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Grouper, A I A : Dream Loss / Alien Observer (Kranky)

 

La fin de la décennie annonce le temps de la rétrospection et des bilans. La réédition d’A I A, composé d’Alien Observer et de Dream Loss tombe donc à point… Depuis dix ans (probablement quinze), à l’exception de Mount Eerie et Sore Eros, les seuls artistes folk dont j’ai aimé les disques de façon durable ont été composés par des femmes œuvrant en solo. Il est même curieux de parler de folk pour qualifier la musique créée par ces musiciennes tant celle-ci est mutante, faite de drone, d’ambient, de couches de réverbérations et de vapeurs tout en demeurant si évidente et limpide. Liz Harris, comme sa compatriote Tara Burke (Fursaxa) et la Finlandaise Lau Nau, appartient à ce petit groupe de musiciennes dont l’esthétique musicale est marquée par une forme de panthéisme et une approche très expérimentale du plus intime et dépouillé des genres musicaux.

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Luke Temple, Both-And (Native Cat Recordings)

Luke Temple Both AndJ’ai une affection toute particulière pour les âmes qui ne débarquent jamais à l’endroit où elles sont attendues. J’ai une affection toute particulière pour ces amitiés au long cours qui se font et se défont au gré d’un hasard qui semble fort étonnement déterminé par l’Univers. Ce n’est plus le goût du cœur qui parle, mais quelque chose de plus grand que soi quand tout à coup débarque dans votre vie une figure qui fut loin pendant un temps, mais dont le visage apparaissant soudain vous rappelle à quel point votre amour pour elle a été d’une constance absolue. Ce bel-ami s’appelle Luke Temple.

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Kit Sebastian, Mantra Moderne (Mr Bongo)

Un dimanche après-midi sur la nationale 118, après un repas dominical aux saveurs vénitiennes, j’écoute Radio Nova. Un chant dans une langue inconnue, émerge sur les ondes, d’un grand et éclectique mix. Le nom de Kit Sebastian apparaît au fil de mes recherches à la découverte de leur discographie. À ma grande surprise, ils n’ont sorti qu’un seul album en juillet dernier sur Mr Bongo, connu depuis plus de trente ans pour ses rééditions d’albums et single oubliés d’artistes du monde entier et de genres très divers (MPB, Tropicàlia, Afro-beat, Soul…) Sensible aux musiques du monde, Mantra Moderne s’inscrit dans la lignée de ces trouvailles et raretés de musiques pop étrangères et exotiques que réédite le label anglais. Continuer la lecture de « Kit Sebastian, Mantra Moderne (Mr Bongo) »

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Transmission #26 – Spéciale Shoegaze

Spéciale Shoegaze.

Émission du 2 novembre 2019.
Présentée par Thomas Schwoerer et Etienne Greib, avec Thierry Jourdain, auteur de Slowdive : Catch The Breeze (Editions Camion Blanc)

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Selectorama Slowdive, par Thierry Jourdain

L’auteur de « Slowdive : Catch The Breeze » (Camion Blanc) choisit ses titres préférés du groupe shoegaze anglais.

Slowdive
Slowdive

Fort de sa prestation en notre compagnie lors de notre petite causerie dominicale, Thierry Jourdain, auteur de Slowdive : Catch The Breeze disponible ces jours-ci aux éditions Camion Blanc, nous a également concocté un Selectorama du cru. Chez section26, nous aimons les monomaniaques, et si l’auteur s’est déjà penché sur Eliott Smith, Bruce Springsteen, Miossec et Chokebore, il n’a, dans le cas présent, pas fait dans le détail en sélectionnant uniquement des morceaux de Slowdive, et que ça. Obsession, explication et méditation (s), c’est à lire maintenant. Continuer la lecture de « Selectorama Slowdive, par Thierry Jourdain »

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Stephen Morris : « Un livre à l’encontre de la perception du public »

« Record Play Pause », les mémoires du batteur de Joy DIvision et New Order

Stephen Morris New Order
Stephen Morris – New Order / Photo : Alain Bibal

Après Bernard Sumner et Peter Hook, c’est au tour de Stephen Morris, batteur légendaire de Joy Division et New Order de sortir ses mémoires. Record Play Pause en est le passionnant premier volume, celui allant de son enfance à la création de New Order. Loin des règlements de comptes du livre de Peter Hook ou du manque de détails de celui de Bernard Sumner, Record Play Pause apporte une vision nouvelle et fraîche où l’humour se mélange à la noirceur. C’est à l’hôtel des Bains Douches de Paris, dans les murs qui avaient accueilli la seule date française de Joy Division il y a 40 ans, que Stephen Morris nous a accordé un entretien exclusif au lendemain du concert de New Order au Grand Rex. Affable et chaleureux, il rentre en détail sur tout un pan de l’histoire de la musique, celle de son premier groupe Joy Division, dont l’influence sur la musique de ces quarante dernières années n’est plus à démontrer. Continuer la lecture de « Stephen Morris : « Un livre à l’encontre de la perception du public » »

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Closer to grey

Ruth Radelet / Chromatics
Ruth Radelet / Chromatics
2 octobre 2019

Le matin, assez tôt, il m’écrit que l’album des Chromatics est en ligne. Il me parle de la reprise de The sound of silence, me dit « je sais que c’est une chanson que tu aimes », il me connaît depuis peu de temps finalement mais il sait déjà ce qui est important.

Je télécharge rapidement l’application Spotify sur mon iphone, mais je m’agace toute seule, je ne parviens à écouter que quelques secondes de chaque morceau, c’est frustrant, je reprends un autre café, en m’énervant. Je ne suis pas quelqu’un de très patient. Il m’envoie un message : « Surveille tes mails, ce sera dans ta boite dans trois minutes ». Continuer la lecture de « Closer to grey »

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Les amours polychromes

« Closer To Grey » des Chromatics
Impressions sur l’album et les premières dates du « Double Exposure Tour »

Chromatics
Chromatics à Anvers, mardi 29 Octobre / Photo : Thomas Bartel

A une époque lointaine où les robinets digitaux ne déversaient pas encore tous ces flots tiédasses de pop consommable et sans avenir, la sortie d’un album en bonne et due forme faisait figure d’événement. Attentes fébriles, spéculations insensées, fantasmes comblés ou déçus à replacer dans le contexte d’une discographie… Tous ces liens intimes que l’on nouait avec un artiste ou un groupe sur le temps semblaient depuis une bonne décennie totalement révolus au profit de l’instantané, du zapping accéléré, du streaming algorythmé, de la consommation jamais satisfaisante d’une musique consommée comme une fast food dont on n’est, à dessein, jamais rassasié. Avec l’éclosion de son label Italians Do It Better à la fin des années 2000, Johnny Jewel (de son vrai nom John Padget) comptait bien remettre quelques jetons dans une machinerie electro pop qui montrait de sérieux signes d’essoufflement. Naviguant alors sans boussole dans la scène underground de Portland avec ses deux groupes Chromatics et Glass Candy dont le line-up n’était pas encore fixé, Johnny Jewel rêvait de retrouver l’esprit d’indépendance, la sève artistique et l’identité graphique des labels cultes (K Records, Factory, 4AD) qui ont façonné son imaginaire musical jusqu’à l’obsession. Continuer la lecture de « Les amours polychromes »