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Amanda Brown, The Unguarded Moment

L’ex Go-Betweens reprend un morceau de The Church et toute l’indé australienne souffle dans nos oreilles

Amanda Brown
Amanda Brown

C’est bien de trainer sur les réseaux sociaux un matin gris de vacances – presque un © Philippe Delerm. C’est bien parce qu’on apprend / découvre plein de choses – comme le fait qu’en mai prochain, Father John Misty va reprendre les chansons de Scott Walker sur scène à Londres ; ou qu’il existe de l’autre côté de l’Atlantique un duo masculin / féminin caché derrière le nom de The Lost Days qui a publié il y a à peine un mois un disque d’une exquise fragilité, In The Store – dix chansons jouées du bout des doigts et chantées du bout des lèvres en moins de 15 minutes ; et puis surtout, et ce grâce à un ami lointain perdu de vue depuis plus de dix ans, on apprend aussi qu’Amanda Brown a repris The Unguarded Moment de The Church – et là, ça fait beaucoup d’émotions en même temps pour notre petit cœur. On rembobine. Continuer la lecture de « Amanda Brown, The Unguarded Moment »

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The Apartments, hier, aujourd’hui et demain.

Alphaville (1965) de Jean-Luc Godard
Alphaville (1965) de Jean-Luc Godard

Ce matin même, je réécoutais In And Out The Light – ai-je d’ailleurs cessé de l’écouter ? – quand mon cœur s’est, comme à chaque écoute, emballé lorsque la voix de Peter Milton Walsh a lâché ces mots magnifiques : « If I could, l’d put some blue sky in your head ». Pendant un instant, je n’étais plus sûr des mots que j’entendais, – est-ce head que j’entends ou est-ce hair ? -. C’est comme si un coup de pinceau s’était posé sur cette toile musicale – head est effacé, le pinceau pose hair -, la phrase devient alors : « If I could, l’d put some blue sky in your hair ». La lumière de la chanson se transforme, elle devient plus douce – ou différente – mais reste toujours aussi belle. Les images, les souvenirs, changent eux-aussi, nous sommes ensemble, elle et moi, nos regards sont entremêlés, nos cœurs aussi, et avec le revers de ma main, j’écarte avec tendresse ses cheveux… Continuer la lecture de « The Apartments, hier, aujourd’hui et demain. »

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Correspondance – The Apartments, Simeon Wade, Ruth Beckermann

Collage sauvage et de mauvaise foi de l’actualité culturelle de la semaine

Anna Plaschg
Anna Plaschg

J’ai eu l’amour des correspondances. Très tôt. Par lettres, par papier et par encre. Puis le numérique m’a offert une ligne d’horizon adorable. Tellement… presque trop. Parfois, je voudrais voir ressurgir certaines de mes correspondances : Audrey, Thierry, Julia, Emma ou Alexandra. D’autres, je voudrais les faire disparaitre, les voir mourir sous mes yeux – définitivement. Mais les réseaux sociaux sont des caisses enregistreuses et des coffres-forts impeccablement verrouillés. Mon orgueil serait celui de Kafka – mettre tout dans le feu et ne plus y penser. Continuer la lecture de « Correspondance – The Apartments, Simeon Wade, Ruth Beckermann »

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Le festival de l’automne

Collage sauvage et de mauvaise foi de l’actualité culturelle de la semaine

Lee Hazlewood
Lee Hazlewood

C’est une intensité rare qui sort de cette moustache noire de jais frémissante. Lee Hazlewood convoque, mieux qu’un autre, le sentiment d’automne. Grande et hautaine saison pour la pop musique. Peut-être, Fred Neil arrive, le temps d’un This Water Is Wide a retranscrire cette même grâce. Mais pour quelques happy few, cette chanson – My Autumn’s Done Come – relève de la liturgie. Ritournelle qui rend l’empreinte parfaite d’une saison et qui se reformule, comme un sublime aveu, chez les autres – Alpha, Tindersticks, Jarvis Cocker ou encore Richard Hawley. L’automne, c’est le temps de ce qui est réversible, de ce qui se répète mais de manière insaisissable. Continuer la lecture de « Le festival de l’automne »

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The Apartments, In And Out The Light (Talitres)

The ApartmentsComment parler de ce disque sans parler de soi ? Car ce qui fascine, c’est ce qu’il provoque – va provoquer – sur chacun de ses auditeurs : ce sentiment d’avoir, dès les premières notes, l’âme ouverte en deux. Tout ce que l’on vous racontera sur ce disque, tout ce que vous lirez, ne sera qu’une suite d’expériences personnelles racontées avec plus ou moins de pudeur. Des mots aux mélodies, des instruments aux voix – car il y a la voix de Peter Milton Walsh et celle de Natacha Penot, ici voix-fantôme – , tout ici sert le sujet du disque : l’amour perdu, celui qui, cousu dans les entrailles, dicte votre vie.

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The Apartments – Sans Domicile Fixe (1995)

The Apartments
Interview The Apartments, extrait du numéro 1 de la RPM, daté de mars-avril 1995.

On ne doit pas rencontrer ses héros ? Sans doute. Mais il y a toujours des exceptions. Lorsque j’ai rencontré Peter Milton Walsh pour la première fois, c’était dans les locaux de son label français – New Rose, peut-être – un matin de novembre, au lendemain d’une prestation électrique au festival des Inrockuptibles. Je crois qu’il avait une légère gueule de bois – et il n’a donc pas dû s’apercevoir que je tremblais légèrement et que j’avais la bouche désespérément sèche. Au moment de lancer le magnéto pour enregistrer ses propos, je ne me doutais pas qu’on parlerait de Kylie et de Dusty, je ne me doutais pas qu’il me laisserait un exemplaire de son premier 45 tours. Et je me doutais encore moins qu’un quart de siècle plus tard, j’écrirais encore à son son sujet – avec la même peur de ne pas être à la hauteur. 

À l’orée des années 90, on avait depuis longtemps rédigé l’épitaphe de Peter Walsh et de The Apartments. « Compositeur australien surdoué, contemporain de Robert Forster et de Grant McLennan, responsable d’un album essentiel – The Evening Visits… Ans Stays For Years – et d’une poignée de singles. A disparu aux environs de 1987, sans laisser d’adresse ». Et puis, l’an passé, l’homme donnait de ses nouvelles, comme si de rien n’était. Drift, disque bleuté et séduisant, confirmait un talent intact. Aujourd’hui, Peter Walsh annonce même la sortie prochaine d’un nouvel album. Une occasion rêvée pour une visite guidée inespérée. État des lieux.

Interview : Les Frères Poussière. Photos : Michelle Pavlou

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Le club du samedi soir #16 : The Apartments

Peter Milton Walsh, The Apartments
Peter Milton Walsh, The Apartments

Et alors, on écrit quoi ? On écrit quoi sur un groupe au sujet duquel on a déjà tant écrit ? On écrit quoi sur un groupe qu’on chérit – et peut-être le dernier groupe pour lequel on serait encore prêt à en venir aux mains ? On écrit quoi sur un groupe dont on pense à chaque disque qu’il a réalisé son meilleur album alors que bien évidemment, le suivant nous fout à nouveau par terre, nous laisse le souffle coupé, nous donne envie de nous servir un dernier verre ?  Alors, on écrit quoi ? Des faits, peut-être. Continuer la lecture de « Le club du samedi soir #16 : The Apartments »

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Bande à part 3/3

Peter Milton Walsh de The Apartments raconte les Go-Betweens

The Go-Betweens
The Go-Betweens

Peter Milton Walsh, l’éminence grise de The Apartements, a accepté que l’on publie, dans une version française signée Jean-Baptiste Santoni (avec l’aide précieuse de Catherine Cernicchiaro), les notes de pochette du deuxième volume du coffret G Stand For Go-Betweens, qui couvre la période 1985-1989. Plus que des notes de pochette, c’est une histoire magnifique que l’homme nous offre ici. Le troisième et dernier chapitre évoque l’été austral du mois de décembre de l’année 1989. L’année de toutes les fins… Continuer la lecture de « Bande à part 3/3 »