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Liz Stokes (The Beths) : « J’adore jouer avec les mots »

The Beths / Photo : Frances Carter
The Beths / Photo : Frances Carter

En trois albums et à peine huit années d’existence, The Beths s’est imposé comme l’un des groupes pop les plus enthousiasmants des cinq dernières années. Solidement ancré dans une tradition power-pop, le mélange de mélodies immédiatement mémorables, de guitares accrocheuses et de textes personnels et intelligents composé par Liz Stokes et ses trois camarades semble en mesure de combler tous les fossés générationnels. De passage à Paris pour la seconde fois cette semaine, les Néo-Zélandais ont également confirmé leur excellence sur scène. Et Liz Stokes a même trouvé le temps de répondre à quelques questions. Continuer la lecture de « Liz Stokes (The Beths) : « J’adore jouer avec les mots » »

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Anything Could Happen

Les débuts de Flying Nun Records, label néo-zélandais des Clean et des Bats, contés par Matthew Goody dans un livre somme.

Chris Knox et le producteur Doug Hood (dans le miroir) et son TEAC 4-pistes

 

Matthew Goody
Matthew Goody

Matthew Goody vient de frapper un grand coup. Et par surprise de surcroît. On ne s’attendait pas vraiment à un livre sur le label Flying Nun. On s’attendait encore moins à un livre sur les débuts du label néo-zélandais, à l’origine du « Dunedin Sound« . Needles & Plastic, le bel ouvrage de Goody, fait le focus tout en faisant un plan large (d’où l’intérêt) sur la période 1981 – 1988 du label néo-zélandais. Et nous plonge dans les abysses de la scène de Christchurch et d’Auckland. On croise des silhouettes connues, on discerne des histoires que l’on croyait connaître… Et surtout on découvre une kyrielle de groupes totalement inconnus qui donnent une nouvelle importance aux Clean et aux Bats, puisque les intérêts de leurs livrets d’épargne se retrouvent investis dans les disques des singles des Bird Nest Roys et des EPs des Able Tasmans. Continuer la lecture de « Anything Could Happen »

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Marlon Williams, My Boy (Dead Oceans)

Au rayon Marlon Williams, on ne connaissait, jusqu’à il y a peu, que le grand Marley Marl, strict homonyme de l’homme qui nous intéresse ici. Mais on ne va pas jouer au malin et prétendre avoir été alerté il y a déjà dix ans par une poignée de disques réalisés en duo avec son compatriote Delaney Davidson, il n’en est rien ! Comme ce dernier, Marlon Williams est Néo-Zélandais et les deux musiciens ont œuvré communément, à l’abri de la hype, dans un domaine assez peu exposé sur nos terres : la country. Et pour intituler une série de disques Sad But True-The Secret History Of Country Music Songwriting, mieux vaut en avoir sous le pied. Continuer la lecture de « Marlon Williams, My Boy (Dead Oceans) »

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Selectorama : The Garbage & The Flowers

The Garbage & The Flowers
The Garbage & The Flowers

Il arrive que nous oubliions l’existence de groupes vénérés à une époque et qui semblent tombés dans l’oubli. Que ce soit à une grande échelle, comme The The, ou à une plus petite, les néo-zélandais The Garbage & The Flowers, certains ont continué à être productifs. Mais à leur rythme. Ces derniers n’ont sorti que trois albums et sept singles depuis 1991. Le dernier en date étant le EP Cinnamon Sea, une merveille de psychédélisme doux et fragile. On ne retiendrait d’une écoute rapide que des mélodies accrocheuses et un chant approximatif, le tout produit sans trop d’efforts. Ce serait pourtant passer à côté d’un secret trop bien gardé de la scène underground de Nouvelle Zélande et d’Australie. Continuer la lecture de « Selectorama : The Garbage & The Flowers »

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The Beths, Expert In A Dying Field (Carpark)

Les années passent et les vraies rencontres avec la nouveauté se font implacablement rares. Un ultime dimanche de fin d’été qui coïncide avec un demi-siècle de vie : la juxtaposition était trop flagrante et elle aurait pu se dérouler, sans surprise, bercée par les réminiscences des enthousiasmes adolescents. The House Of Love et Suede ont refait surface quelques jours auparavant : de l’avis consensuel et plutôt légitime de ceux qui les ont toujours aimés, leurs albums sont même réussis. Suffisamment en tous cas pour qu’on s’autorise à entretenir en leur compagnie une nostalgie raisonnable et débarrassée de culpabilité. La tentation était donc forte de consacrer les premières heures de la cinquantaine au confort et à la rumination – deux valeurs qu’il ne s’agit nullement de dénigrer. Et puis The Beths s’en est étrangement mêlé. Il y a forcément une certaine incongruité à souffler symboliquement cinquante bougies en écoutant le nouvel album d’un groupe dont aucun des quatre membres n’était né alors qu’on s’extasiait pour les premières fois à l’écoute de Babe Rainbow, 1992 ou Dog Man Star, 1994 . Continuer la lecture de « The Beths, Expert In A Dying Field (Carpark) »

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Aldous Harding, Warm Chris (4AD)

Énigmatique et fragmentaire, la femme de trente ans qu’est Aldous Harding – Hannah de son prénom – compose sa partition baroque et déterritorialisée sans trop se soucier des modes, sans les négliger pour autant et en portant un respect infini et intime aux grandes compositrices-interprètes qui lui ont tracé la route, de Karen Dalton à PJ Harvey en passant par Chan Marshall. Bien emmitouflée dans sa veste matelassée, elle pourrait bien avoir quitté les couleurs du Dorset ou des plaines néo-zélandaises pour rejoindre la grisaille citadine, n’en subsisterait que le flou rosâtre brouillant les pistes d’un visage aux canons de beauté du XIXème siècle, pur, désuet et délicat, désormais rompu à l’âpreté industrielle. Contre vents et marées, la musicienne revient avec un quatrième album qui embarque un folk gracieux et joyeusement fragile toujours signé sur le label anglais 4AD et produit par l’austère et écorché John Parish. Pour ce nouvel album de 10 titres, le folk Hardingien a gagné en explorations sonores audacieuses, en facéties linguistiques et en fantaisie vocale. Continuer la lecture de « Aldous Harding, Warm Chris (4AD) »

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Sous Surveillance : Cuticles

Cuticles
Cuticles
Qui ?
Cuticles est formé de
Matt Plunkett : Guitare, Voix, Paroles
Austen McMillian, Batterie
Lisa Preston, Guitare, Claviers
Tom Havard : Basse, Enregistrement
Matt et Austen ont joué ensemble dans les Trendees et Lisa dans un certain nombre d’autres petits groupes comme Lo-Liners, Lux Vomica, Portage ou Spacedust.
Où?
Nouvelle-Zélande, Île du Sud, Oamaru et en périphérie (Kurow) au nord de Dunedin (ville sainte) où malgré des vies bien remplies, le groupe essaie de promouvoir une culture indé dans leur région.

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Selectorama : Dead Famous People

 

Dons Savage
Dons Savage / Photo : Frances Carter

Les Néo-Zélandais de Dead Famous People viennent de sortir Harry, leur troisième album en plus de trente ans de carrière. Si le nom du groupe ne parlera sans doute qu’aux amoureux de pop moderne les plus pointus, le parcours de Dons Savage, unique rescapée du line-up d’origine, réveillera de vieux souvenirs. Dead Famous People figure par exemple au générique de l’m Your Fan, hommage à Leonard Cohen sorti par les Inrockuptibles en 1991. On retrouve également Dons Savage au chant sur Kiss And Make Up, reprise des Field Mice par Saint Etienne. Rien que pour ça, nous lui devons une reconnaissance éternelle. De leurs débuts chez Flying Nun Records à leur récente signature chez Fire, les perles pop “option guitare cristalline” de Dead Famous People semblent toutes avoir été composées et produites dans la deuxième moitié des années 80. Ce n’est sans doute pas pour rien que ce Selectorama regarde dans le rétroviseur. Avec dix titres entre classiques absolus (Nick Drake, Joy Division) et choix plus discutables (Gilberto Nunes Orchestra), Dons Savage affiche clairement la couleur : “Malheureusement aucun titre moderne car la majorité d’entre eux sont ignobles”.  Continuer la lecture de « Selectorama : Dead Famous People »