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Punk Rock ist nicht tot

Quelques faits vérifiés sur Billy Childish

Billy Childish
Billy Childish

Musicien, poète, écrivain ou encore peintre, Billy Childish est l’un des trésors les mieux cachés de Chatham dans le Kent et de l’Empire britannique ou ce qu’il en reste. Le type qui a initié pleins de modes sans jamais l’être, à la mode. Un outsider qui a toujours revendiqué — et souvent avec malice — son indépendance. Et pourtant, l’œuvre de cet apôtre du do it yourself est monumentale : en quarante-deux ans de carrière, il a enregistré et produit plus d’une centaine de disques, publié cinq romans, une quarantaine de recueils de poésie et peint plus de 2500 tableaux. Très rare sur scène, il jouera ce soir au Festival BBMIX 2019 à Boulogne Billancourt. Juste avant, quelques éléments d’une vie agitée et extrêmement prolifique. Ladies and gentlemen, the great Billy Childish ! Continuer la lecture de « Punk Rock ist nicht tot »

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L’enfance de l’Arlt

Arlt
Arlt

Duo à géométrie variable composé d’Eloïse Decazes et Sing Sing, Arlt s’ingénie depuis son premier album La langue (2010) à faire entrer des carrés dans des cercles. A l’occasion de la parution de Soleil enculé, leur sixième album, nous avons tiré les vers du nez de Sing Sing – chanteur, guitariste et compositeur de cet Arlt brut qui nous chamboule tant – au sujet de son écriture, l’enregistrement du disque en mode live et ses influences divines. Retrouvailles avec la parole enivrante d’un artiste passionné, érudit et sauvage à sa manière. Continuer la lecture de « L’enfance de l’Arlt »

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Playlist : Autour de Peter Astor

Peter Astor
Peter Astor

Peter Astor a toujours été pour moi synonyme de douceur, qu’il fait rimer souvent avec douleur, il faut bien le dire : douleur de la séparation, de la solitude, de la dépression sans doute. Ce garçon conjugue ses bonnes manières de gentleman à une distance, presque une froideur, toute germanique, racines qu’il ne manque jamais de rappeler. C’est dans The Loft et surtout aux commandes des Weather Prophets que j’ai découvert Peter Astor, quand il traduisait en anglais les grands désordres américains, en menant à travers quelques disques quasi parfaits une exploration fantasmée des grands terroirs de l’autre côté de l’Atlantique : les guitares new-yorkaises, du Velvet ou de Television, le garage du Middle West ou la pop californienne, toutes redécorées de ce blues de la Tamise, de crachin, de patine veloutée. Continuer la lecture de « Playlist : Autour de Peter Astor »

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No treasure but hope

A propos de « For the Beauty », le nouveau titre des Tindersticks.

Un film, sur grand écran. Les images sont en noir et blanc. La scène se passe dans un appartement, une lumière faible nimbe la pièce principale d’un halo hésitant. C’est une chambre, un lit double, des draps blancs, un couvre-lit sombre. C’est la nuit et une femme se tient dans la pénombre. Près de la fenêtre entrouverte. On entend monter les bruits de la ville, comme étouffés et pourtant présents, une sirène de police, un chien qui aboie, des voisins qui se disputent. Continuer la lecture de « No treasure but hope »

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Pleasure Principle, S/T (Born Bad Records)

Pleasure Principle, principe de plaisir en français, évoquera, selon ses centres d’intérêt, un concept de psychanalyse popularisée par Freud, un album de Gary Numan ou un film pornographique avec le seul et l’unique Titof.  Si l’ hommage au musicien anglais de synth-pop semble le plus logique, imaginer que le groupe de Paul Speedy Ramon soit à la croisée des trois a quelque chose de réjouissant. L’homme, derrière ce projet, est aussi présent que discret dans la scène underground française. Il traîne ses guêtres depuis une dizaine d’années, souvent derrière les fûts, pour de nombreux excellents groupes (Dolipranes, Skategang, Bryan’s Magic Tears, La Secte du Futur, Marietta etc.). Son projet, Paul Ramon l’a développé dans son coin, depuis 2015. Continuer la lecture de « Pleasure Principle, S/T (Born Bad Records) »

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Single, El Roce (Elefant Records)

¡ Elefant 30 !

Il existe des groupes, des artistes – oh, quelques-uns, ils ne sont pas très nombreux – dont on a la sensation qu’ils écrivent sans le savoir l’histoire de nos vies. Pas à chaque fois peut-être, mais au moins le temps d’une, deux ou trois chansons par disque. Je suis les aventures musicales des deux membres de Single depuis vingt-cinq ans maintenant, depuis la découverte de leur groupe précédent, Le Mans, qui en même pas une décennie a enregistré quatre albums et une poignée de… singles inédits, autant de références frôlant la perfection si jamais on aime quand la pop fait de la mélancolie et la délicatesse ses raisons d’être. J’ai d’ailleurs déjà écrit par ici tout le bien que je pense de cette formation née à San Sebastian au début des années 1990, après une première aventure sous le nom de Las Aventuras de Kirlian – oui, une référence à Cabaret Voltaire pour ceux qui suivent, même si la musique minimaliste et espiègle avait plus à voir avec la génération C86 (et la scène écossaise) qu’avec la formation de Sheffield. J’ai donc déjà écrit maintes fois toute mon admiration face à cette intelligence mélodique, à ces chansons qui brossent le quotidien avec une élégance et universalité rares. Continuer la lecture de « Single, El Roce (Elefant Records) »

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Karen Dalton : La vie à contretemps

L’immense voix du folk vue par des témoignages de ses proches.

Karen Dalton
Karen Dalton

Figure incontournable de la scène folk de Greenwich Village au début des années soixante, Karen Dalton aura attendu près de neuf ans avant de finalement se décider à enregistrer son premier album. Sorti à la fin de 1969, quand plus personne ne l’attendait vraiment, It’s So Hard to Tell Who’s Going to Love You the Best, le disque en question, mettra lui près de trente ans à trouver son public. Désormais, alors que cinquante ans se sont écoulés depuis sa sortie, cet album magistral, étrange alchimie de folk, de blues, de jazz et de country, est enfin considéré comme un véritable classique, mais demeure curieusement aussi mystérieux et insaisissable que la vie de cette chanteuse née en Oklahoma et dont la voix unique, éreintée par l’alcool, la vie et les drogues, a été saluée par des artistes aussi illustres que Bob Dylan, Nick Cave et The Band. Continuer la lecture de « Karen Dalton : La vie à contretemps »