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Julien Chang, Jules (Transgressive)

Parfois la découverte d’un disque passe par un innocent e-mail de la (ou du) RP en charge de la promotion d’un disque, en l’occurrence ici, pour Jules de Julien Chang. Pas forcément un message personnalisé d’ailleurs, un simple nom cité en vrac dans une liste d’inspirations pique la curiosité du pigiste. Entre deux forfanteries sur le nombre de vue sur youtube du clip ou des extraits de la chronique dans Pitchfork, nous croisons une description éveillant un soupçon d’intérêt, souvent par sa simplicité et son honnêteté. Comment ne pas être interpellé par : « ses influences se situent aussi bien du côté de Georges Martin que de Quincy Jones et Dr Dre ? » Continuer la lecture de « Julien Chang, Jules (Transgressive) »

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Le territoire de Corridor

Première signature francophone sur le label américain Sub Pop

Corridor
Corridor / Photo : Dominic Berthiaume

Un lundi pluvieux de septembre, je retrouve la moitié de Corridor (Dom et Jo) dans un hôtel cosy du nord est parisien. Le contexte est inédit : je les interviewe et ils répondent à mes questions. La dernière fois que j’ai vu Jo, c’était après son concert de l’Espace B organisé par La Veillée Pop, nous avions partagé une bouteille de vin avec le reste du band en devisant les différentes entre le Québec et la France. Dom était quant à lui au concert de ses potes Jesuslesfilles, quelques jours plus tôt au Supersonic, inratable avec sa veste à frange toute nord américaine (et excentrique) qu’il porte également le jour de l’interview. Je déclenche mon enregistreur, et nous voilà parti pour trente minutes de conversation, autour de moult sujets passionnants, comme la place du rock dans la pop ou les différentes scènes canadiennes. Mais revenons au préalable sur la genèse du groupe. Continuer la lecture de « Le territoire de Corridor »

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Big Thief, ou comment rencontrer son groupe préféré à 38 ans (6/7)

Sixième épisode : Two Hands

Big Thief
Big Thief / Photo : Clément Chevrier
(Lire l’épisode précédent ici)

Écrire comme activité peut se vider facilement, s’asphyxier sans peine : il suffit de ne pas vouloir être lu. Ou de croire donner à lire, en ne donnant qu’à l’inaccessible, au plus éloigné : un service de manuscrits, un comité de lecture, un visiteur de blog inexistant, une idole, quelqu’un qui ne répond pas, et j’en passe.

Et d’oublier que toute écriture est une inscription, une présentation de ce qui n’est pas là – soi, dont il faut savoir faire le deuil. On ne sera pas là quand on sera lu, et on ne lira que des absents. Je ne vais pas développer tout ce qu’il y a d’affaires de deuil à régler là-dessous, mais il peut s’agir d’une des nombreuses raisons qui font que l’on écrit, vraiment, ou non : accepter d’avoir maille à partir avec ça.

Ça peut effrayer, à bon droit. Ça calme parfois même les bavardages. Continuer la lecture de « Big Thief, ou comment rencontrer son groupe préféré à 38 ans (6/7) »

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Big Thief, ou comment rencontrer son groupe préféré à 38 ans (5/7)

Cinquième épisode : Not

Arles
Arles / Photo : Clément Chevrier
(Lire l’épisode précédent ici)

Le 31 juillet, Thomas chez Section26 me transfère le lien inattendu vers le prochain album de Big Thief.

Boum. Disque à paraître en octobre, la même année donc que U.F.O.F. Continuer la lecture de « Big Thief, ou comment rencontrer son groupe préféré à 38 ans (5/7) »

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Big Thief, ou comment rencontrer son groupe préféré à 38 ans (7/7)

Septième épisode : The Toy

Photo : Clément Chevrier
(Lire le précédent épisode ici)

“The toy in my hand is real.”

Vous pouvez écouter cet album trois fois de suite, puis cette chanson attentivement, sa fin, puis Two Hands qui suit. Peut-être éprouverez-vous, sentirez-vous, déciderez-vous que Big Thief tient là son chef-d’œuvre. Ou un chef-d’œuvre de plus.

C’est possible.

Ou peut-être vous direz-vous que Big Thief en entier est un chef-d’œuvre, et qu’on peut réfléchir deux minutes à ça, à ce genre de renversement-là. A masterpiece. Continuer la lecture de « Big Thief, ou comment rencontrer son groupe préféré à 38 ans (7/7) »

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Big Thief, ou comment rencontrer son groupe préféré à 38 ans (4/7)

Quatrième épisode : Masterpiece

NYC
NYC / Photo : Clément Chevrier
(Lire l’épisode précédent ici)

Nous gagnons New York en bus pour passer la semaine chez Stephanie et David, qui habitent un appartement modeste de Brooklyn : manger, boire, discuter, rire. Ils ont vu Bikini Kill la semaine précédente, nous nous extasions à propos du Weyes Blood récemment sorti, nous vaquons, eux à leur travail, Maggie parfois au sien, moi à la découverte de la Grosse Pomme, parfois seul donc, le plus souvent avec elle. Continuer la lecture de « Big Thief, ou comment rencontrer son groupe préféré à 38 ans (4/7) »

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Big Thief, ou comment rencontrer son groupe préféré à 38 ans (3/7)

Troisième épisode : Cattails

Swamps depuis le train / Photo : Clément Chevrier
(Lire l’épisode précédent ici)

(You’ll be riding that train in late June / With the windows wide by your side)

Tôt le jour suivant la fin de Tinals, direction Marignane avant de monter dans un premier avion pour Paris, puis un deuxième pour Atlanta, puis enfin un troisième jusqu’à Charleston, Caroline du Sud. Nous nous rejoignons là-bas, Maggie – partie quelques jours auparavant – et moi, afin de passer une première partie de nos vacances avec sa famille, qui loue une maison dans le coin tous les ans – ils sont de l’Ohio. Continuer la lecture de « Big Thief, ou comment rencontrer son groupe préféré à 38 ans (3/7) »

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Big Thief, ou comment rencontrer son groupe préféré à 38 ans (2/7)

Deuxième épisode : Mary

Big Thief TINALS 2019
Big Thief au TINALS 2019 / Photo : Clément Chevrier
(Lire l’épisode précédent ici)

Un festival est une cérémonie, car il est une occasion du sacré.

C’est très important. Pas : très sérieux. Non, très important.

Depuis les Rock au Max clermontois du siècle dernier, depuis l’an 2000 et un premier Benicàssim, chaque année sans festival constitue une année moindre, parce que la vie change alors mieux qu’ailleurs.

En tant que récent Nîmois, Tinals représente un rêve réalisé, celui de dormir dans son lit après les effusions de la meilleure programmation indie de la saison, entre confidences et têtes d’affiche. Et on retrouve des trognes de nos petites internationales du goût, on en rencontre d’autres, on sourit et on danse beaucoup, on dodeline ou on crispe la mâchoire autour d’une cigarette en traversant les plus brutaux des émois, c’est selon et à la discrétion de chacun. Continuer la lecture de « Big Thief, ou comment rencontrer son groupe préféré à 38 ans (2/7) »