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Climats #44 : Fontaines D.C., Giovanni Bellini

Aurore boréale en forme de dragon en Islande.

Peut-on écouter Richard Hawley sous la chaleur du port de Bandol ?
Et Nick Drake en version zouk, c’est souhaitable ?

Climats met en avant disques et livres selon les aléas de la météo. Continuer la lecture de « Climats #44 : Fontaines D.C., Giovanni Bellini »

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Fontaines D.C. : « La pandémie est la meilleure chose qui pouvait nous arriver »

Fontaines D.C.
Fontaines D.C. / Photo : Filmawi

D.C., c’est Dublin City, le berceau de ces cinq garçons débarqués en 2019 sur nos scènes et devenus, en un album, phénomène. Menés par le charismatique Grian Chatten, ils convainquent par la puissance de leurs textes (l’amour de la poésie les lie), leurs guitares acérées et leur vigueur, comparable à celle de leurs voisins et amis anglais, Shame. Après avoir enchaîné les salles et les festivals jusqu’à l’épuisement, les lads migrés à Londres ont profité du repos imposé par la pandémie pour se retrouver et se rappeler d’où ils venaient. Skinty Fia, paru ce jour sur Partisan Records, est un hommage à l’Irlande, car comme l’explique le batteur Tom Coll dans cet entretien récemment accordé à Section 26, le sentiment d’appartenance à son pays n’est jamais si fort qu’une fois qu’on l’a quitté. Continuer la lecture de « Fontaines D.C. : « La pandémie est la meilleure chose qui pouvait nous arriver » »

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Hal (Rough Trade, 2004)

HalLE CONTEXTE

L’exact mitan des années 2000… Une période bizarre, où tout peut arriver. Les désormais fameux sauveurs du rock du début du troisième millénaire ont vieilli – ou mûri plutôt, comme en témoigne le troisième album de leur ancien chef de file The Strokes. Dans la prude Albion, le rock revêt comme souvent des atours arty et érudits. Depuis la consécration surprise d’un groupe qui fait danser les filles, pléthore de formations surgissent de partout (et nulle part), prêtes à en découdre avec leurs guitares tendues. Plus que jamais, la haute couture s’affiche aux côtés de la musique hip, alors que l’Internet cause bien du tort à des majors engluées dans leurs certitudes. Pendant ce temps, la fin de l’année précédente a été marquée par la sortie enfin (?) “officielle” du chef-d’œuvre “inachevé” mais définitif de Brian Wilson et ses Beach Boys. Continuer la lecture de « Hal (Rough Trade, 2004) »

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Le club du samedi soir # 43 : My Bloody Babies

A la suite de notre mixtape précédente, il fallait bien deux volumes pour célébrer la descendance des irlandais My Bloody Valentine. Par Etienne Greib, Pauline Nunez, Coralie Gardet, David Jégou et Xavier Mazure.

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Cathal Coughlan : « C’est ma conclusion provisoire. »

Cathal Coughlan
Cathal Coughlan

A l’échelle de notre petit monde, c’est un événement qu’il convient donc de célébrer avec la considération qu’il mérite. Demeuré presque entièrement silencieux depuis dix ans, Cathal Coughlan renoue enfin le fil d’un discours musical original et cohérent, trop longtemps interrompu. Song Of Co-Aklan (Dimple Discs) confirme brillamment les dons uniques de l’ancien leader de Microdisney et The Fatima Mansions. On y retrouve cette pop à deux visages, entre rage lyrique à peine contenue et compositions mélancoliques immédiatement mémorables. Ce talent singulier, c’est l’un de ses collaborateurs et amis – François Ribac – qui a accepté d’en retracer quelques-uns des contours. Avant que le principal intéressé ne consente lui-même à un petit moment d’introspection partagée pour une interview plus classique. Continuer la lecture de « Cathal Coughlan : « C’est ma conclusion provisoire. » »

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Fontaines DC, A Hero’s Death (Partisan/Pias)

I Wasn’t Born
Into This World

Nous serions plusieurs dans ce cas, et eux viennent tout juste de le comprendre.
Fontaines D.C., le groupe à la mode de l’an dernier.
Tellement las du cirque qu’ils n’arrivent même pas à leur concert à la Villette Sonique, panique du marketing, le produit est faillible, on était pourtant sur la crête, sortez moi ces jean-foutre. LOL.
Dix jours avant, nous les voyons en concert, et je n’ai pas l’impression qu’ils jouent le jeu non plus. Grosse pression, trop de hype. Je raconterai ça une autre fois, mais il y a cette sensation que tous les facteurs extérieurs poussent au maximum là où justement le groupe tire son épingle du jeu, comme une poupée vaudou réfractaire. Genre, très bien, mais on n’est pas là pour ça. Nous sommes jeunes, nous sommes fiers, cassez-vous, foutez-nous la paix. Et surtout, nous faisons de la musique. Et pour une fois, c’est le seul truc important et c’est pas souvent le cas. Et vous, vous faites du commerce, et nous avons bien conscience de ça, mais nous sommes plus forts que vous, car nous savons déjà bien la différence. Continuer la lecture de « Fontaines DC, A Hero’s Death (Partisan/Pias) »

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Brigid Mae Power, Head Above The Water (Fire Records)

C’est par la voix que se livre ici l’essentiel. Cette subtile incarnation celtique de l’art du décrochage qui suggère à merveille toutes les petites fêlures indicibles qui se nichent encore à la surface du squelette. Tout le reste n’est qu’accessoire et, d’ailleurs, tout le reste a presque disparu. Sur son deuxième album, The Two Worlds (2018), Brigid Mae Power se confrontait directement à la violence d’une relation amoureuse destructrice et aux abus de la domination patriarcale. Deux ans plus tard, elle semble avoir franchi les étapes de la résilience à grands pas et cherche désormais la sérénité de la survie dans un cadre intime et familier, où les blessures se soignent en s’exposant à la bienveillance des personnes choisies. I Had To Keep My Circle Small, chanson-clef, livre ainsi la formule de la reconstruction confiante : exiger davantage de ceux qui vous entourent, à commencer par l’écoute stable et apaisée.  » Neutrality, I just could not afford/I needed a team/I needed you to favour me/That is not a bad thing at all. »
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#41 : My Bloody Valentine, You Made Me Realise (Creation, 1988)

My Bloody Valentine, aussi belle qu’une lame.
My Bloody Valentine, aussi belle qu’une lame.

La première fois où je me suis fait gauler par les vigiles de la Fnac, c’est avec un CD de My Bloody Valentine sous la chemise. Un disque que je possédais déjà en vinyle. C’était pas rien, mais ça c’est bien terminé. Les types m’ont fait la leçon, puis laissé repartir en agitant des menaces en cas de récidive. S’ils avaient su le nombre de bouquins que j’avais réussi à escamoter à l’Agitateur depuis 1954. L’erreur fut donc de passer au digital. On m’y reprendra plus. Le plus drôle dans l’histoire est que je vivais justement avec une fille prénommée Valentine et que ce n’était pas funny tous les jours. 1987-92, sûr que durant ce quinquennat, les disques dans lesquels je me réfugiais ont pu m’aider à maintenir le cap. Qui sait pourtant si je n’aurai pas rempilé pour un nouveau mandat ? Sauf qu’on m’a définitivement bloqué l’accès aux urnes. Continuer la lecture de « #41 : My Bloody Valentine, You Made Me Realise (Creation, 1988) »