Après l’effarement de la découverte ébahie de Ma Délire- Songs of Love, lost and found il y à déjà trois ans; disque immense qui nous valu une courte chronique intime et ébaubie, on commençait à trouver le temps long sans Myriam Gendron. Mayday, qui comme son nom l’indique nous arrivera sur une date lourde de symboles (le 10 Mai) avec des invités de luxe (Bill Nace, Jim White) et un spleen qui semble toujours prêt à lacérer l’apathie pour percer le jour. Premier extrait, Long Way Home fait très bien son petit travail préventif en envisageant les noces improbables entre Joan Baez et Tim Buckley, enfin plus précisément l’immense styliste qui enlumina sa vision, le génial Lee Underwood. Continuer la lecture de « Myriam Gendron, Long Way Home »
Étiquette : Lieu : Québec
Catégories mardi oldie
V/A, Nome Noma 2 : Québec Post Punk & New Wave 1979 – 1983 (Trésor National)
Trésor National est une structure indépendante de rééditions dédiée au patrimoine de la Belle Province. Si le catalogue est varié, comportant notamment une bande originale (Viens Mon Amour de Paul Baillargeon & Dean Morgan), le label semble avoir développé une certaine appétence pour les années 80. Un choix judicieux : la musique québécoise de la décennie yuppie n’a pas eu en France la résonance des artistes de la génération précédente (Robert Charlebois, Harmonium, Offenbach, Michel Pagliaro etc.). Pourtant nos camarades francophones ont eu quelques belles réussites à leur actif.
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Catégories chronique réédition, mardi oldie
V/A, Le Flash Boum! Beat (Platinum, 2023)
Depuis 2016, El Vidocq, Laurent Laffargue pour l’état civil, publie des compilations en s’inspirant de sa collection de 45 tours sur le label Jukebox Music Factory. Celui-ci est adossé à une structure bien connue de l’underground français : Platinum Records. En plus de compter un beau catalogue (Mujeres, Pack AD, Rubin Steiner, Bosco…), Platinum représente un pan de l’histoire de la musique électronique et de l’indie pop française depuis les années 90. Avant Platinum, il y avait en effet Aliénor Records, un label associatif fondé par trois personnes : Martial Solis (désormais, l’un des deux tauliers de Total Heaven), Vincent Brandao et donc Laurent Laffargue. Que ce soit à travers Aliénor ou Cornflake Zoo (autre label de la galaxie, fondé lui par Stéphane Teynié), les Bordelais ont écrit quelques beaux chapitres de l’histoire de la pop française souterraine (les Autres, Des Garçons Ordinaires, Lemon Curd) et internationale (les Espagnols de Penelope Trip). Continuer la lecture de « V/A, Le Flash Boum! Beat (Platinum, 2023) »
Catégories chronique nouveauté
Yocto, Zepta Supernova (Duprince / Requiem pour un Twister)
La dernière fois que j’ai ressenti un frisson musical à l’écoute d’un groupe en provenance du Québec, c’était en 2019, quand je suis tombé par hasard sur le méchant tube de Bleu Nuit, Concentration, diffusé sur les ondes de la formidable radio locale clermontoise Le Chantier. Et c’est exactement dans les mêmes circonstances que j’en suis venu à découvrir l’existence des Montréalais de Yocto, dont le premier album Zepta Supernova, sorti ce mois-ci, s’impose comme une des très bonnes surprises de l’année 2023. Continuer la lecture de « Yocto, Zepta Supernova (Duprince / Requiem pour un Twister) »
Catégories mardi oldie
Diane Tell, Chimères (1982, Polydor)
Le Québec a souvent eu des artistes et groupes admirables, mais peu d’entre eux furent en mesure d’aller se glisser dans nos disquaires hexagonaux et se faire un place au soleil, ici en France. Diane Tell est, à ce titre, certainement une exception. S’il fallut trois albums à la chanteuse québécoise pour percer en Europe, elle est depuis devenu une valeur sûre de la variété française, s’installant même dans nos contrées. Chimères (titre original), ou Souvent, Longtemps, Enormément (titre français) est son quatrième album. Il sort dans la foulée du succès massif de son précédent disque : En Flèche, renommé Si J’étais un Homme en France. Paru en 1980, le long-jeu connaît une carrière heureuse grâce au slow Si J’étais un Homme, énorme tube, deux ans après sa sortie. Initialement boudée par les radios à cause de sa longueur et sa structure inhabituelle, NRJ craque dessus et la met en importante rotation sur ses ondes. Le titre est devenu depuis un classique, un morceau que tout le monde connaît sans forcément savoir qui en est l’autrice. Le genre de chansons que vous pouvez entendre dans un film, sur Nostalgie ou dans votre Franprix. La carrière de Diane Tell décolle, en conséquence, en France. Continuer la lecture de « Diane Tell, Chimères (1982, Polydor) »
Catégories mardi oldie
Harmonium, Les Cinq Saisons (Célébration, 1975)
Le Québec, à la fois si proche et loin. Si nous sommes séparés à travers l’océan Atlantique de nos lointains cousins, nous partageons la même langue. Nos histoires respectives se sont parfois croisées, elles ne partagent pas toujours les mêmes blessures. Au-delà des mots, intéressons-nous au patrimoine musical québécois. Relativement peu connu dans l’hexagone, Harmonium est l’un des jalons de la culture francophone nord-américaine des années soixante-dix. Porté par l’esprit d’indépendance qui anime la décennie, le groupe a su capter les espoirs des siens en les métamorphosant dans une musique onirique et bucolique. Fondé en 1972 par Serge Fiori et Michel Normandeau, le duo devient l’année suivante un trio avec l’arrivée de Louis Valois. Ils constituent l’ossature du groupe, en particulier sur les deux premiers albums : Harmonium (1974) et Les Cinq Saisons (1975), également connu sous le nom de Si On Avait Besoin d’une Cinquième Saison. Continuer la lecture de « Harmonium, Les Cinq Saisons (Célébration, 1975) »
Catégories avant-première, borne d'écoute, sous surveillance
Sous Surveillance : le premier EP de Coins Parallèles en écoute exclu
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Catégories selectorama
Selectorama : TDA
Percussions métalliques qui semblent surgir d’une usine la nuit, grondements de drone comme si la télésurveillance émettait un son inquiétant, voix caverneuse monocorde échappée d’une orée de bois, l’univers de TDA est certainement anxiogène, mais à travers cette perception industrialiste se cache un jeune multi-instrumentiste canadien, Samuel Gougoux, qui tire sans aucun doute l’atmosphère de son disque de son contexte de création. L’isolation, dans la campagne de son enfance, à Bas-Saint-Laurent, au Québec. Là, il s’imprègne des sons de l’extérieur, se documente sur les lieux, se perd dans la forêt. Entre le retour aux peurs primaires et les visions sculpturales du décor des arbres entremêlés, il imagine cet album complètement brut, où l’on ne sait plus si les sons viennent de la nature ou des machines. Ce puissant premier album Ascète se place en rupture radicale avec le son des groupes auxquels Samuel à participé (Corridor, Jonathan Personne) et affirme un créateur hyper singulier, entre musique industrielle, expérimentale, et no wave, chantée en français. Pour section26, il nous propose d’écouter quelques pierres qui ont jalonné son chemin dans la forêt.