The Romantics, Id. (Epic / Nemperor, 1980)

Selon la légende, leur premier concert eut lieu un treize février. The Romantics se forment, en tout cas, à Detroit en 1977. La région Midwest abrite alors une belle scène powerpop, notamment dans l’Illinois voisin (Cheap Trick, Pezband, Shoes, Vertebrats). Le Michigan peut quant à lui compter sur une forte tradition soul (Motown) mais aussi garage-rock (Bob Seger System, The Rationals, Question Mark and the Mysterians etc.), proto-punk (The Stooges) et high energy. Les Romantics font d’ailleurs leurs débuts sur scène en première partie d’une reformation des MC5. Le groupe évolue parfaitement dans cette ambiance musicale électrique. Leur powerpop doit en effet autant, si ce n’est plus, aux héros locaux qu’à la british invasion. Le groupe publie un premier 45 tours en 1977 sur le label autochtone Spider avant de rejoindre Bomp! pour un deuxième sept pouces l’année suivante. Avec le succès énorme de The Knack en 1979, les majors signent à tour de bras des formations associées au genre. Elles font leur marché sur le label de Greg Shaw. Ainsi 20/20 signe chez Portrait, Shoes chez Elektra et enfin The Romantics chez Nemperor/Epic. Wally Palmar (guitare rythmique et chant), Mike Skill (guitare lead), Rich Cole (basse) et Jimmy Marinos (batterie) débarquent avec leur premier album tout début 1980, le 4 janvier. Celui-ci est une immense réussite. The Romantics déroulent un disque à toute berzingue, chargé d’hymnes rock sauvages et secs. Le groupe de Détroit a les Kinks, période mal élevée (You Really Got Me,) en tête, au point de même s’autoriser une reprise de leurs ainés (She’s Got Everything). Si The Knack représente le versant mélodique de la powerpop, les Romantics, eux, se sont octroyés l’énergie et l’ivresse de l’amusement. Leur premier 33 tours ne cherche pas à réinventer la roue mais en faire le meilleur usage possible. Avec des influences portées en bandoulière, ils vont au contact pour nous entraîner avec eux dans une gigantesque fête. Et quoi de mieux que le tube What I Like about You pour faire décoller l’ambiance ?

Ouvrant la face B de l’album, cette chanson a gagné ses gallons de classique, à la dure, avec les années. Pas immédiatement un succès commercial (une modeste 49ème place aux charts américains), la chanson s’est frayée avec les années et les reprises, dans le patrimoine rock nord-américain. Son parcours résonne avec le charme discret des Romantics. La simplicité de la musique de la formation contraste avec la vitalité qu’elle dégage. The Romantics enquillent les hits efficaces (When I Look in Your Eyes, Little White Lies, First In Line etc.), joués sans calcul ni chichis, souvent le pied au plancher. Parfois le groupe s’autorise à ralentir le tempo. La magnifique Tell It To Carrie sonne comme une balade merseybeat pour la génération New Wave. L’album se conclue sur l’excellente Gimme One More Chance. Cette chanson sur le thème universel de l’amour sonne aussi comme un rappel pour faire la java une dernière fois avant que les lumières ne se rallument. Heureusement pour The Romantics, la suite du programme fut plutôt positive. Après cet essai inaugural, le groupe trouvera enfin la formule magique pour se faire une place au soleil. Trois ans plus tard, le groupe grimpe dans les charts à la troisième place avec la plutôt funky Talking In Your Sleep mais ceci est une autre histoire…


The Romantics ont sorti leur album éponyme chez Nemperor en 1980.

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