardi oldie
The Loft, Once Round The Fair 1982-1985 (Creation, 1988)
On devrait immensément se réjouir et frétiller de gratitude de pouvoir (enfin) assister à un concert de The Loft en 2025, le samedi 20 septembre, lors du Paris Popfest*. Parce qu’en fait cela ne tient qu’à deux singles. Mais pas deux petits singles, attention. Réunis compilatoirement bien après leur sortie, et à au moins deux reprises depuis chez Rev-OLa ou Cherry Red avec un peu plus et pour notre jeune gouverne en 1988 (j’étais en première et je ne m’en suis visiblement toujours pas remis) sous l’intitulé Once Round The Fair The Loft 1982-1985. Une citation des paroles de Up The Hill And Down The Slope, morceau toujours ahurissant dont l’incipit, « My Magpie Eyes Are Hungry For The Prize » titra également la nécessaire, quoique contestée, saga du label Creation sous la plume de David Cavanagh (rip) parue juste à l’aube du nouveau siècle. C’est dire si dans la genèse du label d’Alan McGee la jeune troupe menée par Peter Astor fait office de CNR par rapport à l’histoire officielle qui voudrait qu’à l’origine, hors les têtes de morts d’East Kilbride**, point de salut. T’as qu’à croire. Continuer la lecture de « The Loft, Once Round The Fair 1982-1985 (Creation, 1988) »
Catégories selectorama
Selectorama : SCHØØL

Ecouter ce qu’on a aimé joué par des groupes de maintenant, voilà le point de rupture pour certains qui imaginent ne pas pouvoir laisser la transmission faire son œuvre. On est forcément projeté en arrière en écoutant SCHØØL, mais ce quatuor formé par des membres d’autres groupes (Francis Mallari de Rendez-Vous, Erica Ashleson de Special Friend, Eggs et Dog Park, Jack Moase de Liquid Face et Alex Battez de Marble Arch) arrive à cristalliser l’état adolescent dans toute sa poésie émotionnelle dans ce premier album très réussi où les ballades rock font l’effet d’un scrapbook nineties illustré par quelques collages et dessins d’époque. Et cette projection dans un moment de vie fantasmé est surement le meilleur moyen d’échapper à la cruauté du moment. Comment ne pas résister au plaisir de demander au groupe quels étaient leurs fantasmes musicaux de teenagers… Continuer la lecture de « Selectorama : SCHØØL »
Catégories cover
Robert Robinson & The Connecticut River Band, Albemarle Station (Silver Jews cover)

Lorsqu’en 2019, avec l’ami Baptiste Fick, nous avons mis en chantier la compilation-hommage à David Berman, je me suis rappelé de Robert Robinson, connu alors sous le nom de Sore Eros et dont j’avais jadis chroniqué (pour un mensuel dont seul le nom a subsisté) le magnifique Second Chants (2009). Je n’avais alors aucune crainte quant à la proximité spirituelle de Sore Eros avec son aïeul, mais je demeurais bien curieux de connaître le résultat, car si on peut évidemment parler d’indie rock et de folk pour qualifier les productions de Robert Robinson, il est tout aussi certain que son art s’éloigne très souvent du minimalisme de Silver Jews.
Catégories billet d’humeur
Essentiel ? Logique !
Une brève introduction à Lora Logic, vibrante figure de l’after-punk

On devrait immensément se réjouir et frétiller de gratitude de pouvoir assister à un concert de Essential Logic en 2025, le jeudi 18 septembre, lors du Paris Popfest. C’est peu dire que Lora Logic est une femme-figure de l’after-punk (comme disent les ancien·ne·s) de haut vol, encore trop peu reconnue. Et pourtant, quel accomplissement en l’espace de quelques années (1977-82) : co-fondatrice et membre éphémère d’X-Ray Spex, que serait Oh Bondage! Up Yours! sans ce saxophone qui amorce et soutient sans faillir le courroux de Poly Styrene ?
Catégories disques rares et oubliés
Dusty Trails, id. (2000, Atlantic)
Pourquoi ? Pourquoi, un beau jour, un disque se rappelle-t-il à votre bon souvenir, presque sans crier gare, sans que l’on en sache les raisons exactes ? Pourquoi un disque que l’on a écouté sans doute plus que de raison pendant un temps plus ou moins long, puis remisé (au mieux) au fin fond de sa discothèque ou (au pire) au fin fond d’un carton sans raison a priori valable se pointe-t-il donc, accompagné qui plus est d’une foultitude de souvenirs (plus ou moins incertains) pour mieux redevenir une bande comme originale de notre quotidien ? Continuer la lecture de « Dusty Trails, id. (2000, Atlantic) »
Catégories chronique nouveauté
Thomas Pradier, Tout passe (Lunadélia)
« Les conflits m’épuisent, et me désespèrent,
chacun se pense en noyau de l’univers »
On a du mal à mettre des mots sur l’attirance qu’on éprouve pour les disques de Thomas Pradier. Depuis La nuit au ralenti qui fête ses dix ans cette année, on n’a eu un peu le temps d’y réfléchir, mais c’est toujours un peu mystérieux. Comme on a notre propre histoire, on s’est d’abord dit qu’on tenait en ce jeune homme chic un cousin au Dean Wareham de Galaxie 500, même voix un peu perchée, fragile, même poésie teintée de mélancolie et d’humour léger, mêmes obsessions velvetiennes. A force, on s’en fiche un peu de ce truc de similitudes avec les anglo-saxons qu’on a vénérés, parce qu’à l’heure de ce troisième album, on ne pense plus qu’aux chansons si personnelles du musicien toulousain. Continuer la lecture de « Thomas Pradier, Tout passe (Lunadélia) »
Catégories interview, photos
Dave Rowntree : « Mes photos racontent une histoire inédite sur Blur »

Dave Rowntree est sans conteste le membre le plus discret de Blur, mais aussi le plus surprenant. Ne se contentant pas d’une carrière dans la musique, il a en parallèle du groupe exercé le métier d’avocat. Il est également un membre actif du parti travailliste pour lequel il s’est présenté pour différents mandats, mais aussi directeur d’une société d’animation qu’il a créée. Contrairement aux trois autres membres de Blur qui sont loin d’avoir fait profil bas sur leur vie au sein du groupe, que ce soit dans la presse ou à travers des livres, Rowntree était resté plutôt discret jusqu’à la sortie cet été de No One You Know, recueil de photos qu’il a prises pendant les premières années du groupe. Plutôt que de rabâcher des anecdotes entendues mille fois, il a pris le parti de nous raconter des histoires à travers plusieurs sélections de photos évoquant les premières fois du groupe. Continuer la lecture de « Dave Rowntree : « Mes photos racontent une histoire inédite sur Blur » »
Catégories selectorama
Selectorama : Paris Popfest

A l’heure où à Paris, les lieux de concerts indie se raréfient à vue d’œil (même si Le Chinois à Montreuil a repris de plus belle hier soir, ndlr), les amateurs de pop de l’ombre peuvent toujours compter sur l’équipe infatigable de l’excellent Paris Popfest pour entretenir la flamme. Depuis plusieurs années, Joanny et Emmanuel sont parvenus à faire jouer une grande partie du gratin de l’indie pop canal historique, notamment Amelia Fletcher, White Town, 14 Iced Bears, Miki Berenyi (Lush), Lawrence, Michael Hiscock (ex-The Field Mice, The Gentle Spring), pour ne citer que les premiers me venant à l’esprit. Mais loin de tout passéisme, les deux compères n’ont jamais manqué l’occasion d’inviter les nouvelles pousses du genre, comme Jeanines, Lightheaded, Smashing Times, Roberta Lips ou nos Local Hero Eggs.
Et à voir le programme de l’édition 2025 qui aura lieu au Hasard Ludique les 18, 19, et 20 septembre prochain, on se croirait revenus au temps béni d’Indietracks, le très regretté festival anglais qui a vu passer tous les grands de l’ère C86 et leurs nombreux héritiers. A l’affiche on trouvera les valeurs sûres comme The Loft, Comet Gain, Would-Be-Goods et Essential Logic, mais aussi des formations plus récentes comme les très flyingnunesques Holiday Ghosts, les jeunes The Cords et pléthore d’autres surprises.
On ne dira jamais assez de bien des organisateurs de concerts comme Joanny et Emmanuel, sans lesquels la pop ne trouverait aucun asile et les groupes les plus cools ne pourraient venir répandre la bonne parole. Les deux éternels popkids parisiens viennent aujourd’hui nous parler de leurs chansons préférées. Continuer la lecture de « Selectorama : Paris Popfest »
Catégories chronique nouveauté
Saint Etienne, International (Heavenly Recordings)
Saint Etienne, comme j’aime le dire, c’est un arc-en-ciel musical, souvent mélancolique, parfois triomphant, par moments euphorique mais toujours optimiste. Ou alors, un cristal dont la couleur varierait en fonction de la lumière.
Écouter Saint Etienne c’est s’ouvrir à un récit qui est le leur – Sarah Cracknell, Bob Stanley, Pete Wiggs -, une récit qui est aussi devenu le nôtre – nous, les enfants de la pop moderne -, un récit qui toujours nous hypnotise, un récit qui nous intrigue par sa délicatesse, par son élégance. Saint Etienne revient avec un nouveau et dernier album – ils l’ont annoncé ainsi, ndlr -, International. J’ai réfléchi pendant des jours à ce que je pouvais en dire, j’ai d’abord écrit des choses sans grand intérêt et puis, j’ai fini par réaliser qu’il me fallait d’abord, parler des deux disques précédents, I’ve Been Trying to Tell You et The Night. Continuer la lecture de « Saint Etienne, International (Heavenly Recordings) »
Catégories chronique nouveauté
Histoire de coeur, Lost French Synth-Pop 7’ers & Euro-Bombs 1980-89 (CTR)
« Sauve moi, sauve moi, sauve moi,
de cette machine infernale' »
Où la décennie 80 n’en finit jamais avec son histoire, écrite, réécrite, visée, révisée. Ce coup-ci, c’est le digger britannique John Kertland – sa maison de disques s’appelle CTR comme Caroline True Records – qui la raconte à sa manière via Histoire de coeur, compilation thématique où sont rassemblées une dizaine de chanteuses. Sorties de l’obscurité grâce à leurs chansons synthétiques, elles pratiquent leur art à la croisée des chemins new wave, europop, italo disco, variété voire French boogie (rappelez-vous les deux beaux livres d’histoire de la maison Born Bad). Continuer la lecture de « Histoire de coeur, Lost French Synth-Pop 7’ers & Euro-Bombs 1980-89 (CTR) »
Catégories playlist
LA PLAYLIST DES NOUVEAUTÉS DE L’ÉTÉ 2025
On n’y est pas encore tout à fait, et cette année la rentrée à un goût de risque encore plus difficile à accepter que d’habitude. Ces renversements en perspective, sans cesse rabâchés par les médias qui finissent par décrypter non plus ce qui est arrivé mais ce qui va arriver sont autant de bonnes raisons de se réfugier encore un peu dans l’une de nos valeurs les plus sures : la pop moderne. On n’a pas été là tous les jours cet été mais alors qu’on rentre tous progressivement, voici notre pêche estivale. Savourez-là tant qu’il est encore temps. Gargarisez-vous jusqu’à plus soif, dansez jusqu’à l’aube, on ne sait plus du tout de quoi demain va être fait.
Écoutez cette playlist sur votre plateforme favorite : YouTube, Deezer, Spotify.
NDLR : les playlists créées sur certaines plateformes ne comportent pas l’intégralité des titres de la sélection commentée ci-dessous.
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Catégories section 16
Section 16 S2 E7 : Louise, 16 ans
Qu’écoutent réellement nos kids ?

Elles / ils sont des filles de, fils de – ou peut-être des cousines ou des cousins, des nièces, des neveux. Toute la journée, toute la semaine, ils subissent la musique forcément cool qu’écoutent leurs parents ou les membres de leur famille avant que ces derniers n’écrivent quelques lignes ou des tartines pour Section26 – voire d’autres sites du même acabit. Alors, ces ados et pré-ados sont-ils déjà condamnés à écouter ce qu’on leur impose au presque quotidien ? C’est exactement ce que l’on va découvrir avec la septième sélection de cette deuxième saison : elle est l’œuvre de Louise, 16 ans, une jeune fille moins Sauvage que son patronyme ne pourrait le laisser penser.
AVIS A LA POP.ULATION : Vos enfants aiment la musique (TOUS types de pop moderne) ? Envoyez-nous un mail à section26.popmoderne@gmail.com !
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Catégories chronique nouveauté
Chris Staples, Don’t Worry (Hot Tub Recordings)
Parfois, ça ne tient pas à grand chose une histoire d’amour. Surtout une histoire d’amour avec un disque. La story d’une amie sur un réseau social, un nom qui ne nous dit rien du tout comparé à un autre nom qui nous dit vaguement quelque chose – Andy Shauf… Mais une pochette qui attire immédiatement l’attention, comme un clin d’œil à celles des deux premiers albums de Kings Of Convenience (certifié disques de chevet absolus dans ces parages) – lettrages vert et blanc, lumière apaisée, contre-jour maitrisé… Alors, forcément, la curiosité qui s’éveille, parce que par ici, on se dit toujours un peu plus que le hasard n’existe pas vraiment (ou alors, pas bien souvent…). Continuer la lecture de « Chris Staples, Don’t Worry (Hot Tub Recordings) »
Catégories chronique nouveauté
Lolas, Big Hits And Freak Disasters (Kool Kat)
Rappel des – nombreux – épisodes précédents. Vétéran méconnu de la scène indie-rock américaine (Carnival Season, The Shame Idols), Tim Boykin a choisi de se consacrer depuis trois décennies environ à l’approfondissement d’un style musical – la powerpop – où s’entremêlent ses passions adolescentes pour les mélodies simples et lumineuses et les guitares nerveuses du punk. Au fil d’une discographie intermittente et confidentielle, le résident de Birmingham en Alabama est ainsi parvenu à produire sous le nom de Lolas une dizaine d’albums, par séries successives. Cinq d’abord entre 1998 et 2008, suivis d’une pause de dix ans. Puis quatre autres depuis 2019 quand, bouleversé par le décès de Kim Shattuck (The Muffs), il a fini par se convaincre que l’existence était trop brève pour ne pas célébrer en consacrer une bonne partie à exercer ses talents sous la forme qui lui sied le mieux, toujours plaisante et parfois brillante. Continuer la lecture de « Lolas, Big Hits And Freak Disasters (Kool Kat) »
Catégories réédition
Brian, Understand (1992, réed. Needle Mythology)
Originaire de Birmingham comme Lawrence, Peter Paphides a écrit sur le rock principalement pour le Times et a également œuvré pour la BBC. En 2019, Peter Paphides a fondé le label Needle Mythology. Évidemment, un label qui porte le nom d’une chanson de Stephen Duffy ne peut publier que des rééditions impeccables. En effet, Needle Mythology nous permet de découvrir des albums passés sous les radars et de faire des économies en se procurant des disques dont les prix sur Discogs sont prohibitifs. Après avoir réédité le somptueux Think Once More – A Journey With… des Montgolfier Brothers, Needle Mythology s’occupe du non moins splendide Understand de Brian. Continuer la lecture de « Brian, Understand (1992, réed. Needle Mythology) »
Catégories mardi oldie
Walk like The Clash and sing like The Supremes
La trop brève histoire des Redskins, fers de lance des skins de gauche anglais.

Je n’arrive plus à me souvenir de la première fois que j’ai entendu The Redskins. Je pense qu’il s’agissait de leur titre Unionize sur une compilation des Peel Sessions par Bernard Lenoir. Mais cela me semble un peu tardif. J’étais allé, encore lycéen, à un concert de SOS Racisme place de la Bastille en 1986, où le groupe s’était produit. Je n’en garde toutefois aucune trace dans ma carte mémoire. Je vous parle d’une époque sans Internet, sans la moindre chance que ce style de musique passe sur la FM ou les grandes ondes (si ce n’est Radio Libertaire, et je n’y mettrais pas ma main à couper). Quant à trouver leur unique album, à part peut-être chez New Rose du côté de Saint-Michel ou à la Danceteria à Cardinal Lemoine (et je ne parle pas des 45 tours), la quête demandait une âme de stakhanoviste impénitent. D’ailleurs, impossible de comprendre comment, ou par quel miracle, leur Peel Sessions – on y revient – a fini dans ma collection personnelle.
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Catégories section 16
Section 16 S2 E6 : Noam, 15 ans
Qu’écoutent réellement nos kids ?

Elles / ils sont des filles de, fils de – ou peut-être des cousines ou des cousins, des nièces, des neveux. Toute la journée, toute la semaine, ils subissent la musique forcément cool qu’écoutent leurs parents ou les membres de leur famille avant que ces derniers n’écrivent quelques lignes ou des tartines pour Section26 – voire d’autres sites du même acabit. Alors, ces ados et pré-ados sont-ils déjà condamnés à écouter ce qu’on leur impose au presque quotidien ? C’est exactement ce que l’on va découvrir avec la sixième mixtape de cette deuxième saison : elle est l’œuvre de Noam, 15 ans, fils du plus érudit des érudits de la Section26.
AVIS A LA POP.ULATION : Vos enfants aiment la musique (TOUS types de pop moderne) ? Envoyez-nous un mail à section26.popmoderne@gmail.com !
Catégories Chronique en léger différé
Young Gun Silver Fox, Pleasure (Légère Recordings)
Avec une régularité presque métronomique, à raison d’un album tous les deux ou trois ans, Young Gun Silver Fox fête dix ans de carrière discographique avec Pleasure, sorti le 2 mai dernier, toujours chez Légère Recordings. Derrière ce curieux patronyme, nous trouvons un duo : Andy Platts, le jeune loup britannique et Shawn Lee, le renard argenté étatsunien. Le premier chante (également dans les Mamas Gun) et le second, multi-instrumentiste, arrange. Depuis une décennie, Young Gun Silver Fox explore le son des années 70 et plus particulièrement ce que l’on nomme désormais yacht rock, mais aussi (plus historiquement) AOR, soft rock ou westcoast. Continuer la lecture de « Young Gun Silver Fox, Pleasure (Légère Recordings) »
Catégories mardi oldie
Jimmy Webb, A Life In Words And Music (Cherry Red)
Vingt ans après la première publication de cette rétrospective par Rhino Handmade, épuisée depuis bien longtemps – The Moon’s A Harsh Mistress, Jimmy Webb In The Seventies (2004) – ce coffret rassemble donc les cinq premiers albums solo de Jimmy Webb accompagnés d’un live enregistré à Londres en 1972 et d’un septième CD de démos et d’inédits. Soit le meilleur rapport qualité-prix de l’été, haut la main. S’y trouve en effet condensée une partie de l’histoire de la pop américaine d’autant plus captivante qu’elle commence alors même que le premier chapitre – le plus glorieux – s’est déjà achevé. Cela lui confère un charme tragique et la teinte d’un mystère que la répétition ravissante des écoutes ne dissipera sans doute jamais complètement. Continuer la lecture de « Jimmy Webb, A Life In Words And Music (Cherry Red) »
Catégories chroniques
Rémi Klein, Friend in Need (Tricatel)
L’année dernière, nous découvrions la formation LORD$ avec leur premier album Speed it Up (2024). Un an plus tard, l’espace d’un instant, Rémi Klein s’échappe du groupe et propose à son tour un essai en solitaire. Le musicien reste cependant fidèle à Tricatel. La maison de disque de Bertrand Burgalat a ainsi publié Friend in Need, le 20 juin dernier, à un mois d’intervalle de l’excellent Blomovinho de Leo Blomov. Si les deux disques prennent des cheminements fort différents, quelque chose les relie sensiblement. Il est question d’une pop ouvragée, ne dédaignant pas quelques subtilités harmoniques et s’inscrivant (partiellement) dans un héritage seventies. Continuer la lecture de « Rémi Klein, Friend in Need (Tricatel) »
Catégories selectorama
Selectorama : Baignade Sauvage #5
Pour la cinquième fois déjà, la sublime Vallée du Tarn s’anime au son des « musiques hors normes, aventureuses et inclassables », comme le précise Benjamin Maumus, responsable de la programmation de ce festival engagé et militant, où la campagne s’impose comme écrin préservé. A Ambialet, petite commune de 500 âmes située à l’est d’Albi, « la découverte est de mise, tous les projets à l’affiche tous méritent le même intérêt, le même éclairage, pas de classement ni de tête d’affiche ici », nous confirme-t il. Un choix serein détaillé dans ce selectorama estival où il ne manque que les sons de la nature. Continuer la lecture de « Selectorama : Baignade Sauvage #5 »
Catégories chronique nouveauté
Fortunato Durutti Marinetti, Bitter Sweet, Sweet Bitter (We Are Time/Quindi)
Fortunato Durutti Marinetti : derrière ce pseudonyme aux résonances anarcho-futuristes, se dissimule – ou s’expose, c’est selon – Daniel Colussi, un songwriter d’origine turinoise, installé au Canada et qui est parvenu en quelques albums – celui-ci est déjà le quatrième – à édifier l’une des œuvres les plus originales et les plus passionnantes des années 2020. A l’instar de quelques-uns de ses plus illustres prédécesseurs – Leonard Cohen, Baxter Dury – Colussi s’est engagé tardivement, la trentaine déjà bien entamée, dans cette non-carrière solo d’interprète presque réticent, après plusieurs décennies de tâtonnements collectifs au sein de diverses formations confidentielles – The Shilohs, The Pinc Lincolns. Trop tard en tous cas pour se bercer encore des illusions adolescentes communément associées à la reconnaissance publique ou pour songer à s’excuser de chanter sans être vraiment chanteur. Continuer la lecture de « Fortunato Durutti Marinetti, Bitter Sweet, Sweet Bitter (We Are Time/Quindi) »
Catégories mardi oldie
Richard Pinhas, Iceland (Polydor, 1979)
À la fin des années soixante, l’arrivée des synthétiseurs comme le Minimoog change profondément la musique populaire. D’abord, utilisé pour ses textures inattendues et singulières (toute la moogsploitation), l’outil électronique devient un instrument à part entière. Qu’ils pratiquent la disco, le rock progressif ou le jazz-funk, de nombreux musiciens s’approprient leur synthétiseur. Dans les années 70, des courants naissent même sous son impulsion. Si l’Allemagne a le vend en poupe de Berlin (Tangerine Dream, Klaus Schulze) à Düsseldorf (Kraftwerk, Cluster), la France n’est pas en reste et développe une riche scène électronique à la fin des années 70. Parmi les pionniers figurent certainement Jean-Michel Jarre ou Richard Pinhas. Continuer la lecture de « Richard Pinhas, Iceland (Polydor, 1979) »
Catégories sunday archive
Serge Clerc, ligne claire

Si la passion pour la chose musicale nous a attrapés pendant les années 1980 – et en particulier lors de leur première moitié –, il était souvent impossible de dissocier le fond (les chansons) de la forme (ce qui les emballait, tout en nous emballant). Avec l’émergence du punk et des graphistes qui étaient tout à la fois voleurs et novateurs, certaines pochettes de 45 tours ou albums justifiaient à elles seules l’achat d’un disque – ou peu s’en faut. Dans un joyeux foutoir et avec un vent de liberté et de créativité qui allait faire voler en éclats la « chappe de plomb culturel » qui sévissait en France lors des années 1970, des dessinateurs allaient faire de leur 9e art un acteur majeur du monde de la musique et détruire les carcans. Continuer la lecture de « Serge Clerc, ligne claire »
Catégories sous surveillance
Sous Surveillance : The Moment Of Nightfall

Qui ?
Yuji Usui : basse, synthé
Tomomi Usui : chant, claviers
Yoko Satori : chant
Continuer la lecture de « Sous Surveillance : The Moment Of Nightfall »
Catégories borne d'écoute
La première fois d’Idlewild

En 2002, les Écossais d’Idlewild avaient toutes les cartes en main pour casser la baraque au Royaume-Uni avec leur quatrième album. Noel Gallagher était en cale sèche, Coldplay occupait un certain créneau… Il y avait donc une place à prendre. Le 15 juillet 2002, Idlewild publiait fièrement The Remote Part, un disque qui avait tout, sur le papier, pour réussir. Enregistré avec Dave Eringa après des sessions de travail partagées avec Stephen Street (The Smiths, Blur) et Lenny Kaye, The Remote Part tentait vainement de faire la synthèse entre les cours de musculation d’Oasis et les leçons sentimentales de Coldplay. Il y avait de belles choses et de belles longueurs. Continuer la lecture de « La première fois d’Idlewild »
Catégories mardi oldie
Toti Soler, Idem aka El Gat Blanc (Edigsa, 1973)
Barcelone fut l’un des grands épicentres de la révolution rock ibérique. Après la vague beat des années 60, les groupes underground trouvèrent, dans la décennie suivante, une communauté active et dynamique dans la capitale catalane. Toti Soler fut de toutes ces aventures. Né à Vilasar de Salt, pas loin de Mataró, à une vingtaine de kilomètres de la ville de Gaudí, en 1949, le jeune guitariste suit un cursus classique. Cela l’amène au conservatoire de Barcelone ou au Spanish Guitar Center de Londres. En parallèle il joue dans des groupes pop catalans. D’abord, il obtient énormément de succès avec Pic-Nic, formation internationale (des Vénézuéliens, une Anglaise des locaux) qui connaît un gros succès national avec le classique Cállate niña en 1967. Cette chanson folk-rock délicate lance la carrière de Jeanette mais aussi celle de Toti Soler et son camarade Jordi Sabatés. Continuer la lecture de « Toti Soler, Idem aka El Gat Blanc (Edigsa, 1973) »
Catégories chronique réédition
Ilpo Väisänen, Asuma (Editions Mego)
Il faut faire retour sur le tournant de la séquence fin 90 / début 2000 : une certaine musique électronique est à son apogée, le minimalisme numérique et l’austérité micro-house constituant en effet les principales caractéristiques des courants post-rave (IDM, Laptop Music, Exterme Computer Music, etc.). Des labels comme Mille Plateaux ou Mego dessinent les contours d’une scène qui se sera imposée comme le chaînon manquant entre les expérimentations pionnières électro-acoustiques des années 50 et 60 et le brutalisme hardcore / industriel issue de la scène techno. Continuer la lecture de « Ilpo Väisänen, Asuma (Editions Mego) »
Catégories Chronique en léger différé
Panda Bear, Sinister Grift (Domino)
Animal Collective a très brièvement été considéré comme un sommet musical inégalable (entre 2006 et 2009) avant de devenir complètement has been, emporté par le naufrage de l’indie rock, des voix haut perchées et des pseudonymes se référant à la faune. Bien à tort. Ce qu’a fait Panda Bear / Noah Lennox est d’intérêt et, parfois, sublime. Bien avant 2006, sa discographie avec Avey Tare / David Porter est un recueil de psychédélisme foisonnant et lyrique. Lyrique : ce mot est important. Ils n’ont pas (ou rarement) fait de la musique pour de la musique, pour s’émerveiller de leur propre inventivité (ils auraient pu). Ils ont cherché l’émotion. Continuer la lecture de « Panda Bear, Sinister Grift (Domino) »
Catégories chronique nouveauté
My Raining Stars, Momentum (Too Good To Be True / Shelflife)
S’il avait fallu attendre 13 ans entre le deuxième et le troisième album de My Raining Stars, seulement trois années ont suffi à Thierry Haliniak pour sortir Momentum. Ces treize années d’absence avaient forcément marqué un gap en termes d’ambiance sonore et de composition. Une écoute discrète pourrait faire penser que Momentum est le successeur logique de 89 Memories et pourtant, il n’en est rien. Cela semble dû à deux facteurs. Le premier étant les compositions d’Haliniak. Momentum donne l’impression d’écouter un best of imaginaire de la musique qui obsède son auteur. De l’indie pop old school (Better Life et sa basse qui fait penser aux premiers titres de Ride), au shoegaze (Stop The Time), en passant par quelques emprunts à Oasis (For Good, bien fait pour ta pomme Noel Gallagher !), chaque titre vous happe par son immédiateté et sa sincérité. Continuer la lecture de « My Raining Stars, Momentum (Too Good To Be True / Shelflife) »
Catégories hommage
Ozzy Osbourne, un chanteur de chansons

Il n’a jamais été le préféré, ni le plus déterminant, mais il était le plus évident.
Il était le passeur.
En voiture, à la fin des années 2000, alors que le streaming n’a pas encore fini d’écraser le reste, au volant on choisit le disque qui passe, c’est la règle, et pour la énième fois on met Black Sabbath. Peu de groupes comptent autant. Sur le siège passager, un camarade entré par erreur dans la chose métallique par Rage Against the Machine et deux riffs de Korn, un petit tour et puis s’en va, tient à indiquer qu’il ne pourrait pas écouter ça deux minutes s’il n’y avait cette voix qui lui disait – je suis là – écoute-moi – qui donne accès à tout le reste. Continuer la lecture de « Ozzy Osbourne, un chanteur de chansons »
Catégories chroniques
Lifeguard, Ripped and Torn (Matador)
Cinq après leurs débuts, deux ans après leur signature chez Matador (Interpol, Guided By Voices, Pavement, Yo La Tengo, Car Seat Headrest…), le trio de Chicago Lifeguard sort Ripped and Torn, son premier album. Affilié à un prestigieux label indépendant étatsunien, Lifeguard affiche pourtant à peine vingt ans de moyenne d’âge en moyenne. Composé d’Asher Case, Isaac Lowenstein et Kai Slater, ces jeunes musiciens sont solidement implantés dans la scène underground locale. Les deux premiers ont ainsi joué dans le backing band de Horsegirl (avec la sœur d’Isaac, Penelope Lowenstein) à ses débuts, tandis que le dernier a son propre projet, l’excellent groupe powerpop The Sharp Pins. Accompagné par Randy Randall (No Age) à la production, Lifeguard n’a pas renâclé à la tâche. Ripped and Torn est un coup de poing dans le plexus, un disque intense et sans concession. Bruyant, agressif, Lifeguard ne cherche pas à plaire à tout le monde. Continuer la lecture de « Lifeguard, Ripped and Torn (Matador) »
Catégories sous surveillance
Sous Surveillance : White Sun

Qui ?
Où ?
Catégories billet d’humeur, documentaire
Pavements d’Alex Ross Perry

On en parlait depuis des mois, des années. Maintenant, il était question d’un biopic et ça provoquait un peu l’hilarité chez ceux qui connaissaient le groupe, le doudou américain des années grunge, surtout de ceux qui avaient envie de chemins bizarres pour traverser ces années où le punk rock avait broké. Un biopic de Pavement, pourquoi pas un pour les Pastels (avec Jesse Eisenberg en Stephen) même si on l’avait eu par la bande avec le film de Stuart Murdoch (God Help The Girl, curiosité de 2014 et ode à Glasgow), mais très romancé alors. Mais je m’égare, revenons à la bande à Stephen Malkmus. Continuer la lecture de « Pavements d’Alex Ross Perry »
Catégories mardi oldie
Jeffrey Foskett et Nelson Bragg, garçons de plage
Deux rétrospectives de musiciens dans la lignée des Beach Boys sortent en cette période de deuil de Brian Wilson.
C’est étrange mais le travail du deuil a ceci de commun avec celui de la découverte qu’il s’opère souvent par à-coups successifs. Depuis le 11 juin, les souvenirs resurgissent ainsi, de temps à autre, par grappes agglomérées, au gré des ramifications de la mémoire, semblables en cela à la manière dont s’entrebaillaient, il y a longtemps, les portes des premiers émerveillements. En effet, si les Beach Boys ont été si importants dans notre éducation musicale, c’est notamment parce qu’ils ont été le premier groupe, dont la grandeur s’est révélée comme on perce progressivement une succession de mystères et de secrets concentriques. Celui pour lequel – plus que pour tous ses concurrents contemporains – la passion musicale grandissante s’est apparentée à une expédition spéléologique au cœur d’un réseau galeries dont il s’agissait d’identifier, étape par étape, les connections enfouies. Derrière la face émergée et saillante – ces tubes charmants mais un peu désuets qui baignaient déjà l’enfance – on commençait ainsi par apercevoir Pet Sounds (1966) puis, au moment de la publication de ce fameux coffret rétrospectif de 1992 (Good Vibrations –Thirty Years Of The Beach Boys, le premier objet discographique de cette importance acquis avec le tout premier salaire d’adulte), les bribes du naufrage admirable et tragique de Smile (1967). De là, il devenait possible de cheminer plus loin, vers les lueurs de Sunflower (1970) ou de Surf’s Up (1971) et d’y deviner, au-delà des obscurités intermittentes du génie à éclipse de Brian Wilson, l’éclat parfois tout aussi éblouissant du talent de ses frères.
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Catégories selectorama
Selectorama : Pascal Bertin
Les liens complexes entre David Berman et son père dans une Amérique en perdition dans ce livre paru chez Le Gospel

À l’occasion de la sortie de Au nom du pire : David Berman et Silver Jews face aux démons de l’Amérique (Le Gospel) nous avons demandé à notre Pascal Bertin National de se livrer à l’exercice du Selectorama, mais plutôt qu’une énième playlist commentée, nous lui avons laissé carte blanche pour parler des grands livres de l’Amérique, les siens, les nôtres, et ceux qui peuvent faire le lien avec celui que j’appelais, à l’occasion de la sortie de son dernier album de son vivant, notre Lou Reed personnel. Et au-delà de son unique recueil de poésie (Actual Air, Open City, 1999 réédité par Drag City en 2019) s’il est bien au moins un lien entre Berman et Lou c’est bien cet amour supérieur de la chose littéraire. D’ailleurs, s’il se lit souvent comme une enquête, Au nom du pire n’élude jamais cet attachement. On y retrace brillamment le parcours accidenté d’un artiste unique et supérieur. Le biais choisi, mettre en opposition deux carrières, celle du père et celle du fils, antagonistes en tout, et surtout sur leur vision du continent ; l’un ordure capitaliste, l’autre, lesté du plomb de cet héritage tachant tout de même d’y mettre de la beauté. Continuer la lecture de « Selectorama : Pascal Bertin »
Catégories avant-première
Nothing, c’est pas rien
Petite démo d’un groupe qui devient grand, Special Friend. En amorce d’un nouvel album, à écouter sur la compil estivale gratuite Howlin Banana.

On se souvient encore du tout premier concert organisé par Section26, il y a un certain temps déjà. C’était en octobre 2019 à feu l’Espace B, en première partie de notre chère Lispector. J’avais eu envie de suivre l’opinion enthousiaste de Coralie Gardet, et mon propre instinct après les avoir aperçus en live. Ce premier EP à l’époque, déjà soutenu par Howlin Banana Records, constituait les prémices d’un univers cotonneux, emprunt d’un shoegaze doux comme un rêve d’ado. On n’imaginait pas alors qu’Erica Ashleson et Guillaume Siracusa aka Special Friend iraient si loin, jusqu’à un troisième album que le duo part enregistrer ces tous prochains jours au Studio Claudio, chez Alexis Fugain. Nothing est un titre dont on ne sait pas encore s’il finira sur cet album, mais qui nous donne de belles nouvelles d’un groupe qu’on aime toujours voir et revoir sur scène. Continuer la lecture de « Nothing, c’est pas rien »
Catégories borne d'écoute
Alex Van Pelt en phase

Il n’y a pas si longtemps, nous accueillions Alex Van Pelt dans les colonnes de Section26, pour un Selectorama des plus savoureux. Ce musicien lunaire qui a grandi non loin des rives du lac d’Annecy et a autrefois fait partie du groupe Coming Soon – gloire anti-folk hexagonale fort appréciée d’Adam Green, Jeffrey Lewis, Herman Düne ou encore d’Etienne Daho -, a su créer son propre univers parallèle et faire discrètement son chemin. Les premières aventures en solo de celui qui fût autrefois connu sous le pseudonyme d’Alex Banjo (Tum Tum en 2019, Global Crush en 2021 et Off the Clock en 2024), nous avaient déjà fait prendre la mesure de son talent. Ceux qui l’auront vu sur scène, seul avec sa guitare, notamment lorsqu’il assurait les premières parties de Ryder The Eagle, auront su apprécier son réel don mélodique et découvrir un compositeur-interprète subtil et délicat. Continuer la lecture de « Alex Van Pelt en phase »
Catégories borne d'écoute
Un petit vent glacé? Oui, merci.

La bande de Lois Trompesance derrière Si Moiré Disques, feu Athletico dont nous avions parlés en 2020 et Ex-Futur revient avec une nouvelle formation. Avec leur premier titre Supply & Demand, Yes Please! compose une sorte de déclaration d’amour pour Felt, parue sur la première compile du label, Tiny Creatures, en mars dernier. A l’opposé, – 600 est une aventure froide aux guitares cinglantes mais avec toujours avec une approche groove qui passe par des lignes de basse, mené par une voix urgente et envoûtante. Ce mélange savamment équilibré entre leurs propres envies et leurs influences montre à certains que le groupe compte dans ses rangs de bons clients des scènes obscures, car Yes Please! relie pop cristalline et sonorités plus austères à la perfection.
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Catégories selectorama
Selectorama : Program

Nous avions l’an dernier chez Section26 coiffé d’une couronne de lauriers l’excellent rocker australien Ishka Edmeades a.k.a. Tee Vee Repairman et évoqué à l’occasion le nombre pléthorique de groupes aussie qui nous avaient ravi les esgourdes depuis une bonne quinzaine d’années, notamment des innombrables formations de Al Montfort (Terry, UV Race, Total Control…) en passant par Parsnip, The Goon Sax, The Shifters, The Chats, Gee Tee, Rat Columns, R.M.F.C. et autres Eddy Current Suppression Ring. Nous avions bien sûr également évoqué les magnifiques Stroppies, aujourd’hui en mode pause, mais nous avions omis de mentionner l’existence du quatuor diablement cool de Melbourne nommé Program, qui avait pourtant livré en 2019 Show Me, un excellent premier album, et transformé brillamment l’essai avec un second, It’s A Sign en 2024, toujours sur le génial label Anti Fade Records. Continuer la lecture de « Selectorama : Program »
Catégories chronique nouveauté
BC Camplight, A Sober Conversation (Bella Union)
Natif du New Jersey, Brian James Christinzio aka BC Camplight a tout plaqué au début des années 2000 pour s’installer à Manchester. En quittant son pays natal, il a renoncé à un début de carrière qui commençait à se dessiner avec des apparitions aux côtés de Sharon Van Etten et des War on Drugs. Dans la ville de New Order et d’Oasis, il a trouvé un peu de sérénité et surtout un label, la fidèle maison de Simon Raymonde de Cocteau Twins, Bella Union, qui lui fournit les moyens d’enregistrer des disques et surtout un cadre. C’est important le cadre, surtout face aux chansons de BC Camplight… Continuer la lecture de « BC Camplight, A Sober Conversation (Bella Union) »
Catégories mardi oldie
Nino Ferrer, Best Of (Barclay, 2017)
Nino Ferrer est, à bien des égards, une figure incomprise de la variété française. Lui même s’est toujours perçu comme étant à la marge, non sans raisons. Né à Gênes, en Italie, en 1934, bassiste, il enregistre ses deux premiers 45 tours dans le groupe de Richard Bennett, les Dixie Cats, dans une veine jazz Nouvelle Orléans (Jelly Roll Morton, Sidney Bechet), à la fin des années 50. Au début de la décennie suivante, il s’éprend de R&B nord-américain (Stax, Atlantic) et rejoint (toujours par l’intermédiaire de Richard Bennett) le groupe de Nancy Holloway. Pendant ses concerts, la chanteuse américaine lui laisse l’occasion d’interpréter une ou deux chansons. Continuer la lecture de « Nino Ferrer, Best Of (Barclay, 2017) »
Catégories borne d'écoute
Des roulades dans les coquelicots avec Dona Casque

On ne peut décidément pas résister à ces petits groupes qui rappellent aux plus anciens les facéties DIY de Beat Happening, ou encore certaines productions K Recs où la musique surgit des recoins les moins officiels. Le duo Dona Casque fait résolument partie de ceux-là, dans une direction art punk assez géniale. Vus sur scène avec le même plaisir à quelques reprises, on vous avait déjà signalé leurs efforts dans un Sous Surveillance il y a quelques mois. Voici Les Oranges, un titre composé par le tandem Maë Favory / Danny Kendrick avec la couleur orange en tête, sur les textures, sons et mélodies. Un texte que Danny a écrit à propos du sud de la Californie, de son adolescence à Orange County, des opiacés, et des souvenirs qui s’y rattachent. Un premier album arrive demain sur le label U-Bac, basé à Leipzig, et le groupe nous a proposé de partager ce clip totalement estival réalisé par Raphaëlle Giaretto, qui a demandé à ses amis de lui envoyer des images et vidéos de coquelicots. On aime particulièrement le petit bonus à la fin du clip, et tout en se souvenant d’ailleurs que la fleur rouge fait partie de la catégorie des opiacés. Continuer la lecture de « Des roulades dans les coquelicots avec Dona Casque »
Catégories playlist
LA PLAYLIST DES NOUVEAUTÉS DE JUIN 2025
Une dernière fois avant l’été, voici notre généreuse moisson de nouveautés, recueillie par une équipe aux oreilles affutées et aux sens aiguisés, qui nous emmène de New-York au Costa Rica et au Caire, en passant par Londres, Bristol, Copenhague et une myriade de villes françaises. Toutes les vibrations de la pop modernes réunies à travers ces 35 titres parfaits pour envisager un été que l’on espère plus serein que l’actualité ne l’annonce. D’ici là, press play et aimez votre prochain.
Écoutez cette playlist sur votre plateforme favorite : YouTube, Deezer, Spotify, et ci-dessous dès demain en playlist mixée sur Soundcloud.
NDLR : les playlists créées sur certaines plateformes ne comportent pas l’intégralité des titres de la sélection commentée ci-dessous.
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Catégories chronique nouveauté
Areski & Fontaine, Baraka 80 (Kuroneko)
« Les temps s’annoncent difficiles pour les saints et les imbéciles »
Parfois un disque est mal né, au mauvais endroit, au mauvais moment. Détesté par ses auteurs, il reste sur le flanc pendant des lustres, au ban de l’humanité. A écouter Les églantines sont peut-être formidables, on peut comprendre pourquoi, même si le document revêt une dimension historique indéniable, avec sur certains morceaux cette production variété-jazz-rock, un beau produit « requin », ça joue, sur laquelle les deux chansonniers ont du mal à s’y retrouver. On préfère de loin sa relecture contemporaine, Baraka 80 (peut-être que là, c’est le titre qui est pas fameux, genre cibiste 2000, mais passons, la photographie de la pochette est superbe), nouveau disque finalement qui défonce tout sur son chemin. Continuer la lecture de « Areski & Fontaine, Baraka 80 (Kuroneko) »
Catégories selectorama
Selectorama : Sextile

Motivés pour se plier au jeu du Selectorama, les deux membres de Sextile ont préféré échanger sur leurs morceaux préférés sous forme d’interview plutôt que par écrit. C’est donc à Saint-Brieuc, où le hasard a fait que nous nous trouvions tous les trois, que j’ai rencontré le duo le plus hybride de la scène actuelle. Leur style fait aussi bien penser à l’EBM qu’au punk, au hip-hop ou au baggy. Ce qui, sur papier, pourrait passer pour un fourre-tout indigeste est en fait extrêmement jouissif et novateur. Leur reformation en 2023 leur a permis de toucher un nouveau public, et c’est à guichet fermé qu’ils assurent la tournée de promotion de leur épatant nouvel album, yes, please. Vraiment enthousiastes à l’idée de se prêter au jeu, Melissa Scutado et Brady Keehn ont choisi des morceaux qui ont posé les bases de leur culture musicale aussi bien que celles de leurs deux derniers albums. Vous y croiserez Crass, The Normal, M.I.A. ou bien Brian Eno. Continuer la lecture de « Selectorama : Sextile »
Catégories mardi oldie
Sly and The Family Stone, There’s a Riot Goin’ On (Epic, 1971)
Le 9 juin 2025, Sly Stone rejoignait les étoiles, quelque part dans l’espace. Avant cela, le chanteur / producteur / disc-jockey avait fait de sa Family Stone, un des monuments de la soul et du funk des années 60-70. Paradoxalement, l’apogée du groupe fut d’assez courte durée, quelques années, même pas une décennie. Resserré certes, mais quel parcours ! Entre 1967 et 1971, Sly and the Family Stone enchaîne les classiques, de ceux à vous donner encore des frissons, un peu plus de cinquante ans plus tard. Le parcours ne fut cependant pas sans embûches. Sylvester Stewart se fait d’abord un nom à San Francisco, pour lui même. Originaire de Denton dans le Texas, il grandit à Vallejo en Californie du Nord. Continuer la lecture de « Sly and The Family Stone, There’s a Riot Goin’ On (Epic, 1971) »
Catégories chronique nouveauté
Domenique Dumont, Deux paradis (Antinote)
En plus d’être une aubaine pour le fraichement converti et absolument convaincu des délices de la langue française, le groupe balte francophone Domenique Dumont n’en était pas moins une anomalie, portée avec enthousiasme par la maison de disques parisienne Antinote dans les années 2010. Anomalie, parce que le duo produisait une musique hors format dont on fait les cultes, étrange et mystérieuse – bien au-delà de son choix pour une poésie naïve qui par ses paroles gazeuses rappelait celle des japonais francophiles des années 80. Anete Stuce et Artūrs Liepiņš avaient trouvé la formule parfaite entre légèreté dansante, découpée en de multiples détails sonores minutieux, et mélancolie approximativement psychédélique dans deux disques Comme ça (2015) et Miniatures de auto rhythm (2018) qui sont devenus chez nous de vrais classiques du temps présent, tout simplement. Continuer la lecture de « Domenique Dumont, Deux paradis (Antinote) »
Catégories documentaire
Madness, prince du ska, roi de la pop par Christophe Conte

Suggs (Graham McPherson de son vrai nom) pose un 45 tours grésillant qui balance Baggy Trousers, version très Tom Waits du Ska Two Tone, et titre emblématique qui condense l’esprit de Madness sur leur second album Absolutely, sorti en 1980. Il esquisse quelques pas de danse, de ceux qu’il a popularisés sur scène ou dans leurs clips à la Monty Python, puis s’arrête, grimaçant, mimant un genou douloureux, avant de s’en aller, l’air satisfait de son espièglerie. Une façon burlesque de souligner qu’il a conscience de son âge, du passé qu’il incarne, et que la nostalgie n’empêche pas l’autodérision. Le documentaire de Christophe Conte est rempli de ces petits moments qui trahissent la difficulté, pour ces gloires nationales So British, de se prendre totalement au sérieux — y compris sur le plan artistique. Pourtant, ils sont immenses. Continuer la lecture de « Madness, prince du ska, roi de la pop par Christophe Conte »
Catégories interview
Lol Tolhurst : « Je suis conscient de ma mortalité »

Lorsque l’on apprend que l’on a l’opportunité d’interviewer un artiste trois heures avant de le rencontrer, généralement, on baisse les bras et on dit non. Mais comment refuser quand il s’agit de Lol Tolhurst, cofondateur, batteur et clavier de The Cure ? Avec l’aide de mes admirables sauveteurs Etienne Greib et François Dieudonné, quelques questions ont vite été couchées sur papier. Le reste a été improvisé. D’humeur bougonne en pré-interview, il repoussait régulièrement l’heure de la rencontre, avant de se transformer en professionnel souriant et affable une fois la porte de sa loge fermée et l’enregistreur enclenché. De ses premiers souvenirs musicaux à ses réflexions sur le courant gothique, en passant par la création d’une pièce de théâtre ou encore ses collaborations récentes avec Budgie et Jacknife Lee, il revient avec lucidité sur un parcours à la fois personnel et collectif. Continuer la lecture de « Lol Tolhurst : « Je suis conscient de ma mortalité » »
Catégories selectorama
Selectorama : Tracy Tracy (The Primitives)

En juin 2023, à l’occasion de l’anniversaire des 35 ans de Lovely, mythique premier album des Primitives sorti en 1988, Paul Court, brillant compositeur, guitariste et occasionnellement chanteur des Primitives, nous avait fait l’honneur de proposer son Selectorama. Le groupe originaire de Coventry qui a soufflé cette année ses 40 bougies avait retrouvé le chemin de la scène après sa reformation en 2009, et sorti deux albums très réussis, Echoes and Rhymes (2012) et Spin-O-Rama (2014). Le quatuor vient tout juste de livrer, grâce à Elefant Records, Let’s Go Round Again – Second Wave Singles & Rarities 2011-2025, formidable compilation de singles délectables et autres trésors cachés qui ont constellé la partie la plus récente de la discographie des Anglais. Continuer la lecture de « Selectorama : Tracy Tracy (The Primitives) »
Catégories hommage
Brian Wilson (1942-2025), le jour le plus triste de l’histoire de notre musique

De quelle façon aborder un tel monument ? C’est une question qu’on s’est posée ici. C’était perdu d’avance, presque tout a été écrit, et parfois même en avance, mais on s’est dit qu’on allait faire comme ça : s’appuyer sur les petites histoires qui nous ont touchés sur les réseaux, libérées dans la foulée de la disparition de Brian Wilson la semaine dernière, avec des interludes, réminiscences de nos obsessions, regroupés sous le titre trouvé dans une folle inspiration par notre confrère Etienne Greib. Des grains de sable qui jonchent la plage de légende que foule dorénavant quelque part le musicien californien, pour l’éternité. (RS)
Titre : Etienne Greib
Catégories selectorama
Selectorama : Rémi Laffitte (Futur Parlé)

Il y a quelques moi à peine, Rémi Laffitte sortait le fruit de près de deux ans de travail sous la forme d’un fanzine aux allures de livre intitulé Futur Parlé, avec pour thème la question cruciale « C’est quoi l’Indé ? », posée à des groupes et labels (41 au total) du coin, et même d’un peu plus loin (Usa, Canada, Angleterre…). Un tour de table détaillé sur l’état des lieux du lien qui nous unit à la musique, en ces temps où le fossé se creuse chaque jour un peu plus entre la précarité des petits et l’ultra-domination des grosses pointures. Avec un point de vue autant intime que professionnel, il recense subjectivement, à l’heure des GAFAM et des plateformes de streaming, ceux qui se battent chaque jour pour que leur art existe. Vaste question, mais exemples précis où Rémi, ancien responsable du label non-profit Atelier Ciseaux pendant 10 ans, défenseur de festivals comme MOFO et Sonic Protest, et programmateur pour la salle L’International récemment fermée, pointe avec justesse toutes ces énergies collectives et individuelles. Voici son histoire à travers quelques morceaux qui ont jalonné son parcours. Continuer la lecture de « Selectorama : Rémi Laffitte (Futur Parlé) »
Catégories borne d'écoute
Le mystère Chronophage

Quatuor sous estimé mais assidu de Austin, désormais New Yorkais, Chronophage a sorti pas moins de trois albums en six ans. C’est sous la houlette de Donna Allen (excellent projet solo), qu’ils ont tous ensemble repris le chemin des studios, et ont enregistré cet EP de quatre morceaux. Au vu du titre Musical Attack : Communist + Anarchist Friendship, tout laisse à penser que le groupe à des choses à dire sur ce qu’il se passe dans le monde et chez eux chez l’Oncle Sam, mais on n’en sait pas vraiment plus. En guise de biographie, un questionnaire dont on ne sait rien, ni de la personne qui questionne, ni de celle qui répond. Quand aux réponses, elles sont toutes dans la négative, et épaississent encore plus le mystère. Cependant, on retrouve ce sens de la mélodie dont ils nous avaient habitués sur le dernier album. Guitares jangly, batterie qui groove, et voix qui flotte au-dessus. Quatre titres donc, qui sortiront chez l’excellent Post Present Medium le 11 Juillet prochain.
Catégories chronique nouveauté
Robert Forster, Strawberries (Tapete Records)
On trouve encore, parfois, un bonheur ineffable à découvrir les étapes successives de la discographie d’un auteur que l’on aime et que l’on suit depuis l’adolescence. Particulièrement quand elles semblent désormais se succéder comme les phases régulières d’une respiration. Et donc d’une preuve de vitalité artistique – de vie, tout simplement. On se prend ainsi à guetter les moments alternés du souffle. Après la tension contractée et dramatique qui émanait de The Candle And The Flame (2023) – profondément marqué par l’angoisse née de la maladie de sa femme, Karin Baümler –, arrive heureusement le moment de l’expiration relâchée et du soulagement. La chanson qui donne son titre au neuvième album solo de Robert Forster constitue, à cet égard, le seul point de continuité explicite avec les tonalités intimes de l’épisode précédent. Continuer la lecture de « Robert Forster, Strawberries (Tapete Records) »
Catégories mardi oldie
Violens, True (Slumberland, 2012)
Les années 2010 s’éloignent progressivement. Elles partent rejoindre les limbes de nos mémoires, à quelques encablures du changement de millénaire. Le journalisme musical est un exercice particulier, il ne connaît que l’immédiat et le passé, si possible distant d’au moins deux décennies. Que faire des albums perdus dans le purgatoire, entre l’actualité et l’ancien temps ? Intéressons nous aujourd’hui à l’un de ces olibrius, pas assez vintage pour être réhabilité et porté aux nues : True (2012) de Violens. Paru il y a déjà treize ans, il semble plongé dans cet entre-deux où la réhabilitation ne va intéresser que les plus zélés. C’est souvent un tort, tant certains de ces albums sont des disques à chérir, bien au-delà de leur période de création. Continuer la lecture de « Violens, True (Slumberland, 2012) »