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Oasis, (What’s The Story) Morning Glory ? (Big Brother/Pias)

25 ans après, que reste-t-il de l’album des frères Gallagher ?

Oasis, (What’s The Story) Morning Glory ?

Oh bien sûr, il y eut la guéguerre de la Britpop, cette rivalité avec Blur dont nous n’allons pas vous refaire le plan de bataille marketing.
Oh bien sûr, il y eut la Britpop tout court, qui transforma tout un pan du rock indépendant anglais en un phénomène de masse.
Oh bien sur, il y a Wonderwall, cette scie grotesque (« Mais après tout, t’es mon super mur. » Super paroles, non ?) dont on subit encore régulièrement les interprétations les plus fantaisistes à chaque fête de la musique et qui donna lieu à une sanglante bataille d’égo entre les deux frères.
Mais toutes ces choses sont à replacer dans leur contexte et si vous n’avez pas eu la chance ou la malchance de vivre cette époque, des livres existent désormais.
Alors, au bout du compte, que reste-t’il du deuxième album d’Oasis ?
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The Durutti Column, LC (Factory Benelux, 1981)

The Durutti Column, LC

C’est peu dire que si je l’ai découverte en été, la musique de Vini Reilly ne se savoure pleinement qu’à l’arrivée de l’automne, ses teintes de brou de noix s’accordant au mieux avec les premiers frimas. Et si l’exhumation de la chronique de cette réédition date de 2013, on ne saurait vous conseiller de scruter attentivement le vénérable travail de réédition qui entoure The Durutti Column, ces dernières années et lors des récents RSD notamment. Il y eut tout d’abord l’album inédit, Short Stories For Pauline (offert à qui de droit, évidemment) et depuis, les occurrences se font régulières. Vini Reilly et Obey The Time, tous deux parus à l’orée des années 90 ont eut droit à un traitement deluxe grâce à Factory Benelux. Plus rare encore, le plus récent Idiot Savants (2007) se voit orné d’un beau disque blanc chez Demon. Pour les complétistes les plus chevronnés, un superbe 45 tours clear vinyl Free From All The Chaos / Number Three portant la référence LOTTA003 se trouvera au prix de quelques efforts supplémentaires, avec une pochette cartographique revenant à l’essentiel, Salford > Manchester. Mais revenons plutôt à LC, datant de 1981. Continuer la lecture de « The Durutti Column, LC (Factory Benelux, 1981) »

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The Apartments – Sans Domicile Fixe (1995)

The Apartments
Interview The Apartments, extrait du numéro 1 de la RPM, daté de mars-avril 1995.

On ne doit pas rencontrer ses héros ? Sans doute. Mais il y a toujours des exceptions. Lorsque j’ai rencontré Peter Milton Walsh pour la première fois, c’était dans les locaux de son label français – New Rose, peut-être – un matin de novembre, au lendemain d’une prestation électrique au festival des Inrockuptibles. Je crois qu’il avait une légère gueule de bois – et il n’a donc pas dû s’apercevoir que je tremblais légèrement et que j’avais la bouche désespérément sèche. Au moment de lancer le magnéto pour enregistrer ses propos, je ne me doutais pas qu’on parlerait de Kylie et de Dusty, je ne me doutais pas qu’il me laisserait un exemplaire de son premier 45 tours. Et je me doutais encore moins qu’un quart de siècle plus tard, j’écrirais encore à son son sujet – avec la même peur de ne pas être à la hauteur. 

À l’orée des années 90, on avait depuis longtemps rédigé l’épitaphe de Peter Walsh et de The Apartments. « Compositeur australien surdoué, contemporain de Robert Forster et de Grant McLennan, responsable d’un album essentiel – The Evening Visits… Ans Stays For Years – et d’une poignée de singles. A disparu aux environs de 1987, sans laisser d’adresse ». Et puis, l’an passé, l’homme donnait de ses nouvelles, comme si de rien n’était. Drift, disque bleuté et séduisant, confirmait un talent intact. Aujourd’hui, Peter Walsh annonce même la sortie prochaine d’un nouvel album. Une occasion rêvée pour une visite guidée inespérée. État des lieux.

Interview : Les Frères Poussière. Photos : Michelle Pavlou

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Dean Wareham – La lune dans le caniveau

Dean Wareham
Dean Wareham

Alors que Dean Wareham réalise avec sa compagne Britta Phillips un nouveau disque de reprises enregistrées pendant le confinement,  Quarantine Tapes, exhumation d’un Rendezvous datant de 2004.

C’était une belle journée de l’année 2004, une belle journée d’automne ou de printemps je crois. En tout cas, le soleil inondait la pièce des bureaux de la RPM – époque rue du Sentier – où nous recevions cette après-midi-là Dean Wareham, ce Néo-zélandais que tout le monde prend pour un Américain puisque c’est sur le Nouveau Continent que l’homme a mené un parcours du genre exceptionnel. Parangon d’une scène indie arrivé à son firmament – la fin des années 1980 et le début de la décennie suivante – alors qu’il est à la tête de Galaxie 500, il en est vite devenu l’une des brebis galeuses, accusé d’être l’unique responsable de l’implosion de ce trio qui maniait la naïveté avec une maestria bouleversante. Continuer la lecture de « Dean Wareham – La lune dans le caniveau »

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Lloyd Cole – Hors Catégorie

Discographie commentée pour la sortie de « Collected Recordings 1983-1989 » chez Tapete Records.

Lloyd Cole and The Commotions, période « Rattlesnakes » / Photo : Peter Anderson

Une silhouette à l’allure à la fois distinguée et nonchalante, une voix empreinte d’ironie et de sensualité, une manière si particulière et nuancée de dépeindre les élans romantiques et les tourments amoureux : la présence de Lloyd Cole dans le cercle étroitement délimité de notre intimité musicale n’a jamais cessé de demeurer, au fil des décennies, si évidente et si familière qu’elle finit parfois par passer presque inaperçue. Cet été, il a suffi que Tapete Records réédite une luxueuse version vinylique de l’intégrale augmentée de l’œuvre des Commotions pour que, gros craquage oblige, resurgissent les souvenirs d’une rencontre en 2013, à l’occasion de la sortie de l’album Standards, cure de jouvence en compagnie de quelques vieux complices – Blair Cowan, Fred Maher –  qui nous avait permis de renouer en sa compagnie les fils épars d’une œuvre bien plus audacieuse et considérable que ce que sa réputation réductrice de chanteur cérébral laisse parfois penser. Continuer la lecture de « Lloyd Cole – Hors Catégorie »

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Nancy Sinatra : « Il me reste quelque chose à accomplir, mais je ne sais pas ce que c’est… »

Nancy Sinatra

L’icône du cool a fêté ses 80 printemps il y a tout juste quelques semaines, début juin. Celle qui n’a pas sa langue dans sa poche sur les réseaux sociaux – c’est une fervente engagée anti Trump – revenait sur ses dernières rencontres artistiques (Morrissey, avant qu’il ne sombre dans les considérations politiques douteuses, et Jarvis Cocker) à l’occasion de la sortie de son dernier album studio à l’automne 2004 auquel ont également collaboré Thurston Moore, Joey Burns de Calexico, Steven Van Zandt ou Bono. Nicolas Gabrielle l’avait interviewée. Le genre de rencontres dont on ne se remet pas tout à fait.
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Jarvis Cocker : « Il est important d’avoir dans son existence une saine dose d’ennui car elle peut procurer un élan intéressant. »

Jarvis Cocker sur la pochette de son album solo de 2006.

Quelques jours à peine avant la sortie de Beyond The Pale, le nouvel album de son projet JARV IS…, nous avons décidé de revenir sur un moment important de sa carrière, le début de ses aventures en solo. Estelle Chardac et Christophe Basterra l’avaient rencontré en 2006. Et comme souvent avec lui, ses propos sont particulièrement savoureux.

L’homme avait pourtant juré de prendre sa retraite. De se contenter d’offrir ses bons et loyaux services à des artistes en manque d’inspiration. On pensait d’ailleurs qu’il avait bel et bien joint l’acte à la parole, sa signature se retrouvant çà et là (Nancy Sinatra, The Lovers…), mais sa longiligne et légendaire carcasse demeurant invisible depuis quatre ans. Après Pulp, le groupe qui l’avait consacré en icône pop improbable au mitan des années 1990, et un bref projet récréatif – Relaxed Muscle –, Jarvis Cocker avait décidé de goûter aux plaisirs simples du mariage, de la paternité et de la vie parisienne. Mais chassez le naturel, il revient au galop. Continuer la lecture de « Jarvis Cocker : « Il est important d’avoir dans son existence une saine dose d’ennui car elle peut procurer un élan intéressant. » »