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Myriam Gendron, Ma Délire, Songs of love, lost and found (Les albums Claus)

C’est pas commun, enfin, c’est pas tous les jours qu’un tel disque arrive et vous ensorcèle et vous console immédiatement. Le nom de la canadienne Myriam Gendron circulait sous le manteau depuis quelques temps déjà, et le fond de l’air n’étant pas franchement tropical, il a suffit d’une écoute. Puis d’une dizaine d’autres pour découvrir cet album qu’on emportera, si tout va bien, jusqu’à la tombe.

Déjà Myriam Gendron dit LE folk et pas la folk, c’est dire si d’emblée elle en fait et se démarque à un niveau extraterrestre des geignards convenus, des bigots maniérés qui nous navrent en usurpant le genre depuis trop longtemps. Elle a l’immense pudeur de ne pas faire de falbalas avec sa voix et les guitares sont solennelles, c’est reposant autant que magnifique. Il n’y a pas une note, jouée ou chantée, fausse, fardée, excessive ou surjouée dans ce disque, il remplit tout un monde dont la définition ferme, three chords and the truth, (trois accords et la vérité) tient lieu de manifeste tacite à toutes nos musiques chéries, de la country au punk rock, du folk au hardcore, du blues rural à l’acid house. Continuer la lecture de « Myriam Gendron, Ma Délire, Songs of love, lost and found (Les albums Claus) »

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Lonny, Ex-Voto (Horizon)

Lonny, Ex-VotoDès le premier coup d’œil, sans même en avoir écouté la moindre note, il y a des disques dont on devine qu’ils ne vont pas nous décevoir. Dont on devine qu’on va en tomber amoureux. Des disques où il n’y aura pas de chansons qui mentent, de chansons qui prennent la fuite sans crier gare, de chansons qui s’étirent pour mieux cacher le vide.

Au départ, il y a donc une pochette. Une peinture, un portrait façon plan américain – découvert un matin de peu de lumière au détour d’un post par le graphiste responsable de ce petit miracle. Un portrait qui est celui d’une jeune femme, dont le regard grisé et la bouche légèrement entrouverte laissent entendre qu’elle est perdue dans ses pensées – et pas forcément roses, les pensées. Au départ, il y a aussi un titre. Ex-Voto, un joli mot parce qu’après tout, au-delà de sa consonance religieuse, il symbolise l’espoir – l’espoir que certains vœux, parait-il, finissent par s’accomplir. Ce sont ces signes-là qui font qu’on se dit que “ce disque-là, il est pour moi”. Continuer la lecture de « Lonny, Ex-Voto (Horizon) »

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L’agenda des concerts de février

Avis à la POP.ulation de la région Parisienne ! Comme tous les mois, on vous propose une sélection de concerts proposée par François Salvador et la rédaction de Section26. Il est ce mois-ci encore un peu tronqué par un début de saison difficile. Imprimez-le, gardez-le en poche, et allez découvrir des groupes, en espérant que les choses reviennent lentement à la normale.

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Daft Punk, Homework (Virgin, 1997)

Évènement du mois de janvier tout juste écoulé : Homework des Daft Punk fête ses vingt-cinq ans. Pour ma part, je fais partie de ces gens qui ont l’impression que les années 90 étaient il y a dix ans. Je suis sûr que vous aussi. Vous vous rappelez alors peut-être ce que vous faisiez cette années-là, et à quel moment précis vous avez entendu pour la première fois les Daft Punk. Peut-être faisiez-vous partie de ces happy few (un terme très nineties en lui-même) qui avaient eu la chance d’écouter le disque en avance ou entendu les premiers maxis du duo parisien chez Soma ? De mon côté, j’avais treize ans et j’ai découvert le groupe à la télévision. Quelques années, à l’échelle d’une vie, ne représentent pas tant que ça ; elles deviennent pourtant des montagnes à l’adolescence. À un an près, vous pouviez devenir fan ou non de britpop et cela aurait pu être Oasis ou Blur. Pour ma part, ma révélation musicale fut électronique. Continuer la lecture de « Daft Punk, Homework (Virgin, 1997) »

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Jokari, Main gauche (Pop Supérette, Another Record, Cheptel)

Un dimanche grisâtre en ce début d’année ne promettait rien d’autre que de voir Jokari en concert, quelque part dans le quartier de la Krutenau à Strasbourg. Sous la pluie, à vélo, j’essayais de me rejouer les mélodies préférées de l’album CD que je venais de recevoir en provenance de Toulouse, c’est drôle, parce que j’étais persuadé d’avoir commandé une cassette. J’avais pu écouter la musique de Marion Josserand il y a pas mal de temps, sur les conseils d’une amie en commun : Julie, aka Lispector pour laquelle Marion avait joué dans son groupe d’accompagnement sur la tournée Small Town Graffiti. Et c’est vrai que sa musique de chambre (comprendre : peu de moyens, fragilité de la voix, mélodies entêtantes et paroles toutes personnelles de journal intime) m’avait de suite touché. Continuer la lecture de « Jokari, Main gauche (Pop Supérette, Another Record, Cheptel) »

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Climats #3 : Pedro The Lion, Martin Amis, Petite bibliothèque des Cahiers du Cinéma

This could be the saddest dusk ever seen
You turn to a miracle high-alive
Michael Stipe

Peut-on écouter Vauxhall and I de Morrissey sous le franc soleil de juillet ? Et un Antônio Carlos Jobim empêtré dans un crachin de février, c’est toujours du Antônio Carlos Jobim ? Climats met en avant les sorties disques et livres selon la météo. Continuer la lecture de « Climats #3 : Pedro The Lion, Martin Amis, Petite bibliothèque des Cahiers du Cinéma »

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Selectorama : David Christian & The Pinecone Orchestra

David Christian
David Christian / Photo : Anne-Laure Guillain

Si l’on devait trouver un exemple de dévotion, il faudrait parler du cas de David Christian. Il lui aura fallu passer presque trente ans à la tête des passionnants Comet Gain avant d’avoir l’idée de publier un album solo. Et la surprise est de taille. S’il ne s’éloigne jamais complètement de l’univers de Comet Gain avec ses paroles parfois mordantes, Christian a choisi d’approfondir le pendant folk rock du groupe. En laissant entrer plus de chaleur musicalement et sans en faire des tonnes, For Those We Met On The Way est sans doute son disque le plus touchant à ce jour. Expatrié dans le sud de la France, David Christian semble vouloir tourner une page en jouant avec les souvenirs du passé. Que ce soit ceux de son Angleterre natale où ceux liés à de vieilles connaissances. La réussite de l’album tient également au casting parfait qu’il a réuni sous le nom de The Pinecone Orchestra. On y retrouve aussi bien l’ex Teenage Fanclub Gerard Love que des membres de The Clientele, Zombie Zombie et, oh surprise, Comet Gain. Sorti trop discrètement en fin d’année dernière, on sait malheureusement For Those We Met On The Way condamné à un quasi anonymat. Ne reste plus qu’à souhaiter que les chansons de l’album comptent autant pour une poignée d’auditeurs que celles qui ont marqué David Christian au fer rouge, et qu’il nous présente dans ce Selectorama. Continuer la lecture de « Selectorama : David Christian & The Pinecone Orchestra »

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« Sixty Forty » annonce une triple réédition de Broadcast chez Warp

Trish Keenan / Broadcast
Trish Keenan / Broadcast

La nouvelle fait chaud au cœur même si ce n’est pas celle que nous attendions le plus. Alors que le discret James Cargill doit être encore être en train de faire et défaire l’album inachevé de Broadcast, Warp vient d’annoncer de très belles éditions inédites en vinyle de quelques trésors déjà connus de longue date par les fans. Ainsi les deux mini-CDs de Microtronics (2003 et 2005), le tour CD Mother Is The Milky Way (2009) qui annonçait la dernière mue du groupe devenu duo et la BBC Maida Vale Sessions seront enfin disponibles en version vinyle dans les écrins qui leur siéent. Les râleurs regretteront que le fabuleux 45 tours avec The Focus Group, Familiar Shapes And Noises, ne connaisse pas le même traitement. Les fabuleuses Peel Sessions enregistrées entre 1996 et 2003 nous rappelleront que Broadcast fut bel et bien l’un des plus grands groupes live sur terre. Pour preuve, cette reprise de Nico qui vient clore la dernière Peel Session de Broadcast. En écoutant à nouveau cette voix irréelle, on réfléchit encore au mystère de Trish Keenan : comment peut-on peut être si présent… et tellement absent ? Au fond, cette voix n’a-t-elle pas toujours été trop pure pour être véritablement incarnée ? A ce sujet, nous vous conseillons de (re)lire le très beau texte de Tom Gagnaire publié le 28 septembre dernier.


Les rééditions de Microtronics – Volumes 1 & 2, Mother Is The Milky Way et des BBC Maida Vale Sessions de Broadcast sortiront le 18 mars chez Warp Records.