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Le club du samedi soir #14 : Love songs

Love Songs

Que ce soit à la RPM ou avec Section26, j’ai toujours adoré ça : les conversations à bâtons rompus autour d’un coin de table ou d’un coin de Messenger, une idée qui en amuse un, puis l’autre et c’est la naissance d’un projet. C’est exactement comme ça qu’est née cette mixtape, lors d’un échange à trois (oui, trois) un matin de juillet, une remarque au sujet d’une chanson (je crois qu’il s’agissait de la tourneboulante Love At First Sight de The Gist – et nous y reviendrons) et la balle saisie au bond : “Tenez, et si on faisait un Club du Samedi Soir qu’avec des chansons dont le titre contient le mot ‘Love’”. Environ deux cents échanges de liens YouTube plus tard, nous étions persuadés que nous tenions là une vraie fausse bonne idée. Alors, autant la concrétiser. Continuer la lecture de « Le club du samedi soir #14 : Love songs »

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Richard Robert reprend “Just One Kiss” de The Cure (inédit)

Je ne sais plus quel artiste avait déclaré cela, mais c’était dans un vieux numéro des Inrockuptibles – la formule bimestrielle, je crois : pour résumer, il affirmait que les chansons réussies étaient celles que l’on pouvait jouer à l’aide d’une simple guitare acoustique, débarrassées des enluminures de la production, libérées des arrangements, toujours splendides même quand elles s’offraient ainsi dans toute leur nudité. Sans bien savoir pourquoi, je trouvais cette image très belle, d’autant plus que, quelques semaines ou mois plus tard, je découvrais l’immense reprise de Bizarre Love Triangle par Devine & Statton : une guitare, donc, et la voix si blanche d’Alison métamorphosaient un maelstrom des dancefloors en une comptine d’une fragilité exquise, destinée à celles et ceux dont le cœur doute toujours un peu. 

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Après le rock – épisode 1 : Au fond de la cale

Enquête : le postrock a-t-il été inventé, ou a-t-il toujours existé ?

Slint Iron Maiden
Slint x Iron Maiden

David Pajo a perdu ses dents très jeune, lors d’un concert d’Iron Maiden. Je me suis cassé une dent lors d’un concert d’Asian Dub Foundation, mais c’est une autre histoire, d’une autre génération. Quoique : on aime réviser et corriger ses icônes, s’inventer des généalogies, se parfaire comme Auditeur puis, en vieillissant encore un peu, si l’on n’est pas trop rassis, on lâche cette révisionnite commune, ce snobisme à rebours, et on accepte de considérer qu’on a pu aimer, et qu’on peut encore aimer, et New Order, et Slint, et Iron Maiden.
Par exemple.
Au hasard.
Ou pas tout à fait. Continuer la lecture de « Après le rock – épisode 1 : Au fond de la cale »

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Un été 85

Robert Smith

Si ce matin-là, j’ai cliqué pour lancer la bande-annonce qui est apparue en jouant des coudes entre les posts de mes amis – réels ou virtuels, peu importe puisqu’on finit par apprendre que tout n’est pas aussi simple que cela –, ce n’est pas parce que j’étais familier de l’œuvre du cinéaste – et même pire encore : je ne crois pas avoir vu en entier un seul film de François Ozon et je ne saurais dire à ce moment de ma vie si c’est un vrai manque. Alors, si j’ai cliqué pour lancer la vidéo, c’est parce que le titre du long-métrage avait le gout parfait d’une madeleine de Proust. Été 85. Ça a été comme un pressentiment : je savais qu’il allait forcément se passer quelque chose, quelque chose qui allait me mettre sens dessus dessous. Ça n’a pas tardé. C’est arrivé à la dixième seconde. Continuer la lecture de « Un été 85 »

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Richard Bellia et The Cure : « Garder la bonne distance »

The Cure Robert Smith Richard Bellia
The Cure, Londres, 1985 / Photo : Richard Bellia

Il a crapahuté par monts et par vaux, armé de la prunelle de ses yeux : son Hasselblad dont il ne se sépare (presque) jamais, sans compter sur d’autres appareils tout aussi précieux qui en ont certainement vu des vertes et des pas mûres. Richard Bellia a arpenté l’histoire du rock par la face nord à mains nues, le cheveu ébouriffé, l’air hagard, le verbe fleuri, sans se soucier de l’heure qu’il est ni du temps qui passe. Dans Un Œil sur la Musique, étourdissante somme de travail autofinancée en vente sur son site, il rassemble plus de mille photos prises depuis le début des années 80 dans cinq kilos de papier glacé en forme de who’s who du rock moderne, dont il serait bien trop long de lister ici tous les sujets photographiés. S’ils ne représentent que vingt-deux pages dans son livre, The Cure a toujours tenu une place à part dans son monde. Depuis ses premiers clichés à dix-huit ans shootés dans un club en Moselle, Richard a photographié Robert et sa bande tout au long de sa carrière, sans la ramener, avec ce mélange d’aplomb et de respect infini pour ceux qui brillent sur scène. Alors que le groupe vient de se produire à Rock en Seine, Richard Bellia vient d’exposer ses instantanés de The Cure chez Agnès B., rue du Jour à Paris, et commente pour nous dix photos emblématiques de ses quarante ans de bruit et de fureur. Brut de décoffrage. Continuer la lecture de « Richard Bellia et The Cure : « Garder la bonne distance » »

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Playlist : The Cure

Alors, on fait comment pour résumer 41 années de vie d’un groupe, au moment de cette nouvelle tournée qui passe par Rock en Seine ? On met de côté tout souci d’exhaustivité et on suit ses souvenirs, ses frissons, ses rires, ses doutes. On imagine une playlist décousue, qui fait abstraction de presque tout, sauf des émotions qu’elle pourrait susciter. Une playlist qui représente pour soi ce qu’est The Cure, un groupe dont chacun a, dans un coin de sa tête, sa propre image. Continuer la lecture de « Playlist : The Cure »

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The Cure vu par deux fanzines d’ici et d’alors

Fanzine The Cure

En feuilletant des vieux numéros de Best à la recherche d’iconographie pour le précédent épisode de ma série Nos années cassette, je suis tombé sur cette petite annonce : « Curiosités, fanzine original dévoué corps & âme à The Cure. 6 numéros parus, détail contre 1 timbre à Curiosités, 26 rue d’Edimbourg, 75006 Paris ». J’ai eu un moment envie d’envoyer trente ans plus tard une enveloppe timbrée à cette adresse, dans l’espoir d’une hypothétique réponse, mais l’entreprise ressemblait fort à une bouteille jetée à la mer. J’ai demandé à Christophe, que j’avais préalablement interviewé, s’il avait gardé contact avec le responsable de cette publication. Et par le jeu des réseaux sociaux, j’ai pu m’entretenir avec un autre Christophe, exilé en Bourgogne, qui a accepté de revenir sur ses années fanzines. Continuer la lecture de « The Cure vu par deux fanzines d’ici et d’alors »

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The Cure, Festival Mad Cool à Madrid, Samedi 13 juillet 2019.

Robert Smith The Cure
Robert Smith, The Cure / Photo : Mauro Melis via Sound Of Violence

Et alors ? On attend quoi d’un groupe que l’on a vu plus d’une dizaine de fois sur scène – même si la dernière remonte à l’été 2002, dans un festival en Espagne déjà, à peu près à la même heure et enveloppé par la même chaleur ? On attend quoi d’un groupe qui a été la bande son de ses années d’adolescence, ce moment où sans en avoir conscience (on ne s’en rend compte que bien plus tard), tout est encore possible. On n’en attend pas grand-chose en fait – ou plus exactement, on a surtout passé l’âge de tirer des plans sur la comète. Alors, on ne se torture plus des heures avant l’entrée en scène en essayant de savoir « et ce soir, ils vont jouer quoi ? » Continuer la lecture de « The Cure, Festival Mad Cool à Madrid, Samedi 13 juillet 2019. »