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Guy Blackman, Adult Baby (Unstable Ape, 2007)

En 1977, peu après la publication de The Beach Boys Love You, Brian Wilson s’était attelé tant bien que mal à la réalisation d’une suite potentielle intitulée Adult/Child. Une référence aux théories – pas si vaseuses, pour une fois – du bon docteur Landy selon lequel ces deux termes seraient moins à considérer comme les deux phases linéairement successives de notre existence que comme les deux pôles alternatifs d’une même personnalité.  L’adulte qui assume les responsabilités et le contrôle et l’enfant qui sommeille et réclame, de temps à autre, son lot d’attentions et de soins ; l’adulte qui croit maîtriser les règles et l’enfant qui les apprend et les teste : de cette cohabitation duale et schizophrénique naitraient les plus belles créations. Continuer la lecture de « Guy Blackman, Adult Baby (Unstable Ape, 2007) »

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Tim Keegan, Foreign Domestic (Label of Love, 2007)

Depuis vendredi dernier, le premier album solo de Tim Keegan, échappé alors de Departure Lounge – qu’il retrouvera des années plus tard –, est disponible sur les plates-formes d’écoute, dix-sept ans après sa parution originelle. Une sortie qui avait bercé pas mal de nuits plus ou moins blanches – et d’apéritifs pas qu’au vin blanc – dans les locaux de la RPM canal historique… Il faut dire que le garçon, que nous croisions alors parfois dans les rues de Paris, avait enregistré un disque sur (dé)mesure pour certains des membres (peut-être bien la majorité) de cette équipe faite de bric, de broc et plutôt de choc. Il y a toutes ces années donc, j’avais écrit ce texte au sujet de cet album que j’avais enfoui un peut trop profondément dans ma mémoire – et que je réécoute en boucle depuis trois jours maintenant, à tel point que je ne comprends pas pourquoi je l’avais ainsi mis de côté (les déménagements et les aléas de la vie n’expliquent pas tout). Aujourd’hui, débarrassé de certains tics et d’une passion pour les adverbes et adjectifs, j’écrirai sans doute complètement différemment au sujet de ce disque assez sublime, de ces chansons presque parfaites – mais je crois que j’essaierai de dire exactement la même chose… Continuer la lecture de « Tim Keegan, Foreign Domestic (Label of Love, 2007) »

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Chromatics, Night Drive (2007)

Où il sera forcément question de réinvention. Un art qu’ils ne sont pas si nombreux à dominer dans le milieu de la musique moderne. Sans prendre trop le temps de la réflexion, on pense immédiatement à The Beloved, quatuor anglais post-new-wave métamorphosé en duo hédoniste sur un album, le bien nommé Happiness (1990), qui pour avoir tutoyé d’un peu trop près le soleil, n’aura jamais la descendance qu’il aurait été en droit d’espérer. Ou Simian, autre groupe “classique”, adepte d’une pop déstructurée baignée de psychédélisme ouaté auquel peu de gens rendront Justice avant que deux de ses membres, Messieurs James Ford et Shaw, ne se décident à investir dans une Mobile Disco. Aujourd’hui, ces deux-là comptent parmi les producteurs les plus réputés de la planète et leurs noms suffisent à emplir les dancefloors. Et comme le hasard fait parfois bien les choses, dans leurs derniers coups de cœur, ces deux-là citent souvent ChromaticsContinuer la lecture de « Chromatics, Night Drive (2007) »

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Tony Wilson : « Qui dois-je imprimer alors, la vérité ou la légende? »

Anthony H. Wilson
Anthony H. Wilson

Il est une certitude. Détesté ou adulé, Anthony H. Wilson a changé le visage de la musique moderne. En créant un beau jour de 1978, avec une poignée d’autres illuminés, Factory Records. En « signant » Joy Division – devenu New Order – et Happy Mondays, mais aussi The Durutti Column et A Certain Ratio. En contribuant à la création de La Haçienda, le club par lequel la house music a débarqué sur le Vieux Continent. Journaliste, présentateur télé, manager, beau parleur et esprit frondeur, il a définitivement fait de Manchester l’un des points cardinaux de la scène internationale. De théories situationnistes en déclarations définitives, de décisions suicidaires en utopisme forcené, il a marqué toute une génération de mélomanes. Sans lui, peu de chances que Postcard, Creation ou Heavenly aient vu le jour. Sans lui, sans doute que ce magazine, et quelques autres, n’auraient jamais existé. En interview, l’homme aimait à citer un dialogue extrait du film de John Ford, L’Homme Qui Tua Liberty Valance (1962) : « Qui dois-je imprimer alors, la vérité ou la légende ? – Juste la légende, bien sûr ». Avec Anthony H. Wilson (1950-2007), les deux se confondaient plus que de raison. Continuer la lecture de « Tony Wilson : « Qui dois-je imprimer alors, la vérité ou la légende? » »