Sans doute que Calvin Keller, tête penseuse et organe central créatif du désormais trio Sinaïve a du penser à ceux qui appuieront sur play pour écouter le premier album de son groupe, et ce dès la première seconde. On s’était déjà répandu en éloges sur l’inspiration pop et noise du groupe, depuis un certain temps déjà. Et d’un EP à l’autre (sept au total depuis 2018, si on compte leur cassette de reprises), ils n’avaient presque pas fait défaut. (SuperStructure) Superstar est donc le premier titre de ce premier disque. Et il démarre comme un avertissement. Vous aviez aimé leurs guitares au bruit presque blanc, leurs batteries martelées métronomiquement par la fascinante Alicia Lovich, leurs basses lugubres et possédées jouées par Séverin Hutt ? Le morceau démarre d’une toute autre manière, avec une boite à rythmes syncopée. Clap de mains andalou, guitare et claviers aux intonations presque nord-africaines, ce souk noise nous éblouit, sans que le groupe ne perde un instant son identité ultra forte. Quand au clip ? Un noir profond aux silhouettes découpées, superposées, chorégraphiées d’une élégance folle, réalisé par le jeune vidéaste Nassim Barbot. En voilà une entrée en matière flamboyante.
Étiquette : Label : Antimatière
Catégories mardi oldie
Grand Hotel, Phare Ouest (Antimatière, 2002)
Je n’ai jamais été un spécialiste des artistes de l’Hexagone – et mon niveau plutôt médiocre en anglais au collège puis au lycée ne saurait expliquer pourquoi, une fois ma passion déraisonnée pour l’adaptation française par Sacha Distel du fameux Raindrop Keeps Falling On My Head de Burt Bacharach, j’ai jeté mon dévolu sur les chansons et disques anglo-saxons, avec une nette préférence pour les productions britanniques. Pour résumer, sans tomber dans le mépris roboratif que Luz peut porter à la chanson d’ici – ses drolatiques volumes J’Aime Pas La Chanson Française –, on ne peut pas dire que j’en étais un fan acharné. Continuer la lecture de « Grand Hotel, Phare Ouest (Antimatière, 2002) »
Catégories chronique nouveauté
Sinaïve, Répétition (Antimatière)
Il n’y a pas si longtemps, j’ai réalisé avec tristesse et désespoir que je ne verrai plus jamais Sonic Youth sur scène. Cette pensée ne m’était jamais apparue aussi claire qu’avant ce jour fatidique ; était-elle due à mon âge avançant au même rythme que les regrets et les souvenirs ? Aux embellies printanières aux airs plus nostalgiques que jamais ? Ou à l’extrême acuité de conscience qui arrive avec les jours en ligne de mire diminuants ? Quoiqu’il en fût, il fallait se résoudre à ne plus jamais retrouver une telle intensité émotionnelle et énergétique, à ne plus jamais atteindre un tel climax d’évènement sonore. Puis, un matin, le son de Sinaïve est arrivé dans mes tympans usés et mon cœur de fan s’est mis à battre avec un retour de flamme inespéré. Continuer la lecture de « Sinaïve, Répétition (Antimatière) »
Catégories avant-première
Sinaïve jette en pâture un single étourdissant
Depuis Strasbourg où la scène souterraine connaît un renouveau enthousiasmant, le quatuor (re)passé trio devient, force aux changements de line-up ou pas, de plus en plus percutant et centré sur l’essentiel. Ce n’est pas notre cher collaborateur Renaud Sachet (Groupie / Langue Pendue) qui nous dira le contraire, lui qui vient de réactiver son label Antimatière pour sortir ce nouvel EP de Sinaïve, groupe dont il nous avait judicieusement soufflé le mot dès le début de leur aventure discographique, vers 2019. Ici, un disque dont nous vous reparlerons bientôt, introduit par ce premier extrait La Citadelle / Bis Repetita, un single étourdissant entre fin de règne sixties et hypno(i)se dérivant dans une outro aux confins du doom. Cloitrés dans le studio de Sainte-Marie-aux-Mines chez Rodolphe Burger le temps d’une résidence, ils ont produit dans l’urgence et la tension émotionnelle un 6 titres sombre, brutal et minimal, à l’os. Comme ces silhouettes longilignes brûlées par la lumière crue de la caméra 16 mm de Fred Poulet. Continuer la lecture de « Sinaïve jette en pâture un single étourdissant »