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Traiter du désespoir – Roberto Bolaño, The Flaming Lips et François Truffaut

Collage sauvage et de mauvaise foi de l’actualité culturelle de la semaine

Fanny Ardant
Fanny Ardant chez François Truffaut

On peut pendant, longtemps, mal recevoir et mal traduire une livre, un film ou un disque. Un malentendu, comme l’on dit souvent. Notre époque n’en manque pas. C’était l’une des obsessions de Roberto Bolaño, régler son compte à toutes formes de langage « mauvais », ce langage articulé pour désinformer, pour créer le vide. L’auteur de 2666 s’est souvent amusé à reproduire une scène littéraire – celle que l’on peut discerner à chaque automne, ici, en France avec toujours les mêmes noms et visages – en y montrant toute la vanité de ces éternels ambitieux du moindre prix. Continuer la lecture de « Traiter du désespoir – Roberto Bolaño, The Flaming Lips et François Truffaut »

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Devenir oiseau

A propos de « Eight Gates », l’album posthume inédit de Jason Molina sorti cet été

Jason Molina Sébastien Berlendis

Eight Gates est le dernier enregistrement de Jason Molina, leader de deux groupes majeurs, Songs Ohia et Magnolia Electric co, qui ont traversé la fin des années 90 pour le premier et les années 2000 pour le second. Eight Gates comporte neuf titres inédits, ne dure que vingt-cinq minutes, il est sorti au début du mois d’août. Continuer la lecture de « Devenir oiseau »

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Section Sixteen #7 : Louna, 18 ans

Qu’écoutent réellement nos kids ?

Louna
Louna
Section16
Logo : Gabrielle

Elles / ils sont des filles de, fils de – ou peut-être des cousines ou des cousins, des nièces, des neveux. Toute la journée, toute la semaine, ils subissent la musique forcément cool qu’écoutent leurs parents ou les membres de leur famille avant que ces derniers n’écrivent quelques lignes ou des tartines pour Section 26 – voire d’autres sites du même acabit. Alors, ces ados et pré-ados sont-ils déjà condamnés à écouter ce qu’on leur impose au presque quotidien ? Pas forcément, la preuve par 16, comme en témoigne la septième mixtape de cette série, concoctée par Louna, 18 ans.


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Shinichi Atobe, Yes (DDS)

La biographie de Shinichi Atobe est pour le moins parcellaire. Pendant de nombreuses années, le nom du japonais ne résonnait aux oreilles des connaisseurs que pour un mythique maxi d’ambient crépusculaire, Ship-Scope, sorti en 2001 sur le label Chain Reaction de Moritz von Oswald et Mark Ernestus. Trop peu pour laisser une trace indélébile, certains en étaient même venus à suspecter un avatar d’un des artistes phares du label allemand (René Löwe) mais c’était sans compter sur la force des réseaux sociaux et autres sites participatifs qui allaient, le temps passant, faire de ce maxi un trésor caché. Continuer la lecture de « Shinichi Atobe, Yes (DDS) »

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The Creation, les EP français (Cameleon Records)

The Creation

Les années soixante furent une période très compétitive pour les groupes de rock britannique. Peu nombreux furent les élus, ceux capables d’atteindre les cimes du classement. Vingt ans plus tard, les passionnés redécouvrirent de nombreuses et valeureuses formations, à l’ombre des têtes d’affiche de l’époque (The Beatles, Kinks, Who, Stones, Small Faces…). The Creation fit incontestablement partie des plus belles trouvailles des archéologues du rock sixties outre-Manche, aux cotés de The Smoke, The Sorrows ou The Action. Leur musique influença ainsi rétrospectivement de nombreux groupes et labels parmi lesquels Ride (ils ont repris How Does It Feel to Feel), Oh Sees (cover de If I Stay Too Long) et bien sûr Creation Records. Continuer la lecture de « The Creation, les EP français (Cameleon Records) »

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Juniper, Juniper (Fabcom ! Records)

juniperD’abord, il y a Juniper Shelley. Au premier plan. Elle est âgée d’une quinzaine d’années à peine.  » Elle chante depuis aussi longtemps qu’elle – ou que quelqu’un d’autre – s’en souvienne «  lit-on dans une biographie forcément brève. Cela laisse déjà entendre que sa précocité a eu des témoins et qu’ils ont été attentifs : c’est très important. Mais on y reviendra. Juniper a publié il y a quelques mois un premier album, celui d’une jeune fille de quinze ans, bien élevée, mais pas trop. Elle y interprète –et y compose même quelques fois –  des chansons à la fois de son âge et d’un autre, plus ancien : des fragments d’adolescence poisseux comme du bubblegum, des chroniques méditatives sur les garçons, la vie de collège et la musique, où la candeur des sentiments, exprimés avec une sincérité qui ne se targue jamais d’être pure, n’exclut pas des traits de génie d’une implacable lucidité – Kids On My Corner, portrait drôle, à la fois impitoyable et attendrissant, des groupes qui trainent dans les garages des environs. Continuer la lecture de « Juniper, Juniper (Fabcom ! Records) »

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TRANSMISSION #45 : Spéciale Flying Nun

Spéciale Flying Nun

Émission du 4 octobre 2020
Présentée par Thomas Schwoerer, avec Matthieu Grunfeld et Fred Paquet du Pop Culture Shop.

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Ce Syd-là est une bande de jeunes à lui tout seul

Working Men’s Club, un premier album signé chez Heavenly Recordings

Working Men's Club
Working Men’s Club / Photo : Rosie Butcher

“Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous.” Mea culpa, j’avais raté celui avec Working’s Men Club en novembre 2019 au Supersonic, cette salle parisienne de concerts souvent gratuits, idéale pour juger de la qualité d’un groupe au-delà de ses premiers enregistrements. Pourquoi aurais-je dû alors déjà m’intéresser à Working Men’s Club ? Parce que le single inaugural Bad Blood était sorti début 2019 sur Melodic, label de Manchester souvent bien inspiré depuis 1999 (Lucky Pierre, moitié d’Arab Strap, The Isles, The Longcut, plus récemment W.H. Lung) ? Parce que le disque suivant, Teeth, en faisait la nouvelle signature de Heavenly ? Parce qu’au gré des informations, le groupe était présenté comme originaire de Manchester ou bien de Sheffield, ce qui reste de bon aloi ? Continuer la lecture de « Ce Syd-là est une bande de jeunes à lui tout seul »