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Brigid Mae Power, Head Above The Water (Fire Records)

C’est par la voix que se livre ici l’essentiel. Cette subtile incarnation celtique de l’art du décrochage qui suggère à merveille toutes les petites fêlures indicibles qui se nichent encore à la surface du squelette. Tout le reste n’est qu’accessoire et, d’ailleurs, tout le reste a presque disparu. Sur son deuxième album, The Two Worlds (2018), Brigid Mae Power se confrontait directement à la violence d’une relation amoureuse destructrice et aux abus de la domination patriarcale. Deux ans plus tard, elle semble avoir franchi les étapes de la résilience à grands pas et cherche désormais la sérénité de la survie dans un cadre intime et familier, où les blessures se soignent en s’exposant à la bienveillance des personnes choisies. I Had To Keep My Circle Small, chanson-clef, livre ainsi la formule de la reconstruction confiante : exiger davantage de ceux qui vous entourent, à commencer par l’écoute stable et apaisée.  » Neutrality, I just could not afford/I needed a team/I needed you to favour me/That is not a bad thing at all. »
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Sous Surveillance : Fontanarosa

Fontanarosa / Photo : Marion Klifa

Qui ?

Paul, qui officie également dans Monotrophy, formation de rock expérimental signée chez S.K. Records.

Où ?

A la manière d’un Antoine de Maximy et après être passé par Reading, Nantes, St Etienne, Annecy, São Paulo, Dijon, Tarragona, notre homme est établi sur Lyon depuis 4 ans.

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« La Brune et moi » : Les désirs font désordre

Petit film mais parfum de soufre et légende tenace pour ce témoignage du Paris punk de 1979.

« La brune et moi » de Philippe Puicouyoul (1979)

Sans s’engager sur un terrain glissant du genre “le confinement avait du bon”, la Cinémathèque française a proposé dès début avril sur sa plateforme baptisée Henri (en référence à son fondateur Henri Langlois) un certain nombre de films de patrimoine ou de documentaires – courts ou longs, à raison d’un par jour – plutôt que, au hasard, Joker, pour d’évidentes raisons juridiques. Entre témoignage documentaire et fiction musicale, le moyen-métrage La Brune et moi de Philippe Puicouyoul (1980), son unique réalisation d’une durée de 50 minutes, sorti dans une seule salle à Paris le 24 avril 1981 et retiré de l’affiche après une semaine d’exploitation avec 570 spectateurs, a beau se vouloir une œuvre de fiction ; mais c’est plutôt pour son aperçu de la scène musicale française de 1979, l’année de ses trois semaines de tournage, que ce « petit film » continue à fasciner.

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Transmission#39 – Spéciale Nouveautés Pop Printanières

Spéciale Nouveautés Pop Printanières

Emission du 7 juin 2020
Présentée par Thomas Schwoerer avec une playlist élaborée par tout section26.

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Sonic Boom, All Things being Equal (Carpark Records)

Trente ans après Spectrum, sommet de psychédélisme bruitiste et lysergique, Peter Kember réactive l’entité Sonic Boom pour porter ses obsessions musicales à une sorte d’achèvement. A savoir, un croisement passionnant entre garage rock 60’s/70’s, early electronic, drone et musique répétitive, qui aura porté l’art de la construction hypnotique à sa perfection. Après avoir formé avec Jason Pierce (Spiritualized) le noyau dur de Spacemen 3, formation culte proto-shoegaze, mené deux projets parallèles plus personnels, Spectrum, donc, et Experimental Audio Research, et enfin travaillé pour divers groupes incarnant un certain revival psyché au milieu des années 2000 (MGMT, Panda Bear, Beach House), c’est en reprenant un travail inauguré avec le fameux LP de 1989 qu’il nous revient aujourd’hui. Continuer la lecture de « Sonic Boom, All Things being Equal (Carpark Records) »

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Le club du samedi soir # 4 : SF Bay Area

Départ pour la Baie de San Francisco, entre Oakland, San José, Palo Alto et Fremont pour un voyage dans le temps depuis les années 60 et ses diverses contestations au doux parfum de patchouli et autres herbes odorantes. Quelques années plus tard durant les années 70/80, on y trouvait les prémices du punk sauvage mais aussi expérimental autour de la salle Mabuhay Gardens, qui rassemblait la fine fleur des révoltés ou marginaux du coin. Puis dans une époque plus contemporaine, le renouveau « cool » de la ville, qui depuis quelques années ne laisse plus le choix aux musiciens et artistes de bouger en périphérie faute d’argent pour y vivre. Direction Oakland, qui devient à son tour un vivier de groupes. Continuer la lecture de « Le club du samedi soir # 4 : SF Bay Area »

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Dance to the Music #6 : Electro-Funk

Bloc Party avec DJ Kool Herc

En 1982 sort Planet Rock d’Afrika Bambataa & The Soul Sonic Force. Le morceau est une onde de choc dans les clubs et sur les radios. À mi-chemin entre le hip hop naissant et la dance music, portée par une irrésistible TR-808 et son kick surpuissant, le titre propulse un nouveau genre sur le devant de la scène : l’electro-funk, aussi appelé electro-boogie ou electro. Si le style est relativement éphémère, son influence sur la techno et le hip hop en fait un jalon essentiel de la musique contemporaine, un trait d’union entre l’Europe et les Etats Unis, les block-parties et les clubs, la musique noire et blanche. Continuer la lecture de « Dance to the Music #6 : Electro-Funk »

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Providence

Impressions sur le nouveau titre de Chevalrex sorti aujourd’hui.

Pochette du prochain album de Chevalrex, « Providence » (Objet Disque / Vietnam) à paraître en 2021.

C’est un printemps où la lenteur se mêle à l’impatience, c’est un printemps où les corps restés longtemps captifs n’aspirent qu’à retrouver la rue à nouveau vivante, les visages souriant à l’ombre des terrasses, les silhouettes dansantes dans la nuit qui descend. C’est un printemps pour se rencontrer et se plaire, et laisser derrière nous ce qui déborde de colère et de haine, c’est un joyeux recommencement. C’est un printemps qui ressemble déjà à l’été où le soleil s’applique à nous réchauffer le cœur et nous piquer les yeux, où le thermomètre affole la température de nos peaux d’un désir caniculaire. C’est une chanson qui s’écoute en boucle, une chanson qui nous tourne autour, une chanson sucrée et obsédante. C’est l’histoire de l’amour qui débarque soudain et qui nous prend par la main et par surprise. C’est beau, c’est si beau, on ne le sait pas encore et pourtant c’est déjà là.  Continuer la lecture de « Providence »