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« Le Village », extrait du nouvel album de Arlt

Ça ne se décide pas, ces choses-là. Quand on n’entend plus la manière et qu’on entend la chanson. Peut-être que la basse aide, ou la pente, même si la pente fait un peu des histoires dont on se moque quand on écoute une chanson, mais bon, cette pente, ce n’est pas n’importe quelle pente, c’est la pente d’en face, Thiers, on y vit ou on n’y va pas, à moins de connaître quelqu’un qui connaîtrait quelqu’un qui.

Dans les montagnes thiernoises.

Gamin je faisais du vélo sur les pentes d’en face, celles qui descendent de la plaine de Laschamps. En voilà une belle jambe, toujours moins belle que l’invraisemblable chanson Le Village par Arlt, que voici clippée en avant-première “par un ami” (NDLR:  Bertrand Belin, pour le citer). Les deux n’ont jamais si bien chanté, joie des voix qui vieillissent et se posent dans les dix directions.

Un album est à venir, s’il est aussi beau que cet extrait, il sera le meilleur, comme chacun des autres. Ce n’est pas une mince affaire de s’employer autant à la beauté.


Arlt Turnetable ObjetDisqueTurnetable, le nouvel album de Arlt paraîtra le 20 mai prochain chez Objet Disque.

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Selectorama : Confidence Man

Confidence Man
Confidence Man / Photo : Jamie Heath

Ok, il a fallu un petit temps de réflexion pour décider si Confidence Man avait sa place ici, tant le quatuor de Melbourne s’illustre dans une dance pop totalement exaltée à la limite de la poule sans tête. Quelques signaux sont toutefois passés au vert : en premier lieu, ils sont signés sur Heavenly Recordings, que l’on suit depuis trois décades, de East Village à Saint Etienne, en passant par Beth Orton, The Magic Numbers ou Doves, jusqu’à plus récemment Working Men’s Club, Baxter Dury et tant d’autres. Puis, dans les playlists de A Certain Radio, on les retrouve autant chez le vétéran éclairé Daniel Dauxerre que chez Pipi de Frèche, notre onde sensible. Soit. Mais qu’en est-il de cet album si justement nommé Tilt ? Sorti il y a quinze jours à peine, ils ont apparemment balancé dans pèle-mêle dans la marmite breaks mancuniens, pianos house, basses stéroïdées, lyrics aussi joyeusement crétins que back in the days dans les 90s (Push It Up, KIss N’Tell, ce genre), allant radicalement à contre-courant d’une ère totalement anxiogène. Alors, soit on l’admet et on considère que Holiday est le meilleur hymne après moi le déluge, soit on retourne chouiner en écoutant des choses tristes. Vous êtes prévenus, et pour mieux comprendre leur confidence, voici les neuf titres qu’ils ont choisis pour ce selectorama absolument pas sérieux. Continuer la lecture de « Selectorama : Confidence Man »

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Jazzoux, Quand Le Jus de Rythme… (In Paradisum)

JazzouxLa dernière et toute récente édition du festival Sonic Protest a pu confirmer l’excellente santé d’une scène aux frontières souvent délicates à cerner : entre bruitisme et arythmie, improvisation néo-free et recherche électronique, elle assume avec une souveraineté radicale le multiple héritage des musiques expérimentales. Au sein de cette constellation, Amédée de Murcia (Somaticae, Balladur, OD Bongo) et Claire Gapenne (Terrine, Headwar, Me Donner) en incarnent avec brio le versant free-beat, noise et industriel. Activistes et pivots d’une mouvance toute entière dévouée au culte du feedback, de la distorsion et du bug analogique/numérique, c’est avec un projet commun, Jazzoux, qu’ils nous reviennent ici. Marquant par la même occasion le retour de l’excellent label In Paradisum, ce disque au titre improbable, Quand Le Jus De Rythme…, impose une sorte de No Techno sauvage et abrasive. Continuer la lecture de « Jazzoux, Quand Le Jus de Rythme… (In Paradisum) »

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Barrabás, Barrabás (1972, RCA)

En 1972, le batteur madrilène Fernando Arbex est déjà un vétéran de la scène rock ibérique. Passé par le groupe pionnier Los Estudiantes, il est surtout un des piliers de Los Brincos, une des très grandes formations espagnoles des années soixante. Après l’expérience Alacrán, en compagnie du chanteur Iñaki Egaña (ex-Los Buenos), il monte Barrabás, un sextet, chantant en anglais. Le groupe se compose de nombreuses personnalités de la scène rock nationale d’alors : les frangins, d’origine philippine,  Ricky et Miguel Morales (ex-Brincos et frère d’Antonio « Junior »), le Cubain Tito Duarte et le Portugais Juan Vidal (ex-Los Grimm). Dans les pas d’Osibisa, Mandrill, El Chicano et Santana, Barrabás expérimente avec les rythmes africains et latins. Festive et dansante, leur musique est une bacchanale de percussions. Arrangées, avec un sens aiguisé du détail, les huit compositions originales de leur premier album, généralement intitulé Barrabás, démontrent un savoir faire à la hauteur de leurs références. Continuer la lecture de « Barrabás, Barrabás (1972, RCA) »

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Daniel Rossen, You Belong There (Warp / Kuroneko)

De l’estime, certainement. De l’admiration, parfois. Les sentiments que nous avaient inspirés jusqu’à présent les contributions cumulées de Daniel Rossen aux œuvres de Department Of Eagles ou de Grizzly Bear n’avait jamais dépassé, il faut bien l’avouer, ces considérations teintées d’intellectualisation un peu distante et qui constituent généralement autant d’obstacles insurmontables à l’expression spontanée de la passion musicale authentique. Celle qui, à l’instar du sentiment amoureux, ne saurait se nourrir de la seule reconnaissance des qualités objectives de l’être élu. Il demeurait toujours comme un écart infranchissable, une pointe d’ennui mêlée d’incompréhension ou de déception à l’écoute de ces bibelots sonores, brillants et sophistiqués, devant lesquels, tragiquement, on ne pouvait s’empêcher d’attendre ce qu’ils étaient incapables d’offrir : un peu d’évidence, un semblant de relâchement formel ou tout simplement un refrain. Rien n’a vraiment changé et ce premier album solo ne contient, en apparence, rien qui soit susceptible de satisfaire davantage ces attentes inadéquates. Et pourtant tout est différent. Continuer la lecture de « Daniel Rossen, You Belong There (Warp / Kuroneko) »

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Climats #13 : Pavement, Toyen, Louis Malle

This could be the saddest dusk ever seen
You turn to a miracle high-alive
Michael Stipe

Peut-on écouter Vauxhall and I de Morrissey sous le franc soleil de juillet ? Et un Antônio Carlos Jobim empêtré dans un crachin de février, c’est toujours du Antônio Carlos Jobim ? Climats met en avant les sorties disques et livres selon la météo. Continuer la lecture de « Climats #13 : Pavement, Toyen, Louis Malle »

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Sous Surveillance : Agit

Agit
Agit
Qui ?
Agit est composé de Robert Pawliczek que l’on connait également à travers son projet solo Bobby Would, mais aussi Pitva, Itchy Bugger & Privat et Zmil qui officie dans Pitva, Parasite Dreams, Autor, Ubel & Cetera.
Où ?
Vienne, Autriche

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Selectorama : Destroyer

Destroyer
Destroyer

Survivre à un disque qui a marqué au fer blanc une génération de fans de musique indépendantes n’est pas une tâche facile. Kaputt, sorti seize ans après les débuts de Destroyer, était alors considéré comme un étalon du cool et l’est resté depuis. Car Dan Bejar était déjà en dehors de tout calcul et des courants musicaux éphémères. S’ensuivit un changement de cap moins lyrique, musicalement toujours passionnant, mais en pente douce. D’où la surprise créée par Labyrinthitis, quinzième album de Destroyer, une œuvre de haute volée. New Order faisant partie de l’ADN du groupe, les influences ont beau rester les mêmes, Bejar n’hésite pas à les triturer, à les emmener sur le dancefloor avec une ambition que l’on ne soupçonnait pas jusqu’à aujourd’hui. Labyrinthisis est son disque le plus aventureux car il allie avec classe une évidence pop à une expérimentation sonore un peu crasse. Soit un condensé du meilleur de Destroyer depuis Poison Season, mais qui laisse entrer suffisamment de lumière pour vous donner envie de bouger plutôt que de déprimer au bout du troisième morceau. A l’occasion de ce nouvel album, Dan Bejar nous présente dix titres qui l’obsèdent. De Bill Evans, Fiver à Loscil, tous sont à l’opposé de la densité de ses propres morceaux, mais ils donnent une bonne idée de la quête émotionnelle qu’il cherche à retranscrire. Continuer la lecture de « Selectorama : Destroyer »