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Cornershop, England Is A Garden (Ample Play)

De leurs débuts tonitruants dans les années 90 où ils brûlaient une effigie de Morrissey devant sa maison de disques – et devant les photographes des tabloïds anglais, à leur adoubement par le roi de l’Oasis, Noël Gallagher, en passant par le coup d’accélérateur donné à leur carrière par Fatboy Slim qui signait un remix de Brimful Of Asha, on pouvait aisément ne retenir qu’un énorme nuage de fumée épaisse, de la poudre de perlimpinpin pour un gogo indie (comme moi), des cônes d’encens pour touristes musicaux (comme moi). Cornershop, c’était et c’est évidemment beaucoup d’autres choses qui valent bien mieux que ce parcours en pointillé. Continuer la lecture de « Cornershop, England Is A Garden (Ample Play) »

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Hémisphère Sud, H.S. (Another Record)

« C’est toujours toi le meilleur, surtout quand j’suis ailleurs, t’as toujours voulu tout savoir, j’ai plus qu’à m’camer et boire »

De leur nom pourrait naître un quiproquo rigolo et handicapant. S’agit-il d’une radio libre des années 80 spécialisée dans la sono mondiale ? Ou d’un groupe culte vite oublié des profondeurs du Top 50  ? Que nenni. Hémisphère Sud est bien un groupe tourangeau actuel, bien dans son époque, de toute façon, ici, on ne se moque pas des noms, pas du physique, pas de la famille. Continuer la lecture de « Hémisphère Sud, H.S. (Another Record) »

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La Fresto, 22 222 (autoproduction) / Superbravo, Sentinelle (Fraca)

« On efface les chroniques et le passé est vierge, de ces coups de sangs critiques, des erreurs chronologiques, des labyrinthes tectoniques, des coups de balai sur les fondations, c’est une nécessité »

« Vois, tes mots me rendent meilleure »

S’il y a des artistes qui ne se posent pas de questions quant à la nature profonde de leur métier, voire de leur être, ce sont bien les ex-pensionnaires du label Lithium. Et si l’entreprise de Vincent Chauvier a fermé ses portes il y a un peu moins de vingt ans maintenant, les jeunes pousses grandies sous son aile ont depuis embrassé des carrières dont le moindre des soucis est justement leurs débuts tonitruants. Il y avait une vie après le label à l’empreinte historique, et Superbravo et La Fresto en sont la preuve. Et peu importe le degré de reconnaissance que chacun a rencontré, la musique était un choix non négociable, qu’elles qu’en soient les conséquences. S’il était dans les compétences d’un directeur artistique de ressentir ça chez une personne en devenir, l’urgence de la passion, ce dévouement à la vie à la mort, on peut dire que Vincent Chauvier s’est peu trompé. Voire jamais. Continuer la lecture de « La Fresto, 22 222 (autoproduction) / Superbravo, Sentinelle (Fraca) »

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FAME 2020 : Quatorze ans de Barbara Carlotti

Quatorze ans de Barbara Carlotti
Quatorze ans de Barbara Carlotti

« On connaît tous les arrangements de tous les morceaux, on connaît tous les enchaînements du DJ, on peut même jouer au guitar hero, on sait mimer les parties de synthé « 

Le plus court chemin, la fameuse voie du désir, du musicien vers le cinéma serait donc la comédie musicale, via le court-métrage. Barbara Carlotti passe derrière le miroir en adaptant sa chanson la plus imagée, en plus d’être la plus évidemment autobiographique : Quatorze ans est présente sur mon album préféré de la dame, L’amour, l’argent, le vent (2012) et raconte son adolescence passée à danser dans des petites boîtes de nuit de Corse. Continuer la lecture de « FAME 2020 : Quatorze ans de Barbara Carlotti »

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Flóp, Puissance, Racine (Les Disques Bien) / David Lafore, Incompréhensible (autoproduction / La Triperie)

« L’anarchie ne vaincra pas, l’anarchie a déjà vaincu, elle se loge dans chaque brin de chanvre  et dans les impétueux épis dressés au bord de ma calvitie et dans le repli de chaque chambre, c’est peine perdue »

« Non, ce ne sont pas les bons mots, ce ne sont pas les bons sons, pour moi, ces mots sont incompréhensibles »

Je sais combien il est ardu et plutôt sensible de toucher à la singularité d’un artiste, j’en suis CONSCIENT. Difficile donc, d’associer deux personnalités aux parcours si différents, aux chemins qui ne se sont à ma connaissance jamais croisés, si ce n’est le temps de cette chronique finalement dérisoire (quelques minutes de lectures au total). Bon, si j’écris contre le temps, contre le rythme de folie qui s’impose devant autant de musiques produites qui me touchent, je peux bien me mettre dans la mouise, pour une fois. Vous me pardonnerez ce rapprochement, et j’espère que les deux chanteurs le feront aussi.  Continuer la lecture de « Flóp, Puissance, Racine (Les Disques Bien) / David Lafore, Incompréhensible (autoproduction / La Triperie) »

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Papivole #10, mon histoire avec la presse musicale, 1978-2018 : le fanzine Ductus Pop

Ductus Pop
Le fanzine Ductus Pop

Un fanzine A5, un label de cassettes… Entre Strasbourg et Toulouse, l’effet miroir avec ma petite entreprise (Langue Pendue : un fanzine A5 et ses cassettes) est étonnant. En découvrant Ductus Pop (numéro 25 déjà !) et le label Hidden Bay (plus de trente références !) par l’entremise de mes amis de Section26, mon cœur a battu la chamade, évidemment. J’y ai lu ce qui fait l’essence d’un fanzine : un mélange subtil d’auto-fiction, d’improvisations graphiques, de constat politique à la première personne, d’interventions d’amis et de proches, et de passion évidente pour les petites choses pop (souvent anglo-saxonnes mais pas que) qui constellent la toile. Manon, dont la boussole interne s’affole parfois vers le sud (l’Espagne, notamment) commente les premiers efforts de jeunes groupes balbutiants, qu’elle recrute parfois dans un même geste pour son propre label. J’avais envie d’en savoir plus sur ses goûts, ses méthodes et son expérience du présent. Rencontre. Continuer la lecture de « Papivole #10, mon histoire avec la presse musicale, 1978-2018 : le fanzine Ductus Pop »

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Sinaïve, Révélation Permanente Bootleg (autoproduction)

Sinaïve« à tous ces enjeux mouvants qui ne m’arrêteront pas »

Il y a quelques jours à peine, j’ai eu la chance de (re)voir Sinaïve – trio strasbourgeois dont j’ai déjà fêté avec ferveur les deux premiers EP, ici et – dans les conditions optimales du lieu dont on ne peut dire le nom : son poussé à fort volume, ambiance apaisée, présence attentive et amicale du public, volutes de fumées non identifiées, verres de bière généreux. Durant une petite heure, Sinaïve a déroulé son psychédélisme empreint d’une froideur concentrée, portée par une rythmique robotique et implacable. Sur place, une rumeur persistante promettait un inédit du groupe, enregistré disait-on avec du matériel analogique, à base de cassette, et de matériel d’equalisation en guise de production rudimentaire. Le disque était là, tiré à 69 exemplaires numérotés pour l’occasion, dans sa pochette de carton brun anonyme – si ce n’est les adresses postales et internet du groupe tamponnées, un polaroid du trio, de dos, à genoux et les mains sur la tête (en écho à de marquantes images de l’actualité récente) et un dépliant en noir et blanc avec les paroles des sept nouveaux morceaux. Continuer la lecture de « Sinaïve, Révélation Permanente Bootleg (autoproduction) »

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Jean-Pierre Kalfon, My Friend Mon Ami EP (Pop Supérette)

Jean-Pierre Kalfon« Brigitte n’en fait qu’à sa guise »
Le soin apporté à la redécouverte d’une petite partie de l’œuvre de Jean-Pierre Kalfon est à la hauteur des attentes du collectionneur maniaque de vinyle (« fac-similé », « reproductions de photos inédites »), à tel point qu’on dirait une réédition japonaise avec cet ajout cartonné et explicatif qui enserre la pochette sur son côté droit. Cet appareil historique et critique intégré – très agréable à lire ma foi – aurait presque un effet décourageant sur votre serviteur – pour qui l’acteur est avant tout Rocky Malone, frère de Chet (Bernard Giraudeau), (dés)unis face au brutal Hagen (Bernard-Pierre Donnadieu) dans le singulier film de Gilles Béhat, Rue Barbare (1983) – d’écrire selon son humeur plutôt qu’en tant que connoisseur lettré (laissez-moi rêver). Continuer la lecture de « Jean-Pierre Kalfon, My Friend Mon Ami EP (Pop Supérette) »