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Dot Allison, lumières blanches

Dot Allison
Dot Allison

Au début des années 1990, nous étions quelques-uns, je crois, à être tombés amoureux de la voix éthérée – et pas que, soyons sincères, un garçon prénommé Guy-Manuel ne pourrait absolument pas dire le contraire – de la diaphane Dot Allison, figure de proue d’un trio de Glasgow. Dans la Grande-Bretagne post-Screamadelica, One Dove pouvait voir l’avenir en rose bonbon à la faveur d’un premier maxi, Fallen, publié sur le label écossais Soma. Mais la rencontre avec Andrew Weatherall et l’idée de signer la bande originale parfaite d’un monde en descente de rave ne seront pas suffisantes pour effacer un mauvais timing et la sortie trop tardive de l’album Morning Dove White au moment même où la britpop vit ses premières minutes de gloire. Continuer la lecture de « Dot Allison, lumières blanches »

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The Vaselines, Enter the Vaselines (Sub Pop/PIAS)

Alors que que les activistes de la boutique de disques de Glasgow, Monorail, menés par le toujours pertinent Stephen Pastel, lancent une collection baptisée The Glasgow School (les plus érudits d’entre nous se souviennent alors du disque compilant les brillants balbutiements d’Orange Juice publié par Domino) avec une nouvelle compilation de The Vaselines chez Sub Pop, voyons ce qu’Étienne Greib pouvait bien dire du tandem écossais en 2009 dans notre bien-aimée maison mère, la RPM. Continuer la lecture de « The Vaselines, Enter the Vaselines (Sub Pop/PIAS) »

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Texas, The Very Best Of 1989 – 2023 (PIAS)

De l’inutilité attendue d’une chronique. Parce qu’on ne va pas se la raconter : au terme de ce texte, les contempteurs du groupe n’auront sans doute pas changé d’avis quand ses thuriféraires (plutôt nombreux de ce côté-ci de la Manche) camperont sur leurs positions quant aux meilleures compositions, presque toutes signées du tandem Sharleen Spiteri et Johnny McElhone, parfois rejoints par des invités de luxe et/ou inspirés ouvertement par des airs piqués à quelques classiques d’antan – nous y reviendrons. Mais quel que soit le camp que l’on a choisi, il reste une certitude : Texas est un groupe de passeurs, peut-être l’un des meilleurs qui soit parmi ceux qui ont vu le jour vers le mitan des années 1980 et le début des années 1990. Oui, un groupe de passeurs, au même titre que Saint Etienne, Primal Scream ou Moose – des formations avec lesquelles les Écossais partagent un bon nombre de marottes et même pour l’un d’entre eux, un manager. Continuer la lecture de « Texas, The Very Best Of 1989 – 2023 (PIAS) »

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The Kingfishers, Reflections In A Silver Sound (Last Night From Glasgow/Creeping Bent Records)

Reflections In A Silver Sound the kingfishersToutes les chansons que l’on écoute transportent depuis longtemps une lourde part d’histoire et il s’agit de continuer à les apprécier avec elle. Ou malgré elle, c’est selon et ce n’est pas vraiment le débat du jour. Parmi toutes les manières de s’engouffrer dans les interstices qui fissurent les couloirs du temps musical pour y dénicher un plaisir joyeusement émancipé des fantasmes de la modernité innovante, celle-ci est sans doute l’une des plus originale et des plus appréciable. Et qui consiste à semer la rétromanie et la culpabilité qui lui colle trop souvent aux basques en louvoyant quelque part entre les rayons des rééditions – les albums de 1983 dont on fête légitimement le quarantième anniversaire – et ceux des disques de jeunes qui plaisent aux vieux – les albums de 2023 qui auraient pu être enregistrés quarante ans plus tôt. Reflections In A Silver Sound se faufile entre ces catégories familières et c’est loin d’être son seul mérite. Sans doute le seul grand album de 1983 entièrement enregistré en 2023. Continuer la lecture de « The Kingfishers, Reflections In A Silver Sound (Last Night From Glasgow/Creeping Bent Records) »

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Dropkick, The Wireless Revolution (Sound Asleep/Rock Indiana)

DropkickThe Wireless Revolution n’est sorti que depuis quelques jours et le constat s’impose avec la même évidence implacable qu’à l’accoutumée : il est déjà devenu difficile d’écouter autre chose que ces chansons incrustées tout près du cœur. Pourtant, en dépit de cet intitulé trompeur qui évoque ironiquement le Grand Soir technologique, rien n’a vraiment changé dans l’univers désormais délicieusement familier d’Andrew Taylor. Les guitares, les mélodies, les harmonies vocale : rien que l’essentiel, tout l’essentiel. S’agit-il pour autant d’un simple bilan récapitulatif des nombreux épisodes précédents – quatorze pour la seule discographie de Dropkick, sans compter les digressions conséquentes en solo ou avec The Boys With The Perpetual Nervousness ? Continuer la lecture de « Dropkick, The Wireless Revolution (Sound Asleep/Rock Indiana) »

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Belle And Sebastian, Late Developers (Matador/Beggars)

belle and sebastianDans une dimension parallèle où la pureté esthétique règnerait sans partage, Stuart Murdoch et sa bande auraient cessé toute activité musicale il y a bien longtemps pour n’abandonner à la postérité qu’un legs rendu incontestable par sa densité et sa brièveté. Belle And Sebastian y ferait sans doute l’objet d’un culte plus fervent et, dans les rangs clairsemés des adeptes, on ne débattrait plus alors que de la juste position du curseur historique, variable selon la hauteur fluctuante des exigences. « Rien d’essentiel après If You’re Feeling Sinister, 1996 » péroreraient les plus intègres ; « Il y avait tout de même de belles choses jusqu’à Dear Catastrophe Waitress, 2003 » répondraient les réformistes indulgents. « Tout cela ne vaut ni les Beatles ni les Smiths ! » finiraient par conclure, inévitablement, la frange maussade et radicalisée. Continuer la lecture de « Belle And Sebastian, Late Developers (Matador/Beggars) »

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Gerard Love période Lightships (2012)

Gerard Love - Lightships
Gerard Love – Lightships

Une décennie de recul et ce qui n’était encore, à sa sortie, qu’un très grand album de plus, une étoile tout particulièrement scintillante au firmament bien garni de la galaxie Teenage Fanclub s’est presque transformé en signe avant-coureur. On connaît désormais la suite, les péripéties, la rupture finale – digne et peut-être définitive. En ce printemps 2012, Gerard Love manifestait ses première velléités d’autonomie. Avec cette modestie et cette discrétion habituelles qui ont sans doute contribué, à chaud, à limiter le retentissement de l’événement. Dix ans plus tard, donc, comme pour mieux accompagner ses premières incursions sur scène en solitaire quatre ans après le divorce, Electric Cables, le premier et, à ce jour l’unique, album de Lightships ressort en vinyle chez Geographic. C’est toujours aussi beau et voici ce qu’il en racontait à l’époque. Continuer la lecture de « Gerard Love période Lightships (2012) »

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Deacon Blue, Raintown (CBS, 1987)

Ils étaient loaded, bien avant Primal Scream, disons cinq bonnes années, et vu le clip, on ne sait pas trop à quoi ils tournaient, mais ils planaient bien haut. Et même que le chanteur avait un petit chapeau, le même que Stuart Murdoch de Belle & Sebastian s’est mis à porter quelques années plus tard, avec plus de classe, on dira. Ils venaient de Glasgow, comment en eut-il été autrement ? Ils venaient de cette ville d’Écosse, qu’ils surnommaient Raintown, ville de tous les fantasmes du petit gars de seize ans de l’Est de la France que j’étais. Je m’étais choisi ce coin de paradis comme d’autres avaient pointé, sur la carte de leur désir, Tahiti ou Bora-Bora. Ou plutôt, c’est cette ville qui m’avait choisi. Continuer la lecture de « Deacon Blue, Raintown (CBS, 1987) »