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Selectorama : Mickaël Mottet

Mickaël Mottet / Photo : Guillaume Long

En une quinzaine d’années, on a pu croiser Mickaël Mottet aux côtés de Angil and The Hiddentracks, Del, The John Venture, Jerri, AWAC, Lion in Bed… Le voilà qui déboule en solo, sous son nom, avec un LP, Glover’s Mistake, à paraître en septembre sur le label weareunique. Cinq titres sont déjà disponibles sur bandcamp, cinq titres élégants et fiévreux pour patienter jusqu’à l’automne, et une vidéo, 15 ways to leave Mark E Smith. En attendant, Mickaël nous livre dix morceaux qui l’ont influencé dans l’écriture de Glover’s Mistake. Une liste éclectique et pointue, à l’image de celui qui a réussi en 2008 à composer un album, Oulipo Saliva, sans employer la lettre E ni la note Mi (E en anglais). Georges Perec likes this. Continuer la lecture de « Selectorama : Mickaël Mottet »

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Selectorama : J’Aime

Jaime Cristóbal alias J’Aime

C’est à se demander pourquoi nos routes ne se sont pas croisées plus tôt. Sans doute par la faute de mon manque de curiosité. Parce qu’en plus de porter comme nom mon prénom en version castillane et d’habiter non loin du berceau familial, Jaime Cristóbal a le profil des auteurs, compositeurs, musiciens, arrangeurs et / ou producteurs que j’aime plutôt bien – comprendre j’adore. Non content d’écrire de belles chansons, il aime écouter celles des autres et en parle plutôt bien (c’est à ce moment-là que je me dis que son nom d’artiste, il ne l’a pas choisi juste pour le jeu de mots). Il est, à l’image d’un Bob Stanley de Navarre, un mélomane compulsif dont on sait déjà que la curiosité de sera jamais rassasiée et qui prend à cœur son rôle de passeur… Continuer la lecture de « Selectorama : J’Aime »

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Julien Gasc, Serpentes EP (auto production)

 » Il existe d’autres corps, qu’ils soient vivants ou morts, entre toi et moi « 

Pour quelqu’un qui aime l’émotion et l’urgence avant toutes autres choses, j’avais tout à craindre de l’émergence de groupes cultivés, éduqués, voire virtuoses. A la faculté, un ami, né punk, avait une expression d’alerte qui nous faisait marrer, dès que selon lui, nous accostions des rivages inamicaux peuplés de chevelus empêtrés dans leurs instruments compliqués et leurs influences savantes :  » ATTENTION JAZZ ROCK ! « , hurlait-il. Il aurait sans doute agité son safeword musical s’il était tombé sur Aquaserge. Continuer la lecture de « Julien Gasc, Serpentes EP (auto production) »

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Caleb Landry Jones, The Mother Stone (Sacred Bones Records)

Il y avait de l’impatience à écouter ce disque, depuis six mois que je voyais les photos de promo de Sacred Bones Records sur mon fil Facebook. En les apercevant d’abord, ces drôles de photos de Caleb Landry Jones fardé et tout en perruque, je m’y étais reprise à deux fois avant de reconnaître ce visage fascinant, entre l’enfance et l’âge adulte. C.L. Jones est acteur avant d’être musicien – ce qui se discute, tant du point de vue de l’artiste lorsqu’il s’explique, que de ce premier disque. Ce visage, c’est celui du jeune cocaïnomane de Twin Peaks The Return, l’incarnation du désespoir et d’une Amérique au bord du gouffre à travers son personnage, Steven Burnett. Si l’on éprouve une passion pour Twin Peaks, le copinage entre Sacred Bones – dont une bonne partie du catalogue est digne d’être adulée – et David Lynch n’est pas pour déplaire. Continuer la lecture de « Caleb Landry Jones, The Mother Stone (Sacred Bones Records) »

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CMON, Confusing Mix Of Nations (Mexican Summer)

On l’a attendu avec impatience, ce premier album de CMON. Et même si l’on connaissait pour moitié son contenu – cinq des dix titres qui le composent étaient parus sur un EP autoproduit en 2018 -, il n’en demeure pas moins que Confusing Mix Of Nations est un disque troublant, autant pour ses qualités intrinsèques que pour le contexte confus qui entoure sa sortie. Pour commencer, balayons l’évidence, car constater que l’un des disques les plus outrageusement cool et hédonistes parus ces cinq dernières années (au hasard depuis Pom Pom) voit le jour dans un moment qui érige en acte moral la distanciation sociale (sic) relève tout bonnement de l’absurde. Lui aussi confiné, son co-auteur Josh da Costa résume pour nous : « CMON is a funhouse, Confusing Mix Of Nations is the foyer. » Un coup du sort improbable, un camouflet, où le Cool a pris un méchant coup dans l’L mais n’a pas dit son dernier mot.

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Blind Test : Jacno

Jacno / Photo : Eric Fougere via The Guardian

Aujourd’hui, la conscience professionnelle me guide à donner tort à mon ministre (et à ses conseillers à la noix) et à travailler un peu plus que de coutume – ça me dérange pas, j’ai un emploi du temps fait pour ça. Hier, cette même conscience professionnelle pouvait être synonyme de frustration : pour cause de bouclage, elle me faisait rater des rencontres avec des gens qui avaient bercé une partie de mon adolescence – ce qui était d’ailleurs un peu con vu que, de toute façon, on bouclait toujours en retard). Pour cette raison, je n’ai donc pas rencontré Jacno en cette après-midi de 1998 pour discuter de la sortie de son nouvel album d’alors, La Part Des Anges. Mais avec Nicolas Plommée, missionné pour mener à bien cette histoire, on avait préparé un blind test sur mesure pour que l’homme revienne sur cette vie plutôt ahurissante. Parce qu’au-delà des disques, des chansons, Jacno reste pour moi l’un des musiciens les plus fascinants de la musique moderne et sans doute pour cela, l’acteur de l’une de mes interviews favorites, parue dans le mensuel Best au début des années 1980 – oui, à l’heure des listes à tout va (les dix meilleurs disques, les dix meilleurs livres, les dix meilleurs, films, les dix baisers parfaits, les dix plus drôles décisions de Blanquer), je pourrai dresser la liste de mes dix interviews / articles préférés, responsables, peut-être autant que les chansons, de mon désir d’écrire un jour sur la musique –, dans laquelle il détaillait ses passions (The Who, les grands crus de Bordeaux, le végétarisme, les scooters…). Ce blind-test a paru à l’origine dans le numéro 28 de la RPM, puis republié dix ans plus tard, agrémenté de la longue intro qui suit, au moment de la disparition de Jacno. En 2020, ses réponses restent toujours aussi drôles. Et passionnantes. Continuer la lecture de « Blind Test : Jacno »

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Le club du samedi soir #2 : Factory Lost Classics X2

En début de semaine, il n’était pas possible de passer sous silence le retentissant quarantième anniversaire de la disparition de Ian Curtis. Puis, au courant de la semaine, nous avions évoqué ce Factory All Stars qui s’inscrivait en parfaite illustration de ce qu’était l’écrin du label Factory, l’Haçienda, club légendaire s’il en est. Pour incarner ces années extrêmement prolifiques, Nicolas Plommée et Alex Mimikaki ont choisi de proposer un choix de raretés piochées dans les années Factory, en évitant le phagocytage Joy Division / New Order. Une mixtape à laquelle Christophe Basterra à eu envie de s’atteler aussi… Deux fois valant mieux qu’une, voici leurs sélections. Dance On.

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Machines #8 : DX7, squatteur de la bande FM

Yamaha DX7

Souvent honni, le DX7 n’en a pas moins marqué les eighties à coup de rutilants cuivres plastiques et de pianos électriques aujourd’hui datés, mais particulièrement impressionnants vers 1983. Qu’il soit détesté (souvent pour de mauvaises raisons) ou adoré, le synthétiseur culte de Yamaha a complètement bouleversé le marché des claviers et indirectement la production de la musique pop de cette époque et ce, grâce à une nouvelle forme de synthèse, inventée quelques années plus tôt à Stanford… Il y a un avant/après DX7, et l’impact de ce clavier fut incommensurable. Essayons de comprendre pourquoi. Continuer la lecture de « Machines #8 : DX7, squatteur de la bande FM »