Été 1966, quelque part en Californie, Emitt Rhodes, en rupture de The Palace Gard, improvise des jams avec Gary Kato. Très vite, Bill Rinehart (The Leaves) et Joel Larson (The Grass Roots) complètent le line-up. Ils se baptisent The Merry-Go-Round et signent avec A&M début 1967 suite à des démos prometteuses. Leur premier single Live se faufile à la 63ème place des charts américains, une performance encourageante. Leur deuxième single atteint péniblement le top 100 et incite le label à publier rapidement un album afin de profiter de la petite fenêtre d’ouverture… Continuer la lecture de « The Merry-Go-Round, The Merry-Go-Round (A&M, 1967) »
Catégorie : mardi oldie
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Love And Rockets, Express (Beggars Banquet, 1986)
Dans une perspective un peu déceptive de l’ordre du mouvement d’humeur, j’ai nourri le projet de diversifier un peu cette rubrique passant du Mardi Oldie au Merdique Oldie. Soit répertorier (et pourquoi non ?) les pires daubes que la bêtise de l’adolescence, et plus si affinités, voire une bonne vieille chronique de Best, pour ceusses qui plus proches de l’Ephad que des résultats du BEPC, nous auraient fait, dans un grand moment d’inconscience acheter en prix vert. Ceux qui se souviennent du terrifiant sentiment de soulagement au moment de reposer par exemple Outland de Spear Of Destiny (1987) sur le rayonnage de la fédération nationale d’achat des cadres* au profit d’un meilleur disque sauront de quoi je parle. Et puis, au détour d’un post nostalgique d’un vieux sage (Bonjour chez vous, Maître Billing) sur une plateforme sociale, ne voilà pas que je retombe sur le second album de Love And Rockets. Continuer la lecture de « Love And Rockets, Express (Beggars Banquet, 1986) »
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Bobby Caldwell, Bobby Caldwell (1978, Clouds)
Bobby Caldwell nous a quitté mardi dernier, le 14 mars 2023. Si sa disparition est passée quelque peu inaperçu en France, le chanteur américain était une référence incontournable au Japon ou dans le hip-hop américain. Bobby Caldwell est né à Manhattan mais a grandi à Miami. Le jeune musicien baigne dans un environnement musical riche et varié. Sinatra, Bob Marley, la musique cubaine passent ainsi dans les oreilles du chanteur. Il débute sa carrière musicale au début des années soixante dix au sein du combo Katmandu. Repéré par Little Richard, il accompagne ce dernier sur scène avant de tenter sa chance à Los Angeles. Il est finalement repéré par TK, un label de Floride. En pleine vague disco (1978), Bobby Caldwell publie son premier album solo sur Clouds, une structure hébergée au sein du label d’Henry Stone. Continuer la lecture de « Bobby Caldwell, Bobby Caldwell (1978, Clouds) »
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V/A, The Rock Machine Turns You On (CBS, 1968)
Au milieu d’un océan d’albums cultes, quelques compilations se frayent tant bien que mal un chemin dans les classiques. Le format n’a pas bonne presse. Qu’elles soient dédiées à un artiste, un label, un genre, les compilations sont rarement considérées avec les mêmes égards que les albums, le format roi par excellence. Pourtant certaines d’entre elles méritent certainement notre attention. Parmi elles, The Rock Machine Turns You On a eu une réelle importance historique. En 1968, le disque est le premier sampler à prix attractif diffusé en Europe. La compilation sera ainsi suivi de beaucoup d’autres: Bumpers, Fill Your Head with Rock ou You Can All Join In etc. Continuer la lecture de « V/A, The Rock Machine Turns You On (CBS, 1968) »
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Echo And The Bunnymen, Porcupine (Korova, 1983)
Juste un peu avant d’être sanctifiés par un disque, par ailleurs relativement irréprochable, qui d’après eux-mêmes était, de facto, le plus glorieux jamais enregistré, l’excellent Ocean Rain (1984), Echo And The Bunnymen avaient pourtant déjà régulièrement touché au sublime. Alors que la concurrence effective et affective (The Cure, New Order) se sort de l’ornière maladive pour aller taquiner et le dancefloor et le futur, la fantoche entame soit un blitzkrieg abscons voire bien dégueulasse (U2, l’album s’intitule War, au moins et à défaut de la moindre finesse, ça a le mérite d’être clair) soit une chute de tension créative patente et inéluctable (Simple Minds, entre New Gold Dream qui contient au moins un bon morceau et Sparkle In The Rain qui n’en contient absolument aucun*), le groupe de Liverpool va confirmer sa posture absolument unique, et régulièrement supérieure. Porcupine, qui vient de fêter ses quarante ans, produit par Ian Broudie (aka Kingbird) sort en février 1983 et se hisse assez vite à la deuxième place du Top Ten anglais. Continuer la lecture de « Echo And The Bunnymen, Porcupine (Korova, 1983) »
Catégories mardi oldie, réédition
Laurie Styvers, Gemini Girl – The Complete Hush Recordings (High Moon)
Comme souvent, cette histoire presque banale semble rétrospectivement s’être jouée sur des détails. Ces jeux infimes de circonstances qui finissent, à terme, par creuser les fossés qui séparent la reconnaissance, publique ou critique, des bacs à solde et de l’oubli. C’est de ce quasi-néant qu’on a fini par exhumer ces deux-là – Spilt Milk, 1972 et Colorado Kid, 1973. Ils y végétaient injustement depuis un demi-siècle dans l’attente d’une réédition bienvenue qui permet, à la fois, de réapprécier leurs mérites et de mesurer la cruauté de la première sentence qui, à chaud, les a condamnés à végéter cinquante ans au purgatoire. Pour Laurie Styvers, le point de bascule peut être daté avec un précision impitoyable : ces quelques soirs de novembre 1971 pendant lesquels, afin de promouvoir la sortie imminente de son premier Lp, elle se produit sur la scène du Troubadour en première partie d’Emitt Rhodes. Continuer la lecture de « Laurie Styvers, Gemini Girl – The Complete Hush Recordings (High Moon) »
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The Sound, Jeopardy (1980, Korova)
Depuis quelques années, le post-punk connaît un nouvel âge d’or (Black Country New Road, Wet Leg, Dry Cleaning, Squid, Yard Act entre autres). Les racines du genre furent plantées, entre l’Angleterre (Wire, PIL, Gang of Four, The Fall, Joy Division, Magazine) et les États-Unis (Devo, Pere Ubu, Television), dans la seconde moitié des années 70. Rarement cités parmi les pionniers, The Sound mérite cependant toute notre attention. Si Jeopardy, premier album du groupe, ne sort qu’en 1980, il est le produit d’une recherche sonore, entamée quelques années plus tôt, par Adrian Borland. Ce dernier enregistre, en effet, deux albums avec les Outsiders en 1977 (Calling On Youth) et 1979 (Close Up). Leur son s’éloigne cependant déjà du punk anglais d’alors. Continuer la lecture de « The Sound, Jeopardy (1980, Korova) »
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Ride, Carnival Of Light (Creation, 1994)
C’est un disque peu remarquable à l’époque, enfin si, mais pour de mauvaises raisons, et d’ailleurs de concert, nous le détestons d’emblée. C’est peut-être la première fois qu’un groupe de notre génération veut grandir plus vite que nous, aller puiser dans les ornières du passé des choses dont nous n’avons pas immédiatement envie. Putain, le premier single (Birdman, rétrospectivement un chef d’œuvre) dure plus de huit minutes et pis que tout il y a Jon Lord de Deep Purple au clavier sur le premier morceau. Comment ont-ils pu nous faire ça, les salauds ? Comment Ride, le teen pop band, le My Bloody Valentine pour puceaux, ont-ils pu (nous) faire ce truc qui portera à conséquence ? Pourquoi ? ! Continuer la lecture de « Ride, Carnival Of Light (Creation, 1994) »