1977, la révolution punk gronde, pourtant le soft rock se porte merveilleusement bien et continue de se vendre par palette entière. Si les Ramones ou Talking Heads font vibrer les petits cœurs fragiles de critiques extatiques, le grand public américain se précipitent sur les disques de Steely Dan ou des Doobie Brothers. En France, le rock d’avant le punk se porte aussi très bien. De Dire Straits en passant par Supertramp ou Alan Parsons Project, les Français ne sont pas franchement convertis aux épingles à nourrice. Longtemps considérés avec une certaine défiance, les gros vendeurs des seventies ont, ces dernières années, été largement réhabilités. Cité par de nombreux artistes (Best Coast, Haim etc.) comme une référence, Fleetwood Mac est incontestablement une des têtes d’affiche de la décennie. Continuer la lecture de « Fleetwood Mac, Rumours (1977, Warner) »
Étiquette : Label : Warner
Catégories mardi oldie
The Doobie Brothers, Minute By Minute (Warner, 1978)
Minute By Minute (1978) des Doobie Brothers est un des albums emblématiques du son westcoast de la fin des années soixante-dix. Plus gros succès commercial du groupe, le disque est pourtant, un quasi chant du cygne. Il sème les graines de la discorde et scelle le destin des Californiens. En dix morceaux, le groupe arrive cependant à construire un pont entre la soul voluptueuse de Leon Ware, la country-rock cher aux Byrds et le latin-rock à la Santana, un syncrétisme aussi moelleux qu’éloigné de leurs débuts. En effet, rien ne prédestinait les frères pétard à devenir un standard des programmations Soft-Rock (AOR) des radios FM nord-américaines. Continuer la lecture de « The Doobie Brothers, Minute By Minute (Warner, 1978) »
Catégories chronique réédition, mardi oldie
Tom Petty, Wildflowers And All The Rest (Warner Records, 1994)
1994. Il y a deux manières – plus complémentaires que réellement contradictoires – de resituer l’instant dans l’enchainement des années. Côté adret, Tom Petty vient d’atteindre le point culminant de la trajectoire ascendante entamée dans la seconde moitié des années 1970. Pour Full Moon Fever (1989) et Into The Great Wide Open (1991), il a consenti à reléguer certains de ses compagnons d’aventure – les Heartbreakers – au second plan, pour privilégier un travail en studio plus ambitieux. Certains d’entre eux le supportent plus mal que d’autres – le pianiste Benmont Tench peu enclin à se plier à la stricte discipline taylorienne désormais instaurée pendant les enregistrements, le batteur Stan Lynch qui critique en coulisse les nouveaux penchants pop de son leader et finit par s’exclure lui-même du mouvement. Qu’importe leurs états d’âme. Les détails du générique paraissent presque secondaires tant les deux albums présentent de similarités formelles, façonnés à quatre mains par Petty et Jeff Lynne. Continuer la lecture de « Tom Petty, Wildflowers And All The Rest (Warner Records, 1994) »
Catégories billet d’humeur
La Chemise
Au sujet de la sortie du coffret Deluxe de « Power, Corruption & Lies » de New Order

Il y a environ 25 ans, je collaborais à un fanzine top délire dont l’intitulé Panzerfaust has Sex W/ Bobby Briggs laissait entendre qu’on en avait suffisamment rien à foutre – et pourtant, la vie nous prouverait le contraire – pour tout se permettre.
Douce ironie des post slackers associés à la malévolence des riot grrrls, nous étions d’une idiotie rare et encore juvénile malgré nos quarts de siècle. Je me souviens que j’avais fait un petit mot d’humeur sur le coffret des Pet Sounds Sessions des Beach Boys qui sortait à l’époque (Pfiou, time flies, comme ils disent au pub) où j’ironisais fièrement sur le comportement parfaitement rétrograde qui allait devenir le moi d’après. Continuer la lecture de « La Chemise »