Catégories sunday archiveÉtiquettes , , , , , , ,

Gare au Gorillaz

Gorillaz / Illustration : Jamie Hewlett
Gorillaz / Illustration : Jamie Hewlett

Alors que sort ces jours-ci Cracker Island, le huitième album (conseil au passage : écouter en boucle Silent Running et recommencez) d’un vrai faux groupe (ou d’un faux vrai groupe) dont on pouvait légitimement penser il y a deux décennies qu’il ne serait qu’une parenthèse récréative dans le parcours d’un gars ressemblant de plus en plus alors au Dutronc des sixties mais qui n’avait pas encore multiplié les identités et les projets – pour s’y retrouver, se plonger dans l’excellent ouvrage de Nicolas Sauvage, Damon Albarn, L’Échappée Belle , voilà qu’on se rappelle que l’on a fait partie de ces quelques privilégiés qui au début du printemps 2001 filaient à Londres via l’Eurostar pour assister au tout premier concert de Gorillaz. Continuer la lecture de « Gare au Gorillaz »

Catégories coverÉtiquettes , , , , , ,

LAVLAB Vs Miqui Puig reprend « Eyes Without A Face » de Billy Idol

Le rêve américain au mitan des années 1980 a flingué l’inspiration – et le look, le look coco ! – de quelques-uns des fleurons les plus intéressants ayant émergé de la scène punk et new-wave britannique… Au hasard et sans aucun souci d’exhaustivité, il y a bien sûr The Psychedelic Furs dont le parfait Pretty In Pink de 1981 a connu une seconde vie (et une seconde version empâtée) grâce au film du même titre et à sa BO très fréquentable – et les frères Butler et leurs amis de s’attifer de cuir noir en prenant des poses rockandrollesques ridicules ; il y a eu Simple Minds, porté lui aussi par un film – The Breakfast Club – et une rengaine que les Écossais n’ont même pas composée, (Don’t You) Forget About Me, mais qui efface en quatre minutes leurs fantasmes de pop européenne bientôt remplacée par des envies pressantes de rock héroïque dopé aux hormones U2Continuer la lecture de « LAVLAB Vs Miqui Puig reprend « Eyes Without A Face » de Billy Idol »

Catégories sunday archiveÉtiquettes , , ,

Air décroche la lune

Air
Air / Photo : Philippe Lévy

L’une de mes grandes spécialités, c’est de perdre de vue des gens bien / cool / sympas / (sur)doués… Parfois, la chance me rattrape, et je les retrouve (avant bien sûr de les reperdre à nouveau de vue, mais c’est une autre histoire). Comme d’autres, j’ai découvert Air en 1995 avec la compilation Source Lab-, qui bien sûr avec le recul, fait figure d’acte de naissance de cette scène que les Britanniques baptiseront french touch. C’était aussi le début du hip-hop abstrait (beaucoup plus classe que le trip-hop) et le proche retour du easy listening (mais nous savions déjà que Burt Bacharach était à lui seul supérieur à quatre Beatles) et dans ce contexte-là, je me souviens avoir beaucoup aimé j’ai aimé les six minutes alanguies de Modulor Mix. Et puis, un an plus tard (à peu près) j’ai adoré le maxi Casanova 70, sa pochette discrètement sortie des années 1970, la ligne de basse entêtante du morceau éponyme, les claviers crépusculaires sur lesquels se prélassaient Les Professionnels. Je n’en suis plus très sûr mais je crois que c’est pour ce disque que Les Inrocks ont publié une photo du groupe. Une photo qui… Continuer la lecture de « Air décroche la lune »

Catégories sunday archiveÉtiquettes , , , , ,

Modern English, les années folles

Modern English
Modern English

Il y a des albums dont on a pensé, des années durant, qu’on était seul à les aimer. À les chérir. Seul ? Pas tout à fait. Il  y avait aussi les copains, les copains de la résidence de la banlieue ouest. Au sommet de nos hit-parades imaginaires, il y avait ce disque et je ne sais plus exactement comment on l’a découvert – peut-être grâce à Thierry, comme souvent ; peut-être grâce à Bernard Lenoir et Feed-Back, comme toujours – et le concert des Bains-Douches à Paris diffusé en direct un soir de fin d’été 1982 mais écouté un peu plus tard sur cassette vierge (comme, dans le désordre, les prestations de Depeche Mode, Cocteau Twins ou Tears For Fears…).  After The Snow, donc. Continuer la lecture de « Modern English, les années folles »

Catégories hommageÉtiquettes , , , , ,

Alan again or

La liste noire continue : Alan Rankine, du duo The Associates est parti hier.

Il y a des disques dont on se souvient précisément de leur achat. Et Sulk est de ceux-là. Avec Gilles et Laurent, un samedi après-midi à la FNAC Montparnasse, dans le bac imports. La pochette luxuriante et les deux éminences en noir des Associates qui posent comme si de rien n’était, Billy McKenzie, glamour jusqu’au bout des ongles et voix qui ensorcelle, et Alan Rankine, homme de l’ombre qui attire la lumière et architecte sonore de cette pop OVNI, faite de soie, d’échos, de bulles multicolores et de recoins plus sombres. Continuer la lecture de « Alan again or »

Catégories portfolioÉtiquettes , , , , , ,

Martin Duffy & Felt par Joe Dilworth (Birmingham, 1988)

Felt (avec Martin Duffy à droite) / Photo : Joe Dilworth
Felt (avec Martin Duffy à droite) / Photo : Joe Dilworth

Une partie de ces magnifiques clichés que le photographe, batteur et libraire Joe Dilworth*, Anglais exilé à Berlin, nous a si gentiment envoyé suite à la disparition de Martin Duffy, a été publiée dans le très beau livre consacré à Felt, publié chez en 2012 (tirage limité à 1 000 exemplaire et donc, devenu depuis objet culte) chez First Third Books. Elles ont été prises à Birmingham, quelque temps avant donc que Lawrence ne déménage pour Brighton, où habitaient déjà Alan McGee, tête pensante de Creation Records, et les Primal Scream.

Continuer la lecture de « Martin Duffy & Felt par Joe Dilworth (Birmingham, 1988) »

Catégories hommageÉtiquettes , , , , , , , ,

Space Blues : Martin Duffy

 
Martin Duffy, immortalisé en tournée par Philip King, alors tous deux membres de Felt
Martin Duffy, immortalisé en tournée par Philip King, alors tous deux membres de Felt
 
 
“I’m your greatest fan / Cos’ you don’t give a damn”
Space Blues
, Felt, 1988
 
Alors que la Cigale se vide après le concert de The Stone Roses, il y a le souvenir de l’automne 1989 et de ce jeune homme titubant, sourire aux lèvres et yeux hilares, une bouteille de whisky dans la poche arrière du jeans. Je m’étais dit alors que ce n’était peut-être pas le meilleur moment pour lui dire à quel point je trouvais Ballad Of The Band jubilatoire, All The People I Like Are Those That Are Dead génial et Space Blues essentiel. Deux heures avant, à sa place favorite, dans l’ombre d’un leader agacé, il avait décoré les chansons de ce dernier de son orgue de poche…
 

Continuer la lecture de « Space Blues : Martin Duffy »

Catégories documentaire, festivalsÉtiquettes , , , ,

Musical Écran 2022 : « TRAMPS! » de Kevin Hegge

Pour beaucoup, ce fut juste un épiphénomène, une mode passagère qui aura vite succombé sous le poids démesuré du carton-plâtre – tant ces acteurs de la nuit croulaient sous un maquillage XXL – et des éclats de rire moqueurs des érudits et des puristes. Mais l’histoire a finalement donné tort à ces gardiens du temple du rock et du roll, ce que confirme TRAMPS!, qui revient, à grand renfort d’interviews, de souvenirs, d’anecdotes et d’images d’époque, sur cette période charnière entre les décennies 1970 et 1980 qui a vu des (plus ou moins) jeunes gens, à Londres beaucoup, ailleurs un peu, habités du désir de grimer un quotidien bien morne, de s’inventer une vie, tous peu ou prou héritiers d’un Andy Warhol visionnaire – le pop-art jusque dans les fringues, les 15 minutes de gloire sur papier glacé ou aux infos télé pour ces « êtres fabuleux qui ne sont personne ». Continuer la lecture de « Musical Écran 2022 : « TRAMPS! » de Kevin Hegge »