Paskal Larsen (1965-2024)

Paskal Larsen / Photo : Benoit Grimalt
Paskal Larsen / Photo : Benoit Grimalt

« Au final, ce nouvel opus ne va pas décevoir les fans de la première heure, soit ceux qui ont été biberonnés au rock de Wire, Killing Joke, WarsawJoy Division, Crass, Gang Of Four, Red Lorry Yellow Lorry, Dead Kennedys, et faire agrandir leur tribut avec d’autres têtes en demandes de rock pas sage. » Ce sont les dernières lignes postées à la date du 11 avril dernier par Paskal Larsen sur son blog, au sujet du nouvel album de Frustration. Et ce seront les dernières : Pascal est décédé « des suites d’une longue maladie » ce mercredi 17 avril.
Paskal était à la fois un passeur et un danseur.
Dans les colonnes d’Hyacinth, d’Abus Dangereux puis dans le magazine Persona ou sur les pages de son blog, Paskal n’a eu cesse de chanter sa passion pour le rock électrique et les pulsations électroniques. Paskal n’avait pas un groupe préféré (même si les références contenues dans le paragraphe précédent donnent une idée de son panthéon musical) : il avait 10.000 groupes préférés, dont il collectionnait les disques et qu’il allait applaudir en concert.
Si vous sortez le soir à Paris, vous avez forcément croisé Paskal. A la Mécanique Ondulatoire, à la Maroquinerie ou à Petit Bain. Je ne sais pas si Paskal fuyait les stades, mais sa curiosité le menait le plus souvent dans des salles de petite capacité, où il découvrait ceux qui ne feraient jamais l’actualité. Paskal vivait sa passion pour la musique amplifiée de manière physique, dansant de manière robotique dès les premières mesures et jusqu’au dernier rappel. Je l’avais interviewé en 2013 pour mon blog Les Ecumeurs, et il avait dévoilé d’autres aspects de sa personnalité : sa passion pour la chorégraphe Pina Bausch, notamment.
En février dernier, Paskal faisait son apparition sur Instagram par le biais d’une page administrée par son ami Viviane Morrison. L’impressionnante collection de photos réalisées en amateur dans les concerts était enfin dévoilée : The Woodentops à Saint-Brieuc en 1987, Tuxedomoon à l’Elysée Montmartre en 1988, Mudhoney au Cirque Fratellini en 1989… et puis un groupe de Seattle qui allait être dépassé par son succès : Nirvana aux Transmusicales de Rennes en 1991.
Le compte Instagram s’appelle @larsenwashere. Paskal est passé. Ceux qui l’ont lu, et ceux qui l’ont vu danser, ont le cœur gros.


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