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The Reds, Pinks & Purples, Uncommon Weather (Tough Love / Slumberland)

Par deux fois, on a cru qu’il se produirait. La première, c’était en 2008 au moment de la sortie de Gorgeous Johnny, puis lors de la parution de Rough Frame en 2010.  Depuis You Might Be Happy Someday, le miracle tant attendu semble enfin s’être réalisé. Glenn Donaldson reçoit enfin l’attention qu’il mérite depuis 20 ans. Ses disques se vendent comme des petits pains et font l’objet de rééditions. Aussi, la moitié de l’année 2021 ne s’est pas encore écoulée que le Franciscanais a déjà fait paraître trois nouveaux albums. Commençons donc par des excuses, car les très beaux disques de Painted Shrines avec Jeremy Earl de Woods et Vacant Gardens aux côtés de Jem Fanvu méritent également leurs chroniques.  Mais voilà, puisque faute de temps, il ne faut en choisir qu’un, et parce que c’est probablement le plus singulier, le plus intime, à la fois le plus dénudé et le plus mystérieux – comment peut-on faire d’aussi jolies chansons avec si peu de moyens sans jamais lasser ? – c’est à nouveau d’un album de The Reds, Pinks & Purples dont il s’agira. Continuer la lecture de « The Reds, Pinks & Purples, Uncommon Weather (Tough Love / Slumberland) »

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Le club du samedi soir #49 : Cosey Fanni Tutti & co

La traduction de l’autobiographie de Christine Newby / Cosey Fanni Tutti constitue un véritable événement. Comme document sur une aventure créative exceptionnelle tout d’abord : du collectif COUM Transmissions à Throbbing Gristle, en passant par Chris and Cosey ou Carter Tutti Void, c’est tout un pan de l’histoire des arts sonores bruitistes, de la performance multimédia, du body art et de la musique électronique proto et post-techno que Art Sexe Musique nous permet d’aborder. Mais c’est aussi et surtout un témoignage à la portée sociale et politique importante : une vie et une pratique qui a toujours eu pour caractéristique de perturber les normes de genre, de se confronter aux rapports de domination, avec tout ce que cela implique d’intensité mais aussi de difficultés et de souffrance personnelle.

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Jean-Luc Le Ténia par Aurore Bagarry

Jean-Luc Le Ténia par Aurore Bagarry
Jean-Luc Le Ténia par Aurore Bagarry

C’est mon amie Aurore qui me l’a rappelé. « C’est parce que ce sont les dix ans de sa mort, je pense beaucoup à lui en ce moment. »  Moi, je n’avais pas pensé à lui depuis quelques temps. Pourtant, j’avais demandé (pour une éventuelle playlist) aux copains de Section26 des idées de chansons illustrant les mots de Chris Marker qui affirmait justement que l’humour est « la politesse du désespoir ». Continuer la lecture de « Jean-Luc Le Ténia par Aurore Bagarry »

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Le Phare – Marco Martella, Gap Year, Jane Campion

Collage sauvage et de mauvaise foi de l’actualité culturelle de la semaine

Jane Campion
Jane Campion

J’observe un hêtre sculpté par le vent, le vert de ses feuilles semble voler dans l’air, presque se gommer. Le parfum iodé pénètre les coloris, les embaume de fadeur. Il y a pourtant, toujours, un éclat quelque part dans le paysage et cela, comme dans le tableau de William Strang qui nous montre une Vita Sackville-West coiffée d’un chapeau orange vif détonnant avec un vert de pénombre pour décor. Sackville-West a écrit un livre délicieux – Journal de mon jardin – pour les rêveurs comme moi qui n’ont pas la main verte et possèdent un jardin. Continuer la lecture de « Le Phare – Marco Martella, Gap Year, Jane Campion »

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Jeremy Jay reprend « Where Have All the Flowers Gone? » de Pete Seeger (inédit)

Jeremy Jay
Jeremy Jay

Depuis son dernier disque et le début de la pandémie, on était sans nouvelles l’Américain installé à Londres. Une éternité, donc. Il nous a gentiment confié une de ses reprises (exercice dans lequel il a toujours excellé). « Cette chanson, écrite à l’origine par Pete Seeger, résonne profondément en moi. Le fait qu’elle a été reprise par Marlene Dietrich dans les 60’s, des années après son engagement pendant la guerre m’émeut beaucoup. Cette chanson est chargée de sens, c’est un de ces classiques qui est capable de réunir les gens. »

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Sous Surveillance : Food Fight

Food Fight
Food Fight

Qui ?

Adrien Daniel (chant)
Antoine Hue (basse, chœurs) également guitariste des Ready-Mades
Jérémy Guézennec (guitare), actuellement synthé ambient étrange dans Vieux Fantomas
Nicolas Mangin (batterie, choeurs  )également batteur chez Abuse et The Headliners Continuer la lecture de « Sous Surveillance : Food Fight »

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Ô, Tribute album to Geneviève Castrée (1981-2016), (Ô Paon)

Alors bien sûr, la musique de Geneviève Castrée, par ailleurs auteure de bande-dessinée reconnue, n’a jamais joué la carte de la séduction. C’est le moins qu’on puisse dire : les mélodies à peine esquissées, cette voix qui semble vouloir rentrer à l’intérieur du corps même quand elle crie, les instruments organiques ou électriques qui frôlent à chaque instant le drone, ces textes rudes, on n’est pas vraiment là pour amuser la galerie. Comme tout artiste exigeant, solitaire, la jeune Canadienne, disparue trop tôt en 2016, posait son œuvre, sa vie sur la table, sans trouble dans la transaction, puis elle se retirait très vite dans sa maison de bois, sur sa planche à dessin, sans doute. A nous de nous débrouiller avec. Continuer la lecture de « Ô, Tribute album to Geneviève Castrée (1981-2016), (Ô Paon) »

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New Order (A Life), #2

Ou comment la musique de New Order infuse dans nos vies.

Sarah Jones
The Garden (Mulberry Lodge) VI (1997) par Sarah Jones / Tate Gallery

Les cerisiers sont en fleurs. Les cerisiers sont en fleurs et leurs pétales s’animent à la lumière. Le vent les pousse dans les jardins voisins, un peu plus loin parfois, sur les trottoirs déserts. Mis à part les passages irréguliers des joggers, rien ne se passe ici, comme dans un long épisode où les mouvements habituels semblent ralentis, quant ils ne sont pas simplement hors du cadre, absents. A cette heure pourtant, malgré l’hébétude, il est possible d’imaginer les jambes des enfants accrochés aux branches. Voir leurs corps chuter jusqu’au sol, pour rebondir plus loin, derrière les façades des maisons. Bientôt midi. Bizarrement, aucune note de musique n’a encore filtré depuis le salon. Une anomalie, peut-être. Une manière de prendre son temps, sûrement, pour ceux qui jusque là ont préféré glisser de rêveries en rêveries, chuchotées ou silencieuses, avant de s’offrir une récréation. Continuer la lecture de « New Order (A Life), #2 »