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Le club du samedi soir #27 : les recalés du Top 2020

Illustration : Pauline Nunez
Illustration : Pauline Nunez

Il y a ceux qui brillent en haut avec l’insolence d’une tête de gondole, très souvent malgré eux (The Apartments, c’est quand même pas le disque le plus frime de l’année, on peut l’admettre) et ceux que l’on ne cite pas assez pour qu’ils parviennent à se hisser au sommet. Nos petits pref’ à nous, les trop ou les pas assez, les obscurs ni d’Eve ni d’Adam, les un seul single brillant sur un album passable, ou ceux qu’on a écouté, oubliés, retrouvés. Les voici, dans le désordre, avec peu de cohérence stylistique, mais pas mal d’amour derrière leur sélection.

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2020, les choix de la rédaction.

Pauline Nuñez
Illustration : Pauline Nuñez

Mon Top 6 des bonnes raisons de s’intéresser cette année aux palmarès de Section26 : 1/ Parce que le contexte. Un choix évident, inutile de broder davantage. Même si, à titre très personnel, je reste une peu surpris que ce que j’ai toujours considéré comme mon style de vie habituel, d’autres appellent ça un confinement… Passons. La musique demeure plus que jamais une valeur refuge et il en est beaucoup question ici. 2/ Parce que c’est déjà la troisième fois, la troisième année et que, franchement, aucun d’entre nous n’aurait jamais misé sur une régularité aussi durable. 3/ Parce qu’on peut y retrouver à la fois le résultat du consensus collectif ET les orientations très singulières de chacun. Et que c’est donc un résumé pas si mauvais de ce que nous essayons de présenter tout le reste de l’année. 4/ Parce que, pour ce qui est justement des tocades individuelles, souvent les plus passionnantes, beaucoup des œuvres citées me laissent d’un froid quasi-polaire – c’est comme ça pour tout le monde, non ? – alors que je me souviens très précisément du plaisir éprouvé à la première lecture des comptes rendus enthousiastes rédigés par mes camarades. Et je crois que c’est bon signe. 5/ Parce qu’il y a des anciens et des nouveaux – bienvenus, toujours. 6/ Parce que, contrairement à ce que déplorent parfois les esprits chagrins – «Et la musique, c’est pas un concours ! » ; « Et puis les albums qui sortent le 23 décembre, vous en faites quoi alors ? », et autres jérémiades inégalement pertinentes – ces listes n’ont aucune vocation à refléter une quelconque vérité objective et définitive. Et que le plaisir de les faire et de les défaire est, à chaque fois, étalé dans l’inachevé : excitation de l’incomplétude, saveur du regret instantané, inévitable. Le meilleur album est toujours celui qu’on oublie ou celui qui s’impose au dernier moment. Tout le reste est secondaire.

Matthieu Grunfeld

CLASSEMENT COLLECTIF

1. The Apartments, In And Out Of Light (Talitres)
2. Fontaines D.C.A Hero’s Death (Partisan Records)
3. Andrea Laszlo De Simone, Immensità (Ekleroshock / Hamburger Records)
4. King Krule, Man Alive ! (Matador/True Panther/XL)
5. Cindy, Free Advice (Paisley Shirt)

6. Cabane, Grande Est La Maison (Cabane Records)
7. Lesneu, Bonheur ou Tristesse (Music From The Masses)
8. The Strokes, The New Abnormal (RCA Sony)
9. Thousand, Au Paradis (Talitres)
10. The Red, Pinks and Purples, You Might Be Happy Someday (Tough Love Records)
11. The Proper Ornaments, Mission Bells (Tapete)
12. Bob Dylan, Rough And Rowdy Ways (Columbia Records)
13. Cindy Lee, What’s Tonight To Eternity (W.25th)
14. Sonic Boom, All Things Being Equal (Carpark Records)
15. Tapeworms, Funtastic (Cranes Records / Howlin’ Banana)
NDLR : Tous les albums sont écoutables en cliquant sur leur titre.

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Un conte de Noël – Chilly Gonzales, Frédéric Pajak, Jean Eustache

Collage sauvage et de mauvaise foi de l’actualité culturelle de la semaine

Jean-Pierre Léaud dans "Le Père Noël a les Yeux Bleus" de Jean Eustache
Jean-Pierre Léaud dans « Le Père Noël a les Yeux Bleus » de Jean Eustache

« Au revoir la ville entière, la visite est finie. »
Charles Trenet

J’étais, là, dans mes derniers jours nantais. L’appartement vide, juste un poste radio et quelques cartons à refermer. Fenêtre sur un ciel pur et bleu – la neige, les nuits profondes cisaillées par des néons multicolores, la buée sur les vitres, les parfums de cannelle, les lourdes écharpes enroulant des visages aux joues en feu et la Loire aux reflets vert-givré… tout cela, c’est un vague souvenir. Continuer la lecture de « Un conte de Noël – Chilly Gonzales, Frédéric Pajak, Jean Eustache »

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Sous surveillance : Love Tan

Love Tan
Love Tan, sur la pochette de leur EP.

Qui ?

Céline Doméné : Guitare rythmique, omnichord, chant
Ben Nightingale : guitare rythmique et lead, claviers, xylophone, omnichord, chant, arrangements, enregistrement, mastering
Des membres de Holiday Ghosts sont également intervenus (Ryan Cleave à la basse et Kat Rackin aux claps)

Où ?

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Clip : « Only Hours Roam » de Jaromil Sabor (Hidden Bay / Safe In The Rain)

Du côté de Bordeaux, Jaromil Sabor n’en est plus à ses premiers pas discographiques, bien au contraire. Il suffit d’aller jeter une oreille sur son Bandcamp, pour découvrir le parcours musical de ce jeune homme, Loïk Maille dans le civil, qu’on peut trouver aussi bien sur le devant de la scène qu’en coulisses, où il travaille au mixage d’albums dont Os Noctambulos, récemment sorti chez Buddy Records. Pour The Sun Inside, nouvel album – le cinquième déjà, si nos comptes sont bons – prévu pour le printemps prochain chez Hidden Bay et Safe In The Rain, il évolue progressivement du garage et psych rock de ses débuts vers une pop lo-fi qui s’aventure vers une folk douce et rêveuse, comme ce premier single en témoigne. Only Hours Roam, et la chaleur qui nous manquait s’installe dans nos petits cœurs endoloris.

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Ela Orleans – À la recherche du temps perdu

L’hantologie, le terme est un peu pompeux, mais on aimerait qu’il soit disponible pour l’inaugurer avec le deuxième album d’Ela Orleans, tant il sied à merveille à Lost et à son peuple de fantômes. Depuis dix ans, cet étrange objet me fascine comme peu de disques ont su le faire. D’ailleurs, lorsqu’un disque évoque des fantômes, que ce soit chez Nora Keyes, The Caretaker ou Caroliner, c’est généralement le signe de sa qualité. La signature d’un véritable mystère et la preuve intangible que le disque commence précisément là ou s’achève généralement les autres, par quelque chose qui relève davantage de l’intuition et de la poésie que de la chansonnette. Avec Lost, Ela Orleans a inventé une curieuse machine dont les rouages font dialoguer la musique, la littérature, la poésie, le cinéma, et détournent les repères d’espace et de temps. Les romanciers surréalistes de la vieille Europe côtoient la musique africaine, le cinéma américain et français (ici, la belle citation de Pierrot Le Fou). A l’occasion de la reparution du disque chez La Station Radar, nous nous sommes entretenus avec sa compositrice toujours aussi renversante d’honnêteté – et aussi d’humour. Continuer la lecture de « Ela Orleans – À la recherche du temps perdu »

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Basic Shapes en live chez vous, maintenant.

Nous vous avions parlés de Basic Shapes, ce quatuor post punk et garage de Montreuil-sous-Bois dans un Sous Surveillance il y a quelques mois. Faute d’avoir pu défendre dignement sur scène leur huit titres Clockwork Organs paru chez Polaks Records fin juin de cette année, le groupe exécute, dans l’atelier du batteur à Mozinor, une session fidèle à ce que l’on retrouve sur disque. Ces quatre titres tendus et puissants, enregistrés dans la fournaise de l’été, filmés comme leurs cousins aînés australiens de Eddy Current Suppresion Ring (la plage en moins), raviront les amateu(rices) du genre.

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Tom Petty, Wildflowers And All The Rest (Warner Records, 1994)

1994. Il y a deux manières – plus complémentaires que réellement contradictoires – de resituer l’instant dans l’enchainement des années. Côté adret, Tom Petty vient d’atteindre le point culminant de la trajectoire ascendante entamée dans la seconde moitié des années 1970. Pour Full Moon Fever (1989) et Into The Great Wide Open (1991), il a consenti à reléguer certains de ses compagnons d’aventure – les Heartbreakers – au second plan, pour privilégier un travail en studio plus ambitieux. Certains d’entre eux le supportent plus mal que d’autres – le pianiste Benmont Tench peu enclin à se plier à la stricte discipline taylorienne désormais instaurée pendant les enregistrements, le batteur Stan Lynch qui critique en coulisse les nouveaux penchants pop de son leader et finit par s’exclure lui-même du mouvement. Qu’importe leurs états d’âme. Les détails du générique paraissent presque secondaires tant les deux albums présentent de similarités formelles, façonnés à quatre mains par Petty et Jeff Lynne. Continuer la lecture de « Tom Petty, Wildflowers And All The Rest (Warner Records, 1994) »