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Orville Peck, tête à masques

Orville Peck
Orville Peck

Orville Peck, chanteur canadien notoirement masqué et discret sur sa biographie, a sorti en début d’année son premier album sur Sub Pop. Auparavant, ce personnage masqué n’avait jamais existé, pas même un EP. Comme une idole opportune, la légende raconte qu’il est arrivé chez son label avec un album fin prêt sous le coude. Ce Ponyqui lui permet d’être aujourd’hui en tournée européenne et de passage au Pitchfork Music Festival, est un assemblage de chansons d’inspiration country qui s’encanaillent beaucoup sur du post-punk, comme pour y trouver une fraîcheur et une crédibilité nouvelle. Continuer la lecture de « Orville Peck, tête à masques »

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Luke Temple, Both-And (Native Cat Recordings)

Luke Temple Both AndJ’ai une affection toute particulière pour les âmes qui ne débarquent jamais à l’endroit où elles sont attendues. J’ai une affection toute particulière pour ces amitiés au long cours qui se font et se défont au gré d’un hasard qui semble fort étonnement déterminé par l’Univers. Ce n’est plus le goût du cœur qui parle, mais quelque chose de plus grand que soi quand tout à coup débarque dans votre vie une figure qui fut loin pendant un temps, mais dont le visage apparaissant soudain vous rappelle à quel point votre amour pour elle a été d’une constance absolue. Ce bel-ami s’appelle Luke Temple.

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Closer to grey

Ruth Radelet / Chromatics
Ruth Radelet / Chromatics
2 octobre 2019

Le matin, assez tôt, il m’écrit que l’album des Chromatics est en ligne. Il me parle de la reprise de The sound of silence, me dit « je sais que c’est une chanson que tu aimes », il me connaît depuis peu de temps finalement mais il sait déjà ce qui est important.

Je télécharge rapidement l’application Spotify sur mon iphone, mais je m’agace toute seule, je ne parviens à écouter que quelques secondes de chaque morceau, c’est frustrant, je reprends un autre café, en m’énervant. Je ne suis pas quelqu’un de très patient. Il m’envoie un message : « Surveille tes mails, ce sera dans ta boite dans trois minutes ». Continuer la lecture de « Closer to grey »

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Les amours polychromes

« Closer To Grey » des Chromatics
Impressions sur l’album et les premières dates du « Double Exposure Tour »

Chromatics
Chromatics à Anvers, mardi 29 Octobre / Photo : Thomas Bartel

A une époque lointaine où les robinets digitaux ne déversaient pas encore tous ces flots tiédasses de pop consommable et sans avenir, la sortie d’un album en bonne et due forme faisait figure d’événement. Attentes fébriles, spéculations insensées, fantasmes comblés ou déçus à replacer dans le contexte d’une discographie… Tous ces liens intimes que l’on nouait avec un artiste ou un groupe sur le temps semblaient depuis une bonne décennie totalement révolus au profit de l’instantané, du zapping accéléré, du streaming algorythmé, de la consommation jamais satisfaisante d’une musique consommée comme une fast food dont on n’est, à dessein, jamais rassasié. Avec l’éclosion de son label Italians Do It Better à la fin des années 2000, Johnny Jewel (de son vrai nom John Padget) comptait bien remettre quelques jetons dans une machinerie electro pop qui montrait de sérieux signes d’essoufflement. Naviguant alors sans boussole dans la scène underground de Portland avec ses deux groupes Chromatics et Glass Candy dont le line-up n’était pas encore fixé, Johnny Jewel rêvait de retrouver l’esprit d’indépendance, la sève artistique et l’identité graphique des labels cultes (K Records, Factory, 4AD) qui ont façonné son imaginaire musical jusqu’à l’obsession. Continuer la lecture de « Les amours polychromes »

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Playlist : Johnny Jewel

Spéciale Chromatics

Johnny Jewel

Johnny Jewel, cerveau fou derrière Chromatics et un certain nombre d’autres formations, à travers 20 titres phare piochés le long de ses vingt ans de carrière. Continuer la lecture de « Playlist : Johnny Jewel »

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Froth : L’esprit clair

Froth
Joo Joo Ashworth, Jeremy Katz et Cameron Allen / Photo : Jeff Fribourg

En juin dernier, alors que Froth récidivait avec son quatrième album Duress, je tentais d’expliquer dans une chronique apologique pourquoi la musique du trio californien dépassait, une fois de plus, mes plus hautes espérances. C’est à la fin de l’été que j’ai eu la chance de retrouver Joo Joo Ashworth, Jeremy Katz et Cameron Allen pour une interview montre en main– 10 minutes, ni plus ni moins –, dans les loges du Point Ephémère. Dans l’assourdissement de cet espace confiné, accolé à la salle de concert de laquelle suintait le son des guitares slacker d’Hoorsees (première partie de choix ce soir-là), Joo Joo Ashworth a confirmé son penchant geek pour les synthétiseurs, accepté de discuter un peu de mon auteur préféré, et éclairci le mystère du tag Bandcamp.

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Drugdealer : Echo In The Canyon

Drugdealer
Drugdealer / Photo : Raymond Molinar

La fin de l’année approche et avec elle le temps des inventaires. À la manière de Nick Hornby, je commence à dresser des listes : meilleurs albums, meilleurs singles, meilleurs concerts. Au sommet de cette dernière catégorie s’était déjà hissée une certaine soirée de printemps lors d’un préalable état des lieux semestriel. À l’orée du mois d’octobre, sa position reste inchangée : le 16 mai dernier au Point Éphémère à Paris se produisait Drugdealer, et je n’ai pas vécu de meilleur concert depuis. Continuer la lecture de « Drugdealer : Echo In The Canyon »

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Gene Clark, No Other (4AD)

Gene ClarkAu milieu des années 1990, alors que la liste des deux cents plus beaux trésors cachés n’était pas encore devenue le prévisible marronnier de la presse musicale, le NME (RIP) fit paraître un assez fascinant supplément où les journalistes évoquaient des albums qu’ils avaient découverts par le plus grand des hasards, sur des faces B de cassettes, sur un vieux vinyle au fond du grenier, souvent indisponibles au format CD à l’époque. C’est là que je trouvais la trace perdue de No Other et le paragraphe semblait tellement élogieux que je me mis en piste. Continuer la lecture de « Gene Clark, No Other (4AD) »