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Aerial M, The Peel Sessions (Drag City)

Aerial M The Peel Sessions Drag CityEn écoutant d’une oreille volontairement inattentive cette Peel Session de David Pajo enregistrée en mars 1998 et parue enfin ces jours-ci avec une pochette respectant à dessein la charte graphique assez problématique du label Strange Fruit qui en publia une palanquée au mitan des années 80*, l’on s’aperçoit que l’inattention préalable ne peut pas être de mise bien longtemps. Par l’amitié brisée par balle auto-infligée d’un ami parti il y a 5 ans déjà. Et qui était fan de Slint à un niveau expert. Où que tu sois mon vieux Jac, ce disque t’aurait plu sous toutes ses coutures et j’aurais tant aimé me réjouir de cette petite mais assez dense demi-heure en ta compagnie. D’autre part, parce que Pajo y règle un certain nombre de comptes avec son passé avant de commettre un (autre) très grand disque sous le nom de Papa M, Whatever Mortal (2001). Et qu’à la jonction des deux, il arrive également à se joindre temporairement à ses anciens collègues Brian McMahan et Britt Walford sous bannière The For Carnation. Continuer la lecture de « Aerial M, The Peel Sessions (Drag City) »

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Pernice Brothers, Overcome By Happiness (Sub Pop / New West Records, 1998)

Pernice Brothers, Overcome By HappinessC’est d’abord l’histoire de deux frères qui grandissent à Holbrook, dans le Massachusetts. Le plus grand, Bob et son cadet de six ans, Joe, qui tente d’abord de se glisser dans les traces de ses enthousiasmes musicaux partagés, puis, à l’adolescence, d’épater son aîné, celui qui a touché sa première guitare à l’âge de cinq ans et qui a déjà posé un pied dans le monde des adultes, en élaborant ses premières chansons – quelques pastiches d’abord, inspirés des tubes du moment entendus à la radio. D’autres suivent, au début des années 1990. Le cadet est doué, incontestablement, et cela commence à s’entendre avec ses groupes. The Scuds qui deviennent ensuite Scud Mountain Boys. Comme quelques autres à la même époque, ils redécouvrent les vertus simples d’une écriture country traditionnelle qu’ils tentent, parfois de façon un peu pataude, de transformer en tremplin vers la modernité. Continuer la lecture de « Pernice Brothers, Overcome By Happiness (Sub Pop / New West Records, 1998) »

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Stranger Teens #37 : « Colori » par Luca Carboni

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

En 1998, j’avais dix ans, je n’étais alors pas encore un adolescent, même si pour moi l’enfance s’achevait au moment où l’âge atteignait les deux chiffres ; en 1998, je n’étais donc plus un enfant. Fin de juillet à Turin, je troquai l’écrasant soleil matinal contre l’air conditionné d’une grande surface ; c’était hier, nous étions à des siècles-lumières du streaming : pour écouter un disque, il n’y avait pas trente-six mille solutions, il fallait l’avoir. On pouvait cela dit le goûter au casque : rayon « musique » de la surface, à deux pas d’une dégustation de Limoncello, je pressai le bouton play de Carovana (Caravane) et c’était parti.

NDLR : Alors que nous avions bien entamé les participations d’invités à cette série, nous revenons aujourd’hui exceptionnellement à l’un de nos contributeurs, échappé tout l’été dans son Italie natale.

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Stranger Teens #8 : « The Rockafeller Skank » par Fatboy Slim

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.


Noël 1998, je suis à la FNAC Montparnasse avec un chèque cadeau d’entreprise. J’hésite entre plusieurs disques, dont un album de « techno » plutôt terrifiant. Mon choix se porte finalement sur You’ve Come a Long, Baby de Fatboy Slim, cinquante francs moins cher. J’entends un bout de The Rockafeller Skank sur la borne d’écoute et je me décide en cinq minutes. J’ai quinze ans, je suis en seconde et mes goûts viennent enfin de se séparer symboliquement de ceux de mes parents. Continuer la lecture de « Stranger Teens #8 : « The Rockafeller Skank » par Fatboy Slim »

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Kruder & Dorfmeister, The K&D Sessions (!K7, 1998)

Jusqu’à 2020, les Autrichiens Kruder & Dorfmeister n’avaient jamais publié d’album, mais leur place dans l’histoire de la musique électronique était pourtant déjà assurée depuis plus de vingt ans. Le duo se fait remarquer en 1993 avec la publication de l’EP G-Stoned dont la couverture pastiche celle de Bookends d’un autre duo : Simon & Garfunkel. Les Européens ne pratiquent cependant pas le folk gracieux des ainés américains mais du downtempo, genre apparu dans les années 90. À défaut d’un véritable album, les Viennois ont publié, en plus d’un excellent mix dans la série DJ-Kicks (en 1996, déjà chez !K7), un double-cd de remixes, les K&D Sessions Continuer la lecture de « Kruder & Dorfmeister, The K&D Sessions (!K7, 1998) »

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Monsieur de Foursaings, Voulez-vous me faire la cour ? (1998, Escalator Records)

Il est arrivé en 4L, ou était-ce une 2 CV, dans les petites rues de Sainte-Marie-sur-Mer, près de Pornic. Il s’est présenté à nous, chemise blanche, col ouvert sur un léger foulard de soie, pantalon à pinces de couleur claire sur chaussures cirées, blazer marine à boutons dorés. Mèche de cheveux rabattue délicatement. Il était venu nous rendre visite comme promis pour l’après-midi, quelques jours auparavant, lors d’un tournoi de football rassemblant la crème de la minuscule scène pop française, amoureuse des fanzines, cassettes, 45 tours… Nous étions venus de Paris, de l’Ouest, et de l’Est du pays nous réunir à la Gaube, dans le bocage vendéen. Continuer la lecture de « Monsieur de Foursaings, Voulez-vous me faire la cour ? (1998, Escalator Records) »

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Dump, That Skinny Motherfucker With The High Voice (Shrimper, 1998)

Tout l’été, les albums qui ont échappé aux radars des plateformes de streaming.

Il y a quelques jours, la chaîne de télé du net Cinephobe s’apprête à diffuser une version inédite du film I’ll Do Anything de James L. Brooks. Cette version, Graal des adeptes du cinéaste américain, serait le fameux mais invisible montage avec la musique composée à l’époque par Prince (dont neuf chansons) et rejeté au dernier moment. Alors que les communautés cinéphiles s’activent à planifier la récupération des données, quelques heures avant la programmation, tombe une malheureuse nouvelle : la chaîne fait part d’un message reçu en dernière minute. Il s’agit du redoutable cabinet Fredrikson qui gère, depuis la mort de la star, ses droits. Froidement, fermement, les juristes et avocats intiment l’ordre de ne pas diffuser ce programme, sous peine de poursuites dévastatrices. Avec un définitif : pouvez-vous nous joindre par courrier électronique pour signifier que vous avez bien compris ? Compris ? Continuer la lecture de « Dump, That Skinny Motherfucker With The High Voice (Shrimper, 1998) »

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Big Beat, une playlist et 50 raisons de le détester

Le Big Beat fut probablement, quelques années durant, la bande son des troisièmes mi-temps noyées sous les pintes de bières tièdes et des poutres d’amphétamines (selon ceux qui y étaient) dans les pubs du royaume britannique, pourtant le genre représente une sorte de parenthèse délirante et hédoniste dans les (assez) sérieuses quatre-vingt dix. Très loin du rock indépendant faisant une fixette sur le Velvet, tout aussi espacé des expérientations à la lisière de la Drum & Bass ambitieuse (pour ne pas dire chiante) de Photek, à rebours de l’éthique underground de la House américaine, petit frère sous-doué plus marrant du Trip Hop, l’éphémère genre cumule toutes les tares possibles : dégoulinant à souhait, novelty dans son essence, totalement dédié à la fête sans prise de tête. Continuer la lecture de « Big Beat, une playlist et 50 raisons de le détester »