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Clique & Collecte chez Modulor à Paris

Un disquaire par jour propose ses 10 albums du moment.

Modulor, Paris.
Modulor, Paris.
Créé en 2008 à Paris par Elvin Pagiras, Modulor est au départ un label et une société de distribution numérique et physique au service des artistes indépendants. Au fil des ans, Modulor se développe en lançant notamment ses services de promotion et marketing, sa propre logistique basée à Alfortville et plusieurs sous labels dont Le Très Jazz Club avec Fuzati du Klub des Loosers et Wewantsounds (dont nous vous avons déjà parlé ici notamment) avec Matt Robin. En 2018, Modulor lance son site de vente en ligne, modulor-records.com et l’année suivante, la société fait l’acquisition de nouveaux bureaux flambants neufs et s’installe dans le 20ème. Ces locaux sont l’occasion d’offrir une belle vitrine aux labels distribués, dont un certain nombre d’habitués des colonnes de section26 : Drag City, Mexican Summer, Sub Pop, Captured Tracks, Sacred Bones, Constellation, Asthmatic Kitty, Touch & Go, Kompakt, Ghostly International, Big Crown, Daptone, Glitterbeat, Analog Africa, Effiscienz, Rhymesayers, et Death Row pour n’en citer que quelques uns. Depuis l’offre de la boutique gérée par Pierre Blotman s’est élargie à d’autres fournisseurs. Il s’explique : « Le 20ème ne comporte presque aucun disquaire, nous sommes dans un quartier assez calme et familial. Malgré le jeune âge de la boutique et les mois d’arrêt dû au confinement, on a développé une clientèle d’habitués et de passage. Indépendante de la partie distribution située au même endroit, la boutique propose un choix plus large que ce qui est distribué, notre sélection est plutôt éclectique, allant du hip-hop au jazz, en passant par de l’électro et la world avec un grand choix de rock indé. Nous sommes plus tournés vers la musique indépendante et évitons au maximum la grosse cavalerie de major. » Et pour contrer la baisse d’activité liée à la fermeture provisoire, le site va proposer 15% de réduction sur tout le stock avec le code HIVER2020. A suivre !
Modulor, 28 rue du Surmelin dans le 20ème à Paris, et via leur site modulor-records.com et par téléphone au 01 42 23 09 06.
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Catégories classics, mardi oldieÉtiquettes , , , , , ,

Cheap Trick, Cheap Trick (Epic)

1977, en pleine vague punk, sort le premier album de Cheap Trick, formation américaine de Rockford dans l’Illinois. Disque inclassable, il figure parmi les jalons de la powerpop mais n’en épouse cependant pas tout à fait les contours. Dès la pochette, le groupe exprime cette ambiguïté, la difficulté de les classer avec précision. Au centre, les beaux gosses Robin Zander (chant) et Tom Petersson (basse) sont accompagnés par les gueules iconoclastes de Bun E. Carlos (à gauche, batteur) mi-Hidalgo mi-Groucho, et Rick Nielsen (à droite), le guitariste au look d’écolier, connu pour avoir une guitare à cinq manches. Continuer la lecture de « Cheap Trick, Cheap Trick (Epic) »

Catégories avant-première, borne d'écouteÉtiquettes , , ,

Clip : The Attendant : « Teenage »

Un simple bénéfice secondaire du confinement ? Ou plutôt une tentative pour faire circuler librement un peu de la parole poétique qui s’accumule dans l’espace domestique restreint et cherche à s’étendre dans les rues vides ? Il y a un peu de cette urgence nouvelle et peut-être encore bien d’autres choses dans The Attendant, nouveau projet de Pete Astor, épaulé par Ian Button (Papernut Cambridge, Death In Vegas). Un premier 45 tours est déjà sorti au printemps, un troisième est annoncé. Entre les deux, Teenage s’intercale en guise de transition, comme une version dévastée et glaçante du prélude en talkover de Suburbia (1986) des Pet Shop Boys.

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Clique & Collecte chez Locked Grooves à Strasbourg

Un disquaire par jour propose ses 10 albums du moment.

Locked Grooves, Strasbourg.
Locked Grooves, Strasbourg.

L’histoire débute il y a cinq ans. David, Phil du défunt Mudd Club et Quentin (Winston Smith) font un choix qui sauve l’honneur de la ville au rayon des disquaires indépendants : créer à nouveau un lieu où l’on puisse découvrir des nouveautés en vinyle. Il fallait alors admettre qu’à part une seule autre option réservée à l’occasion, les disquaires avaient tous finalement mis la clé sous la porte. Situés à l’époque rue de la Division-Leclerc, l’échoppe propose une sélection assez orientée sur la musique de club, avant tout parce qu’ils sont tous les trois DJ’s. De disco à house et techno, avec des écarts funk et post punk, les maxis s’échangent parmi une clientèle ouverte sur la région Grand Est et le Bade-Wurtemberg frontalier. Aujourd’hui, resitué à côté de la Place des Halles, David est seul à bord, car le disquaire de niche, même dans une ville à priori européenne, ne nourrit pas trois estomacs. Les choix du patron évoluent aussi, et s’élargissent à la wave, l’indus, avec une ouverture sur les classiques 70s, le hip hop, le dub et l’afrobeat, que ce soit de l’occasion ou des beaux repressages. Quelques envies pointent aussi d’élargir vers la musique expérimentale, contemporaine et baroque. David espère aussi monter Locked Grooves, le label, avec très probablement un EP de Wilt, projet basé entre Strasbourg et Besançon, histoire de mettre en perspective la production locale. En attendant, des jours plus fastes, s’il reste un disquaire, c’est celui-là, et il faut aller le soutenir.

Locked Grooves, 10 Place des Halles à Strasbourg. Joignable en clicque et collecte sur leur page facebook, leur site , ou par téléphone au 06 62 81 71 76.
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Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , , ,

Domenique Dumont, People On Sunday (The Leaf Label)

J’avais découvert Domenique Dumont, entité originaire de Riga (Lettonie), sous les feux croisés de recommandations privées (dont celle de l’avisé Michel Wisniewski, le patron de Scum Yr Earth, qui les avait vus en concert) et de prescriptions imparables (un texte de Stephen Pastel pour Monorail, sans doute). J’ai écrit « entité » parce qu’il y a un petit mystère autour de ce sobriquet francophile derrière lequel se faisait discret un certain Arturs Liepins. Solo, groupe, duo, mystérieux musicien français? Son entretien publié ici nous permettait de passer derrière le miroir des deux magnifiques disques inépuisables parus alors chez Antinote : Comme ça (2015) et Miniatures de Auto-Rhythm (2018). Continuer la lecture de « Domenique Dumont, People On Sunday (The Leaf Label) »

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Clique & Collecte chez Transat à Poitiers

Un disquaire par jour propose ses 10 albums du moment.

Transat, Poitiers
Transat, Poitiers / Photo : Pierre Antoine

Fondé au milieu des années 80 par l’équipe de L’Oreille est Hardie, en haut du Pont Neuf qui relie le centre-ville de Poitiers à ses principales facultés, le Confort Moderne a attiré beaucoup de groupes précurseurs à ses débuts, devenant la salle de concerts aux oreilles grandes ouvertes, rarement pop mais toujours moderne, de la préfecture du Centre-Ouest. D’ailleurs, derrière la lourde porte ornée d’un logo inspiré du fameux personnage en jaune et noir Use hearing protection de Factory Records, le lieu a toujours cherché à décentraliser les pratiques créatives, offrant au public un espace d’exposition défricheur lui aussi, tout comme la Fanzinothèque, lieu unique d’archive de fanzines donc et de micro-éditions ; d’ailleurs Mushroom y siège, très bien entouré. Dans la cour du Confort donc, comme l’appellent les Pictaviens, au milieu des locaux de répétition, s’ouvre dès 1987 un disquaire, foncièrement indépendant, la Nuit Noire. Alors adolescent, j’y déniche un badge bleu et gris de Tuxedomoon du plus bel effet, ainsi que le noir et blanc classique de P.I.L., qui orneront ma veste en jean dans le lycée voisin. Quand la Nuit Noire ferme ses portes définitivement, Lionel Bouet, du groupe noisy pop Liquid Team, décide de reprendre le local à disques pour y monter Transat en 2001. Continuer la lecture de « Clique & Collecte chez Transat à Poitiers »

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TRANSMISSION #48 Spéciale Turquie 60s–70s

Spéciale Turquie 60s–70s

Émission du 15 novembre 2020, présentée par Thomas Schwoerer, Viktor Der Panini Joe et Volkan Ergen.

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Je déteste la musique

Schädel mit Kerze (Crâne avec bougie), Gerhard Richter, 1983
Schädel mit Kerze (Crâne avec bougie), Gerhard Richter, 1983

Sortir de la nuit : marcher vers la lumière — ne pas atteindre le bout du chemin. Peut-on, par l’entremise de la peur et de la désolation, perdre jusqu’à la dernière fonction émotionnelle ? Peut-on, sous la menace du temps qui file entre nos mains, craindre même l’écoulement de la chanson ?

J’écris ici à la lumière d’une bougie. Autrement dit : encore tapi dans la nuit, observant grâce au début d’un regain de lumière, ce qu’il manque encore de jour à la vie. Je voudrais que revienne mon attention au monde car je l’ai perdue. Des mois que je n’ai pas écouté le commencement d’une chanson sans que mon esprit s’égare et se referme. Des jours que je n’ai pas ressenti le début d’une émotion claire et distincte. Des heures que je n’ai pas appartenu à l’humanité pleine et entière. Continuer la lecture de « Je déteste la musique »