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Rhume, Vigilance Rose (Liquide l’après-midi / Bruit Blanc)

 

Rhume Vigilance Rose

« Je monte les barreaux d’une échelle,
elle est molle »

À l’occasion de sa sortie en vinyle et en cassette le mois dernier, je voulais évoquer Vigilance rose (qui date de l’année dernière) du groupe Rhume. Comme de trop nombreux disques mis de côté, il était finalement passé à l’as, à force de reporter sine die son écoute. Il se trouve que le nom du groupe m’est revenu aux oreilles par la bande, puisqu’en travaillant sur les Années Lithium (encore elles, il faut vous y faire, hein, c’est l’œuvre d’une vie), j’ai interviewé Christian Quermalet (des Married Monk notamment). Ce dernier, metteur en son de Vigilance Rose, avait évoqué Rhume, en me disant que ça pouvait m’intéresser. D’ailleurs, en y jetant une oreille rapide à l’époque, j’ai vite fait le lien avec une question qui revenait souvent à propos du label de Vincent Chauvier (ne serait-ce que dans l’émission sur Rinse France, que je vous invite à réécouter) : pouvait-on identifier clairement un héritage, des descendants qui s’inscriraient dans une identité rattachée à Lithium ? Continuer la lecture de « Rhume, Vigilance Rose (Liquide l’après-midi / Bruit Blanc) »

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The Great Escape Festival à Brighton : compte-rendu et coups de cœur

Du 12 au 14 mai dernier se tenait à Brighton The Great Escape, the festival for new music qui réunit chaque année près de 500 groupes et musiciens émergents, mais aussi tout un réseau de professionnels venus dénicher leurs prochains protégés. Comment aligner tant de concerts en trois jours ? En mobilisant la trentaine de salles et pubs de la ville, une partie des galets de la plage, et en limitant les sets à une demi-heure. Illusoire en revanche d’imaginer en voir ne serait-ce qu’un dixième : plusieurs performances se produisent en même temps, et les trajets à pied d’une venue à l’autre, souvent assortis de files d’attente plus ou moins prévisibles obligent à faire des choix. 

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Chant·mps d’impermanence

Les américains Big Thief en tournée française

Big Thief
Big Thief / Photo : Dustin Condren

La trente-huitième fois que j’écrirai la même chose, ne vous sentez pas obligé de m’arrêter. Ce ne sera toujours pas grave.

Ces jours-ci, Big Thief est de retour en France pour une série de concerts, et même les youtubeurs les plus réservés ont pu constater que les set-lists se remplissent, à l’habitude retrouvée du Never Ending Tour du groupe, de versions alternatives et de titres inédits, tandis que Dragon New Warm Mountain I Believe in You, montagne d’inspiration, une heure et vingt minutes, a pris la place d’une rivière infinie dans nos réflexes d’écoute. Continuer la lecture de « Chant·mps d’impermanence »

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Tamar Berk : Grande débutante

Tamar Berk
Tamar Berk

C’est rare mais il en existe encore, parfois. Des albums qui s’imposent, d’emblée, et qui éclipsent à peu près tout le reste. Des albums dont on devine, quelques minutes après une découverte presque fortuite, au détour d’une précieuse recommandation amicale, qu’ils vont faire partie de cette catégorie particulière qui se niche au cœur du quotidien : ceux que l’on écoute – tous les jours d’abord, au moins deux fois par semaine ensuite – jusqu’à en retenir les moindres inflexions, sans parvenir pourtant à en épuiser la substance. Comme s’ils contenaient une vérité essentielle qui ne pouvait se révéler que dans la répétition assidue. Ce n’est pas tous les jours qu’on tombe sur des disques de cette trempe. Continuer la lecture de « Tamar Berk : Grande débutante »

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Selectorama : Rose Mercie

Rose Mercie
Rose Mercie

Alors vous, ça faisait combien de temps que vous n’aviez pas été obsédé par un morceau ?
Un simple morceau.
Au point de l’écouter en repeat ?
Au point de l’écouter tout le temps, hagard, au taquet, interdit ? Plus de 100 fois en deux semaines ? Au point d’en esquisser des remixages absurdes à vos moments perdus parce qu’il est tellement inspirant qu’il vous retourne les tripes à ce point ? Non, franchement, avouez.
Moi ça faisait un moment. Et Rose Mercie, Witching, c’est la 9 sur le disque, franchement c’est plus que notable. Le disque s’intitule ¿Kieres Agua?. Tu veux de l’eau ? Non mais ça ne me ferait pas de mal.
C’est un disque qu’il faut prendre par la fin. Quel coup de génie, tu le crois ou à peine. Personne ne se permettrait autant d’inconscience. Mettre le tube à la fin du disque. Idée un peu débile ou totalement géniale. Comme un antidote secret au cauchemar national. Je vais chercher d’autres exemples et je reviens.

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Lea Bertucci et Ben Vida, Murmurations (Cibachrome Editions)

Les performances et installations de Lea Bertucci impressionnent toujours par leur caractère immersif, et par l’extrême contention de l’expérience du son qui en découle. Un usage particulièrement créatif de l’espace notamment, qui n’est pas sans évoquer les recherches « psycho-acoustiques » de Maryanne Amacher. Et qui permet d’inscrire le travail de Bertucci, étoile montante de la scène expérimentale new-yorkaise, au sein d’une constellation d’artistes sonores très largement influencés par le fameux concept de « Deep Listening » élaboré par Pauline Oliveiros. Aussi, ses productions discographiques sont à aborder dans cette perspective : déjà, avec A Visible Lenght of Light, son précédent LP paru en 2021, constructions minimalistes et recherches timbrales sophistiquées venaient constituer des pièces à l’abstraction hypnotique fascinante. Continuer la lecture de « Lea Bertucci et Ben Vida, Murmurations (Cibachrome Editions) »

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Les Calamités, Encore ! (1983-1987) (Born Bad Records)

Les Calamités Born BadNotes à propos de la réédition des chansons des Calamités sur le label Born Bad

Dire que c’était un rêve d’écrire à propos du groupe de Beaune pour le fameux label, oui, carrément. Quand Jean-Baptiste Guillot m’a appelé, je crois qu’on devait être dans le premier confinement, j’ai eu du mal à réaliser. Un peu inconscient, j’ai dit oui. En même temps, j’avançais dans Les années Lithium et j’avais pris un peu d’assurance dans les entretiens téléphoniques notamment. Passer d’une histoire à l’autre, ça me permettait de ne pas devenir trop obsessionnel. Continuer la lecture de « Les Calamités, Encore ! (1983-1987) (Born Bad Records) »

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Warpaint, Radiate Like This (Rough Trade)

Warpaint Radiate Like ThisWarpaint porte dans ses inflexions mélodiques le soleil et le sable californiens, Warpaint flirte avec des amoureux people s’appelant Chris Cunningham, Josh Klinghoffer, John Frusciante ou James Blake, mais si Warpaint balance de prime abord des paillettes à la sauce hollywoodienne, le groupe ne doit son succès qu’à sa musique subtilement élaborée et repoussant sans cesse ses limites hippie-easy listening ; il faut savoir tendre l’oreille et repérer les ralentissements et noirceurs mélancoliques d’une neo new-wave introspective et d’un rock shoegaze à la puissance voluptueuse.
Je me souviens avoir entendu la musique des quatre filles de Warpaint être étiquetée de soupe girly ; je n’en croyais pas mes oreilles. Les fleurs et les oiseaux peuvent sans doute aussi être qualifiés de soupe biologique passablement ennuyeuse. Je n’en croirais pas mes oreilles. Ulysse n’a qu’à bien se tenir et enfoncer ses boules Quiès un peu plus dans son conduit auditif car les sirènes de Warpaint ont encore pas mal de mélodies addictives dans leur sac. Continuer la lecture de « Warpaint, Radiate Like This (Rough Trade) »