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Le club du samedi soir #52 : Knäckebröd, Surströmming & Aquavit

Sandhamn / Photo : TS

Et pourquoi donc une playlist suédoise ? Je n’ai jamais mis les pieds en Suède, je ne parle pas le suédois – mais il n’est jamais trop tard pour s’y mettre parce qu’une langue qui abuse des trémas et des petits ronds au-dessus de la lettre A est forcément attractive. Je me suis intéressée à la scène suédoise grâce à Reno, taulier chez Badseeds Recordshop et Music From the Masses à l’époque où il co-dirigeait le petit mais excellent label défricheur Beko. Et au hasard des rencontres Facebook, j’avais échangé avec les Suédois de Luxury Records – je me souviens d’un deal parfait, je leur avais fait quelques badges et ils m’avaient envoyé leurs dernières sorties. Et puis il y a eu mon amour définitif pour The Radio Dept., qui m’a aussi donné envie de creuser un peu plus et d’aller piocher dans des labels comme Sincerely Yours, Hybris ou Labrador. Voilà donc une playlist 100% suédoise, bien pop et totalement subjective. Je n’ai pas ajouté Abba (trop facile) mais rien ne vous empêche de mettre Waterloo à fond dans votre salon et de danser comme des petits fous. Continuer la lecture de « Le club du samedi soir #52 : Knäckebröd, Surströmming & Aquavit »

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Queen Of The Meadow – Couple princier

Queen Of The Meadow
Queen Of The Meadow / Photo : Audrey Chapelet

Il est parfois compliqué de poser des mots adéquats sur l’évidence. La beauté radieuse du troisième album de Queen Of The Meadow se révèle plus facilement qu’elle ne se décrit. Les compositions d’Helen Ferguson nourrissent, au fil des écoutes, trop d’impressions contrastées pour que l’on parvienne à en fixer la substance dans une synthèse fixe et bien formulée, un peu à l’image de cette pochette où les postures différentes se superposent. Survival Of The Unfittest apparaît donc comme un album en mouvement, insaisissable. Bien loin, en tous cas, de cette étiquette pop-folk réductrice qui tend pourtant à coller aux basques du duo depuis ses débuts en 2016. Des chansons à la fois limpides et complexes, très intimes et parfaitement pudiques, au diapason de ces arrangements, riches et discrets à la fois, confectionnés par Julien Pras, et qui rehaussent les chansons d’Helen sans les envahir. L’enthousiasme mêlé de perplexité appelait donc un échange avec les principaux intéressés, seuls en mesure d’apporter leurs éclaircissements. Continuer la lecture de « Queen Of The Meadow – Couple princier »

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L’autre miroir – Flaming Lips, Suzanne Lindon, Richard Brautigan

Collage sauvage et de mauvaise foi de l’actualité culturelle de la semaine

Richard Brautigan / Photo : Jim Marshall
Richard Brautigan / Photo : Jim Marshall

Il se cache parfois, derrière une apparence scintillante, un élément nocturne – une partie du miroir fêlée. Nietzsche disait qu’il en fallait de la force, de l’énergie vitale pour composer une tragédie. Je n’ai jamais pris The Soft Bulletin pour un simple disque pop et psychédélique. Je ne l’ai jamais écouté comme on écoute un album de plage. C’est bien plus que cela et grâce au Disquaire Day, certains d’entre vous découvriront l’autre partie du miroir de ce disque. Deux galettes couleur ciment où un puissant venin a été injecté : The Soft Bulletin Companion. Continuer la lecture de « L’autre miroir – Flaming Lips, Suzanne Lindon, Richard Brautigan »

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The Purcells reprend « O Solitude » de Henry Purcell et fait chanter Laetitia Sadier

The Purcells / Visuel : Guillaume Long
The Purcells / Visuel : Guillaume Long

Touche à tout aux identités multiples, Mickaël Mottet n’a pas froid aux oreilles. Après Mark E. Smith, le voici rendant hommage à Henry Purcell, compositeur baroque britannique du XVIIème siècle. Ses pièces courtes sont pour lui construites comme de parfaites petites pop songs, qui pourraient facilement sonner comme du « Pavement teinté de krautrock« . Si on ne peut oublier la fabuleuse Cold Song de Klaus Nomi, il fait signe à son comparse Flavien Girard, accompagné du multi instrumentiste JeanChristophe Lacroix pour un 4 titres, accompagné sur l’un d’entre eux par une surprise de taille au chant : leur amie Laetitia Sadier sur cet O Solitude minimal, métronomique et poétique.

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Selectorama : Marina Allen

Marina Allen
Marina Allen / Photo : Garret Miller

Il aura suffi de moins de vingt minutes et sept chansons pour comprendre que Marina Allen est une artiste qui va compter. Candlepower, son premier et court album, est habité d’une grâce rare. Pour se faire une idée, imaginez un croisement entre le vivier qu’était la scène de Laurel Canyon au début des 70’s et le talent que des artistes comme Sharon Van Etten ou Angel Olsen ont mis des années à développer. Candlepower est un disque cérébral réussissant le tour de force de ne pas ennuyer malgré sa diversité, mais plutôt de captiver et d’intriguer. Marina Allen fait partie de ces artistes animés par une vision et une détermination sans faille. Si l’album est plus ou moins minimaliste, chaque détail a son importance. Sa décision de produire seule une partie des morceaux n’y est sans doute pas pour rien. Le son ample et chaleureux, le chant tout en subtilité sont des invitations à voyager dans une dimension parallèle. Une dimension où la beauté, la tristesse, le drame et l’amour ne font qu’un. Les morceaux qu’elle a sélectionnés pour nous en sont le parfait reflet. Continuer la lecture de « Selectorama : Marina Allen »

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Sous Surveillance : Delivery

Delivery
Delivery / Photo : Sam Harding

Qui ?

Delivery, toute nouvelle formation Australienne est composée de…
Rebecca Allan : basse et chant
James Lynch : guitare et chant
Lisa Rashleigh : guitare et chant
Seamus Whelan : guitare
Daniel Devlin : batterie

Tout ce beau monde joue également dans Gutter Girls, Future Suck , The Vacant Smiles, Kosmetika, House Deposit, Polly and the Pockets, Blonde Revolver, soit un panel plutôt représentatif de la scène foisonnante qui vit de ce côté-là de l’hémisphère.

Où ?

Melbourne, Victoria : The best city in the world, dixit Daniel.

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Quivers, Golden Doubt (Bobo Integral/Ba Da Bing !)

Quivers Golden DoubtCe n’est pas tous les jours qu’on se reconnecte à soi au détour d’un disque. Même si l’on a pris l’habitude de vivre avec les versions successives de soi-même, la superposition reste, la plupart du temps, un peu cloisonnée. Comme pour tout le monde, l’adolescence a façonné nos goûts de façon déterminante mais trop de choses ont changé pour que la continuité demeure autrement que sous la forme résiduelle de la nostalgie attendrie. Réécouter les albums qui ont nourri ces premières passions, procure généralement la même impression que la contemplation des photos d’enfance :  les traits sont les mêmes, bien sûr, mais le temps a laissé des traces et de l’usure, y compris dans ces chansons favorites que l’on aurait aimé préserver pour toujours. On peut les retrouver, les apprécier parfois, mais combien de fois avec une fraction significative de l’enthousiasme initiale, sincèrement ? Le souvenir des premières découvertes est quasiment devenu plus précieux que le support musical lui-même, dont la fréquentation s’avère même cruelle, de temps en temps. Et quand quelques jalons se révèlent, en apparence, inaltérables, c’est qu’ils sont devenus, au fils des ans, les compagnons et les support d’interprétations nouvelles et différentes : ce sont les mêmes œuvres, évidemment, mais dont le temps a transformé l’écoute et le sens que l’on en retire, rendant la continuité largement illusoire. Continuer la lecture de « Quivers, Golden Doubt (Bobo Integral/Ba Da Bing !) »

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Comment mon groupe préféré m’a mis mal à l’aise – Can, Live in Stuttgart 75

Can, période Damo Suzuki.
Can, période Damo Suzuki.

La première fois que j’ai écouté Can, c’est comme si j’avais marché sur la Lune. Mon ami d’alors avait préparé cérémonieusement le moment de cette écoute, sûr de l’effet que cette musique aurait sur moi, et très excité de me la faire découvrir. Il a commencé par le début en insérant le CD de Monster Movie (1969) dans le lecteur. You Doo Right concentre déjà quasiment toute leur musique : l’intensité du chant, le groove de la basse, le cosmique de l’orgue et des claviers, la progressivité du morceau, le sens mélodique de la guitare et la rythmique hypnotique de la batterie. Je n’ai jamais rien entendu d’aussi parfait pour ma psyché et ma sensibilité. Je suis scotchée au canapé, partie dans un voyage qui durera toute une nuit. Continuer la lecture de « Comment mon groupe préféré m’a mis mal à l’aise – Can, Live in Stuttgart 75 »