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Aerial M, The Peel Sessions (Drag City)

Aerial M The Peel Sessions Drag CityEn écoutant d’une oreille volontairement inattentive cette Peel Session de David Pajo enregistrée en mars 1998 et parue enfin ces jours-ci avec une pochette respectant à dessein la charte graphique assez problématique du label Strange Fruit qui en publia une palanquée au mitan des années 80*, l’on s’aperçoit que l’inattention préalable ne peut pas être de mise bien longtemps. Par l’amitié brisée par balle auto-infligée d’un ami parti il y a 5 ans déjà. Et qui était fan de Slint à un niveau expert. Où que tu sois mon vieux Jac, ce disque t’aurait plu sous toutes ses coutures et j’aurais tant aimé me réjouir de cette petite mais assez dense demi-heure en ta compagnie. D’autre part, parce que Pajo y règle un certain nombre de comptes avec son passé avant de commettre un (autre) très grand disque sous le nom de Papa M, Whatever Mortal (2001). Et qu’à la jonction des deux, il arrive également à se joindre temporairement à ses anciens collègues Brian McMahan et Britt Walford sous bannière The For Carnation. Continuer la lecture de « Aerial M, The Peel Sessions (Drag City) »

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Shellac, To All Trains (Touch And Go)

Shellac, To All Trains (Touch And Go)On pourrait faire comme si rien ne s’était passé et écouter ce nouvel album de Shellac avec les oreilles éperdues du fan en souffrance depuis la parution de Dude Incredible en 2014. Mais la souffrance, l’autre, celle du deuil compliqué est bien là. Steve Albini nous a quittés très brusquement il y a quelques jours. Alors l’expérience sera forcément perturbante. Et c’est là que la puissance du surnaturel prend décidément un tour exceptionnel. NON, Steve Albini n’est PAS mort, il joue de la guitare à côté de vous avec Todd Trainer et Bob Weston. Et To All Trains déchire comme à l’entraînement, celui de ce fight club, nihiliste mais joyeux dont on a rarement rechigné à payer la carte d’adhésion. Continuer la lecture de « Shellac, To All Trains (Touch And Go) »

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Nico, The Marble Index (Elektra, 1968)

Nico, The Marble IndexC’est un calvaire, un Golgotha, un disque qu’il vaut mieux avoir sur la table qu’à l’esprit. Ce qu’un John Cale coupable en sourdine mais à peine, avait pris comme justificatif d’une déroute marchande annoncée.

« The Marble Index is an artefact, not a commodity.
You Can’t Sell Suicide. »

Cette image quand même, grand résumé parfait et moqueur de cette adolescence, la nôtre en adoration devant la figure d’un suicidé et la lente, patiente, archéologie de fait qui telle une enquête fantastique de Lovecraft nous ferait tracer les lignes de la connaissance rétrospective entre les Doors, l’incalculable Velvet Underground, et les inestimables Kraftwerk,  puis Can, trois groupes qui ont eu beaucoup de mal à descendre de l’ignoble piédestal où nous les avons placés pour l’éternité au nom de notre idolâtrie puérile mais toujours vivace pour Joy Division.

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Pan American & Kramer, Reverberations Of Traffic on Redding Road (Shimmy-Disc)

Pan American & Kramer, Reverberations Of Traffic On Redding Road (Shimmy-Disc)La plaie infestée du monde récent grouille de vers immondes. La saloperie la plus vile s’immisce partout, ça fait longtemps. Mais elle se cache de moins en moins. Avant les barricades, la nausée ultime ou plus vraisemblablement un suicide collectif, un sursaut illusoire, un peu de recul.

Le silence. Solution / Négation.

Les deux individus qui sévissent ici en sont grandement coutumiers. Gloire à eux, au plus haut des cieux. D’un côté Mark Nelson, sylphidre ambassadeur d’une contusion neigeuse chez Labradford, puis plus exotique en solitaire sous bannière Pan American. Puis récemment Anjou, vin de Loire qui a ses qualités. De l’autre Kramer, qui en dehors d’un CV de butor agrégeant les saintes écritures de notre grand monde parallèle en tant que producteur, restera aussi et surtout comme l’homme, qui, l’air de rien ou presque, amena un groupe de pop perverse qui s’ignorait encore (Galaxie 500, pour ne pas les nommer) vers un Everest de l’espace dans la dilution sonique. Continuer la lecture de « Pan American & Kramer, Reverberations Of Traffic on Redding Road (Shimmy-Disc) »

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The Jesus And Mary Chain, Glasgow Eyes (Fuzz Club)

Il était grand temps de s’en rendre compte, malgré leur classicisme avoué, les frères Reid n’ont jamais trop été à la traine d’une certaine modernité. Si les saillies de soudards de Psychocandy définissent aujourd’hui un continent entier avec ses réussites (le seul plot MBV fera à lui seul une assez belle guerre coloniale) et ses aberrations, soit tout ce qui en découle depuis le nouveau siècle, peu ou prou, les plus rétrogrades étant paradoxalement les moins couillons. En 1986, alors que le monde faisait mine ou semblent de découvrir que le hip hop et le binaire n’étaient pas forcement antinomiques (Walk This Way), les deux têtes de mort prenaient des notes, utilisant déjà, quand nécessité faisait loi, la beat box sur Darklands et allaient recracher la leçon façon foutre et ciment sur l’excellent Sidewalking (1988) puis tenter, en pure perte (vraiment ?) de faire un clin d’œil glorieux mais tardif à Public Enemy avec Reverence (1992). Continuer la lecture de « The Jesus And Mary Chain, Glasgow Eyes (Fuzz Club) »

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Myriam Gendron, Long Way Home

Myriam Gendron
Myriam Gendron

Après l’effarement de la découverte ébahie de Ma Délire- Songs of Love, lost and found il y à déjà trois ans; disque immense qui nous valu une courte chronique intime et ébaubie, on commençait à trouver le temps long sans Myriam Gendron. Mayday, qui comme son nom l’indique nous arrivera sur une date lourde de symboles (le 10 Mai) avec des invités de luxe (Bill Nace, Jim White) et un spleen qui semble toujours prêt à lacérer l’apathie pour percer le jour. Premier extrait, Long Way Home fait très bien son petit travail préventif en envisageant les noces improbables entre Joan Baez et Tim Buckley, enfin plus précisément l’immense styliste qui enlumina sa vision, le génial Lee Underwood. Continuer la lecture de « Myriam Gendron, Long Way Home »

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The Tyde, Season 5 (Spiritual Pajamas)

The Tyde Season 5Trois points de Mellotron et une cascade, que dis-je, une myriade d’arpèges spleenétiques, ce petit motif imparable, cette chanson de rupture, de renonciation, de colère rentrée, de cœur en morceaux. All My Bastards Children, en ouverture de Once, premier album de The Tyde paru en l’an 2000 sur Track & Field. Il ne s’en est pas fallu beaucoup plus pour que le grand* Darren Rademaker devienne immédiatement un ami. Et infuse par la suite des évènements que ce soit sous l’alias matrimonial Frausdots ou une proximité de fait (de Felt ?) avec les faux jeunes de Girls, une présence discrète mais effective dans les grands moments de la RPM. The Tyde, en outre, fera à maintes occasions une sorte d’unanimité écrasante dans nos cœurs, d’une façon rarement aussi unanime, une trop rare collégialité rédactionnelle. Continuer la lecture de « The Tyde, Season 5 (Spiritual Pajamas) »

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Harp, Albion (Bella Union / PIAS)

Tim Smith n’a aucun problème avec Radiohead. Dans une vieille interview dont j’ai oublié la source, il avait même le culot de déclarer : « J’écoute beaucoup plus Jethro Tull que Radiohead ; seulement faire des chansons de la trempe de celles de Jethro Tull c’est complètement hors de portée pour moi. » On connait de visu et in situ le sens de l’humour souvent fastidieux des texans, ça n’en pose pas moins le problème. Parce qu’on voudrait bien aimer plus que de raison ce disque, le premier en solo de l’ex-leader de Midlake, attendu par les fans (dont je ne suis pas mais certains amis chers, si) comme le messie depuis une éternité. Il parait que sur The Courage Of Others (2010) le dernier album de Midlake avec Tim Smith, il avait été évoqué Pentangle et Fairport Convention. Du peu de souvenirs qu’il m’en reste, l’écoute du disque avait du me mettre en rogne en ces augures puissantes mais rarement atteintes. Continuer la lecture de « Harp, Albion (Bella Union / PIAS) »