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Paul Weller, Wild Wood (GO ! Discs, 1993)

C’était il y a 30 ans, quelques mois avant mon 20e anniversaire. Amoureux des Jam et du Style Council depuis quelques années, j’avais fini par me faire une raison : la carrière de Paul Weller, héros de mes jeunes années, appartenait aux archives de la grande histoire du rock britannique. Et puis, l’homme est revenu de loin, sans crier gare, par la seule volonté d’une passion inébranlable. En ce sens, son premier album sans titre représente l’un des come-backs les plus passionnants de la pop moderne. Et ce n’était qu’un début. Porté par une ferveur contagieuse, Weller a enchaîné avec ce bouillonnant Wild Wood. Outre le morceau-titre, on y trouve quelques grandes chansons qui l’accompagnent régulièrement depuis. On y trouve en réalité, l’essence d’un style en forme de synthèse, celui même qui permettra de retrouver la première place des charts quelques mois plus tard. Mais ce sera alors une autre histoire… Continuer la lecture de « Paul Weller, Wild Wood (GO ! Discs, 1993) »

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Los Vidrios Quebrados, Fictions (UES Producciones, 1967)

Du Chili de la fin des années 60, nous connaissons surtout le contexte politique. Le pays est alors en proie à une certaine instabilité, en partie à cause des États-Unis qui gardent un œil attentif sur la région, craignant un basculement socialiste. Comme ses voisins péruviens (Los Shain’s, Los Saicos) et argentins (Los Gatos), la jeunesse chilienne s’éprend des rythmes du garage-rock nord-américain et de la musique beat britannique. Plus que le rock & roll d’Elvis Presley, la musique pop des Beatles fait du rock une langue universelle. Continuer la lecture de « Los Vidrios Quebrados, Fictions (UES Producciones, 1967) »

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Sonic Youth, Live in Brooklyn, NY, 2011 (Silver Current Records)

Si les fans de Sonic Youth devront encore patienter jusqu’en octobre pour pouvoir se ruer sur Sonic Life – l’autobiographie de Thurston Moore dont on imagine qu’elle recèlera des trésors de propos érudits sur la musique -, ceux-ci peuvent depuis quelques jours se délecter du premier album live officiel de leurs idoles. Depuis la fin du mythique groupe de noise-rock new-yorkais en 2011 – consécutive à l’inimaginable séparation du couple Thurston Moore / Kim Gordon -, on aurait pu penser que la messe était définitivement dite pour cette formation légendaire née en 1981. Alors qu’aujourd’hui Kim Gordon s’épanouit dans son projet Body/Head, que Lee Ranaldo et Thurston Moore naviguent en solo, que Steve Shelley a rejoint les Bush Tetras et que Mark Ibold s’éclate à nouveau avec Pavement, nous avions fait notre deuil du groupe. Il nous restait quand même la bagatelle de 16 albums studio – sans compter la pléthore de EP et de singles – pour nous consoler. Nous n’avions néanmoins pas pas boudé notre plaisir lors de la sortie du EP In/Out/In, publié discrètement en 2022, disque qui contient de sidérants morceaux de bravoure expérimentaux comme Social Static et des riffs au sonorités extra-terrestres comme l’étonnante Machine. Mais personne ne s’attendait à ce qu’un album live entier émerge du néant. Et il s’agit vraiment d’une très bonne surprise, à double titre. Continuer la lecture de « Sonic Youth, Live in Brooklyn, NY, 2011 (Silver Current Records) »

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Lush, Spooky, Split & Lovelife (4AD)

Sept ans après la fin d’une reformation en eau de boudin – les tensions subsistent entre les deux têtes pensantes Emma Anderson et Miki Berenyi –, 4AD, le label anglais qui a donné au post-punk son rang de cathédrale sonique, réédite les trois albums de Lush, groupe qui n’a jamais eu le droit au statut qu’il aurait amplement mérité – et ce même si le troisième album a récolté les lauriers d’un certain succès populaire… Retour sur le parcours et les chansons d’une formation maitre dans l’art du grand écart. Continuer la lecture de « Lush, Spooky, Split & Lovelife (4AD) »

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Texas, The Very Best Of 1989 – 2023 (PIAS)

De l’inutilité attendue d’une chronique. Parce qu’on ne va pas se la raconter : au terme de ce texte, les contempteurs du groupe n’auront sans doute pas changé d’avis quand ses thuriféraires (plutôt nombreux de ce côté-ci de la Manche) camperont sur leurs positions quant aux meilleures compositions, presque toutes signées du tandem Sharleen Spiteri et Johnny McElhone, parfois rejoints par des invités de luxe et/ou inspirés ouvertement par des airs piqués à quelques classiques d’antan – nous y reviendrons. Mais quel que soit le camp que l’on a choisi, il reste une certitude : Texas est un groupe de passeurs, peut-être l’un des meilleurs qui soit parmi ceux qui ont vu le jour vers le mitan des années 1980 et le début des années 1990. Oui, un groupe de passeurs, au même titre que Saint Etienne, Primal Scream ou Moose – des formations avec lesquelles les Écossais partagent un bon nombre de marottes et même pour l’un d’entre eux, un manager. Continuer la lecture de « Texas, The Very Best Of 1989 – 2023 (PIAS) »

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Etienne Daho, Mythomane (1981, Virgin)

Si Etienne Daho vient de sortir un nouvel album (Tirer la Nuit sur les Etoiles) tout a commencé quarante deux ans plus tôt, en 1981 avec Mythomane (Virgin). Né à Oran, le destin d’Etienne Daho est pourtant étroitement lié à la scène rennaise du début des années 80. Le chanteur navigue avec aisance dans cet environnement. Il organise des concerts (Stinky Toys), sympathise avec Hervé Bordier. Ce dernier, disquaire, cofonde les Transmusicales, Etienne Daho y joue les deux premiers années, avec Entre les Deux Fils Dénudés de la Dynamo, en 1979 et en solo l’année suivante. Etienne Daho gravite alors dans cette ruche photographiée par Pierre-René Worms. Continuer la lecture de « Etienne Daho, Mythomane (1981, Virgin) »

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The Exploding Hearts, Guitar Romantic (Dirtnap, 2003)

Le 20 juillet 2003, trois membres des Exploding Hearts perdaient la vie dans un accident de van. Le groupe rentrait d’un concert à San Francisco, en direction de Portland (leur ville). Matt Fitzgerald, bassiste du groupe, se serait endormi au volant. Il décède, de même que le chanteur Adam Cox et le batteur Jeremy Gage. Ils avaient entre 20 et 23 ans. Seuls le guitariste Terry Six et la manageuse du groupe s’en sortent indemnes. Le groupe avait sorti, quelques mois plus tôt, son premier album Guitar Romantic sur le label punk Dirtnap Records. Il bénéficiait d’une excellente presse. Le vénérable fanzine Maximum RockNRoll soutenait ardemment le groupe tandis qu’un Pitchfork pas encore poptimiste lui accordait un excellent 8.8 accompagné d’un Best New Music. La formation avait le vent en poupe. Continuer la lecture de « The Exploding Hearts, Guitar Romantic (Dirtnap, 2003) »

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Arthur Russell, Picture of Bunny Rabbit (Audika)

Ce n’est plus de la musique, mais la matière même des émotions, un écho permanent de ce qui se passe en nous – et en lui, et la façon dont tout cela se répond, avec les années de distance, le disque qui tourne dans la pièce et la manière sans concession de créer en musique, voix et violoncelle et échos à bande, une entité qui relève de l’abysse totale, comme si un tourbillon entraînait au plus profond des sentiments un mélange fragile de mélodies et d’harmonies, de réverbérations nocturnes, de paroles qui disent un amour, une relation, relatent des scènes de vie où le banal côtoie la jalousie côtoie la timidité côtoie l’impossible côtoie la gêne côtoie l’émerveillement côtoie la joie côtoie l’allégresse élégiaque d’un instant vite tu vite disparu. Continuer la lecture de « Arthur Russell, Picture of Bunny Rabbit (Audika) »