Selectorama : Paul Court (The Primitives)

Paul Court (The Primitives)
Paul Court (The Primitives) à droite, back in the days.

Il y a de cela 35 ans, en mars 1988, emportés par la déferlante C86, The Primitives sortaient Lovely, album s’imposant comme l’un des plus iconiques de la culture indie pop des années 1980. Pour fêter l’anniversaire de leur chef-d’œuvre, le quatuor de Coventry a choisi de reprendre la route pour assurer un nombre assez conséquent de dates en terre d’Albion, et, cerise sur le gâteau, voici que les Anglais ont récemment régalé leur fans de deux nouvelles chansons inédites, dont la très lushienne I Won’t Care et la presque bodiddleysque Everybody Needs Somebody to Hate.

On rappellera à ceux qui ne s’en seraient pas aperçus, qu’au-delà de Lovely ainsi que de l’indispensable compilation de single Lazy 86 – 88, on trouve dans le catalogue plus récent du groupe de réelle pépites. On conseillera par exemple d’aller écouter I’m Not Sayin, l’admirable reprise du récemment décédé Gordon Lightfoot – paru en 2012 sur leur album de reprise Echoes and Rhymes -, ou encore Spin-O-Rama et Lose the Reason, sur leur album de 2014, sans oublier leur excellente Don’t Know Where to Start, sortie l’an dernier. Et les curieux ne devront pas manquer d’aller prêter une oreille à leurs sessions acoustiques récentes, notamment à leur reprise de Kiss The Eclipse de My Bloody Valentine ou encore la superbe version épurée de I’ll Trust the Wind, en écoute sur leur page Youtube. Quel héritage aujourd’hui pour The Primitives ? On recommandera la vidéo live dans laquelle on peut voir une reprise de Crash par Alvvays, fidèle à l’originale mais franchement réussie. Aurait-on pu rêver mieux pour fêter l’anniversaire de Lovely et la sortie des nouveaux singles, que d’accueillir Paul Court en personne dans nos colonnes, pour lui demander de sélectionner quelques chansons ?

01. T. Rex, New York City

C’est le premier disque que j’ai jamais acheté. J’avais aussi tous les singles de The Mud, mais ma mère les a gardés pour elle. En tout cas, je ne suis toujours pas parvenu à saisir un traître mot de ce que Bolan peut bien raconter dans cette chanson.

02. The Birthday party, Marry Me (Lie! Lie!)

Ce morceau est un extrait de leur tout dernier passage en studio pour leur session avec John Peel. Rowland S. Howard, qui est l’auteur de la chanson et qui chante sur ce titre, a enregistré une autre version de ce titre avec These Immortal Souls.

03. Jesters of Newport, Stormy

J’ai écouté cette chanson pour la première fois chez John Peel, au milieu des années 80. Il a dit un truc du genre : « C’est la preuve définitive qu’on peut jouer de la guitare avec la pointe du pied ».

04. Dead Can Dance, Anywhere Out Of The World

Ce morceau me fait l’effet d’un générique de James Bond, dans une version mystique. Un bon titre d’ailleurs pour un film de James Bond. Pendant les nineties, j’ai acheté plein de leurs disques dans un magasin d’occasion. Ils avaient appartenu à la fille du tenancier de la boutique qui venait récemment d’abandonner son trip gothique.

05. Hawkwind, We Took The Wrong Step Years Ago

Quand j’avais 16 ans, je suivais un plan de formation pour jeunes au chômage ou impossibles à embaucher, dans lequel j’ai rencontré un gamin branché rock qui s’appelait Karl, auquel j’ai acheté ma première guitare électrique. On arrêtait pas de se chambrer sur nos goûts musicaux. Un jour je lui ai passé une compilation cassette qui comprenait les deux premiers albums du Velvet Underground et lui m’a refilé un disque de In Search For Space de Hawkwind. On s’est rendu compte que finalement, la musique qu’on aimait n’était pas si différente que ça.

06. Susan Barrett, It’s No Secret

C’est une reprise de Jefferson Airplane. Ca aurait dû devenir un grand classique de Northern Soul, mais c’est la face B, What’s it Gonna Be, qui a attiré l’attention sur elle.

07. Gary Benson, That Man’s Got No Luck

J’ai acheté le 45 tour sur e-Bay récemment. Un autre morceau bien groovy des sixties qui n’est pas très connu.

08. Little Ann, Who Are You Trying To Fool

Enregistré dans les sixties, mais pas sorti avant les années 90. Un tube de Northern Soul qui n’a jamais vraiment percé, du moins pas à l’époque. Les Primitives l’ont repris sur l’album Echoes And Rhymes.

09. Broadcast, Living Room

Une comptine psyché brumeuse, et le premier titre que j’ai entendu de Broadcast. Vers la fin des années 90, j’allais souvent les voir dans des petits clubs de Birmingham. Quelle tristesse d’avoir perdu Trish Keenan.

10 . Panda Bear & Sonic Boom, Everything’s Been Leading To This

Ma chanson préférée de l’album. Je les ai vus à Coventry il y a quelques semaines.


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