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Gruff Rhys, Sadness Set me Free (Rough Trade / Beggars)

Dans l’interview dans les colonnes de Section26, Gruff Rhys confesse être accro aux mauvais disques de country des 80’s. On peut lui pardonner cette sortie de route tant ses chansons adoucissent nos journées. Enregistré en trois jours dans les studios de La Frette, le nouveau disque est aussi bon que le précédent et devrait, en toute logique, être du même niveau que le prochain. Depuis que les Super Furry Animals sont rentrés en hibernation plus ou moins prolongée au début des années 2010, Gruff Rhys n’a de cesse d’étonner par sa capacité à se réinventer et surtout à publier des disques de grande qualité. Sur son nouvel album Sadness Set me Free, le Gallois rend hommage à Jean-Claude Vannier tout en prenant position contre la monarchie et les promoteurs immobiliers. Continuer la lecture de « Gruff Rhys, Sadness Set me Free (Rough Trade / Beggars) »

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Gruff Rhys : « J’ai une passion pour les mauvais disques de country des 80’s ».

Gruff Rhys
Gruff Rhys / Photo : Alain Bibal

Avec 25 albums au compteur, Gruff Rhys fait désormais partie des vétérans de l’indie. Là où d’autres ont eu largement le temps de perdre musicalement en cours de route ou bien de griller leur santé physique et/ou mentale, Rhys continue d’étonner par la diversité et la qualité de son parcours artistique depuis la création de son premier groupe, Ffa Coffi Pawb, en 1988. Son dernier album en date, Sadness Sets Me Free, est sans doute l’un des plus variés de sa carrière. Ce n’est pas pour autant qu’il s’égare un focus sur les instruments acoustiques et un sens inné de la mélodie pop parfaite sont le point commun entre l’indie pop, la bossa et la country. Enregistré live en studio et en un temps record, la spontanéité de Sadness Sets Me Free en fait un disque à part, où le plaisir de jouer est palpable, et la complicité évidente entre les musiciens. Gruff Rhys, tout juste arrivé de Liverpool après un concert en ouverture de The Coral, le confirmera lors de cet entretien pendant lequel il nous parlera également du morceau qui a déclenché son envie de composer, de Lee Hazlewood et de l’importance du Surf’s Up des Beach Boys lors de la formation de son groupe Super Furry Animals. Continuer la lecture de « Gruff Rhys : « J’ai une passion pour les mauvais disques de country des 80’s ». »

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Kate Stables (This Is The Kit) : « J’adore l’effet que le rythme a sur moi »

This Is The Kit / Photo : Cedric Oberlin
This Is The Kit / Photo : Cedric Oberlin

Depuis ses débuts, il y a déjà une quinzaine d’années, Kate Stables n’a eu de cesse d’explorer les confins d’une musique dans laquelle les trames folks originelles se mêlent désormais de rythmes complexes et variés, de colorations harmoniques inattendues et, souvent d’arrangements de cuivres sobres et pertinents. Careful Of Your Keepers, sixième album de la britannique – parisienne d’adoption – et de son groupe, prolonge et intensifie le sentiment de surprise et de ravissement déjà éprouvé à l’écoute des épisodes les plus récents. D’abord parce qu’on y relève au générique la présence inattendue de Gruff Rhys, dans un rôle de producteur attentif et discret, manifestement capable de magnifier un univers musical qui semblait assez distant du sien. Surtout parce que ces comptines poétiques et parfois biscornues laissent transparaître, au fil des écoutes, un sens admirable de la mesure et de l’équilibre entre une voix et des instruments qui dialoguent en contre-point, à la fois dans la proposition singulière et l’attention respectueuse aux détails et aux nuances. Continuer la lecture de « Kate Stables (This Is The Kit) : « J’adore l’effet que le rythme a sur moi » »

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Climats #37 : Taken by Trees, Jean-David Jumeau-Lafond

Un Citron de Provence en hiver.

Peut-on chanter du Mercury Rev avec un rhume ? Et Voodoo de D’Angelo sous une matinée de givre, c’est toujours aussi sensuel ?

Climats met en avant disques et livres selon les aléas de la météo. Continuer la lecture de « Climats #37 : Taken by Trees, Jean-David Jumeau-Lafond »

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EggS, A Glitter Year (Howlin’ Banana / Safe In The Rain / Prefect Records)

Comment apprécier avec l’illusion de posséder une ouïe toute neuve une musique qui transporte –intentionnellement ou pas, ce n’est pas vraiment le problème – plusieurs décennies de références ? Un premier album d’indie-rock enregistré en anglais par un groupe français : il y avait tout à craindre des obstacles pour qui ne bénéficie plus depuis bien trop longtemps des privilèges de la virginité musicale. Les associations charriées par la mémoire surgissent en premier : on n’y peut rien. Autant les laisser affluer avant d’apprécier ce qui leur survit. L’homonymie d’abord : Eggs était demeuré pendant près de trois décennies cette éphémère formation américaine emmenée par Andrew Beaujon, co-fondateur avec Mark Robinson du label Teenbeat qui n’avait laissé comme seul testament méconnu que deux albums. Dont Exploder, 1994, un fourre-tout génial, un mini-monument à la gloire de la spontanéité bricoleuse et de la prise de risque semi-improvisée pas toujours contrôlée. On y croisait toute une série d’éléments hétéroclites : des harmonies vocales en dérapages contrôlés, des solos de synthétiseurs et des mélodies merveilleuses assemblées à la va-vite. On retrouve, par hasard, un peu de cette bizarrerie splendide sur A Glitter Year. Mais aussi beaucoup d’autres choses et c’est bien mieux. Continuer la lecture de « EggS, A Glitter Year (Howlin’ Banana / Safe In The Rain / Prefect Records) »

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EggS, l’indie next door

Brillant premier album pour le quatuor nord parisien devenu septette

Eggs
Eggs / Photo : Jules Vandale

Il aura pris son temps pour arriver à terme, mais il est enfin là. A Glitter Year, premier et excellent album de EggS est sorti ce vendredi 4 novembre sur Howlin Banana, Safe In The Rain et Prefect Records chez nos amis d’outre-Manche (et en édition limitée chez Rough Trade), on y reviendra d’ailleurs dans peu de temps. En attendant, rencontre avec Charles, Léo, Manolo et Rémi pour discuter fanzinat et héros locaux, musique de copains et références obscures, autour d’une ou deux Super Bock. Continuer la lecture de « EggS, l’indie next door »

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Stranger Teens #36 / Guest : Glenn Donaldson (The Reds, Pinks And Purples)

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

Au début de mon adolescence, une fille merveilleuse m’a fait un don. Elle m’a offert The Smiths. Bien sûr, j’étais éperdument amoureux d’elle, mais j’étais un garçon maladroit et empâté, et elle aimait les garçons plus âgés. Elle était brillante et drôle et je chéris encore le temps que nous avons passé ensemble. J’ai longtemps recherché cette même relation avec d’autres partenaires. Un jour, alors que nous trainions après l’école assis sur le sol de sa chambre dans sa maison typiquement banlieusarde elle me dit : « As-tu déjà écouté ce groupe ? Le chanteur est vraiment timbré. » Continuer la lecture de « Stranger Teens #36 / Guest : Glenn Donaldson (The Reds, Pinks And Purples) »

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Warpaint, Radiate Like This (Rough Trade)

Warpaint Radiate Like ThisWarpaint porte dans ses inflexions mélodiques le soleil et le sable californiens, Warpaint flirte avec des amoureux people s’appelant Chris Cunningham, Josh Klinghoffer, John Frusciante ou James Blake, mais si Warpaint balance de prime abord des paillettes à la sauce hollywoodienne, le groupe ne doit son succès qu’à sa musique subtilement élaborée et repoussant sans cesse ses limites hippie-easy listening ; il faut savoir tendre l’oreille et repérer les ralentissements et noirceurs mélancoliques d’une neo new-wave introspective et d’un rock shoegaze à la puissance voluptueuse.
Je me souviens avoir entendu la musique des quatre filles de Warpaint être étiquetée de soupe girly ; je n’en croyais pas mes oreilles. Les fleurs et les oiseaux peuvent sans doute aussi être qualifiés de soupe biologique passablement ennuyeuse. Je n’en croirais pas mes oreilles. Ulysse n’a qu’à bien se tenir et enfoncer ses boules Quiès un peu plus dans son conduit auditif car les sirènes de Warpaint ont encore pas mal de mélodies addictives dans leur sac. Continuer la lecture de « Warpaint, Radiate Like This (Rough Trade) »