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Sheggi forever

Retour sur la frontgirl des Fat Tulips avec les souvenirs de son ami et batteur du groupe, Matt Johnson.

Sheggi Fat Tulips
Sheggi / Photo : Alison Wonderland via Damaged Goods Records facebook page

En novembre dernier, nous apprenions la disparition de Sheggi (de son vrai nom Katy Clarkson), guitariste et chanteuse des Fat Tulips. Comme Alex Taylor des Shop Assistants – également décédée cette année -, Frances McKee des Vaselines ou encore Amelia Fletcher de Talulah Gosh et Heavenly, Sheggi faisait partie de ces frontgirls iconiques des années 1980-1990 qui ont incarné la quintessence d’un certain type d’indie pop conjuguant l’amour des mélodies acidulées, des rythmiques souvent rapides et des parties de guitare énergiques. Continuer la lecture de « Sheggi forever »

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A propos de « Sometimes » de Guy Blakeslee

Guy Blakeslee
Guy Blakeslee

Nous ne sommes que le 6 janvier et déjà le monde semble partir en vrille. L’Écosse où doit repartir ma fille est reconfinée et il semblerait qu’on remette ça nous aussi dans les semaines à venir. On annonce quotidiennement le nombre de vaccinations dans les différents pays du globe et, comme à l’Eurovision, nous arrivons derniers. Ce soir, les partisans de Trump, galvanisés par la parole folle de leur idole, ont envahi le Capitole. Les images qui inondent les réseaux sociaux sont ahurissantes, partout des casquettes rouges et des types aux allures débiles qui se prennent en photo dans le siège du président du Congrès. Cette année ne marque encore que six jours au compteur et déjà j’ai envie d’en voir le bout, de tout effacer, de faire un grand reset, please, ça ne peut pas déjà ressembler à ça, on a assez donné. Fucking Dry January. Juste avant d’éteindre l’ordinateur sur lequel je m’échine à tenter d’écrire quelques lignes, je tombe sur une chanson, par hasard. Continuer la lecture de « A propos de « Sometimes » de Guy Blakeslee »

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Sous Surveillance : Blanketman

Blanketman
Blanketman / Photo : Through The Eyes Of Ruby

Qui ?

Blanketman compte dans ses rangs :
– Adam Hopper (Chant/ Guitare)
– Dan Head (Guitare principale)
– Ellie-Rose Elliot (Batterie)
– Jeremy Torralvo Godoy (Basse)

Où ?

A Manchester depuis 3 ans, ils viennent tous et toutes de villes différentes (Driffield, Reading, Leicester et un français en provenance de St Etienne), ils se sont rencontrés par le biais d’une annonce postée par Adam.

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Simeon Walker, Winnow (autoproduit)

Simeon WalkerIl y a les musiques à qui on a envie dire, de qui êtes-vous le silence ?

Il y a les musiques où l’on se sent inexplicablement aimé.

Il y a les musiques qui, comme la vie, s’éloignent de nous après nous avoir parlé et de leur passage demeure une – la – couleur mélancolique, le bleu.

Il y a les musiques qui vous font dire qu’à la fin, le ciel sera toujours plus bleu – et on voudrait que ça ne s’arrête jamais. Continuer la lecture de « Simeon Walker, Winnow (autoproduit) »

Catégories disques rares et oubliés, mardi oldieÉtiquettes , , , , ,

The Vapors, New Clear Days (1980, United Artists)

L’articulation entre les années 70 et 80 reste un moment particulier de la musique rock occidentale. Délimitée entre l’explosion du punk (1976) et l’assimilation des synthétiseurs par la pop mainstream (vers 1982-1983), cette demie douzaine d’années a, rétrospectivement, une saveur particulière. Qu’ils soient branchés machines ou sur les plus traditionnelles guitares électriques, nombreux furent les groupes en quête de nouveauté, contestant souvent l’héritage de leurs grands frères et, particulièrement, les déclinaisons progressives du rock. En parallèle du futur inventé par Kraftwerk et sa cohorte de disciples (Human League, OMD) ou la New Wave menée par SIRE depuis le CBGB (Talking Heads, Blondie), d’autres formations n’hésitèrent pas à se réapproprier le passé, notamment les années cinquante (Stray Cats, The Meteors) et soixante. Deux revivals secouent l’Angleterre à la fin de la décennie : le 2-Tone et le mouvement Mod.

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Sous surveillance : Love Tan

Love Tan
Love Tan, sur la pochette de leur EP.

Qui ?

Céline Doméné : Guitare rythmique, omnichord, chant
Ben Nightingale : guitare rythmique et lead, claviers, xylophone, omnichord, chant, arrangements, enregistrement, mastering
Des membres de Holiday Ghosts sont également intervenus (Ryan Cleave à la basse et Kat Rackin aux claps)

Où ?

Brighton Continuer la lecture de « Sous surveillance : Love Tan »

Catégories chronique réédition, interviewÉtiquettes , , ,

Ela Orleans – À la recherche du temps perdu

L’hantologie, le terme est un peu pompeux, mais on aimerait qu’il soit disponible pour l’inaugurer avec le deuxième album d’Ela Orleans, tant il sied à merveille à Lost et à son peuple de fantômes. Depuis dix ans, cet étrange objet me fascine comme peu de disques ont su le faire. D’ailleurs, lorsqu’un disque évoque des fantômes, que ce soit chez Nora Keyes, The Caretaker ou Caroliner, c’est généralement le signe de sa qualité. La signature d’un véritable mystère et la preuve intangible que le disque commence précisément là ou s’achève généralement les autres, par quelque chose qui relève davantage de l’intuition et de la poésie que de la chansonnette. Avec Lost, Ela Orleans a inventé une curieuse machine dont les rouages font dialoguer la musique, la littérature, la poésie, le cinéma, et détournent les repères d’espace et de temps. Les romanciers surréalistes de la vieille Europe côtoient la musique africaine, le cinéma américain et français (ici, la belle citation de Pierrot Le Fou). A l’occasion de la reparution du disque chez La Station Radar, nous nous sommes entretenus avec sa compositrice toujours aussi renversante d’honnêteté – et aussi d’humour. Continuer la lecture de « Ela Orleans – À la recherche du temps perdu »

Catégories livresÉtiquettes , , ,

Simon Reynolds, Le choc du glam (Editions Audimat)

Depuis maintenant six ans, la revue Audimat permet à un discours critique et théorique ambitieux sur les musiques populaires de se développer. Un espace singulier dans le monde francophone, remarquable par son exigence et son ouverture, au sein duquel peuvent se côtoyer des articles aux thématiques aussi variées que le grime, l’auto-tune, Anne Sylvestre ou encore le Field Recording. Une aventure qui se poursuit logiquement aujourd’hui avec la création d’une maison d’édition, et la traduction de l’ouvrage désormais définitif de Simon Reynolds sur le glam rock. Un choix qui n’a rien d’étonnant dans la mesure où Reynolds incarne une figure tutélaire pour toute une tradition d’écriture sur l’objet pop. On pense bien évidemment ici à son monumental Rip It Up and Start Again sur le post-punk, ou encore à Retromania, formidable réflexion sur la crise d’un certain modernisme et la nostalgie post-historique qui l’accompagne – pour ne pas évoquer d’autres ouvrages non encore traduits comme Energy Flash sur l’explosion rave britannique ou The Sex Revolts sur la politique musicale des sexualités. Avec Le choc du glam, nous retrouvons une approche caractéristique d’une démarche qui entend saisir un phénomène culturel comme un fait social total, et qui lui permet de creuser ce qui semble être l’une de ses grandes obsessions : l’interrogation sur l’histoire et la modernité, comme si la pop, en tant que forme imbriquée dès son origine aux techniques de production des industries culturelles, offrait un lieu privilégié pour appréhender les mutations du contemporain. Continuer la lecture de « Simon Reynolds, Le choc du glam (Editions Audimat) »