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Guided by Voices, Bee Thousand (Scat Records / Matador, 1994)

Par quel disque appréhender un artiste ou un groupe ? Il est souvent coutume de préférer l’album au best-of. Pourtant, certaines de ces anthologies ont leurs propres lettres de noblesse, comme par exemple The Singles (1969-1973) des Carpenters ou l’incroyable Singles Going Steady (1979) des Buzzcocks. La question se révèle encore plus épineuse quand le groupe se nomme Guided by Voices et a sorti pas moins de trente-huit albums en presque autant d’années de carrière, dont deux disques cette année : Welshpool Thrillies et Tremblers and Goggles by RankContinuer la lecture de « Guided by Voices, Bee Thousand (Scat Records / Matador, 1994) »

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Bar Italia, Tracey Denim (Matador Records)

Bar Italia

Il est un nom qui ne cesse de résonner ces dernières années dans l’underground londonien : Dean Blunt. Musicien hybride aux influences rock et hip hop, producteur prolifique légitimé par des albums unanimement acclamés (notamment Black Metal, en 2014) et des collaborations au sommet (avec A$AP Rocky sur Testing, en 2018), il est aussi à la tête de World Music, un label autour duquel gravitent d’autres noms plus énigmatiques, souvent découverts en featuring des propres titres de Blunt. Parmi eux, Joanne Robertson, Inga Copeland mais aussi NINA, entendue récemment sur le mélancolique single Slur ; alias de Nina Cristante, membre avec Jezmi Tarik Fehmi et Samuel Fenton – issus du duo grunge Double Virgo – de Bar Italia, groupe couvé par World Music depuis maintenant trois ans et deux albums (Quarrel en 2020 et Bedhead en 2021). Des connexions loin d’être anecdotiques, qui s’entendent plus que jamais sur Tracey Denim, le troisième album du trio ; le premier chez les légendaires Matador Records.

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Yo La Tengo, This Stupid World (Matador)

Yo La Tengo, This Stupid World (Matador) Trente-cinq ans… Un bail, presque une vie d’adulte… Je me souviens parfaitement de ce disque (New Wave Hot Dogs, 1987), de cette pochette et de ce groupe au nom étrange, dont un ami, un peu plus âgé, mieux informé, me faisait chaudement la retape. À l’époque, estampillés « from Hoboken », Ira Kaplan et Georgia Hubley marchaient sur les brisées des Feelies, mais leur musique, quoique attendrissante dans ce qu’elle avait de primesautier, pour ne pas dire d’immature, restait contrainte dans sa gangue d’influences. Puis, les années ont passé, les albums se sont empilés, et peu à peu, sans vraiment faire de vagues, sans jamais générer beaucoup d’émoi, avec ce sens de la persévérance qui n’appartient qu’aux gens humbles, mais doués, Yo La Tengo a pris de l’épaisseur, de la moelle. Continuer la lecture de « Yo La Tengo, This Stupid World (Matador) »

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Climats #40 : Yo La Tengo, Nicolas Comment

Paris la nuit vue du ciel par la Nasa
Paris la nuit vue du ciel par la Nasa

Edith Piaf reprise en rocksteady, ce serait la promesse du retour du soleil ? Et la musique de Jonathan Richman protège-t-elle de la grêle ?

Climats met en avant disques et livres selon les aléas de la météo. Continuer la lecture de « Climats #40 : Yo La Tengo, Nicolas Comment »

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Belle And Sebastian, Late Developers (Matador/Beggars)

belle and sebastianDans une dimension parallèle où la pureté esthétique règnerait sans partage, Stuart Murdoch et sa bande auraient cessé toute activité musicale il y a bien longtemps pour n’abandonner à la postérité qu’un legs rendu incontestable par sa densité et sa brièveté. Belle And Sebastian y ferait sans doute l’objet d’un culte plus fervent et, dans les rangs clairsemés des adeptes, on ne débattrait plus alors que de la juste position du curseur historique, variable selon la hauteur fluctuante des exigences. « Rien d’essentiel après If You’re Feeling Sinister, 1996 » péroreraient les plus intègres ; « Il y avait tout de même de belles choses jusqu’à Dear Catastrophe Waitress, 2003 » répondraient les réformistes indulgents. « Tout cela ne vaut ni les Beatles ni les Smiths ! » finiraient par conclure, inévitablement, la frange maussade et radicalisée. Continuer la lecture de « Belle And Sebastian, Late Developers (Matador/Beggars) »

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Climats #34 : Yo La Tengo, Erwin Blumenfeld

Peut-on écouter la voix de Calvin Johnson les jours d’orage ?
Et Josef K sans avoir lu Kafka, c’est toujours aussi bien ?

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A plein corps

À propos de « A bit of previous », le nouvel album de Belle and Sebastian.

Kelvingrove Bandstand, Glasgow, 1952
Kelvingrove Bandstand, Glasgow, 1952

Lorsque Nicola pose le dernier album de Belle and Sebastian sur la platine, A Bit of Previous, et que résonnent les premiers accords du titre d’ouverture, Young And Stupid, cela fait longtemps qu’il s’est éloigné du groupe écossais, le groupe chéri de son adolescence. Guitare acoustique, touches de violon, batterie légère, et la voix inaltérée de Stuart Murdoch, la composition se tient. Le rythme de la mélodie sonne comme une ritournelle entraînante, les paroles, nostalgiques d’une jeunesse à présent lointaine, émeuvent ; le morceau s’écoute sans déplaisir, la joie -celle de retrouver une personne aimée- et le sourire illuminent même le visage de Nicola, mais il demeure à distance. Ce premier titre réussit tout de même, et de façon immédiate, à le ramener à l’été de ses seize ans. Continuer la lecture de « A plein corps »

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Steve Gunn, Other You (Matador)

Pour ce nouvel album, son vingt-et-unième depuis 2007, Steve Gunn a posé sa guitare sous le ciel de Los Angeles pour y enregistrer avec Rob Schnapf, le producteur d’Elliott Smith. Ensemble, les deux musiciens ont inventé une rêverie psychédélique soyeuse, lumineuse et foisonnante d’idées qu’ils ont intitulée Other You. Un disque somptueux et une (nouvelle) transformation.

Chez Steve Gunn, la tentation d’aller humer l’air de la Californie n’est pas exactement une nouveauté. Déjà, à l’époque de Way Out Weather (2014), le guitariste était allé chercher du côté des disques de Moby Grape ou des Beau Brummels, les sonorités chaleureuses qui devaient éveiller les sens et donner plus de corps à son folk intello. Ensuite, il y avait eu le psyché urbain de Eyes on the Lines (2016), les premières esquisses pop de The Unseen in Between (2018) et le somptueux Soundkeeper (2020), parenthèse expérimentale réalisée avec John Truscinski pour le compte du label Three Lobed. Continuer la lecture de « Steve Gunn, Other You (Matador) »