LA PLAYLIST DES NOUVEAUTÉS DE MARS 2024

Une playlist de printemps qui commence comme un bourgeon qui éclot, entre la délicatesse d’un premier morceau signé A Ghost Column, la poésie de Broadcast, la beauté spectrale de ce titre de Jessica Pratt et la folk à l’os de Myriam Gendron. Oisin Leech, Adrianne Lenker et d’autres merveilles suivent. Plus besoin de vous forcer à appuyer sur la touche play, non? Les premiers rayons de soleil sont entre vos oreilles.

Écoutez cette playlist sur votre plateforme favorite : YouTube, Deezer ou Spotify.
NDLR : Les playlists réalisées sur les plateformes ci-dessus ne comportent pas l’intégralité des titres de cette sélection.

1. A Ghost Column, Resistance (autoproduction)

Les Parisiens ont découvert A Ghost Column à l’occasion du concert-événement d’En Attendant Ana le weekend dernier, dont le quatuor anglais assurait la première partie. Autour de la chanteuse Victoria Hamblett, aperçue aux côté de Crack Cloud ou Julien Gasc, d’autres visages familiers, comme Syd Kemp et Callum Brown, membres d’Ulrika Spacek. Un seul titre en écoute pour l’instant et déjà une grande impatience de découvrir la suite. CG

2. Broadcast, Follow the Light (Warp Records)

Plaisir lumineux toujours de retrouver les inflexions vocales ainsi que l’écriture flirtant avec l’ésotérisme de Trish Keenan. Un morceau flottant et mystérieux issu d’une série de démos inédites réalisées entre 2006 et 2009, compilées sur l’album Spell Blanket à venir le 3 mai prochain. VB

3. Jessica Pratt, World on a String (Mexican Summer/City Slang)


Son nouvel album depuis cinq ans, Here in The Pitch, arrivera le 3 mai via Mexican Summer et City Slang, et c’est une véritable petite merveille façon Bacharach depouillé, Bossa lugubre, Broacast sous Xanax : une douceur parfaite. TS

4. Myriam Gendron, Long Way Home (Chivi Chivi)

Morceau aux couleurs folk littéraire issu du troisième album de l’autrice-compositrice basée à Montréal. Un hommage en filigrane à l’écrivaine Dorothy Parker, illustré par une tonalité apaisante et un sentiment pacifié de retour dans un lieu intime et familier après un long séjour hors de soi. VB

5. Oisin Leech, Colour of the Rain (Outside Music)

Juste au cas-où vous seriez en recherche d’un peu de douceur folk, voici le très joli premier album de l’Irlandais Oisin Leech, moitié du duo americana The Lost Brothers. Ces balades essentiellement guitare-voix sont produites par Steve Gunn – un gage de qualité –, qui l’accompagne d’ailleurs sur la plupart des morceaux et chante parfois, parmi d’autres invités. Il sera en concert le 3 mai dans la petite salle de l’Archipel, à Paris. CG

6. Adrianne Lenker, Donut Seam (4AD)

Il ne semble pas y avoir de vault, de coffre aux merveilles caché chez Adrianne Lenker : tout est à ciel ouvert aux vents, aux groupes, aux occasions et aux disques, comme son nouveau, le récent et instantané classique Bright Future : acide et sec, peut-être, mais lumineux. Et Donut Seam y trouve sa place : la fin du monde a lieu chaque seconde depuis qu’il est né, débrouillons-nous avec ça. Le plus réel protest du XXIe siècle. CC

7. Waxahatchee, Crowbar (ANTI- Records)

Quatre ans après Saint Cloud – bouchée d’air frais salvatrice pendant le confinement – Katie Crutchfield dévoile ce qui pourrait en être la suite, Tigers Blood. Un album d’americana accrocheur, plein d’ardeur, qui démontre une fois de plus l’immense talent de compositrice et de parolière de notre queen du Midwest. CG

8. Horse Jumper of Love, Gates of Heaven (Run For Cover Records)

Le trio de Boston publie ce mois-ci – sous cette très jolie broderie équestre – deux titres : un ancien revisité, Snake Eyes (again), et un nouveau, le désenchanté Gates of Heaven. La voix si particulière de Dimitri Giannopoulos, assortie de ces guitares so nineties, fait toujours son effet. « I am late to work again / I’m always missing something / When I walk out the door » ; pareil. CG

9. Corridor, Mon Argent (Sub Pop)

Second single à la ritournelle addictive pour la bande de Montréal, avant la sortie de leur nouvel album Mimi, prévu le 26 avril chez Sub PopTS

10. The Lemon Twigs, A Dream Is All I Know (Captured Tracks)

A ce compte-là, il n’y aura plus grand-chose à découvrir de l’album à paraître en mai, mais peu importe. Les Lemon Twigs continuent à nous transporter dans un monde idyllique aux teintes un peu décolorées par le soleil, et ça fait du bien. PR

11. François Club feat. Marie Klock, CIAO (autoproduction)

François Club revient en duo avec la chanteuse/musicienne Marie Klock. CIAO a des réminiscence de classique pop français des années 80, quelque part entre Elli et Jacno, Taxi Girl ou Mikado. Très très chouette ! AGF

12. Bassbassgâterie, Jamais (Club Teckel)

En direct de Bordeaux, futur petit classique de dance punk minimaliste conduit par un orgue obsédant. Parfait pour vos fêtes de mariages alternatifs. « Je ne te trompe jamais », mais ouais. RS

13. Porta’s, Cafétéria Garenne (Stomoxine)

Extrait instrumental d’un album à venir, le trio revient bille en tête avec son folklore du futur qui vous tourne en bourrique. RS

14. Warietta, To The Mit Dir (Cutter Amer)

En borne d’écoute chez nous, ce nouveau titre de Warietta (Guillaume Marietta pour les intimes) est une élégie synthétique en hommage à son frère disparu en 2007, et Robert Görl de DAF. De la Panic Pop, comme il le définit. TS

15. Nights Templar, Floorboards (Paisley Shirt Records)

Half The Year de Nights Templar

Prochaine sortie du prolifique label de San Francisco Paisley Shirt, en bon dénicheur de talents. Nights Templar à la base projet solo, muté en groupe, propose une pop sombre, fiévreuse et mécanique. VDPJ

16. HighSchool, Doesn’t Matter (Pias Australia)

Alors que le taulier de la musique australienne réclame désormais des sommes dignes de (du ?) Messi(e) pour venir assister à sa grand messe à Bercy, on guettera plutôt une éventuelle venue à Paris de HighSchool, groupe australien installé à Londres qui s’apprête à sortir son deuxième EP intitulé Accelerator, dans la foulée de leur prestation remarquée à SXSW. PR

17. HOMESHAKE, Smoke (SHHOAMKEE Records)

Ancien guitariste de Mac DeMarco dont il s’était détaché en 2014, Peter Sagar continuait depuis en solo, en s’inscrivant toutefois dans cette même lignée chill pop. Son nouvel album CD Wallet, au titre adéquatement très nineties, rompt totalement avec les ondes ensoleillées de ses prédécesseurs ; le Canadien se met à faire du Duster et ce n’est pas pour nous déplaire. CG

18. Been Stellar, All in One (Dirty Hit)

Le premier album de Been Stellar paraîtra le 14 juin et s’intitulera Scream from New York. C’est bien de là que viennent ces cinq jeunes gens au son déjà si solide, évocateur de celui de Placebo à ses débuts – c’est dans la sensualité de la voix, l’impétuosité des guitares, les nuances. Les deux premiers singles sont déjà des hits. CG

19. Lumer, Dead Conversations (Sour Grapes/Swish Swash Records)

Après plusieurs singles qui tapent fort, on attend avec impatience le premier album de ces talented guys. CM

20. Earth Ball, A Need to Cool Down (Upset! The Rhythm)

Lancinant, métronomique et sous tension, ce morceau issu de l’album It’s Yours est sorti mi-mars chez Upset! The Rhythm. Earth Ball, c’est le bruit et la fureur. VDPJ

21. Facs, North America Endless (Sup Pop)

Nouvelle vidéo pour le trio de Chicago, une chanson dark et intense, face A d’un single prévu le 12 avril. La face B sera une cover d’Eurythmics, Take Me to Your Heart. Hâte de découvrir ça ! CM

22. Rendez Vous, Sheer (Crybaby/Artefact/Avant Records)

Les voilà de retour et ils n’ont rien perdu de leur tranchant – un mur de son radical qui annonce leur album au mois de mai. CM

23. Bruit Fureur, Trois combats (autoproduction)

C’est par Michel Cloup, en passeur avisé, qu’on découvre ce duo de Toulouse. Pas étonnant qu’il se soit reconnu ici, tant ça tabasse et tant ça casse l’ambiance, dans un propos concerné et premier degré. Parfois, on n’est pas là pour rigoler. RS

24. Nova Materia, Don’t Play With Me (Beta Pictoris Music)

Toujours aussi sombre dans sa vision de l’électronque, le duo franco-chilien revient avec un nouvel album Don’t Play with Me, à paraître chez Beta Pictoris/Modulor. TS

25. Aquaserge, Le saut du tigre (Crammed Discs/Aquaserge)

Aquaserge revient d’on-ne-sait-où, délaissant les musiques à structures complexes pour une course de guitares gazeuses ou menaçantes chauffées à blanc, ça leur va bien, ils savent tout faire de toute façon. RS

26. Bernardino Femminielli, Le boudoir de l’éternité (autoproduction)

On ne sait jamais sur quel pied nous fait danser Bernardino avec sa variété en sueur, mais le trouble est là, intacte, comme une tâche de ketchup sur un costume crème de mariage. RS

27. School Daze, Spring Militants (WeWant2Wecord)

Morceau parfait pour accompagner dans la bonne humeur les manifestations printanières, il est à l’image de Bass is the Message as Well, Papa, premier album très réussi des français de School Daze (Sebi Browne, Tigrou Browne, Hadrien Browne, Benjamin Browne et Jérémie Orsel), faussement simple mais délibérément léger, pour vous faire danser comme à la Hacienda ou à un concert d’Amanda Lear au Palace, alors que vous battez le pavé avec ceux et celles qui y croient encore. PR

28. Cléa Vincent feat. Jacques, État second (Midnight Special)

Cléa Vincent croise le fer avec le psychonaute Jacques pour une éléctro-pop tout en apesanteur et circonvolutions high-tech, à l’image des silhouettes déformées et caoutchouteuses du clip. RS

29. Metronomy et Pan Amsterdam, Nice Town (Ninja Tune)

Bizarrement, je ne connais pas si bien que cela Metronomy alors que je sais depuis toujours les passions musicales que je partage avec la tête pensante Joseph Mount. Alors, rien de particulier ne me poussait à découvrir le nouveau single du groupe, enregistré avec le dénommé Pan Amsterdam – dont pour le coup, j’ignore à peu près tout. Et vlan. Mount joue cartes sur table et nous fait croire (en y parvenant) que 2024, c’est 1984. Parce qu’impossible, au vu des images du clip et à l’écoute de cette ritournelle cette electro-hip-pop de ne pas penser, un sourire aux lèvres, au Confusion de New Order (avec un peu Freeez aussi, c’est vrai) – ces passions musicales communes, on y revient –, ce qui est un peu plus qu’un compliment. “The future is mine”, lançait jadis crânement Barney en bermuda beige. Aujourd’hui, Jospeh Mount aurait bien tort de ne pas penser la même chose. CB

30. Joe Ghatt, Always Remember (Third Eye Stimuli)

Joe Ghatt et sa bande viennent de Nouvelle-Zélande, leur pop psychédélique avait déjà fait quelques émules en 2020 avec Banana Sludge, leur premier album paru chez Six Tonnes de Chair en Europe. Cinq ans après, la formule reste la même : de la mélodie, des instruments à vent, de la fraîcheur et du soleil. VDPJ

31. Dog Park, Time (Géographie)

Quand on réunit des musicien.nes multi-instrumentistes américano-franco-brésiliens (trois filles et un gars), ça donne Dog Park et sa pop lumineuse aux multiples influences. Un album à paraître en avril qui annoncera définitivement le printemps. CM

32. Topsy Turvy, Oh So Calm (Siluh Records)

Parfois on écoute des trucs au hasard, juste parce qu’on aime le nom. Aucune info donc, sur ce trio originaire de Vienne et qui sortira son premier album en juin, intitulé Butt Sore. Ça fait vaguement penser à Elastica qui lorgnerait vers le surf, et ça donne très envie de découvrir le reste. PR

33. The Wendy Darlings, Ridicule (Prefect Records)

1 minute et 51 secondes, c’est le temps du bonheur, un croisement réjouissant entre la chanson yéyé et la noisy pop à l’ancienne. Recette qui garde toute sa fraîcheur entre les mains expertes des Wendy Darlings. Faites-en d’autres, please. RS

34. The Rhythm Method, Dean Martin (Moshi Moshi Records)

Un deuxième album du duo londonien et ce single karaoké jubilatoire. CM

35. Nick Cave and the Bad Seeds, Wild God (PIAS)

Nick Cave est devenu tellement mainstream qu’il se lance dans le post-rétrofuturisme à fanfreluches et avec toujours plus d’ironie que l’on veut bien lui concéder. La batterie et Jubilee Street sont de retour, ce n’est pas dommage. Il paraît même qu’il ne serait plus si opposé que cela à l’idée d’un refrain. CC

Une réflexion sur « LA PLAYLIST DES NOUVEAUTÉS DE MARS 2024 »

  1. Merci ++ pour cette bonne compilation qui nous fait découvrir maints bons nouveaux et nouvelles
    ( Bassbassgâterie, Bruit Fureur, Topsy Turvy notamment ) et redécouvrir des personnes qui ont déjà créé du beau ( Broadcast, Bernardino Femminielli … ).
    Quelques autres pépites parues elles aussi courant mars pourraient, à mon sens, être elles aussi mises en avant.
    Je pense surtout à certaines nouvelles chansons de Laetitia Sadier ( « The inner smile » et « Cloud 6″par exemple ), d’Agnès Aokky ( « Mégalomanie » et son bon humour ) et Parsnip ( l’excellent « the light » et le non-moins excellent « Turn to love »)

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *