• Le nom de Felt a été inspiré à Lawrence par le morceau Venus, présent sur le premier album de Television, Marquee Moon (1977).
• Pas évident de prime abord, il existe un point commun entre tous les titres des albums originaux, la présence de l’article “the” : une volonté de Lawrence.
Le terme Shoegaze vient d’une pique de journaliste constatant que les groupes d’alors regardaient plus l’étrange ballet de leur pieds sur leurs pédales d’effet que leur public. Ou comment en plusieurs décennies, on est passé de la science des effets à l’effet de mode d’un revival constant. Il y a les incontournables (My Bloody Valentine, Ride, Slowdive) et puis il y a les autres, ceux de l’époque dont l’histoire a vaguement retenu les qualités (Swervedriver, Lush) ou qu’elle a préféré jeter, souvent à raison, aux oubliettes (Chapterhouse, Catherine Wheel, Adorable). Et puis il y a ceux qu’il faut en toute subjectivité, redécouvrir. Continuer la lecture de « Une brève histoire du Shoegaze »
Week-end Damon Albarn : retour en 2003 au moment de la sortie de « Think Tank »
Bien plus qu’un simple septième album, le premier depuis quatre ans, Think Tank était le disque de tous les dangers. Placé en hibernation pour cause de projets parallèles chez Damon Albarn – surpris dans un grand écart périlleux mais victorieux entre la Jamaïque version Gorillaz et l’Afrique de Mali Music –, Blur pouvait ici tout perdre. Un enregistrement a priori chaotique allait même prendre des proportions plus dramatiques à l’annonce du départ de Graham Coxon, son guitariste, considéré par certains comme la véritable âme de la formation de Colchester. Pourtant, à l’écoute de cette merveille apaisée et tamisée, le néo-trio a tout gagné : un nouvel équilibre, de nouvelles voies à explorer. Entre dub polaire et ballades lunaires, pop crépusculaire et punk sanguinaire, Think Tank s’avère aussi surprenant que convaincant. Et se pose en nouveau chapitre de l’histoire d’un groupe en perpétuelle (r)évolution.
Retour sur l’intégrale de Bedhead, 1992-1998 (Numero Group, 2014)
Alors que l’Amérique, en mal d’humanisme, vient de se trouver un nouveau président après quatre très longues années d’une plaisanterie pas toujours drôle et dont la chute est toujours en cours à l’heure où nous tapons ces lignes. Alors que Touch And Go réédite en vinyle les trois premiers albums de The New Year, le groupe que les frères Matt et Bubba Kadane formèrent avec Chris Brokaw à la suite de Bedhead, il nous parait en ce dimanche nécessaire de reproduire la chronique du coffret intégrale paru en 2014 chez Numero Group, afin que vous ne restiez pas plus longtemps dans l’ignorance.
Pour le retour surprise de son groupe Departure Lounge en 2021, focus sur ce formidable songwriter
C’est vrai qu’avec lui, on a souvent passé plus de temps dans la salle d’attente que dans le hall d’embarquement. Et parmi tous les retours et autres réapparitions inattendues qui sont désormais le lot du grand recyclage musical, celui de Tim Keegan n’est certainement pas celui qui engendrera le plus de fracas médiatique. Pourtant, celui qui demeure, cinq ans après la publication de son dernier album solo en date, l’une des plus fines et des plus exquises plumes du Royaume-Uni mérite bien qu’on lui consacre une écoute attentive. C’est pourquoi l’annonce, en ces temps pour le moins troublés, d’un futur album de Departure Lounge en 2021 – le premier depuis dix-neuf ans ! – sous forme d’un ajout printanier au catalogue irréprochable de Violette Records, a largement contribué à illuminer un peu les tristes journées d’un automne reconfiné. Alors, quand la confirmation est survenue ce vendredi, avec un premier extrait – Al Aire Libre, délicatement retouché par le fidèle Kid Loco – on a eu envie de ressortir des tiroirs cette interview réalisée pour la sortie de The Long Game effectuée en 2015, au cours de laquelle ce songwriter élégant s’était prêté au jeu des associations libres au travers d’une poigne de mots-clefs. Histoire de renouer un peu avec la beauté sans tapage des œuvres qui possèdent le mérite rare de n’obéir qu’à leur propre nécessité.
Discographie commentée par le groupe à l’occasion de la sortie d’un nouveau Best Of et de l’annonce de dates en 2021 pour les 25 ans de « Coming Up »
Il n’en faut pas beaucoup pour que les souvenirs affleurent. Cet automne, la réédition d’une compilation de b-sides – See You In The Next Life (2004) – à l’occasion du Disquaire Day puis la sortie d’un nouveau Best Of – Beautiful Ones – et l’annonce simultanée de quelques dates commémoratives au printemps 2021, afin de célébrer le vingt-cinquième anniversaire de Coming Up, 1996 ont suffi. Il y a eu cette première vie, glorieuse et fascinante et ces trois premiers albums qui confortent un peu plus chaque année leur statut de classique. Et puis le déclin, l’éclipse provisoire avant un retour en 2013 sur lequel on n’aurait pas misé plus de quelques pennies et qui, pourtant, n’est dépourvu ni de panache ni de pertinence. Un pas en avant, un coup d’œil en arrière : c’est ainsi que Suede a décidé de durer. C’est en janvier 2016, pour évoquer la sortie de Night Thoughts, une œuvre dense et arrangée qui confirmait le regain de forme inattendu du groupe, que l’on avait évoqué les fleurons majeurs de cette discographie avec Brett Anderson et son inamovible bassiste Mat Osman. Continuer la lecture de « Suede – Still Life »
25 ans après, que reste-t-il de l’album des frères Gallagher ?
Oh bien sûr, il y eut la guéguerre de la Britpop, cette rivalité avec Blur dont nous n’allons pas vous refaire le plan de bataille marketing. Oh bien sûr, il y eut la Britpop tout court, qui transforma tout un pan du rock indépendant anglais en un phénomène de masse. Oh bien sur, il y a Wonderwall, cette scie grotesque (« Mais après tout, t’es mon super mur. » Super paroles, non ?) dont on subit encore régulièrement les interprétations les plus fantaisistes à chaque fête de la musique et qui donna lieu à une sanglante bataille d’égo entre les deux frères. Mais toutes ces choses sont à replacer dans leur contexte et si vous n’avez pas eu la chance ou la malchance de vivre cette époque, des livres existent désormais. Alors, au bout du compte, que reste-t’il du deuxième album d’Oasis ? Juste un putain de grand disque ? Continuer la lecture de « Oasis, (What’s The Story) Morning Glory ? (Big Brother/Pias) »