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Pram, The North Pole Radio Station (Domino, 1998)

Aurait-on oublié ce grand groupe anglais ? Surtout pas ! Dans les années 90 et 2000, Pram jouait entre les genres et faisait découvrir des pans entiers d’innovations musicales. Toujours stimulante et hautement psychédélique, leur musique est à entendre ce mercredi 20 à Petit Bain. À l’occasion de ce concert rare, nous rééditons une chronique d’époque, sur un disque sublime et toujours d’actualité. Au diapason des frontières.

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Une tentative d’évoquer le geste guitaristique de Frank Darcel…

Frank Darcel sur scène au Liberté de Rennes / photo : Karine Baudot
Frank Darcel sur scène au Liberté de Rennes (détail) / photo : Karine Baudot

J’avais 12 ans lorsque Marquis de Sade a fait irruption dans ma vie par la radio, dont le merveilleux berceau sonore en grandes ondes épanouissait ce Conrad Veidt dans un magnifique ample-rêche électrisant qui fracassait le hit parade dans lequel il s’était immiscé par miracle et circonstances.
Le poésie des grandes ondes, c’est qu’elles admettaient la distance dans la transmission : tout cela venait de loin. Conrad Veidt m’a donc happé dans ma chambre encore pleine de jouets, en étirant mes imaginaires vers le Grand Ouest battu par les vents et un Très Grand Est qui résonnait ainsi de sa propre histoire, offrant un écho subversif et magnétique à celle que j’apprenais au collège. Continuer la lecture de « Une tentative d’évoquer le geste guitaristique de Frank Darcel… »

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Camille Bénâtre, Dommage (Hidden Bay / Idol)

« Je n’étais qu’à l’ombre de toi,
l’ombre de moi
»

Dans les interstices du métier de chansonnier se glissent régulièrement des personnalités discrètes animées par la passion, et l’amour du travail bien fait. La musique, non comme un chemin vers la reconnaissance ou le succès – s’il arrive, on ne dira pas non, mais plus comme un défi personnel. Camille Bénâtre qui définit lui-même, dans l’entretien donné à l’arrière-magasin il y a quelques semaines, ce « petit artisanat », semble fait de ce bois dont sont faites ses guitares : acoustiques, ou légèrement électriques, elles dominent Dommage, un bel album de songwriter dans une tradition intime que l’on tendrait de Paul Simon à Lilac Time par exemple ou par ici du côté de Maxime Le Forestier, Yves Simon ou Julien Baer. Continuer la lecture de « Camille Bénâtre, Dommage (Hidden Bay / Idol) »

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S.T.T.O, des mal-nés aux mauvais garçons.

STTO
STTO / Photo : DR
A notre connaissance, aucun groupe français n’avait eu l’idée de reprendre un morceau des Eddy Current Suppression Ring, le groupe de Melbourne dont le dernier album remonte à 2019. Service Du Télé Travail Obligatoire (S.T.T.O.), soit Olivier à la guitare-chant, Emmanuel à la guitare, William à la basse et Paul à la batterie, (que vous avez peut-être dû croiser au comptoir du Rochelle devenu Désordre dans le 11ème, où ils traînent leurs guêtres) s’y sont collés, et avec brio. En bons aficionados de la terre Australe, avec un son cinglant, singulier et conforme au morceau original, c’est-à-dire une guitare hypnotique, une basse qui gronde dans le fond et une batterie solide. Continuer la lecture de « S.T.T.O, des mal-nés aux mauvais garçons. »

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Les Noces d’or des Nits

Pour leur 50 ans de carrière, les néerlandais reviennent sur 5 albums juste avant leur concert parisien au Trianon.

Nits / Photo : Wim van de Hulst
Nits / Photo : Wim van de Hulst (détail)

Cinq jalons – un par décennie – pour évoquer cinquante ans de carrière. C’est évidemment bien trop peu pour rendre compte de l’extraordinaire foisonnement de la discographie des Nits. Il a donc fallu choisir, avec toute la part d’arbitraire que comporte une sélection subjective, retrancher, restreindre, regretter. Mais surtout réécouter tous ces albums très différents, souvent, les uns des autres mais jamais inintéressants ni dépourvus de qualités ou d’exigences. Ceux que l’on a toujours conservé au plus près du cœur, depuis l’acquisition impulsive d’un triple album live – le ratio quantité/prix était encore un facteur non négligeable des arbitrages d’achat, à l’époque –  à la FNAC de Metz, juste après le Bac en 1989. Continuer la lecture de « Les Noces d’or des Nits »

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Selectorama : Nicolas Moog

Extrait de Vivre libre ou mourir, Punk et Rock Alternatif en France (1981 - 1989) par Arnaud Le Gouëfflec et Nicolas Moog (Glénat)
Extrait de Vivre libre ou mourir, Punk et Rock Alternatif en France (1981 – 1989) par Arnaud Le Gouëfflec et Nicolas Moog (Glénat)

 

Nicolas Moog
Nicolas Moog

Vous souvenez-vous de la merveilleuse bande dessinée Underground, parue il y a trois ans aux éditions Glénat, ouvrage indispensable qui proposait une formidable plongée dans l’univers des outsiders du rock ? Nous avions eu la joie, il y a trois mois, de découvrir l’excellent Selectorama d’Arnaud Le Gouëfflec, scénariste qui avait signé les textes érudits de cette petite Bible des marginaux de la musique populaire. Nous accueillons aujourd’hui Nicolas Moog, son fidèle acolyte, dessinateur surdoué au trait digne de Daniel Clowes, qui officie également dans le groupe Thee Verduns. Nous ne boudons pas notre plaisir de célébrer la sortie de leur tout nouvel opus de 180 pages Vivre libre ou mourir (toujours chez Glénat), consacré à l’histoire du rock alternatif et du punk en France de 1981 à 1989, basé sur les témoignages de membres des grandes figures de l’époque : les Bérus, Métal Urbain, les Wampas et consorts. Rappelons par la même occasion qu’un deuxième volume d’Underground est en préparation. Continuer la lecture de « Selectorama : Nicolas Moog »

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Myriam Gendron, Long Way Home

Myriam Gendron
Myriam Gendron

Après l’effarement de la découverte ébahie de Ma Délire- Songs of Love, lost and found il y à déjà trois ans; disque immense qui nous valu une courte chronique intime et ébaubie, on commençait à trouver le temps long sans Myriam Gendron. Mayday, qui comme son nom l’indique nous arrivera sur une date lourde de symboles (le 10 Mai) avec des invités de luxe (Bill Nace, Jim White) et un spleen qui semble toujours prêt à lacérer l’apathie pour percer le jour. Premier extrait, Long Way Home fait très bien son petit travail préventif en envisageant les noces improbables entre Joan Baez et Tim Buckley, enfin plus précisément l’immense styliste qui enlumina sa vision, le génial Lee Underwood. Continuer la lecture de « Myriam Gendron, Long Way Home »

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The Tyde, Season 5 (Spiritual Pajamas)

The Tyde Season 5Trois points de Mellotron et une cascade, que dis-je, une myriade d’arpèges spleenétiques, ce petit motif imparable, cette chanson de rupture, de renonciation, de colère rentrée, de cœur en morceaux. All My Bastards Children, en ouverture de Once, premier album de The Tyde paru en l’an 2000 sur Track & Field. Il ne s’en est pas fallu beaucoup plus pour que le grand* Darren Rademaker devienne immédiatement un ami. Et infuse par la suite des évènements que ce soit sous l’alias matrimonial Frausdots ou une proximité de fait (de Felt ?) avec les faux jeunes de Girls, une présence discrète mais effective dans les grands moments de la RPM. The Tyde, en outre, fera à maintes occasions une sorte d’unanimité écrasante dans nos cœurs, d’une façon rarement aussi unanime, une trop rare collégialité rédactionnelle. Continuer la lecture de « The Tyde, Season 5 (Spiritual Pajamas) »