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En boucle

Ça frappe à la porte, ce vieux tambour.

C’est là.

Ça te dit viens, écoute-moi, tu ne sauras rien de mieux, quelle promesse, un peu d’âcre agréable au long de la gorge, un peu de poil qui se dresse en couches depuis les tréfonds du derme, hop, dressé, hop, dressé, ainsi de suite. Et ça recommence.

Le vieux tambour : une longue plainte, pourtant si vite passée, devenue tambour parce que tu l’as voulue, parce que tu as appuyé sur la touche ≤ maintes fois. Un nombre indécidable et indécidé.

Il continue.

Tu écoutes une chanson en boucle. Continuer la lecture de « En boucle »

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Sous Surveillance : Scarlatine

Scarlatine
Scarlatine
Qui ?
Morgane, qui officie dans le trio Tôle Froide (post dub punk) et Calanques (ambient)
Où ?
France, Saint-Étienne
Quoi ?
Une cassette nommée Mimosa paru chez Indian Redhead Records à Clermont-Ferrand et Le Syndicat des Scorpions à Metz fin Février.

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Hugues Blineau, Le jour où les Beatles se sont séparés (Mediapop Editions)

Beatles Hugues Blineau
Photo : Hugues Blineau via la page facebook du livre

Le 10 avril 1970, je ne suis pas née. Je ne suis même pas encore à l’état de projet pour mon père et ma mère qui, par ailleurs, ne se sont pas encore rencontrés. En avril 1970, ma mère fait l’amour pour la première fois, je le sais car j’ai retrouvé son journal d’adolescente lorsque j’ai vidé son appartement après sa disparition. Le 10 avril 1970, les Beatles se séparent et si je ne suis pas sûre que cette nouvelle perturbe beaucoup ma mère, je suis en revanche certaine que mon père, ses cheveux longs et sa guitare en sont assez peinés, lui qui adorait George Harrison à qui il ressemblait vaguement. Mais de tout cela, je me fiche pas mal, je n’ai jamais été très fan des Beatles, même si comme tout le monde je peux citer un certain nombre de leurs chansons. Il y a celles que je déteste comme Ob-La-Di, Ob-La-Da ou Let It Be, et celles que j’aime beaucoup comme Sexy Sadie ou Come Together, mais il faut bien avouer que je ne me relève pas la nuit pour les écouter. Je me souviens d’avoir entendu les démos du White Album avec un garçon et d’avoir trouvé que Happiness is a warm gun était meilleure ainsi. Mais j’ai aussi souvent discuté avec un autre garçon qui qualifie les Four Guys de baltringues. Et, comme il est du genre persuasif, il a fini par m’en convaincre. Continuer la lecture de « Hugues Blineau, Le jour où les Beatles se sont séparés (Mediapop Editions) »

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I Like 2 Stay Home #9 : Pop Lane

Un mix thématique par jour à écouter en temps de confinement.

Il est temps que cette histoire soit racontée, comme chantait l’autre. La période est propice au surgissement des souvenirs et, vingt ans plus tard, les filtres de la mémoire ont suffisamment fait leur œuvre pour ne retenir de l’aventure Pop Lane, à laquelle j’ai eu la chance de participer un peu, que les éléments les plus marquants. La passion commune de ces quelques garçons – les quatre associés fondateurs et tous les autres compagnons de route – pour une certaine idée de l’indie-pop ; leur envie communicative de rendre accessibles dans des magasins où l’on vendait encore parfois davantage de disques que de percolateurs ; ces perles rares dénichées dans les catalogues foisonnants des labels espagnols ou anglo-saxons ; l’entrepôt toujours bordélique, souvent enfumé, au sous-sol de la Cité Paradis et le baby-foot sur-utilisé ; les disques, surtout, sélectionnés sur la fois de coups de cœur collectifs et parfois balancés comme autant de bouteilles à la mer dans l’espoir pas si vain qu’ils finissent par rencontrer des oreilles attentives. Tout cela n’a duré qu’un temps – six années, de 1998 à 2004. Seules demeurent quelques solides amitiés et une poignée de chansons considérables. Comme un panorama totalement subjectif de ce que fût l’indie-pop au tournant du siècle dernier. Continuer la lecture de « I Like 2 Stay Home #9 : Pop Lane »

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#7 : Orchestre Les Kilt’s, Jerk Bastos (Bastos, date inconnue)

Bastos sous le cendrier.
Bastos sous le cendrier.

Au matin du 7ème post le confiné éprouva le besoin de faire une pause. Sur le sol de la grotte-bureau s’étalait une sélection mouvante de 45 tours devant laquelle il ne cessait de tergiverser. L’idée d’un combo Teenage Filmstars / Missing Scientists l’avait effleuré, vite rattrapée par l’envie de lever le coude avec Will Oldham, avant que s’impose le Adieu Paris des Fils de Joie, momentanément. Ou alors les Specials ? Et pourquoi pas Saint Etienne, Unrest, Kid Pharaon & The Lonely Ones, les Nails ? Sans oublier le fameux disque volé qui, pris au pied de la lettre, autorisait un post à la Poe. La plupart de ces choix flattaient sa veine potache. Il craignait que celle-ci change de braquet et lance une échappée qu’il aurait du mal à contrer dans ce tour du sillon en 45 jours qu’il s’était imposé. Le texte consacré aux Tindersticks, écrit comme dans une parenthèse enchantée, avait suscité quelques retours. Il en avait été touché mais devinait, et c’était là une sensation à la fois amère et rassurante, qu’il ne ferait pas mieux, du moins pas dans cette configuration quotidienne à flux tendu. Continuer la lecture de « #7 : Orchestre Les Kilt’s, Jerk Bastos (Bastos, date inconnue) »

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I Like 2 Stay Home #5 : Lucio Battisti

Un mix thématique par jour à écouter en temps de confinement.

Je conserve soigneusement une compilation semi-licite de l’édition 1969 du Festival di Sanremo. Non pas pour France Gall qui s’y produisit — comme elle s’est produite dans tous les concours de chants de l’après-guerre –, pas non plus pour la chanson qui remportera le concours, Zingara de Bobby Solo et Iva Zanicchi. Un couple que l’on croirait sorti d’un roman populaire : lui, cheveux en arrière et visage coulant de maquillage et elle, triste et malicieuse poupée de téléviseurs.

Non, je la conserve pour ce qui, dans les sillons, manque : les manifestations nourries alors que l’Italie entre dans les années de plomb, le premier attentat des dites années, le contre-Sanremo socialiste qui se produisit en même temps, et, plus que tout encore, Lucio Battisti. Continuer la lecture de « I Like 2 Stay Home #5 : Lucio Battisti »

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#4 : Gang of Four, At Home He’s a Tourist (EMI, 1979)

Gang Of Four
Gang Of Four chaleur tournante.

Cette histoire de gouttière toujours pas réparée (cf. #2) va finir par m’en coûter, je le crains. Ma femme télétravaille, les enfants ont des télécours et des télédevoirs, et moi, histoire de recoller au peloton, je clame que je suis au téléchômage. Dès lors m’incombe une large part des tâches ménagères, les courses, le bricolage, le jardinage, et que sais-je encore. Sauf qu’évidemment, fidèle à ma mauvaise réputation, j’en fiche pas une rame. Cumul des manquements plutôt que des mandats, et lourds cumulus nimbus qui s’agrègent au-dessus de ma tête. « Là, papa, ça commence à devenir tendu », ironisent les kids. Alors hier, quand ma femme m’a lancé, l’œil noir et des éclairs dans la voix, que je me comportais comme un touriste dans ma propre maison, ma réaction ne s’est pas fait attendre : je n’ai pu m’empêcher de lui sourire en retour et de la gratifier d’un tendre baiser. Pour mieux me précipiter ensuite dans ma grotte (car on est d’accord, Leroy Merlin et Bricomarché, c’est bien fermé ?), déterminé à retrouver ce single (leur deuxième, si je ne m’abuse) de Gang of Four qui se rappelait ainsi à mon bon souvenir. Continuer la lecture de « #4 : Gang of Four, At Home He’s a Tourist (EMI, 1979) »

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I like 2 Stay Home #3 : If you need me, call me on my shell

Un mix thématique par jour à écouter en temps de confinement.

Vingt-six titres avec sea, ocean ou beach dans le titre parce qu’on a bien besoin d’une grande bouffée d’air métaphoriquement iodée. Choix un peu aléatoire, ordre tout aussi aléatoire, la mer n’obéit pas aux ordres, n’est-ce pas ? Continuer la lecture de « I like 2 Stay Home #3 : If you need me, call me on my shell »