Cindy, Why Not Now? (Tough Love Records)

Les prénoms féminins et la musique pop (dans le sens très large du terme), ça a toujours fait bon ménage. Ou pas loin. J’ai déjà à peu près dressé une liste ici, alors je ne prendrai pas la peine de redétailler toutes les chansons qui convoquent dans leur titre ces prénoms-là, ni celle de revenir sur leur perfection mélodique. Cette fois, le prénom en question est un nom de groupe. Un nom qui brouille les pistes mais pas vraiment non plus. Si vous avez déjà lu par ici et par aussi au sujet de Cindy, vous savez déjà que ce quatuor californien est de fait bel et bien emmené par une jeune femme mais une jeune femme qui se prénomme Karina – et la nouvelle vague qui frappe à la porte comme par hasard…

Cindy
Cindy

Depuis quatre albums, elle et les garçons déclinent une pop à faire perdre toutes ses certitudes géographiques, comme ça a été le cas au détour des années 2008 – 2010 (pour faire bref), lorsque les meilleurs groupes britanniques étaient en fait originaires des Amériques. À cette époque, c’est bien de l’autre côté de l’Atlantique que surgissaient d’un peu partout les héritiers des premières années Creation, de l’intégrale du label Sarah Records et des dix années de Felt. Ils se nommaient The Pains Of Being Pure At Heart, Minks, MGMT, Violens et ils étaient les principaux responsables de cette faille spatio-temporelle. Avec son quatrième album au titre interrogatif qui résonne plutôt comme une déclaration d’intention – Why Not Now? en effet –, Cindy creuse un peu plus le sillon de cette pop légèrement surannée, qui présente les années 1960 à leurs benjamines de 1980, avec le rouge de la timidité aux joues, les yeux lègèrement baissés et un sourire dissimulé. Si l’instrumentale Standard Candle #3 sonne comme le plus bel hommage possible au disparu trop tôt Martin Duffy – orgue de poche en avant (et il en est souvent ainsi tout au long du disque), guitare désabusée et tambourin velvetien comme compagnons d’infortune –, August est la bande originale rêvée pour accompagner une balade sur une plage abandonnée, l’écume de fin du jour prête à effacer les empreintes à peine dessinées sur le sable encore mouillé. Il y a plein de motifs de guitares qui scintillent dans la pénombre, des mélodies qui se murmurent au creux de l’oreille, une rythmique qui n’en fait jamais trop. Playboy se met à nu – une voix une guitare, et pas grand chose de plus – quand Earthly Belonging peut prétendre en même pas une minute trente à devenir l’hymne international de l’insouciance adolescente. En français dans le texte, Et Surtout est comme une virée en mobylette, les rires aux éclats et les cheveux au vent alors que Standard Candle #4 renoue en guise de final avec cette mélancolie qui rend toujours un peu plus belle la vie. Alors voilà, en dix chansons et quoi, trente minutes peut-être, Cindy n’invente strictement rien mais ajoute quelques couleurs à nos souvenirs, le romantisme en bandoulière et la mélancolie comme remède à tous les maux.


Why Not Now? par Cindy est sorti sur Tough Love Records et le groupe jouera mercredi 03 mai au Café de Paris sur notre invitation, à l’occasion de la seconde soirée sur 5 pour célébrer nos 5 ans.

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