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Cory Hanson, Pale Horse Rider (Drag City)

La dernière fois que le guitariste et chanteur de Wand nous avait impressionnés, c’était avec Laughing Matter (2019), un album dans lequel la formation californienne poursuivait sa recherche, entamée avec Plum (2017), d’un son plus progressif et expérimental. Certains titres les rapprochaient alors davantage de Beak> que de Ty Segall, auquel Wand, avec un début de carrière étiqueté « garage » et un label en partage (Drag City), était souvent assimilé au milieu de la décennie dernière. Pour son second essai en solitaire, Cory Hanson reste fidèle au label de son groupe, et dévoile une pochette drôlement proche de celle de Laughing Matter. Par chance, ce n’est pas tout ce que Pale Horse Rider emprunte à cet album paru trois ans plus tôt : on y retrouve la même élégance, le même souci du détail. Certains noms y reviennent aussi : celui de l’ingénieur du son Zac Hernandez, ou du musicien Robert Cody, qui en signent ensemble l’enregistrement.

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L’éternel retour – E.R. Jurken, Frédéric Boyer, Wong Kar-wai

Collage sauvage et de mauvaise foi de l’actualité culturelle de la semaine

Happy Together
« Happy Together » de Wong Kar Wai

J’attends, le soir, ton retour. Et pour conjurer la nuit qui tombe, j’écoute Morning Morgantown de Joni Mitchell. Chaque note ressemble à une tombée de glycines, à un dernier rayon de lumière sur le chemin de terre. Je vibre à imaginer tes pas prochains sur cette petite route. Cette attente de toi me fait écouter des tonnes de chansons, des tristes, des belles, quelques ordinaires et celles que je n’écoute pas vraiment, trop embarqué dans mes rêves. Continuer la lecture de « L’éternel retour – E.R. Jurken, Frédéric Boyer, Wong Kar-wai »

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La roue de la fortune – Cory Hanson, Rainer Maria Rilke, Pier Paolo Pasolini

Collage sauvage et de mauvaise foi de l’actualité culturelle de la semaine

Pasolini
Pier Paolo Pasolini

J’ai longtemps été fasciné par un tableau de Sir Edward Burne-Jones, La roue de la fortune (1883). Ce gris menaçant, ce cuivre étalé presque comme un regret et le pli de la robe, robe portée par un dessin sublime… Tout m’inquiète et me ravit dans cette œuvre. C’est figé à l’extrême et pourtant, un lourd mouvement se fait sentir. Lorsque le musée d’Orsay ouvrira de nouveau ses portes, j’irai le voir. J’irai trembler puis me perdre dans cette peinture. Continuer la lecture de « La roue de la fortune – Cory Hanson, Rainer Maria Rilke, Pier Paolo Pasolini »

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David Pajo, 1968 (Drag City, 2006)

David Pajo, 1968Pourquoi lui plutôt qu’un autre ? Peut-être pour les quelques souvenirs qu’il m’avait laissés ou bien parce que ce soir, je n’(en) attendais pas grand-chose si ce n’est des moments de beauté qui viendraient se glisser entre les silences. Pourquoi l’avoir acheté à l’époque d’ailleurs ? Sûrement la pochette et les quelques histoires que j’avais lu sur lui. Ou peut-être ces mots lus récemment – « ….simplicité qui donne de la profondeur. » – ces mots qui m’ont fait penser à Bark PsychosisHex (1994)- , SlintSpiderland (1991)-, puis qui m’ont donné envie de. Tout ça, ce ne sont que des questions qui ne méritent pas de réponses. Continuer la lecture de « David Pajo, 1968 (Drag City, 2006) »

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Transmission#22 – Spéciale Drag City

Spéciale Drag City.

Émission du 1er septembre 2019.
Présentée par Xavier Mazure, Philippe Dumez et Étienne Greib.

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David Berman – Bonjour tristesse

David Berman
David Berman

Quel drôle de retour. Je n’y croyais pas. Je scrutais ce visage blême, ce regard rendu microscopique par des verres de correction staliniens. Un regard perdu, totalement. Il ressemblait parfois à un enfant. Pourtant, la réalité revenait vite me serrer la gorge – les cheveux gras et filasses, la silhouette bouffie, moche et terriblement émouvante, David Berman revenait ainsi. Fragile et peu apprêté. J’ai eu une sorte d’appréhension à l’écoute de l’album de Purple Mountains comme lorsque l’on serre contre soi un ami que l’on a plus vu durant dix ans et avec qui on s’était fâché. Pudeur, gêne et admiration. Et ce foutu temps qui passe. All my happiness is gone. C’était pas pour la pause ce titre, c’était du sérieux. Continuer la lecture de « David Berman – Bonjour tristesse »

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Purple Mountains, Purple Mountains (Drag City/ Modulor)

On ne pourra pas dire qu’il ne nous a pas prévenu. Pour son retour après dix années d’absence, David Berman a balancé un titre sous forme de profession de foi abandonnée, All My Happiness Is Gone. On regrettera simplement que l’intro dudit scopitone soit absente du disque final, car elle avait une texture d’abandon et de tristesse dont seuls les soixante treize fans des Supreme Dicks (moi inclus) ont du saisir la vraie teneur, l’enchainement avec le morceau (un futur classique à n’en point douter, je me trompe rarement) arrangeant d’ailleurs tout le monde et tout cela dans une belle harmonie disjointe et avec une nappe de synthé new wave pas si incongrue. Continuer la lecture de « Purple Mountains, Purple Mountains (Drag City/ Modulor) »

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Bill Callahan, Shepherd in a Sheepskin Vest (Drag City)

Il y a des jours où je me surprends à penser que mon idée des années 90 tient toute entière dans la discographie de Smog et je me demande parfois si, en tant qu’auteur et musicien autodidacte, j’ai été plus stimulé par qui que ce soit autant que je l’ai été par Bill Callahan, son art et ses manières brusques. Il aura peut-être représenté pour moi et presque à lui seul ce que le punk aura représenté pour la majorité de mes ainés. Si je pousse un peu, j’irais jusqu’à dire que Callahan a été mon Velvet, mes Rolling Stones, mon Dylan, mon Elvis (je laisse à part Leonard Cohen, qui est mon seul Leonard Cohen, bien que Callahan en soit à mes yeux, j’y reviendrai, l‘un des plus probables jeunes cousins). Continuer la lecture de « Bill Callahan, Shepherd in a Sheepskin Vest (Drag City) »