LA PLAYLIST DES NOUVEAUTÉS DE NOVEMBRE 2021

Les feuilles tombent et les affaires reprennent. A la queue-leu-leu, nos chers indépendants nous donnent de leurs nouvelles et guess what, elles sont excellentes. Grouper, Cate Le Bon, Laetitia Sadier, The Wedding Present pour les plus confirmés, et une foule de nouveaux venus tout aussi attachants. Toi aussi, choisis ton nouveau coup de cœur.

Écoutez cette playlist sur votre plateforme favorite : YouTube, Deezer ou Spotify et en version mixée sur Mixcloud. Et aussi, sur agnès b. radio.

NDLR : Les playlists Deezer et Spotify ne comportent pas l’intégralité des titres de cette sélection.

1. Dummy, Daffodils (Trouble in Mind)

Après deux EP parus sur cassette en 2020, le groupe de Los Angeles publie son premier album. Les influences sont nombreuses : on pense aux rythmiques motoriques et aux synthétiseurs dronesques de Stereolab, ou au shoegaze bruitiste de My Bloody Valentine. En attendant, Mandatory Enjoyment ne présente aucune faute de goût, et s’écoute avec plaisir du premier au douzième titre. CG

2. Rats On Rafts, Osaka (Fire Records)

Attention, les rats rejoignent le navire, les chuchotements japonais viennent de derrière les pédales, moins François Ferdinand que Robert Forgeron, donc. PN

3. Low Life, Hammer and the Fist (Alter/Goner Records/Lulu’s Disco Club)

La formation de Sydney revient avec un troisième album à paraître en novembre. Toujours tranchant, ce single montre aussi que le groupe est capable de travailler la mélodie. C’est aérien et ça laisse rêveur. VDPJ

4. Sasami, The Greatest (Domino)

Premier extrait du très attendu second album de Sasami, The Greatest balance une sauce classique mais délicieuse à la séduction addictive, un grower aussi implacable que les riffs de sa face B. CC

5. Penelope Isles, Terrified (Bella Union)

Troisième extrait de Which Way to Happy, second album de Penelope Isles à venir le 5 novembre, Terrified aborde l’angoisse qu’on peut ressentir lors d’une journée des plus banales, mais de manière lumineuse et joyeuse, dans la lignée de Mercury Rev ou des Flaming Lips. Rien d’étonnant quand on sait que c’est Dave Fridmann [bassiste de Mercury Rev] qui produit ce nouveau disque du frère et de la sœur Jack et Lily Wolter, réchauffant d’un rayon de soleil le spleen de Brighton. PR

6. Tonstartssbandht, Smilehenge (Mexican Summer)

Le single What Has Happened nous avait transporté très loin le mois dernier, et voici enfin la suite : Petunia, le 18è album au doux psychédélisme des frères Andy et Edwin White. Sept titres, dont cinq de plus de six minutes, plein de détails et de subtiles harmonies ; à écouter au casque pour mieux profiter du voyage. CG

7. Mapache, All About Our Love (Innovative Leisure/Calico Discos)

C’est avec une magnifique chanson d’amour empruntée à Sade, le groupe britannique des années 1980, que Mapache nous revient, deux ans après nous avoir enchantés avec From Liberty Street. Leur album de reprises, 3, paraîtra le 19 novembre, et s’essaiera aussi bien à la musique de groupes contemporains tels qu’Allah Las ou Babe Rainbow, qu’à celle de Stevie Wonder ou de Peter Rowan. CG

8. Brigid Mae Power, Mother In The Sky (Fire Records)

Depuis Galway, Brigid suit son sillon de folk élégante et tendre explorant toutes les facettes de ce qu’est l’expérience d’être un individu, de ce que cela a de touchant, et c’est nous qui en sommes tout touchés. PN

9. Grouper, Kelso (Blue Sky) (Kranky)

Toujours un bonheur d’avoir des nouvelles de Liz Harris sous la forme d’un nouvel album de Grouper, ici le bien-nommé Shade, comme une collection de signaux pales et fragiles venus d’époques indéfinies, ballades folk murmurées dans la nuit ou brûlures crachoteuses qui font vaciller le cœur. Et toujours la beauté, infinie, éternelle, qui déborde de rien, sur ce Kelso (Blue Sky), comme elle seule sait la faire jaillir. EV

10. The Colorist Orchestra feat. Howe Gelb, Gentle On My Mind (Dangerbird Records)

Les grandes chansons ne meurent jamais. Gentle on My Mind, la merveille écrite par John Hartford, circule d’un artiste à l’autre depuis 1967. Glen Campbell, Lou Rawls, Dean Martin, Elvis Presley, Aretha Franklin ou Johnny Cash l’ont chantée. En 2021, c’est Howe Gelb qui s’en empare avec, comme toujours, une forme très particulière de relâchement souverain. CR

11. Lil Ugly Mane, Cold In Here (autoproduction)

Si c’est du côté du hip-hop underground que Lil Ugly Mane avait brillé depuis le début des années 2010 avec une poignées de projets passés classiques modernes, l’Américain avait déjà pu montrer son talent de touche-à-tout avec son Third Side of Tapes en 2015, qui le voyait s’essayer à des sonorités plus électriques. Et après six ans de silence, le voilà de retour avec un improbable mais formidable album de pop psychédélique aux ambiances 90’s – mi-grunge, mi-Eels – que personne n’aurait pu prévoir. Un petit bijou à la dérive, rempli de pépites lo-fi comme ce Cold In Here à côté de ses pompes. EV

12. Teether & Kuya Neil, Lung (Chapter Music)

Des nouvelles de Melbourne, les poumons pleins de fumée d’où sort une mélancolie toute contemporaine, une mélodie un peu jangly et un peu cloudy pleine d’humour car oui, il faut bien vivre. PN

13. Ouri, Ossature (Lighter Than Air)

Membre du groupe Hildegard avec Helena Deland, Ouri associe judicieusement les cordes à l’électronique pour un rendu dense et atmosphérique, à la limite de l’hypnotique. DJ

14. Light Conductor, Splitting Light (Constellation Records)

Extrait du deuxième album du duo électronique Light Conductor (Jace Lasek/Stephen Ramsay), une fascinante dérive en territoires analogiques. Quelque part entre Harmonia et Caterina Barbieri. VC

15. The George Kaplan Conspiracy, Waiting On You (IN/EX, le label de Grand Bonheur)

TGKC est de retour, pour notre plus grand bonheur, avec un single lumineux et mélancolique dans la veine électro-pop qu’ils exploitent avec talent. Disque prévu l’année prochaine. CM

16. Dave Gahan & Soulsavers, Metal Heart (Columbia)

Cette reprise de Cat Power ravira les fans de Songs Of Faith And Devotion. Metal Heart est sans doute une des plus belles performances vocales de Gahan. DJ

17. Mendelson, Héritage (Ici d’ailleurs)

On ne présente plus Mendelson, on ne présente plus Pascal Bouaziz. Le septième album de Mendelson, Le dernier album, annonce donc la fin du groupe en cinq titres fulgurants, bilan de 25 années de chansons. « Mendelson, groupe obscur, inconnu, mythique, culte ; mon cul ! ». Un grand disque. CM

18. Baxter Dury, D.O.A. (Heavenly Recordings/PIAS)

Mr Maserati sort son best-of le mois prochain, l’occasion de revenir en onze titres sur vingt ans de carrière. Sans surprise, on y retrouvera les tubes du flegmatique Baxter, mais on pourra surtout se délecter de cette ballade toute en mélancolie sensuelle, qui se chargera de provoquer chez les filles énamourées l’arrêt cardiaque annoncé. LB

19. Pi Ja Ma, Should I Call U Baby (Bleepmachine)

L’un des nombreux talents de Pi Ja Ma, c’est cette capacité à surprendre et à se surpasser tout en conservant son identité artistique. Les choeurs sont plus Shangri-Las que yéyé, et si les paroles (en français et en anglais), comme la video, reflètent la (fausse) vulnérabilité affichée de Pi Ja Ma, la voix est suffisamment assurée pour faire de ce morceau un tube absolu. PR

20. Cate Le Bon, Running Away (Mexican Summer)

Cate Le Bon crée à nouveau la surprise avec un Running Away minimaliste où synthés et saxophone se disputent la tête d’affiche. L’un de ces morceaux de pop arty dont elle seule a le secret. DJ

21. Buffet Lunch, Mild Weather (Upset The Rhythm)

Nouveau 45 tours à paraître chez Upset The Rhythm pour la formation écossaise, qui pouvait rappeler les Strange Boys sur son premier album. Le tempo ralentit un peu sur Mild Weather, mais les expérimentations pop sont toujours au rendez vous. VDPJ

22. Laetitia Sadier, New Moon (Duophonic Super 45s)

Petite escapade solo de la voix de Stereolab. Si c’est de cette veine-là, on attend impatiemment l’album qui devrait arriver l’an prochain sur Duophonic Super 45s et Drag City. TS

23. Boy Scouts, A Lot To Ask (ANTI- records)

Ce n’est vraiment pas trop demander, une petite ballade de rien, très juste, toute simple, un peu tristoune comme on aime, et Taylor Vick l’a fait. L’album est sorti ce 1er octobre. PN

24. Lionlimb, Ultraviolet (Bayonet Records)

Dernier extrait plus que convaincant avant la sortie de Spiral Groove le mois prochain. Une fois de plus, la section rythmique impeccable apporte à ce titre une liberté et une légèreté qui lui donnent toute sa force. DJ

25. Dear March, Artetan (autoproduction)

Peu d’info sur ce trio nantais, mais à l’écoute des deux titres très C86 de leur EP, on espère un album bientôt. Et quand un groupe prend pour nom le début d’un poème d’Emily Dickinson, il éveille forcément l’attention ! CM

26. The Bug Club, My Baby Loves Rock & Roll Music (Bingo Records)

On a beaucoup parlé du Velvet ces derniers temps, et ce qu’il y a de magique avec le trio de The Bug Club, c’est qu’avec ce titre, troisième single de l’EP Pure Particles, au moins on ne fait pas semblant. Attention, on lorgne parfois du côté de Jonathan Richman, mais aussi du côté des Moldy Peaches. Et le plus beau, c’est qu’ils viennent de Caldicot, une paisible petite ville du Pays de Galles. A suivre. PR

27. The Wedding Present feat. Louise Wener, We Should Be Together (Scopitones)

Pour ce 1er single d’une série de 12 à paraître en 2022, David Gedge a choisi l’option « radio friendly ». S’il était sorti en 1995, ce duo inattendu avec Louise Wener de Sleeper aurait certainement squatté le top 5 des charts outre-manche. DJ

28. Vincent Bricks, Yawnsville (Alter K)

Yawnsville semble avoir pris ses racines dans le meilleur de l’indie pop des 90s en y ajoutant une touche de psychédélisme. Un EP 5 titres va suivre en décembre. DJ

29. Peremotka, Kak Tebia Pokorit (Too Good To Be True)

Too Good To Be True, grand dénicheur de pépites, est allé cette fois à Ekaterinbourg, aux portes de la Sibérie, pour trouver Перемотка (Peremotka en VF), groupe qui a déjà trois albums à son actif et balance des mélodies solaires donnant inévitablement envie de danser – des cousins de Motorama en mode ligne claire. CM

30. La Houle, La Mort Des Amants (October Tone/Music From The Masses)

C’est en solo que revient sur galette La Houle. Le talentueux Simon a composé seul cet album dont on reparlera à coup sûr. Voix murmurée et instrumental d’obédience pop sombre qui regarde un peu ses pompes. VDPJ

31. Sprints, Modern Job (Nice Swan Records/PIAS)

A l’heure où tout le monde s’affole pour Amyl and the Sniffers, prenez une longueur d’avance en écoutant les Dublinois de Sprints, qui après l’excellent titre How Does the Story Go?donnent à nouveau envie de se faire renverser de la bière sur les pieds dans une petite salle de concert. Mais l’incroyable énergie punk du groupe n’est en rien passéiste, et depuis leur premier EP Manifesto sorti l’année dernière, Karla Chubb s’affirme au moins autant comme une héritière queer de Bikini Kill que de The Radiators. PR

32. Cochonne, KGB (Sorry State Records)

Après une excellente cassette de démos en 2019, Cochonne, de Caroline du Nord, revient avec un morceau fiévreux et tendu. VDPJ

33. Laughing Gear, New Estate (Heavy Machinery Records)

Duo synth punk ravageur de Melbourne composé de membres de Eyesores, Chrome Dome… Machines minimalistes, guitare râpeuse et voix âpre ; annonciateur d’un hiver froid. VDPJ

34. Bosco Rogers Beat Machine feat. Lil’ Kymchee, Rambo (Bleepmachine)

Sorti l’été dernier, mais disponible ce mois-ci en vinyle, Schlaaah! est le premier EP de Bosco Rogers Beat Machine, le nouveau side project electro de Bosco Rogers avec pour invitée la rappeuse coréano-américaine Lil’ Kymchee. Ca commence comme du John Carpenter, mais ça donne très vite envie de déambuler crânement dans les rues de Koreatown avec un ghetto blaster. PR

35. Païkan feat. Gabriel Afathi, Anna (Bruit Marron)

Un p’tit nouveau dans la cour électro : Païkan, aka Rémi, qui se définit comme « producteur de musique électronique rétro-futuriste : morceaux à danser autant qu’à imaginer sur la bande son d’un film de science-fiction des années 1980 ». Le Dijonnais a su prouver, lors de la release party organisée récemment pour la sortie de son single Anna, qu’il savait enflammer les foules. Il prouve aussi qu’il sait bien s’entourer puisque Gabriel Afathi, moitié de The George Kaplan Conspiracy, est en featuring. CM

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