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Selectorama : Miki Berenyi Trio

Miki Berenyi Trio
Miki Berenyi Trio

Jamais deux sans trois. Après Lush – dont les trois albums ont été réédités en vinyle cet été – et Piroshka – dont on ne sait pas encore si l’existence a juste été mise entre parenthèses –, Miki Berenyi a profité de la tournée promotionnelle qui a accompagné la parution l’an dernier de son excellente biographie, Fingers Crossed, pour imaginer une troisième voie. En… trio donc, accompagné par son compagnon Kevin J McKillop – plus connu parfois sous son alias Moose – et le bassiste Ollie Cherer, elle continue sa quête d’une pop rêveuse et enchanteresse, nerveuse et entêtante. Car ce projet à l’origine récréatif est en effet devenu une aventure sérieuse. Au Paris Popfest, le groupe donnera son tout premier concert hors de ses terres natales, le temps d’un set qui verra se côtoyer des classiques de Lush, des chansons de Piroshka, de nouvelles compositions et aussi sans doute une surprise le temps d’une dernière… reprise. En attendant une prestation qui qui conjuguera le présent au passé composé et au futur proche, le trio livre ici même quelques-uns de ses morceaux de chevet. Continuer la lecture de « Selectorama : Miki Berenyi Trio »

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Born to… Moose, Honey Bee et autres petites histoires

Moose
Moose

Instantané. C’est ainsi qu’a été le coup de foudre – un vrai donc, de ceux dont on devine dès le flash originel qu’on ne pourra pas sortir indemne. Une voix. Quelques mots. Et le sort en était jeté. “We almost laugh / we almost cry…” C’est ainsi que débute Jack, le premier single de Moose, ainsi baptisé d’après le surnom donné à l’un des deux fondateurs, Kevin J McKillop, un surnom lié je crois au nom d’une bière canadienne – mais je n’ai jamais vraiment compris le pourquoi du comment. Un single paru en mars 1991, alors que la presse anglaise – celle des trois hebdomadaires (mais le dernier-né Sounds n’allait plus tarder à être le premier à jeter l’éponge) – était encore suffisamment puissante pour faire et défaire un groupe ou un artiste en quelques lignes d’une encre qui restait sur les doigts. Continuer la lecture de « Born to… Moose, Honey Bee et autres petites histoires »

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Sumday Bloody Sumday

Pour la réédition de Sumday (2003) agrémentée de démos et de raretés, quelques propos d’époque de Jason Lytle et Jim Fairchild aka Grandaddy.

Grandaddy
Grandaddy

Dans la période la plus faste de la discographie de Grandaddy – celle qui a constitué une partie importante de la bande-son du passage au nouveau millénaire – Sumday (2003) occupe une place particulière. Celle d’un troisième album nécessairement plus attendu que ses prédécesseurs avec ce que cela comporte, à chaud, d’impatiences récompensées, d’attentes déjouées et de comparaisons décéptives avec les premiers chocs dont l’intensité ne saurait être égalée. Entièrement confectionné dans le studio de Jason Lytle, le successeur parfois mal aimé de The Sophtware Slump (2000) demeure pourtant, vingt ans après sa sortie, presque aussi essentiel. Un peu plus enjoué, un peu moins audacieux mais tout aussi poignant dans ses tentatives les plus abouties pour entremêler les émotions des humains et les sons des machines. Aujourd’hui réédité dans un luxueux format qui ajoute à la version remasterisée de l’œuvre originelle une série de démos et de raretés – Sumday Twunny (Dangerbird), il mérite sans doute mieux qu’un verdict expéditif, comme l’expliquaient eux-mêmes Jason Lytle et Jim Fairchild, attablés en terrasse quelque part en bas de la rue Lepic. Continuer la lecture de « Sumday Bloody Sumday »

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La mélancolie au milieu du monde

Tirzah, le 22/09/23 à Paris / Photo : Philippe Lévy
Tirzah, le 22/09/23 à Paris / Photo : Philippe Lévy

Le Badaboum, rue des Taillandiers à Paris, affiche complet pour Tirzah – chanteuse anglaise armée d’une voix faussement fragile, éminemment gracile, capable de prendre la vague de n’importe quel rythme avec une nonchalance qui cloue tout sur place. Ce soir, donc, la salle est pleine, et l’on y sent une forme d’attente assez particulière, marquée par le fait que l’on dénombre pas mal de gens venus seuls et qui se tiennent là tout aussi solitaires, au milieu de couples aux airs amoureux. C’est que la musique de Tirzah parle aux deux : elle semble chantée depuis la solitude mais aussi depuis le milieu d’une histoire d’amour. Continuer la lecture de « La mélancolie au milieu du monde »

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Yocto, Zepta Supernova (Duprince / Requiem pour un Twister)

La dernière fois que j’ai ressenti un frisson musical à l’écoute d’un groupe en provenance du Québec, c’était en 2019, quand je suis tombé par hasard sur le méchant tube de Bleu Nuit, Concentration, diffusé sur les ondes de la formidable radio locale clermontoise Le Chantier. Et c’est exactement dans les mêmes circonstances que j’en suis venu à découvrir l’existence des Montréalais de Yocto, dont le premier album Zepta Supernova, sorti ce mois-ci, s’impose comme une des très bonnes surprises de l’année 2023. Continuer la lecture de « Yocto, Zepta Supernova (Duprince / Requiem pour un Twister) »

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Avt-1ère : Bonobo, le monde parallèle de Odran Trümmel

Nouvel extrait du tourneboulant Planète Tue-mouche sorti au début de l’été sur le label Another Record, Bonobo en concentre les ingrédients tel un petit buvard puissant : ruptures de ton, construction kaléidoscopique et écriture automatique d’où surgissent des sens dans tous les sens. Odran Trümmel plonge son folk tout raide et tout cassé dans une fontaine de jouvence dont Another Record semble posséder les secrets de fabrication ici-bas. On retrouve chez leurs autres pensionnaires (en extase) – Odessey & Oracle, Pasta Grows On Tree ou Boost 3000 – cette vision progressive et colorée de la vie, sans en gommer les angles graves du moment. Odran Trümmel semble avoir trouvé un refuge parfait pour développer ce truc qui tient à la fois de l’histoire (on pense parfois aux foufous des années septante de Saravah ou de la poésie douce et synthétique du Turboust des années octante) et de cet instant parallèle, ce monde alternatif peuplé de bonobos spationautes, de bouches géantes, de boxeurs thaï ou autres découpages-collages en mouvement dont la vidéo réalisée par une entité familiale (Trummelschlager) en est la parfaite illustration.

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Half Japanese : The Band That Would Be King

half japanese
Half Japanese

On a eu de la chance, sur les deux dernières décennies, car on a eu l’occasion de pouvoir voir au moins trois fois Half Japanese sur scène (Mofo, Villette Sonique, BBMix), quatre si l’on considère un passage en solo de Jad Fair à l’Espace En Cours. Et là où on a eu de la chance, mais ça ne surprendra personne, c’est qu’aucun concert de Half Japanese ne ressemble au précédent. Et pour ceusses qui ignoraient ou ignoreraient encore de quoi il est question au sujet de cet État dans l’État de l’underground US, c’est un peu comme voir à la fois le Velvet Underground, les Modern Lovers, The Fall et The Pastels. Mais c’est toujours Half Japanese. Groupe unique s’il en est, qui continue de sortir des disques souvent géniaux (le dernier en date Jump Into Love est paru chez Fire Records en juillet) contenant toujours au moins un morceau aussi chérissable que les classiques précédents (The Preventers sur Hear The Lions Roar en 2017) et dont on s’attend à une relecture une nouvelle fois passionnante ce mercredi 20 septembre pour fêter nos cinq ans sur la scène du Glaz’Art. Continuer la lecture de « Half Japanese : The Band That Would Be King »

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Pictures On My Wall : David Markey

Kim Gordon / Photo : David Markey
Kim Gordon / Photo : David Markey

Il est des hommes de l’ombre dont le travail discret mais précieux contribue à édifier la mémoire d’une époque, pour ne pas dire à forger son mythe. Dave Markey est de ceux-là. Ce photographe, documentariste, réalisateur de clips et auteur californien a ainsi œuvré à mettre en images et parfois en mots, plusieurs périodes cruciales dans l’histoire de la musique alternative. Autodidacte né à la fin des années 60, il a tout d’abord été musicien. En sa qualité de batteur des très survoltés SIN 34, il aura été tout à la fois témoin et acteur de cette vague euphorique de punk hardcore qui a déferlé au début des années 80 dans le sud de la Californie. Continuer la lecture de « Pictures On My Wall : David Markey »