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Don & Françoiz, Cover Songs In Inferno (Prohibited Records)

Cover Songs In Inferno par don & françoizLe casting est attachant, la liste des morceaux va de bonnes en meilleures surprises encore. C’est comme si la grande Françoiz Brrr et Nicolas Laureau (Prohibition, Don Nino, NLF3) avaient jeté un œil sur nos premières cassettes, sans même le savoir. Et les suivantes aussi. Il faut croire qu’on a eu les mêmes points de bascule. Ou, à peu de choses près, le même âge au même moment.

L’exercice de l’album de reprises étant devenu, au fil du temps, un passage obligé qui peut rapidement devenir aussi excitant qu’un énième voyage en bateaux-mouches au fil de la Seine. Vos potes ricains sont ravis de l’exotisme, pendant que vous vous souvenez de vos sept, huit voire neuf ans, quand tout cela avait encore un peu de sens. Continuer la lecture de « Don & Françoiz, Cover Songs In Inferno (Prohibited Records) »

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Ivy – Appartement témoins

Ivy
Ivy / Photo : Philippe Garcia

C’est un album qui, un quart de siècle après sa sortie, reste davantage que beaucoup d’autres attachés à la fois au contexte dans lequel on l’a entendu pour la première fois et à la réalité qu’il évoque. Un album qui condense encore mieux que la plupart de ceux qu’on a pu découvrir et apprécié à même période un temps provisoirement suspendu. Ces quelques années qui s’écoulent, entre la fin de l’adolescence et le début du véritable âge adulte, un peu différemment des autres : parfois plus vite, parfois plus lentement, au rythme des derniers flux et reflux de l’insouciance. Continuer la lecture de « Ivy – Appartement témoins »

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Selectorama Les Disques Du Crépuscule

Au début des années 1980, le centre du monde (enfin du monde de la musique intéressante) s’était déplacé à Bruxelles. Là, autour des Disques du Crépuscule fondés par Michel Duval et Annik Honoré, convergeait le meilleur d’un postpunk élargi, allant des expérimentations les plus pointues à la variété pop, et souvent alliant les unes et les autres. Tout cela était porté par une mélancolie très européenne, un rien élitiste, qui rassemblait sur les sorties du label et de ses sous-labels (Radical Records à Paris, Operation Twilight à Londres et Crépuscule au Japon) artistes et groupes de Manchester, New York, Düsseldorf, Edimbourg, San Francisco, Liverpool, Berlin, Lille, et Bruxelles évidemment. Singles et albums certes, mais, peut-être de façon plus emblématique, compilations surtout, dont la trilogie fondatrice From Brussels with LoveThe Fruit of the Original Sin et Ghosts of Christmas Past. Le label est toujours en activité, avec quelques péripéties, mais j’ai choisi pour ce Selectorama de me concentrer uniquement sur ses trois premières années. Continuer la lecture de « Selectorama Les Disques Du Crépuscule »

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Chiens de faïence, Faux mouvement (Safe In The Rain / Hellzapoppin)

« Tous ces bonbons cachent pas le goût du Spasfon »

Voilà, j’ai replongé, j’ai plein de nouvelles activités, label et tout. La difficulté, c’est de continuer à écrire sur la musique des autres, parce que quand on s’occupe de la sortie de disques qu’on adore, joués par des gens qu’on aime, on a tendance à avoir un effet tunnel (les gens qui ont un gros stress connaissent ça), c’est à dire qu’on se focalise sur un truc, dont on a une image un peu déformée d’ailleurs et le reste du paysage disparaît, et surtout des choses importantes peuvent nous passer sous le nez sans qu’on bronche. On peut aussi facilement croire qu’il n’y a que ce qu’on sort qui est intéressant. Il ne faut pas que ça dure trop longtemps, parce qu’on peut perdre la joie d’écouter des nouvelles choses, de se laisser aller, et il est aisé de sombrer dans la compét’ surtout, de regarder le voisin en chien de faïence, tiens. Heureusement, il sort plein de disques qui arrivent à te tirer de cet horizon morbide et autocentré. Continuer la lecture de « Chiens de faïence, Faux mouvement (Safe In The Rain / Hellzapoppin) »

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LA PLAYLIST DES NOUVEAUTÉS DE MAI 2023

Visuel  : Pauline Nunez
Visuel : Pauline Nunez

Ces derniers jours du mois auront charrié leur torrents de larmes, de disparitions aussi brutales que naturelles, le tout baigné dans un soleil trop fort. Après une courte pause, voici les nouveautés du mois, aussi vaillantes que jamais, de nouveaux venus en fleur de l’âge, sélectionnés avec tout l’amour qui reste en nous.

Écoutez cette playlist sur votre plateforme favorite : YouTube, Deezer, Spotify. Et aussi, sur agnès b. radio.

NDLR : Les playlists Deezer et Spotify ne comportent pas l’intégralité des titres de cette sélection.

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Accueille-moi paysage

L’immense Jean-Louis Murat s’en est allé ce matin.

Jean-Louis Murat
Jean-Louis Murat

Jean-Louis Murat, Jean-Louis, est mort.

Il y avait une chronique de son Best of dans les brouillons, en cours, elle y restera un moment. Le choc est trop grand.

Il est difficile d’exprimer à quel point la rencontre de son exigence artistique signalait une exigence d’être, que l’on pouvait faire sienne. Il est difficile de dire ce qu’il a pu continuer de représenter, au-delà de l’émotion absolue de sa découverte (pour moi ce fut Mustango, pour d’autres Cheyenne Autumn, Le Manteau de pluie, Vénus, Dolorès, Le Moujik et sa femme, Lilith, avant les années de moindre exposition, mais d’égale fidélité de la part de son public) : un trembleur, un passeur, un râleur, un lecteur, un immense chanteur semant le bazar dans son catalogue, un guitariste fin et pousse-au-crime, un compositeur sous-estimé capable de bouleverser dans tous les arts de la mélodie, et donc un auteur de chansons, moderne sinon contemporain, contemporain sinon moderne, attaché dans cette tension entre l’art de l’artiste et celui de l’artisan, suffisamment brûlé à l’idée de l’absolu pour que ses textes ne cessent de parler, au creux des nuits et des jours, inlassablement, au fil d’une série d’albums qui tous valaient le tour et le détour, à ce qui toujours tremble de même, de même que lui, et qui fait que nous ne sommes pas simplement nous mais aussi tout le reste.  Continuer la lecture de « Accueille-moi paysage »

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Sumos, Surfacing (Safe Suburban Home/Meritorio)

sumosDifficile de se souvenir exactement de la première fois où l’on a entendu ces guitares. Peu importe en fait puisque, si loin que l’on fasse remonter la mémoire, elles demeurent associées à des révélations importantes, presque fondatrices. L’adolescence, les premiers émois à la rencontre des groupes Creation et, plus largement, de ce que les étiquettes de l’époque renvoient encore au fourre-tout de la noisy-pop. Bien avant, même : l’intro de Ticket To Ride sur les doubles cassettes rouges des Beatles ou la première compilation des Byrds, seul trophée majeur rescapé d’un séjour prétendument linguistique dans une sinistre banlieue londonienne. Continuer la lecture de « Sumos, Surfacing (Safe Suburban Home/Meritorio) »

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Les Abranis, Amazigh Freedom Rock 1973/1983 (Les Disques Bongo Joe)

Dans les années soixante et soixante-dix, le rock touche quasi universellement le monde. Du Pérou, en passant par l’Iran, le Japon, les républiques soviétiques, le Cambodge ou l’Afrique : les guitares électriques résonnent et les cœurs vibrent au son de la pop musique. Le Maghreb n’est pas à l’écart de l’onde de choc : quelques groupes s’essayent au rock en Afrique du Nord. Par exemple, les mythiques Golden Hands au Maroc et, en Algérie, ceux qui nous intéressent aujourd’hui : les Abranis. L’histoire du groupe est fortement liée à l’hexagone. L’Algérie a pris son indépendance en 1962 de la France, cependant de nombreux Algériens continuent de venir étudier ou s’installer de l’autre coté de la Méditerranée. Continuer la lecture de « Les Abranis, Amazigh Freedom Rock 1973/1983 (Les Disques Bongo Joe) »