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Selectorama : Arab Strap

Arab Strap
Arab Strap

Fidèles à ce que l’on attendait d’eux, Arab Strap a effectué un retour remarquable avec le single The Turning Of Her Bones. Le morceau évoque le comeback du groupe avec l’humour qui leur est propre, sous l’angle de la résurrection et du sexe. A l’écoute de ce titre introductif, on s’est mis à rêver d’un nouvel album aventureux, ne reprenant pas les choses là où le groupe les avait laissées en 2005 avec The Last Romance. Sans tout révolutionner, As Days Get Dark passe le cap du changement haut la main. D’une dominante générale plutôt sombre, l’album sait rester aventureux sans désorienter, même lorsqu’un solo de saxo surgit de nulle part. La présence de Paul Savage, producteur historique du groupe et de certains de leurs projets solo, n’y est sans doute pas pour rien. Si Aidan Moffat et Malcom Middleton arrivent à nous mettre à genoux tant ils content le désespoir avec beauté, leurs choix respectifs pour ce Selectorama nous prouvent qu’ils ne passent pas leur temps à pleurer leur désespoir dans leurs pintes de Lager. Ils sont aussi capables de danser sur du Cerrone ou de s’émerveiller devant un solo de guitare d’Alice In ChainsContinuer la lecture de « Selectorama : Arab Strap »

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Oasis, (What’s The Story) Morning Glory ? (Big Brother/Pias)

25 ans après, que reste-t-il de l’album des frères Gallagher ?

Oasis, (What’s The Story) Morning Glory ?

Oh bien sûr, il y eut la guéguerre de la Britpop, cette rivalité avec Blur dont nous n’allons pas vous refaire le plan de bataille marketing.
Oh bien sûr, il y eut la Britpop tout court, qui transforma tout un pan du rock indépendant anglais en un phénomène de masse.
Oh bien sur, il y a Wonderwall, cette scie grotesque (« Mais après tout, t’es mon super mur. » Super paroles, non ?) dont on subit encore régulièrement les interprétations les plus fantaisistes à chaque fête de la musique et qui donna lieu à une sanglante bataille d’égo entre les deux frères.
Mais toutes ces choses sont à replacer dans leur contexte et si vous n’avez pas eu la chance ou la malchance de vivre cette époque, des livres existent désormais.
Alors, au bout du compte, que reste-t’il du deuxième album d’Oasis ?
Juste un putain de grand disque ? Continuer la lecture de « Oasis, (What’s The Story) Morning Glory ? (Big Brother/Pias) »

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Fontaines DC, A Hero’s Death (Partisan/Pias)

I Wasn’t Born
Into This World

Nous serions plusieurs dans ce cas, et eux viennent tout juste de le comprendre.
Fontaines D.C., le groupe à la mode de l’an dernier.
Tellement las du cirque qu’ils n’arrivent même pas à leur concert à la Villette Sonique, panique du marketing, le produit est faillible, on était pourtant sur la crête, sortez moi ces jean-foutre. LOL.
Dix jours avant, nous les voyons en concert, et je n’ai pas l’impression qu’ils jouent le jeu non plus. Grosse pression, trop de hype. Je raconterai ça une autre fois, mais il y a cette sensation que tous les facteurs extérieurs poussent au maximum là où justement le groupe tire son épingle du jeu, comme une poupée vaudou réfractaire. Genre, très bien, mais on n’est pas là pour ça. Nous sommes jeunes, nous sommes fiers, cassez-vous, foutez-nous la paix. Et surtout, nous faisons de la musique. Et pour une fois, c’est le seul truc important et c’est pas souvent le cas. Et vous, vous faites du commerce, et nous avons bien conscience de ça, mais nous sommes plus forts que vous, car nous savons déjà bien la différence. Continuer la lecture de « Fontaines DC, A Hero’s Death (Partisan/Pias) »

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Other Lives : « Tout sauf du folk avec des cordes ! »

Other Lives
Other Lives / Photo : Walle & Taylor Grey

C’était il y a un peu plus de deux mois, le 5 mars 2020. Autant dire dans un autre espace-temps, à moins qu’il ne s’agisse d’une galaxie lointaine. Je crois que je m’étais déjà abstenu de serrer la main de Jesse Tabish, négligemment affalé, pieds nus, sur le sofa parisien qui lui servait de support. Mais nous avions encore pu causer, sans masques ni filtres, de cet quatrième album d’Other Lives, For Their Love (PIAS) dont la sortie, initialement prévue pour le mois d’avril, s’est retrouvée différée et diluée. Un premier coup en virtuel, un second temps pour le solide. Qu’importe après tout puisque, quelque soit le support et la saison, ces dix chansons amples et majestueuses confirment la profondeur de leur empreinte dans un quotidien délité. A la fois plus organiques et plus richement arrangés que leurs prédécesseurs, les titres de ce nouvel album s’appuient sur l’évocation des grands mythes culturels américains pour mieux restituer certaines des réflexions les plus intimes qu’a jamais livrées leur auteur. Une dualité fascinante et qui méritait bien quelques éclaircissements. Continuer la lecture de « Other Lives : « Tout sauf du folk avec des cordes ! » »

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B.C. Camplight, Shortly After Takeoff (Bella Union/PIAS)

Soy Tonto!, proclamait-il déjà haut il y a bientôt treize ans sur l’un des titres de son deuxième album, Blink Of A Nihilist (2007). Nul besoin, en effet, de posséder un diplôme de troisième cycle en psychologie pour comprendre qu’il règne encore et toujours une agitation inhabituelle sous le chapeau melon de Brian Christinzio. Sa biographie officielle n’en a d’ailleurs jamais fait mystère en évoquant régulièrement quelques séjours en établissements spécialisés. Et pourtant, l’admiration que suscite une fois de plus l’homme-orchestre qui se dissimule derrière le pseudonyme de B.C. Camplight n’a pas grand-chose à voir avec la fascination un peu malsaine qu’entretiennent la plupart des autres grands givrés de l’histoire de la pop – de Roky Erickson à Daniel Johnston, la liste est longue. Nulle trace ici de délire paranoïaque ou d’exposition obscène de pathologies psychotiques. Il s’agit plutôt d’une folie douce, d’une fantaisie extrême et non dénuée d’humour. Continuer la lecture de « B.C. Camplight, Shortly After Takeoff (Bella Union/PIAS) »

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Selectorama : Lesneu

Lesneu
Lesneu (Victor au centre)

Lesneu, c’est :
1/ le projet de Victor Gobbé qui officie par ailleurs avec The Slow Sliders.
2/ une abréviation de Lesneven, petite ville proche de Brest.
À 4 ans, Victor veut faire de la batterie. Il devra attendre un an pour avoir l’âge requis. Et ma foi, depuis il n’a jamais lâché l’affaire. Batterie, guitare, clavier, il touche à tout avec la même évidence nonchalante. Rajoutez sa voix au timbre ample et si particulier et vous aurez un disque qui ne ressemble à aucun autre. Des chansons mélancoliques sans tomber dans le pathos, des mélodies qui collent à la peau, des chansons d’amour intemporelles. Continuer la lecture de « Selectorama : Lesneu »

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Alice Boman, Dream On (PIAS)

Alice Boman Dream OnLa suédoise Alice Boman s’est fait connaître en 2013 au travers d’un Ep, Skisser, constitué de démos timides qu’elle n’avait probablement jamais destinées à quelconque public. Des débuts prometteurs qui n’annonçaient pourtant pas l’insolente évidence de ce premier album qui se sera donc fait attendre. Les plus assidus se rappelleront tout de même du très beau single Dreams paru en 2018 qui annonçait bien les thématiques du présent LP. La présence aux manettes de Patrik Berger, producteur bankable de Charli XCX, Robyn ou encore Lana Del Rey et Miike Snow aurait pu laisser craindre un recadrage pop grand public de la native de Malmö. Continuer la lecture de « Alice Boman, Dream On (PIAS) »

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Jean-Louis Murat, Mustango (PIAS)

Jean-Louis MuratIl pleut, j’ai presque froid et c’est bon en ces temps caniculaires. L’ordinateur effectue péniblement ses mises à jour, manière de dire qu’il va bientôt me lâcher. Pour autant, l’obsolescence programmée n’attaquera pas ma quiétude dominicale. Tout est prêt dans la cuisine pour le retour de Zoé : le riz et le vinaigre japonais, le sucre et le sel, le soja et la coriandre, la soupe Miso, les avocats et le saumon. Ne manque plus que mon binôme culinaire pour attaquer les sashimis. Dans un mois pile, elle aura dix-huit ans. Forcément, je la vois de moins en moins. Mon oiseau prend son envol et ça m’émeut davantage que je ne le laisse paraitre. Pas de raison de se plaindre pour autant : nous partons encore en vacances ensemble, écoutons des vinyles, échangeons sur les trucs à ne pas manquer sur Netflix tout en mangeant japonais donc, assis en tailleur dans le salon. Autour de moi, peu de parents partagent encore ce genre de choses avec leur(s) enfant(s). Ce soir, si ça la tente et qu’elle ne s’est pas couchée trop tard hier – ce qui m’étonnerait –, on ira voir le film sur Daniel Darc. Faut dire que ma chérie aime la plupart des zouaves que j’écoute. Alors vraiment, oui, je m’en sors bien. Oserai-je affirmer que depuis que ma fille en devient une, je comprends mieux les femmes ? Allez savoir. Le travail de toute une vie, cette affaire. Continuer la lecture de « Jean-Louis Murat, Mustango (PIAS) »