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Musical Écran 2022 : « Trip! » de Lilly Creightmore

Le trip, c’est le voyage, en mouvement ou à l’intérieur de soi. Une expérience que Lilly Creightmore s’apprête à vivre intégralement lorsqu’elle débarque à Austin, Texas, en Octobre 2008. La photographe et vidéaste londonienne est invitée par les Black Angels à couvrir leur tournée avec Roky Erickson, fondateur des mythiques 13th Floor Elevators. Ce premier périple l’amène à la rencontre des Brian Jonestown Massacre, des Warlocks ou de Black Rebel Motorcycle Club. Au travers de ces entrelacements commence à s’écrire une histoire, celle du réveil d’une scène « rock psychédélique », terme que les 13th Floor Elevators avaient les choses sont parfois bien faites été les premiers à employer dans les années 1960. Pour la jeune femme, indifférente au rock mainstream servi par les groupes anglais de l’époque, écœurée par la corporatisation de l’industrie musicale, cette expérience est une révélation : il y a dans le son de ces guitares ce qu’elle a tant écouté et aimé (Ride, Spacemen 3…) et auprès de ces musiciens une communauté à laquelle, enfin, s’identifier. Continuer la lecture de « Musical Écran 2022 : « Trip! » de Lilly Creightmore »

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Marlon Williams, My Boy (Dead Oceans)

Au rayon Marlon Williams, on ne connaissait, jusqu’à il y a peu, que le grand Marley Marl, strict homonyme de l’homme qui nous intéresse ici. Mais on ne va pas jouer au malin et prétendre avoir été alerté il y a déjà dix ans par une poignée de disques réalisés en duo avec son compatriote Delaney Davidson, il n’en est rien ! Comme ce dernier, Marlon Williams est Néo-Zélandais et les deux musiciens ont œuvré communément, à l’abri de la hype, dans un domaine assez peu exposé sur nos terres : la country. Et pour intituler une série de disques Sad But True-The Secret History Of Country Music Songwriting, mieux vaut en avoir sous le pied. Continuer la lecture de « Marlon Williams, My Boy (Dead Oceans) »

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V/A, Paisà Got Soul : Soul, AOR & Disco in Italy 1977 / 1986 (Four Flies)

L’année dernière, notre émérite collègue Rosario Ligammari publiait l’excellent Buongiorno Pop chez Le Mot et le Reste, un hommage à la vibrante pop transalpine. Paisà Got Soul arrive à point nommé pour remettre une pièce dans la machine. Généreuse sélection de 15 chansons, la compilation explore les chaleureuses contrées de l’AOR. Ce genre musical, longtemps moqué et ignoré, a le vent en poupe depuis quelques années. Qu’il soit désigné sous le sobriquet de Yacht Rock, Soft Rock, ou Album-Oriented Rock, la recette n’en reste pas moins similaire : la musique cross-over ultime de la fin des seventies, entre rock, idéaux hippy, accords jazzy et groove détendu soul/funk/disco. Comme les Beatles, quinze ans plus tôt, The Doobie Brothers, Steely Dan, Fleetwood Mac ou Earth Wind and Fire ont fait des émules un peu partout. Continuer la lecture de « V/A, Paisà Got Soul : Soul, AOR & Disco in Italy 1977 / 1986 (Four Flies) »

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Mimi par cœur

Mimi Parker / Low
Mimi Parker / Low

C’était en février 2013, dans un appartement parisien. Dès que la soirée de poche avec Low avait été annoncée, j’avais fait des pieds et des mains pour y assister. Le soir même, j’avais acheté un bouquet de fleurs pour remercier Dali, qui m’avait confirmé quelques jours plus tôt que je pourrais y assister. C’était un double évènement : Low en appartement, et Low en duo. Juste Alan Sparhawk et Mimi Parker. Low est un des groupes que j’ai le plus vus en concert, mais je n’avais jamais eu l’occasion de les entendre dans cette configuration.

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Climats #34 : Yo La Tengo, Erwin Blumenfeld

Peut-on écouter la voix de Calvin Johnson les jours d’orage ?
Et Josef K sans avoir lu Kafka, c’est toujours aussi bien ?

Climats met en avant disques et livres selon les aléas de la météo. Continuer la lecture de « Climats #34 : Yo La Tengo, Erwin Blumenfeld »

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EggS, l’indie next door

Brillant premier album pour le quatuor nord parisien devenu septette

Eggs
Eggs / Photo : Jules Vandale

Il aura pris son temps pour arriver à terme, mais il est enfin là. A Glitter Year, premier et excellent album de EggS est sorti ce vendredi 4 novembre sur Howlin Banana, Safe In The Rain et Prefect Records chez nos amis d’outre-Manche (et en édition limitée chez Rough Trade), on y reviendra d’ailleurs dans peu de temps. En attendant, rencontre avec Charles, Léo, Manolo et Rémi pour discuter fanzinat et héros locaux, musique de copains et références obscures, autour d’une ou deux Super Bock. Continuer la lecture de « EggS, l’indie next door »

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The Delines – On dirait le Sud

The Delines
The Delines / Photo : Jason Quigley

Avant, il y avait Richmond Fontaine. Ce groupe que j’avais essayé d’aimer, brièvement et vainement, à la fin des années 2000. Comme avec quelques autres – The Hold Steady, Drive-By Truckers – les louanges de la presse anglaise, Mojo et Uncut en tête, avaient suffi pour me donner l’envie de tenter l’expérience et pour acquérir ces albums sur la foi de critiques dithyrambiques. Des disques que je ne retrouve plus sur les étagères encombrées – jamais un très bon signe – et qui ont dû finir dans une cave ou sur les rayons d’occasion de Gibert. Une première rencontre avec l’Amérique de Willy Vlautin globalement manquée, donc. Les souvenirs en sont vagues mais les raisons demeurent : une forme musicale qui charriait encore quelques poncifs country un peu trop virils pour mon goût de l’époque ; du rock littéraire, peut-être bavard. Continuer la lecture de « The Delines – On dirait le Sud »

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Selectorama : Sylvie (Ben Schwab)

La vie dans les replis du temps. Ou plutôt dans les sillons d’un disque de Carole King. C’est à ce pas de retrait, loin de l’époque, que nous invite pour l’instant Ben Schwab, en vacances de Drugdealer. Sur le premier album de son nouveau projet, Sylvie, il est beaucoup question de prolonger les lignées musicales, de maintenir une certaine forme de fidélité aux héritages. C’est, en effet, après avoir découvert, dans les combles de la maison familiale, une caisse de bandes magnétiques enregistrées par son père et ses camarades en 1975 et demeurées inédites à ce jour que Schwab a décidé d’honorer à sa manière ces vestiges de l’archéologie intime. Déja-Vu, comme chantaient les quatre autres, ou déjà entendu ? Sans doute, mais ce n’est pas vraiment la question. Il y a, dans la ferveur personnelle qui imprègne ces sept morceaux, quelque chose de plus puissant et qui échappe aux nostalgies convenues de la reconstitution historique. Un sens de la continuité enthousiaste que l’on retrouve dans les propositions d’écoute défendues par Schwab et qui, tout comme lui, bousculent les contraintes trop strictes de la cohérence chronologique. Continuer la lecture de « Selectorama : Sylvie (Ben Schwab) »