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Renz, Les sapins de la nuit (autoproduction)

“L’ambiance? Quelle ambiance? Y’avait plus d’ambiance au bout d’une heure… Le mystère? La magie? On s ‘engueule presqu’à chaque fois, et en général, il pleut. Pas toujours? Ah bon. C’était quand? J’ai aucun souvenir.”

Évidemment, nos routes ne cessent de se croiser depuis presque vingt ans maintenant à Strasbourg. On a travaillé pour le même label, joué dans des groupes ensemble et on exerce la même profession, à la même médiathèque, dans le même département, Musique & Cinéma. On se connaît pas mal, je crois. Comment en serait-il autrement ? Après ça, est-il possible d’avoir une distance nécessaire pour porter ne serait-ce qu’un avis éclairé sur ce qu’il enregistre ? Pas vraiment. Mais on s’en fiche. Continuer la lecture de « Renz, Les sapins de la nuit (autoproduction) »

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Matt Fishbeck reprend « 12 DAYS OF XMAS » (inédit)

Nous étions sans nouvelle de Matt Fishbeck depuis quelques mois. Comme à son habitude, le dandy californien, véritable maître de l’impromptu se rappelle à notre souvenir lorsqu’on s’y attend le moins. Ainsi, Christophe Basterra et moi-même avons reçu simultanément cette reprise de chanson de Noël à 12h04 précisément, soit à 3 heures et 4 minutes dans la nuit de Noël de l’espace-temps Fishbeckien.

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Ela Orleans : « Christmas fell away »

Avant-hier soir, à 18 heures précises, Ela Orleans partageait ce Christmas Fell Away accompagné d’un clip de montages d’archives en noir et blanc, véritable mise en images de la puissance évocatrice de sa musique. Dans ce Noël d’après-guerre, au cœur d’un paysage de ruines, l’année que nous venons de passer s’y superposerait presque. Sur ce morceau chanté, joué et enregistré par elle-même sur des paroles de Paul Rayson, elle nous dit : « En Pologne, la veillée de Noël est le jour le plus important, c’est le moment où l’on reçoit les cadeaux. J’ai conçu cette vidéo la nuit dernière pour tous ceux qui ont été particulièrement bons envers moi.  Joyeux Noël à tous. »

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Rien sur Noël – Drab City, Pascal Bonitzer, Sarah Chiche

Collage sauvage et de mauvaise foi de l’actualité culturelle de la semaine

Abd El Halim Hafez
Abd El Halim Hafez

Elle portait deux tatous sur chaque cheville, un croissant de lune et un soleil. Des tatouages que je retrouverais par pur hasard, des années plus tard, portés par une jeune libraire. La vie est une éternelle métamorphose. Noël 2001, un peu à l’écart d’Aix en Provence, dans un vieux mas décati aux tuiles rongées de soleil, j’allais passer d’étranges fêtes. Elle venait de me faire écouter Abd El Halim Hafez, au petit matin. Les cordes tragiques et orientales semblaient serpenter entre les oliviers. Au loin, une brume mauve rasait l’horizon des plaines. Elle me disait que c’était une brume similaire au Caire, mais là-bas, les vapeurs venaient matin comme soir. Continuer la lecture de « Rien sur Noël – Drab City, Pascal Bonitzer, Sarah Chiche »

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Renard Empaillé reprend “All I Want For Christmas Is You” de Mariah Carey (inédit)

Renard Empaillé est une formation essonnienne dont on ne sait que peu de choses, mais que certain.es ont vus en première partie de concerts relativement sportifs. En cette soirée placée sous le signe de la nativité, ils célèbrent Noël à leur manière, avec cette cover de la scie saisonnière la plus poncée du village, l’inusable All I Want For Christmas Is You de la diva Mariah Carey, produite par le hitmaker Walter Afanasieff en 1994. Ici pas d’eau de rose, pas d’histoire d’amour impossible pendant les fêtes, pas de chéri.e retenu.e à l’aéroport mais simplement un réveillon qui dégénérait en prise d’acide collective.

Fait notable en cette période de cadeaux, ils viennent de sortir une cassette six titres chez Buddy Records disponible ici sur leur Bandcamp.

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Selectorama : Philippe François

Philippe François
Philippe François, l’envers du décor.

Le rapport de chacun à la foi est une affaire individuelle, elle se niche parfois dans les circonvolutions les plus intimes. Vous pouvez d’ailleurs n’en revendiquer absolument aucune, personne ici ne s’en formalisera. Même si je fuis les papistes comme le virus, jamais je n’irais m’abandonner au moindre prosélytisme pour mettre en avant la religion dans laquelle j’ai été éduquée. Lorsque j’ai rencontré Philippe François, via un réseau social, il y a déjà quelques temps, je n’avais pas idée que pourtant, en dehors d’histoires communes liées à notre région d’origine, nous évoquerions un peu la foi mais beaucoup plus notre rapport à la musique, qui en contient une dose salutaire. J’ignorais aussi qu’il était le géniteur d’un des membres d’un groupe dont la foi, justement, nous a fait tresser plus d’un laurier en ces pages. La parution de cette Anthologie Protestante de la poésie française (et non d’une Anthologie française de la poésie protestante, la nuance est de taille) nous donne donc l’occasion de lui demander un Selectorama, exercice où il s’est livré, au delà même de mes attentes légitimes, nos conversations étant rarement lénifiantes, à une petite leçon de choses en accéléré et où il tisse admirablement les liens qui abondent entre la foi et le binaire, la théologie et le caractère définitivement sacré des génies qu’il évoque. Et je doute que même la frange la plus laïque de notre lectorat n’y trouve pas un intérêt tout particulier en cette veille de Noël. Continuer la lecture de « Selectorama : Philippe François »

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Arnaud Choutet, Soft Rock – Yacht Vibes & California Grooves (Le Mot Et Le Reste)

Soft RockCe que j’ai toujours préféré chez Patrick Bateman, c’est le critique musical. J’ai, bien sûr, conservé de mon unique – et très lointaine – tentative de lecture intégrale d’American Psycho quelques souvenirs marquants et horrifiés des turpitudes yuppo-sado de son anti-héros. Mais, bloc W.C nappé au chocolat et rongeurs mis à part, ce sont encore les quelques pages consacrées par Brett Easton Ellis aux passions musicales du golden boy/tueur en série qui m’ont toujours semblé les plus puissantes et les plus pertinentes. Au-delà de ce qu’elles expriment du goût particulier d’une époque et du personnage qui l’incarne pour des produits culturels aisément consommables et dépourvus de toute aspérité morale ou politique, ces chroniques exhaustives et pointues de la discographie de Genesis, Whitney Houston ou Huey Lewis interrogent de toute leur ironie vigoureuse, presque indétectable, le sens commun et les normes convenues sur lesquelles se reposent presque inévitablement tous ceux qui ont, un jour, tenté de partager leur enthousiasme pour les chansons pop. Continuer la lecture de « Arnaud Choutet, Soft Rock – Yacht Vibes & California Grooves (Le Mot Et Le Reste) »

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The Bongos, Drums Along The Hudson (PVC)

Drums Along The Hudson, premier album de The Bongos, raconte en filigrane les tâtonnements de la scène indépendante américaine des années quatre-vingt. Si Murmur de R.E.M., publié en 1983, est généralement considéré comme l’an zéro de l’indie-pop étasunienne, de nombreux groupes développent, en marge du punk ou de la new-wave, les fondations de l’indie au début de la décennie, notamment de ce son jangle-pop, compilé récemment par Captured Tracks (Strum & Thrum: The American Jangle Underground 1983-1987). Menés par Richard Barone et originaires d’Hoboken dans le New Jersey, The Bongos relient en effet les dBs aux Feelies. Les trois groupes déploient une certaine idée de la pop à guitare au son clair, un peu sèche et sans fioriture.

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