Catégories sunday archiveÉtiquettes , , , ,

Tim Keegan, Foreign Domestic (Label of Love, 2007)

Depuis vendredi dernier, le premier album solo de Tim Keegan, échappé alors de Departure Lounge – qu’il retrouvera des années plus tard –, est disponible sur les plates-formes d’écoute, dix-sept ans après sa parution originelle. Une sortie qui avait bercé pas mal de nuits plus ou moins blanches – et d’apéritifs pas qu’au vin blanc – dans les locaux de la RPM canal historique… Il faut dire que le garçon, que nous croisions alors parfois dans les rues de Paris, avait enregistré un disque sur (dé)mesure pour certains des membres (peut-être bien la majorité) de cette équipe faite de bric, de broc et plutôt de choc. Il y a toutes ces années donc, j’avais écrit ce texte au sujet de cet album que j’avais enfoui un peut trop profondément dans ma mémoire – et que je réécoute en boucle depuis trois jours maintenant, à tel point que je ne comprends pas pourquoi je l’avais ainsi mis de côté (les déménagements et les aléas de la vie n’expliquent pas tout). Aujourd’hui, débarrassé de certains tics et d’une passion pour les adverbes et adjectifs, j’écrirai sans doute complètement différemment au sujet de ce disque assez sublime, de ces chansons presque parfaites – mais je crois que j’essaierai de dire exactement la même chose… Continuer la lecture de « Tim Keegan, Foreign Domestic (Label of Love, 2007) »

Catégories Chronique en léger différéÉtiquettes , , , , ,

Gnac, The Echoes On Departure (Vertical Features)

Dans l’histoire des musiques modernes, le statut de musicien culte est – si ce n’est enviable – bien souvent envié. Parce qu’après tout, combien auraient finalement préféré ne jamais (mais vraiment jamais) tutoyer le succès et les ors des majors pour mieux rester dans le périmètre du cool et se voir désigné par leurs pairs (et leurs descendants) figure tutélaire sans plus aucun risque de date de péremption ? Il y en a quelques-uns bien sûr, mais le premier qui (me) vient à l’esprit est peut-être Guy Chadwick, un Monsieur Tout le Monde ayant raté son rendez-vous néo-romantique avant de devenir un de ces orphelins du Velvet et damer le pion à ses copains Peter Astor et consorts en approchant le presque grand succès avec des chansons aux titres parfois désespérants – Beatles And Stones, quand même – et une deuxième version ratée d’un premier single qui avec le recul aurait peut-être dû rester le seul disque de The House Of Love – tant qu’à être culte, autant viser haut… Alors voilà, Guy Chadwick ne sera plus jamais Lawrence ou Vini Reilly, et plus rien ni personne n’y pourra rien changer.

Continuer la lecture de « Gnac, The Echoes On Departure (Vertical Features) »

Catégories selectoramaÉtiquettes , , , , ,

Selectorama : Maxwell Farrington & Le SuperHomard

Maxwell Farrington & Le SuperHomard
Maxwell Farrington & Le SuperHomard / Photo : Anais Oudar

Il y a des villes avec lesquelles on ne plaisante pas. Brisbane est de celle-ci, berceau de groupes qui comptent, ici et sans doute ailleurs aussi – The Saints dans le rôle de parrains, mais surtout The Go-Betweens et The Apartments. C’est la ville d’où est originaire Maxwell Farrington, baryton gouailleur passionné de cuisine et de vins bio, autant de passions qui pourraient en faire, toute proportion gardée, une sorte de Pepe Carvalho de la pop moderne – version orchestrée. Cette pop moderne orchestrée, elle est imaginée par Christophe Vaillant, son acolyte de quelques années son ainé et au nom de héros de bande dessinée. Continuer la lecture de « Selectorama : Maxwell Farrington & Le SuperHomard »

Catégories documentaireÉtiquettes , , , ,

Patti Smith, La Poésie du Punk

Patti Smith
Patti Smith

C’est comme ça. Il y en a qui n’aiment pas Casillas, il y en a qui n’aiment pas Coppola, il y en a qui n’aiment pas Joy Division (et encore moins New Order), il y en a qui n’aiment pas Godard, il y en a qui n’aiment pas Camus, il y en a qui n’aiment pas Leiter, il y en a qui n’aiment pas Madame Bovary, il y en a qui n’aiment pas Huguenin… Moi, je n’aime pas Patti Smith. Ou plutôt, je n’aime pas ses disques, ses chansons. Ou plutôt, je n’aime pas la grande majorité de ses chansons – parce que comme souvent, il y a une exception, et cette exception est ici son plus grand hit – “le seul”, peut-on entendre au début du documentaire et je dirais que ce n’est pas tout à fait exact, en France en tout cas, tant je me souviens des passages en boucle de People Have The Power vers 1988 et exemple quand même assez parfait que le fond, aussi intéressant et pertinent soit-il, a (presque) toujours besoin de la forme. Son plus grand hit, donc ? Une histoire d’amour sur fond de piano entêtant, à la musique composée par Bruce Springsteen, qui en a aussi coécrit le refrain. Because The Night est une belle chanson, une chanson qui fédère, une chanson qui colle des frissons. Et pour moi, ça s’arrête un peu là. Continuer la lecture de « Patti Smith, La Poésie du Punk »

Catégories sunday archiveÉtiquettes , , ,

I Love You But I’ve Chosen Darkness, Fear Is On Our Side (Secretly Canadian, 2006)

On n’y croyait plus. Trop longtemps, ce groupe est resté le secret le mieux gardé de la scène musicale américaine : concerts distillés au compte-goutte, disques livrés avec parcimonie. Depuis ses premiers balbutiements en 2001, il n’en avait sorti que deux – Un CD constitué de cinq morceaux, débarqué sans crier gare au crépuscule de l’année 2003 (et remerciements éternels à Etienne Greib pour avoir attiré notre attention sur We’re Still The Weaker), puis un maxi vinyle, fort de deux nouveaux titres, distribué en catimini quelques mois plus tard. C’était à la fois peu et en même temps, tellement suffisant. Suffisant pour créer une incroyable dépendance, susciter une curiosité quasi-maladive. Qrcrui pouvaient donc bien être ces types ayant trouvé l’un des noms les plus géniaux de l’histoire du rock, de ceux qui donnent juste ce qu’il faut d’indices sur leurs aspirations et ambitions artistiques, sans non plus les étaler au grand jour ? Qui étaient les auteurs de ces chansons à la grâce diffuse, au charme suranné, aux mélodies entêtantes, un pied ancré dans le passé, le regard désespérément tourné vers le futur ? Leur origine, Austin, Texas, ne dévoilait rien du mystère. Leurs accointances, un peu plus. Continuer la lecture de « I Love You But I’ve Chosen Darkness, Fear Is On Our Side (Secretly Canadian, 2006) »

Catégories sunday archiveÉtiquettes , , , , , , ,

Chromatics, Night Drive (2007)

Où il sera forcément question de réinvention. Un art qu’ils ne sont pas si nombreux à dominer dans le milieu de la musique moderne. Sans prendre trop le temps de la réflexion, on pense immédiatement à The Beloved, quatuor anglais post-new-wave métamorphosé en duo hédoniste sur un album, le bien nommé Happiness (1990), qui pour avoir tutoyé d’un peu trop près le soleil, n’aura jamais la descendance qu’il aurait été en droit d’espérer. Ou Simian, autre groupe “classique”, adepte d’une pop déstructurée baignée de psychédélisme ouaté auquel peu de gens rendront Justice avant que deux de ses membres, Messieurs James Ford et Shaw, ne se décident à investir dans une Mobile Disco. Aujourd’hui, ces deux-là comptent parmi les producteurs les plus réputés de la planète et leurs noms suffisent à emplir les dancefloors. Et comme le hasard fait parfois bien les choses, dans leurs derniers coups de cœur, ces deux-là citent souvent ChromaticsContinuer la lecture de « Chromatics, Night Drive (2007) »

Catégories Chronique en léger différéÉtiquettes , , , , , ,

Hola Lis, Foravila (El Genio Equivocado / Les Disques Bleus Enregistrements)

Ça commence mal : le premier coup de  – “au” serait peut-être plus pertinent – cœur de l’année 2024 date de 2023. Ça ne continue guère mieux : à l’aune d’une biographie succincte, on n’en apprend guère sur l’auteure de ce disque – a priori, une sorte de deuxième premier album (la formule est je l’avoue un peu tirée par les cheveux car le premier disque “n’est qu’une” collection de maquettes enregistrées pendant le confinement de 2020).  Un disque dont heureusement le titre en catalan confirme l’origine et annonce, lui, la douceur. Foravila, donc. Qui “signifie campagne, nature, monde rural, où la vie s’écoule au rythme du soleil et des saisons…” Continuer la lecture de « Hola Lis, Foravila (El Genio Equivocado / Les Disques Bleus Enregistrements) »

Catégories fanzinesÉtiquettes , , , , ,

Musical Ecran 2023 / « The Birthday Party, Mutiny In Heaven » de Ian White

Nick Cave & The Birthday Party
Nick Cave & The Birthday Party

Il y a les faits. Et la légende. Dans le cas présent, les frontières sont plus que ténues. C’est un brouillard épais d’alcool, de fumées de cigarette, d’héroïne – celle bien sûr qu’on croise seulement dans les chansons de Lou Reed –, de notes griffonnées sur des feuilles arrachées, de sueur, de bière et autres alcools, c’est ce brouillard qui empêche de discerner le vrai du faux, de ce qui a été réellement vécu et de ce aurait pu (ou dû) l’être… Et vous savez quoi ? On s’en fout – vraiment. Alors voilà. Avant d’être père martyr et caution pour toute personne désireuse d’avoir une discothèque prise un tant soit peu au sérieux, Nick Cave était le chanteur d’un groupe complètement hors-sol, complètement intransigeant, complètement différent de ce qui se faisait alors. Alors ? Le début des années 1980.  Continuer la lecture de « Musical Ecran 2023 / « The Birthday Party, Mutiny In Heaven » de Ian White »